Archives de : bassenormandie

  1. Notre-Dame-des-Landes : Appel à la mobilisation contre l’aéroport

    Comme chacun-e a pu le constater, les événements se sont accélérés ces derniers jours autour du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.

    Sur le terrain, les opposants, parmi lesquels les élus et militants locaux d’Europe Ecologie Les Verts, sont confrontés à un déploiement de forces policières hors de proportion. Malgré plusieurs recours juridiques toujours en cours, malgré les réserves exprimées par la commission d’enquête relative à l’application de la loi sur l’eau et malgré la volonté du gouvernement de revoir l’ensemble des projets d’infrastructures dans un souci affirmé de sérieux budgétaire, les promoteurs du projet s’obstinent, comme s’ils entendaient faire de Notre Dame des Landes un symbole. Face à des arguments rationnels témoignant de l’inanité du projet, ils refusent tout dialogue pour choisir la force et la politique du fait accompli.

    EELV a fait savoir dès le début des opérations de police, par voie de presse et directement auprès de ses partenaires de la majorité, sa totale désapprobation quant à la brutalité des méthodes employées.

    Aux cotés de l’ensemble des opposants au projet, EELV ne cédera rien et appelle en conséquence à la grande Manifestation nationale du 17 novembre 2012 à Notre-Dame des Landes.

    Toutefois, en raison de la gravitė et de l’urgence de la situation, EELV souhaite aller encore plus loin en organisant rapidement une opération marquante sur le terrain. Cette action sera organisée par l’ensemble du mouvement avec nos parlementaires européens et nationaux,  la direction nationale, les militants et les élus locaux mobilisés contre ce projet. La date et les modalités de cette action seront définies en concertation avec l’ACIPA (http://acipa.free.fr/) et nous vous en informerons très bientôt.

    Afin d’étendre la mobilisation, nous appelons dès maintenant à initier, sur l’ensemble du territoire national, des comités locaux de solidarité et de lutte NDDL, en lien avec l’ensemble des forces politiques et sociales s’opposant au projet.

    Amitiés

    Pascal Durand, Secrétaire national

    Jean-Philippe Magnen, porte-parole national, vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire

    Corinne Bouchoux, Ronan Dantec, Joël Labbé, sénateurs

    François de Rugy, député

    José Bové, Nicole Kill-Nielsen, Yannick Jadot, députés européens

    Elen Debost, Secrétaire régionale EELV Pays de la Loire

  2. Aéroport Notre-Dame des Landes : la violence doit cesser

    Communiqué de presse du 30 octobre 2012

    Alors que l’État poursuit avec violence ce qu’il appelle une opération de « nettoyage » sur le site de Notre-Dame-des-Landes, Europe Écologie Les Verts exige l’arrêt immédiat des opérations de destructions en cours et appelle au retour à la raison. L’avis de la commission d’enquête paru vendredi dernier est en fait un véritable coup d’arrêt au projet.

    EELV condamne l’évacuation de personnes, la destruction de maisons, la dégradation de cultures et les atteintes à l’environnement. L’entêtement irraisonné du gouvernement à poursuivre cette démonstration de force ne pouvait que produire l’escalade de violence à laquelle nous assistons et qui a ce matin encore provoqué des blessés.

    La Commission d’enquête interdit le démarrage des travaux

    Pour qui sait le lire, l’« avis favorable » de la Commission d’enquête en charge de l’examen des dossiers d’autorisation relatifs à la Loi sur l’Eau porte en fait un véritable coup d’arrêt au projet de nouvel aéroport. La Commission a en effet émis deux réserves de taille à la poursuite des procédures, et demande expressément que les travaux ne commencent pas avant que celles-ci n’aient été levées.

    La première réserve concerne la méthodologie proposée pour compenser les préjudices écologiques générés par la construction du nouvel aéroport. La Commission d’enquête souligne son caractère « très expérimental » et demande qu’un comité scientifique puisse étudier de près ce qui est proposé par le maître d’ouvrage.

    La seconde réserve met le doigt sur l’absence de maîtrise foncière des porteurs de projet : sans un accord clair avec la profession agricole, elle souligne qu’aucune garantie n’est apportée à la mise en œuvre  des mesures compensatoires annoncées.

    Et la Commission d’enquête insiste sur l’urgence de lever ces deux réserves avant le début des travaux, qui entraineraient des dommages irréversibles.

    Un passage en force

    Pour Europe Écologie Les Verts, l’avis de la Commission d’enquête doit ouvrir les yeux aux porteurs du projet. L’État doit cesser immédiatement les destructions en cours, qui créent la situation irréversible que craint la Commission d’enquête, dans un processus de passage en force mis au service d’un projet inacceptable.

    Assuré que les réserves émises par la Commission d’enquête ne pourront être levées dans la situation actuelle, Europe Écologie Les Verts lance un appel à la raison et à la réflexion collective sur un projet alternatif et sensé !

     
    Appel à une grande mobilisation de terrain

    D’ores et déjà, Europe Écologie Les Verts appelle à la poursuite de la mobilisation contre ce projet inutile sur le terrain et invite toutes les organisations associatives, syndicales et partis politiques à s’unir pour une action de plus grande ampleur.

  3. Le préfet de la Manche s’entête…

    Communiqué d’Europe Ecologie Les Verts Manche

    Courant septembre, une trentaine d’arbres ont été abattus sans autorisation par la société RTE chez un particulier sur la commune de St Martin d’Aubigny afin d’installer un pylône de la future ligne très haute tension Cotentin-Maine.

    Le juge des référés a alors été saisi par les propriétaires des arbres pour atteinte au droit de propriété, ce qui est légitime.

    Le préfet du département de la Manche a alors déposé « un déclinatoire de compétence » et même un second pour essayer de surseoir à cette infraction ; on peut rappeler que cette mesure juridique est très peu employée, voire exceptionnelle.

    Or ce jeudi 25 Octobre ces deux déclinatoires ont été déclarés irrecevables par le juge des référés.

    EEVL déplore cet entêtement de l’état et du préfet qui persistent à vouloir passer en force et condamne cette démarche qui n ‘est pas propice à l’installation d’un climat favorable à la négociation.

    EELV souhaite que RTE tienne ses engagements et ne poursuive pas les travaux sur la parcelle concernée tant que cette action juridique sera en cours.

    Nous rappelons que les travaux de la future ligne très haute tension ont été déclaré d’utilité publique (DUP) sur la base d’un projet renforçant le réseau pour permettre la mise en service du futur EPR. Il n’y a donc pas d’urgence! Toutes les autres justifications des travaux n’entrent pas dans le cadre de cette DUP et n’ont fait l’objet d’aucune enquête publique.

  4. Fuite radioactive à la centrale de Flamanville, le nucléaire sûr n’existe pas !

    Une fuite radioactive a été déclarée à Flamanville le 24 octobre à 23h45. Cette fuite a été complètement stoppée à 5 heures du matin selon l’ASN. Cet accident est classé pour le moment niveau 1 sur l’échelle INES qui mesure la gravité des accidents nucléaires de 0 à 7. La fuite est survenue sur une ligne auxiliaire du circuit primaire du réacteur n° 1 lors de la remise en pression de cette ligne. Le réacteur était en phase final de redémarrage après une phase de maintenance et de rechargement de combustible depuis juillet 2012.

    Plusieurs réacteurs sont actuellement à l’arrêt et attendent l’autorisation de l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) pour être redémarrés suite à des défaillances techniques. Pour Marine Lemasson, porte parole d’ Europe Ecologie Les Verts Basse-Normandie « le parc est vieillissant et rencontre des problèmes de disponibilité liés à des problèmes de fiabilité. Cela rend d’autant plus urgent la nécessaire transition énergétique. »

    Europe Ecologie Les Verts Basse-Normandie s’inquiète de cette fuite radioactive et souhaite que l’explication de cet accident soit rendue publique le plus tôt possible. « Cela nous renvoie une nouvelle fois devant le fait que le nucléaire sûr n’existe pas, même en France qui s’auto-proclame pays de l’excellence en matière de sécurité et de sureté » pour Bérengère Dauvin, Secrétaire régionale. « Cette succession régulière d’incidents et de petits accidents créée une véritable insécurité nucléaire. Pour l’instant, tout le monde se dit : jusque là, tout va bien. Mais nous savons que la complexité des installations, mêlée aux graves problèmes de gestion du personnel, à une sous-traitance généralisée, et à la modestie de la prise en compte des nouvelles exigences de sécurité fait que ces petits incidents pourrait un jour être le début d’un plus grand. »

  5. EELV soutient l’exigence d’études indépendantes et à long terme sur les OGM

    Europe Écologie Les Verts prend acte des analyses rendues publiques ce lundi par le Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur l’étude publiée en septembre par Gilles-Éric Séralini et son équipe.

     

    Si leurs analyses contestent les conclusions de Gilles-Éric Seralini, le HCB et l’Anses appellent néanmoins à de nouvelles études, indépendantes et de long terme, sur l’évaluation de la toxicité des plantes génétiquement modifiées. C’est une façon claire de reconnaître combien le cadre existant n’est pas opératoire.

     

    François Dufour, vice-président EELV de la Région Basse Normandie en charge de l’agriculture salue « la reconnaissance de la nécessité d’études indépendantes à long terme qui est un premier pas encourageant. Nous serons vigilants sur les équipes en charge de mener ces nouvelles études. Je tiens à rappeler l’incroyable niveau de difficultés qu’il a fallu surmonter pour en arriver là. Combien de fauchages citoyens, de procès, d’études étouffées? La résistance citoyenne doit se poursuivre et Gilles Eric Séralini doit être soutenu pour ces travaux révélateurs. »

     

    Le Vice-président de la région poursuit en rappelant que « Pour l’heure, en attendant ces nouvelles études, l’urgence est au maintien du moratoire sur la culture de tout OGM alimentaire en plein champ en France et son extension à l’ensemble de l’Europe qu’il soit à vocation d’alimentation animale ou humaine ainsi qu’à la mise en oeuvre d’un étiquetage pour les produits issus d’animaux nourris aux OGM. Enfin, notre agriculture doit bénéficier d’une politique agricole lui permettant de se passer des OGM importés massivement pour nos élevages. La nouvelle PAC en préparation doit consacrer cette orientation afin de préserver le consommateur d’un risque qui n’a jamais été aussi identifié. »

  6. BN-infos n°6 / Automne 2012 Basse-Normandie

    La nouvelle lettre d’information trimestrielle d’EELV est en ligne.

    Retrouvez un article sur le dossier de la ligne Très Haute Tension Cotentin-Maine à l’occasion de la venue de Pascal Durand, Secrétaire national d’EELV le 1er octobre, un article sur la prochaine campagne d4EELV sur la Transition énérgétique, un zoom sur le Groupe local du Cotentin, des brèves et l’agenda militant.

    Pour télécharger cette lettre d’information en PDF, cliquez ici

  7. Dossier d’Assemblée Générale du 6/10/2012

    Retrouvez le dossier de séance de l’Assemblée Générale d’Europe Ecologie Les Verts Basse-Normandie organisée le 6 octobre 2012 à Saint-Lô dans la Manche.

     

  8. EELV inquiet du taux de suicide anormalement élevé à l’usine d’Areva – La Hague

    EELV Basse-Normandie s’inquiète des conditions de travail des salariés de l’usine d’Areva – La Hague suite à un nombre important de suicides des salariés et à une dégradation des conditions de travail de l’usine de retraitement de déchets nucléaires. L’alerte lancée par les syndicats a conduit à la mise en demeure d’Areva par les services de l’Etat, lui ordonnant de mettre en place un plan d’action.

     

    Pour Bérengère Dauvin, Secrétaire régionale d’EELV « La souffrance au travail doit être combattue, il n’est pas tolérable que la santé mentale des salariés se dégrade à cause de leur travail et les conduise à des actes irréparables. »

     

    « L’usine d’Areva – La Hague stocke la plus grande quantité de matière radioactive en Europe. Areva a pour devoir d’assurer la sûreté totale de ce site. Or selon un rapport de 2011 de la DIRECCTE*, la dégradation de la santé mentale des salariés pourrait avoir des impacts sur la sûreté des installations » poursuit Marine Lemasson, porte-parole d’EELV Basse-Normandie.

     

    Clara Osadtchy, Présidente du groupe des élus écologistes au Conseil Régional de Basse-Normandie et membre de la Commission Locale d’Information (CLI) d’Areva – La Hague demande que  « toute la transparence soit faite sur les raisons de ce taux de suicide anormalement élevé, d’autant plus au vu de la responsabilité des travailleurs et des sous traitants en termes de sûreté nucléaire. Cette question et le plan d’action à mettre en place doivent être débattus démocratiquement au sein de la CLI. »

     

    * Direction régionale des entreprises, de la concurrence et de la consommation, du travail et de l’emploi

  9. Rencontre d’Isabelle ATTARD et François DUFOUR avec Adolphe COLRAT, Préfet de la Manche sur le sujet de la THT,

    Vendredi 12 octobre 2012

    Ce vendredi 12 octobre, Isabelle ATTARD députée du Calvados et François DUFOUR, vice président du Conseil Régional de Basse Normandie, ont pu échanger sur le sujet de la THT, pendant près de 3 heures de réunion, avec Mr Adolphe COLRAT, Préfet de la Manche.

     

    Pour Isabelle ATTARD, cette réunion fut constructive. Tous les sujets, sans exception, ont été abordés clairement. Les points de désaccords ont été identifiés et abordés frontalement.

    En réponse à la question au gouvernement posée mercredi 10 octobre à Mme Delphine BATHO, ministre de l’Ecologie, Mr le Préfet a souhaité présenter sa version des affrontements survenus à Montabot le 24 juin 2012 et dresser l’historique des événements depuis cette date. Il a insisté sur le fait que le projet de construction a été déclaré d’utilité publique et qu’il est donc de son devoir de faire en sorte qu’il soit mené à bien. S’en est suivi un long échange sur la réponse des forces de l’ordre face aux opposants, la violence psychologique des contrôles d’identité incessants et des autres dispositifs de surveillance tels que les survols, nuit et jour, des habitations par des hélicoptères.

    Pour François DUFOUR, « il y a beaucoup d’inquiétudes et d’aigreur chez les riverains. Il faut remettre la démocratie et le débat au centre du dispositif ».

    Isabelle ATTARD et François DUFOUR ont rappelé l’urgence de l‘étude épidémiologique sur les risques sanitaires liés à la THT, étude souhaitée par le Conseil Général de la Manche et le Conseil Régional de Basse-Normandie. Le Préfet a souligné le problème de faisabilité technique de cette étude du fait de l’échantillon statistique insuffisant sur le tracé Cotentin-Maine. Mais pour Isabelle ATTARD : « c’est un faux problème, car il est tout à fait possible et même souhaitable d’étendre cette étude à la France entière et même pourquoi pas à l’Europe. La THT ne concerne pas uniquement la Normandie, c’est un problème de santé publique national et même européen ! ». Elle invite donc le Préfet à se rapprocher des administrations concernées et du gouvernement pour avancer en ce sens. Concernant l’aspect financier, étant donné le coût du nucléaire en France, ce n’est qu’une question de décision politique. « Si nous ne faisons rien maintenant, il faudra rendre des comptes dans 10 ou 15 ans. Apprenons enfin de nos erreurs, ne reproduisons pas le scénario de l’amiante, des PCB, ou du médiator ! ».

    Concernant la situation des agriculteurs qui rencontrent toujours des problèmes dans leur exploitation du fait de la ligne THT Paris-Normandie déjà en fonctionnement, François DUFOUR a une fois de plus alerté le Préfet sur l’urgence de la situation et la nécessité de trouver des solutions :

    « Ces agriculteurs sont dans une situation financière extrêmement difficile et dans un état psychologique fragile et inquiétant. Il faut faire quelque chose. Aujourd’hui RTE quitte les fermes sans avoir trouvé de solution, face à cette impasse les exploitations risquent de fermer. Ce serait un véritable drame pour les exploitants. Et économiquement, la région ne peut se permettre de perdre des producteurs de lait. ». RTE doit payer pour déplacer les stabulations.

    Concernant le Groupement Permanent de Sécurité Électrique (GPSE), la discussion a mis en évidence le flou de la situation et la nécessité de faire un état des lieux. Le Préfet s’est engagé à faire un bilan de l’activité passée du GPSE et un diagnostic de la situation actuelle qui sera communiqué à Isabelle ATTARD et François DUFOUR et fera l’objet d’une prochaine réunion.

    Concernant les expertises en cours dans plusieurs exploitations agricoles, ils ont demandé au Préfet que le rapport et les conclusions soient publiés et diffusés.

    Au sujet des dernières décisions de justice, le Préfet explique être de bonne foi et qu’il pense que les choses ont été faites comme elles devaient l’être. C’est pour cela qu’il a déposé un déclinatoire de compétence concernant la procédure en référé, qui devait être jugée le 11 octobre au tribunal de Coutances (reportée de 8 jours). Il estime que le Tribunal judiciaire a été saisi à tort. Il souhaite que celui-ci se déclare incompétent et que l’affaire soit transférée au Tribunal administratif. Enfin, il a expliqué que si le déclinatoire de compétence est rejeté, il signera un arrêté d’élévation du conflit afin que ce soit le Tribunal des conflits qui statue.

    Concernant la commission économique et la commission de préjudice visuel (respectivement mises en place le 25 septembre 2012 et début 2013), le Préfet assure que tout sera fait dans la transparence la plus complète et que RTE s’est engagé à suivre les décisions des commissions sans contester. De plus, l’indemnisation au titre de l’un n’exclura pas l’indemnisation au titre de l’autre. Isabelle ATTARD et François DUFOUR ont insisté sur l’importance de la transparence des procédures et sur le rôle primordial d’une bonne pédagogie.

    Le Préfet a promis qu’un bilan objectif sera fait à la fin du chantier de construction de la ligne THT sur les aspects négatifs et positifs de la mise en place de l’ouvrage.

    Pour Isabelle ATTARD, « c’est maintenant qu’il faut agir. Pourquoi attendre la fin du chantier ? Pourquoi ne pas remettre tout le monde autour de la table demain ? Et pourquoi ne pas changer les règles du jeu et réaffecter par exemple une partie du PAP (Plan d’Accompagnement du Projet) non encore dépensé à la mise en place d’une étude épidémiologique et à la réalisation de solutions pérennes pour les agriculteurs ? Je déplore que malgré mes nombreuses demandes, il n’y ait pas d’engagement ferme de la part de l’Etat de remettre en place une médiation. ».

  10. Communiqué des écologistes sur le projet LNPN

    Les informations disponibles à ce jour quant à l’avancement du projet de Ligne nouvelle Paris-Normandie (LNPN) confirment les hypothèses avancées, depuis près de trois ans, par les écologistes. L’empilement, sans priorités ni financements, de multiples projets d’infrastructures de transports aboutit à l’impasse.

    Europe Ecologie Les Verts prend acte sans surprise du probable renoncement à la réalisation du projet LNPN tel qu’il avait été présenté et défendu par les partis politiques de gauche et de droite et le monde économique. Il est désormais temps, pour tous, de faire preuve de réalisme.

    Les écologistes ont toujours défendu la modernisation rapide de l’existant, pour répondre aux difficultés, réelles et lourdes, des usagers de la ligne Paris-Caen-Cherbourg. C’est dans cette bataille que nous proposons aujourd’hui à celles et ceux qui le souhaitent de rejoindre notre position. Les divergences passées ont été tranchées par les faits. Il appartient à tous et toutes, aujourd’hui, de construire de nouvelles alliances, au service de nouvelles priorités, plus réalistes, au service des attentes premières des usagers : ponctualité, fréquence, amplitude horaire. Les écologistes y sont prêts. Il s’agit de se mobiliser pour le territoire et les usagers qui font le constat qu’aujourd’hui les trains n’arrivent toujours pas à l’heure.

  11. Question au gouvernement d’Isabelle Attard, députée du Calvados

    Question au gouvernement d’Isabelle Attard, députée du Calvados à la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, Delphine Batho au sujet de la ligne THT Cotentin-Maine.

    Pour voir la vidéo cliquez ici 

  12. Soutien à la manifestation de Laval contre la THT et l’EPR

    Les militants d’Europe Ecologie Les Verts Basse-Normandie seront présents à la manifestation de Laval le 13 octobre pour demander l’arrêt des chantiers de la ligne à très haute tension Cotentin-Maine et de l’EPR de Flamanville ainsi que la fin de la production d’énergie d’origine nucléaire. Rendez-vous à 14 heures place de la mairie de Laval.

     

    Europe Ecologie Les Verts va poursuivre son combat contre la ligne THT et l’EPR dans le cadre du débat sur l’énergie qui va s’ouvrir dans quelques semaines.

     

    « Nous allons nous impliquer à tous les échelons dans ce grand débat sur l’énergie et le faire vivre en Basse-Normandie afin de présenter notre projet énergétique basé sur la réduction des consommations, l’efficacité énergétique et le développement massif des énergies renouvelables » annonce Marine Lemasson, porte-parole régionale. « La Basse-Normandie a des atouts fantastiques pour réaliser la transition énergétique. Nous devons saisir ce vecteur d’emplois et de développement économique extrêmement positif pour la région ».

     

    EELV Basse-Normandie se réjouit également de la relaxe des inculpés de Valognes prononcée par le tribunal de Cherbourg le mardi 9 octobre.

  13. Non au projet de décharge à Nonant-le-Pin !

    EELV Basse-Normandie appelle au rassemblement organisé par les associations Nonant-environnement et Sauvegarde des Terres vendredi 12 octobre à Alençon, rendez-vous à 14 heures au rond -point des pyramides. Cette manifestation a pour objectif de demander l’arrêt des travaux de construction de la décharge de déchets ultimes du groupe GDE sur la commune de Nonant-le-Pin.

    Retrouvez les informations pratiques dans l’agenda en cliquant ici.

    Retrouvez le communiqué du 21 août de François Dufour et Yanic Soubien, vice président du Conseil Régional de Basse-Normandie

     

  14. EELV pour la liberté d’expression et le droit de manifester contre le nucléaire : Soutien aux inculpés de Valognes

    En novembre dernier, des militants antinucléaires s’étaient opposés au transport de déchets nucléaires repartant de la Hague vers l’Allemagne. Ce mardi, trois d’entre eux sont convoqués devant le tribunal de Cherbourg. Pour avoir répondu aux médias, ces trois personnes sont jugées pour les chefs d’inculpation suivants :

    • Complicité de destruction de biens d’autrui par l’effet d’un moyen dangereux pour les personnes.
    • Incitations directes ayant provoqué un attroupement de plusieurs centaines de personnes dont certaines étaient armées.
    • Organisation d’une manifestation sur la voie publique ayant été interdite.

     

    « Ce procès des inculpés de Valognes ressemble à une recherche de bouc émissaire. Les chefs d’inculpation sont fallacieux. Tout comme à Montabot, la justice cherche à faire porter les responsabilités à des personnes dont la seule action a été d’être le porte-voix d’un mouvement d’opposition. Dans le droit français on ne peut être coupable d’un délit que l’on n’a pas commis. » selon Bérengère Dauvin, Secrétaire régionale d’EELV Basse-Normandie.

     

    Les convocations ont été envoyé aux trois militants quelques jours avant le week-end de résistance organisé à Montabot, est-ce une intimidation supplémentaire destinée aux militants anti-nucléaire ? s’interroge Stéphanie Derobert. La liberté d’expression est un droit fondamental que nous défendons tout comme le droit de manifester contre le nucléaire. »

     

    Europe Ecologie Les Verts Basse-Normandie appelle au rassemblement de soutien aux inculpés de Valognes devant le tribunal de Cherbourg à 10 heures le mardi 9 octobre.

  15. MATERNITÉ DE VIRE : ACCOUCHER PRÈS DE CHEZ SOI EST UN DROIT

    La maternité de l’hôpital de Vire est depuis plusieurs mois dans le collimateur de l’Agence Régionale de Santé de Basse-Normandie. Le service est fermé depuis le mois de juillet suite à un incident sans conséquence grave selon les autorités sanitaires. Les femmes enceintes de Vire et des communes rurales alentours sont donc aujourd’hui contraintes d’accoucher et de réaliser leur suivi de grossesse à Flers, Saint-Lô ou Caen.

     

    « Les femmes doivent accoucher dans de bonnes conditions, près de chez elles ». Pour Stéphanie Derobert, porte-parole régionale d’EELV, « il est inacceptable qu’elles et leurs familles aient à faire des dizaines de kilomètres pour accoucher. L’accès aux soins est un droit pour tous, qu’on habite en zone rurale ou dans les grandes villes; c’est une question de démocratie sanitaire. On veut lutter contre la désertification médicale ? Qu’on commence par maintenir les services qui fonctionnent bien au plus près de la population ».

     

    « Depuis 3 mois que la maternité est fermée, au moins 6 accouchements ont quand même eu lieu à l’hôpital ou en ambulance dans le bocage virois, mettant en danger l’intégrité physique de la future maman ou du bébé ». Preuves s’il en fallait pour Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’EELV Basse-Normandie « de l’importance d’avoir des structures de proximité qui rappelons le sont également à taille humaine avec du personnel compétent rendant ainsi plus confortable pour tous et plus sûr la naissance de l’enfant ».

     

    Une nouvelle manifestation d’habitants et de professionnels est prévue le 6 octobre à Vire pour tenter de rouvrir le service. La décision de l’ARS sur l’avenir de la maternité sera rendue début novembre.

  16. Pascal Durand en Basse-Normandie pour s’opposer à la ligne THT

     

    Lundi 1er octobre, Pascal Durand, Secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts, Hélène Lipietz, sénatrice de Seine-et-Marne, Isabelle Attard, députée du Calvados, Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’EELV, ainsi que Marine Lemasson, Mickaël Marie et Yanic Soubien, élus EELV au conseil régional de Basse Normandie se sont rendus dans la Manche afin de rencontrer des représentants des associations anti-nuclaires et anti-THT.

     

    L’objectif de cette rencontre était d’abord d‘écouter la colère des opposants à la THT face à l’urgence de la situation, et les témoignages sur ce qu’ils vivent au quotidien : les pressions policières, les violences et contrôles permanents, l’impact de la THT sur la santé des hommes et des animaux, mais aussi sur toute l’économie et la vie locale.

     

    Les discussions sont aussi revenues sur les premières victoires judiciaires contre les actions illégales de RTE : la décision de justice du Tribunal de Grande Instance de Coutances, jeudi 13 septembre, condamnant RTE pour avoir abusivement occupé la parcelle de Sylvie Hubert et Yves Larsonneur, agriculteurs à Montabot et la décision du tribunal administratif de Rennes désignant, le 26 septembre, un expert pour évaluer l’impact sur le captage de l’eau potable de la future ligne à très haute tension (THT) Cotentin-Maine, près de Bréal-sous-Vitré (Ille-et-Vilaine). L’avocat des militants anti-THT, Maitre Gervais DOUTRESSOULLE, était présent et a témoigné des luttes présentes et à venir au plan juridique.

     

    Les associations ont aussi dénoncé les chefs d’inculpation jugés disproportionnés et en décalage avec la réalité pour lesquels sont convoqués les trois inculpés de Valognes, le 9 octobre 2012, au tribunal de Cherbourg. Europe Ecologie-Les Verts sera mobilisé à cette occasion pour les soutenir.

     

    Pascal Durand a rappelé que « les écologistes n’oublient pas leurs combats historiques pour un autre modèle de société. Le nucléaire, et la THT qui en découle, sont les symboles d’un état centralisateur, technocrate et non transparent. Nous souhaitons que se mette en place en France une véritable transition énergétique dans la transparence. Pour cela les écologistes vont peser dans le débat énergétique à venir et faire respecter l’accord qui lie EELV et le parti socialiste. »

     

    Pour Isabelle Attard : « Les parlementaires écologistes vont travailler au plan législatif pour qu’il ne soit plus possible de jouer la politique de l’état de fait comme le vivent les militants anti-THT dans la Manche et ailleurs. Nous avons un groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale, nous bénéficions d’un temps de parole que nul ne peut nous retirer. Durant tout notre mandat, nous utiliserons ce temps de parole pour défendre les valeurs de l’écologie et continuerons la lutte contre la ligne THT ».

     

  17. Pascal Durand, Secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts en Basse-Normandie le 1er octobre

    Pascal Durand, secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts sera dans la région le lundi 1er octobre pour rencontrer les militants anti-nucléaire et anti-THT de la Manche ainsi que les militants écologistes de Basse-Normandie au cours de l’inauguration de la permanence de la députée du Calvados Isabelle Attard à Bayeux.

    Isabelle Attard, députée du Calvados, Jean-Vincent Placé, sénateur de l’Essonne et président du groupe écologiste au Sénat, Véronique Massonneau, députée de la Vienne, Hélène Lipietz, sénatrice de Seine-et-Marne, Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’EELV et Clara Osadtchy, présidente du groupe EELV au conseil régional de Basse-Normandie seront présents tout au long de cette journée.

    Ils rencontreront au cours de la journée des représentants des associations  anti-THT et anti-nucléaire de la Manche.

    Un point presse est prévu à 15h à proximité du poste de Taute à Saint Sébastien de Raids (à proximité de Périers).

    • De Saint-Lô, prendre la direction Périers.
    • A Périers, prendre la direction Carentan durant 2,5km.
    • Tourner à droite direction Saint-Sébastien-de-Raids.

    Le trajet sera fléché depuis Périers. Les pylônes THT sont faciles à trouver.

    En cas de pluie, une solution de repli est prévue.

    Pascal Durand participera ensuite à 18 heures à l’inauguration de la permanence de la députée du Calvados Isabelle Attard située dans le centre ville de Bayeux, 85 rue Saint-Jean.

  18. Inauguration de la permanence de la députée Isabelle Attard à Bayeux

     Inauguration de la permanence de la députée Isabelle Attard à Bayeux

    * 01 octobre 2012 à 18h, 85 rue Saint-Jean à Bayeux *

     

    Une soirée d’inauguration pour rapprocher les citoyens des élus locaux et nationaux

     

    Ma permanence ouvrira le premier octobre 2012. Je souhaitais qu’elle soit située en centre-ville de Bayeux, et surtout qu’elle soit accessible aux Personnes à Mobilité Réduite.

     

    L’inauguration aura donc lieu le lundi premier octobre à 18h, en présence de Pascal Durand, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Jean-Vincent Placé, sénateur de l’Essonne et président du groupe écologiste au Sénat, Véronique Massonneau, députée de la Vienne, Hélène Lipietz, sénatrice de Seine-et-Marne, Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’EELV et Clara Osadtchy, présidente du groupe EELV au conseil régional de Basse-Normandie.

    Vous êtes cordialement invités à cette inauguration.

     

    Une journée consacrée à la lutte anti-nucléaire et anti-THT

    Durant la journée, mes invités et moi-même rencontrerons les représentants des associations anti-nucléaires et anti-THT dans la Manche. Ces rencontres seront suivies d’un point presse au pied du pylône THT de Saint-Sébastien-de-Raids.

     

    Nous vous donnons donc rendez-vous à 15h à Saint-Sébastien de Raids.

     

    • De Saint-Lô, prendre la direction Périers.
    • A Périers, prendre la direction Carentan durant 2,5km.
    • Tourner à droite direction Saint-Sébastien-de-Raids.

     

    Le trajet sera fléché depuis Périers. Les pylônes THT sont faciles à trouver.

    En cas de pluie, une solution de repli est prévue.

     

  19. Conférence de presse de rentrée des écologistes : le dossier de presse

    Retrouvez le dossier de presse des écologistes transmis au cours de la conférence de presse de rentrée du 19 septembre 2012

     

    Cette conférence de presse de rentrée des écologistes bas-normands a rassemblé :

     

    –       Le parti Europe Écologie Les Verts Basse-Normandie représenté par Bérengère Dauvin, Secrétaire régionale et Stéphanie Derobert, Porte-Parole

     

    –       Le groupe écologiste au Conseil Régional de Basse-Normandie représenté par Clara Osadtchy, présidente de groupe, François Dufour, Vice-Président en charge de l’agriculture et Mickaël Marie, conseiller régional.

     

    –       Isabelle Attard, députée du Calvados.

  20. Conférence environnementale : on avance !

    EELV Basse-Normandie salue le changement de cap que constituent les engagements pris, à l’occasion de la conférence environnementale, par le Président de la République et le Premier Ministre.

    Dès l’ouverture, le Président de la République a, en particulier, exposé que la crise écologique n’était pas séparable des crises économique, sociale et financière, et que celles-ci devaient être résolues conjointement. Pour Bérengère Dauvin, Secrétaire régionale d’ EELV Basse-Normandie, « les écologistes expriment leur satisfaction quant à ces déclarations, et prendront toute leur part pour qu’elles soient, notamment dans notre région, traduites concrètement dans les politiques publiques et dans la vie des citoyens. Après les mots, il faut maintenant s’atteler à leur mise en œuvre sur les territoires. »

    Clara Osadtchy, présidente du groupe EELV au Conseil régional de Basse-Normandie : « les annonces du Premier Ministre sur le soutien et le développement des énergies renouvelables, et notamment des énergies marines, sont particulièrement importantes pour notre région. Également, le soutien accru à la recherche automobile pour disposer, d’ici à dix ans, de véhicules consommant maximum 2 litres aux 100 kilomètres, suggère des pistes de réorientation industrielle essentielles en Basse-Normandie. »

    Marine Lemasson, conseillère régionale déléguée à l’énergie, se félicite de l’engagement d’un plan ambitieux de rénovation énergétique du bâti : « Comme d’autres collectivités, la Région Basse-Normandie a déjà engagé des actions importantes sur cette question. Je salue la volonté de l’Etat de s’engager à son tour, et de le faire en lien étroit avec les collectivités« .

    Pour Mickael Marie, conseiller régional de Basse-Normandie, qui a suivi, en tant que directeur de cabinet de Pascal Durand, secrétaire national d’Europe Ecologie les Verts, de près les travaux de la conférence : « Le travail est évidemment devant nous. Mais la conférence environnementale à déjà montré deux choses. D’abord, que le gouvernement et le Président de République affirment clairement que la transition écologique est positive pour tous. Positive pour l’emploi, pour l’activité économique, pour la justice sociale. Ensuite, la conférence a montré sans ambiguïté que des écologistes dans un gouvernement, c’est utile et ça fait bouger des lignes.« 

    EELV et ses élus, où qu’ils siègent, prennent cette feuille de route très au sérieux et s’attèleront dans les mois qui viennent à ce qu’elle soit suivie des faits.

  21. EELV salue une décision de justice attendue concernant le chantier de la ligne THT Cotentin-Maine

    Aujourd’hui, le juge des référés de Coutances a rendu un jugement important dans la lutte contre la THT. Il a en effet condamné RTE à cesser son chantier sur la parcelle de Sylvie Hubert et Yves Larsonneur considérant qu’elle n’avait pas – malgré ses dires – d’autorisation valable pour pénétrer et effectuer des travaux dans leur propriété. Rappelons que le paysan avait été violemment arrêté et placé en garde à vue pour avoir résisté au chantier maintenant reconnu comme injustifié.
    Les écologistes de Basse-Normandie par la voix de Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’EELV, s’en félicitent : « C’est une bonne nouvelle car c’est enfin la condamnation attendue – car justifiée – des méthodes utilisées par RTE dans la construction de la ligne THT Cotentin-Maine. En dépit du droit, RTE passe en force – au sens propre – dans les champs, en étant accompagné d’une pression policière autant physique que psychologique. »

    Maintenant, il manque à RTE l’autorisation de continuer le chantier dans de nombreuses parcelles.

     

    François Dufour, vice-président du Conseil régional de Basse-Normandie poursuit « RTE doit changer de méthode. Vu que le chantier de l’EPR est suspendu, il n’y a absolument aucune urgence à construire la ligne. Il est donc temps de stopper ce chantier pour au moins mener à bien la concertation et la conduite d’une étude épidémiologique qui serait seule à même de prouver l’innocuité de cette ligne Très Haute Tension de 163 kilomètres. »


    « Enfin, rappelons que cet agriculteur avait été placé en garde à vue alors qu’il était dans son droit. Cela illustre l’absurde et illégitime violence des autorités sur ce dossier. Nous avons déjà demandé auprès des ministres concernés des explications et la cessation de toute pression. Il est temps que cela se traduise sur le terrain par un retour au calme. »

  22. Pour la réorientation de la PAC, soutien à la Good Food March

    Europe Ecologie les Verts exprime tout son soutien à l’une des caravanes de la  « Good Food March » de passage actuellement en Basse Normandie.

    Cette marche vers Bruxelles porte l’espoir d’une autre Politique Agricole Commune plus sociale, plus solidaire et plus écologique.  A l’arrivée des caravanes de la Good Food March à Bruxelles,  une conférence aura lieu en présence de plusieurs députés européens pour demander une autre PAC.

     

    Pour François Dufour, Vice –président EELV de la Région Basse Normandie en charge de l’agriculture : « Il est légitime et très important que les citoyens se saisissent de ce débat. A Bruxelles et à Strasbourg, les négociations pour la prochaine PAC 2014-2020 entrent dans leur dernière phase. Nous devons obtenir, pour nos territoires et notre agriculture, une véritable  réorientation de la Politique Agricole Commune,   réintégrant notamment des outils de gestion et de régulation  des marchés. 

     

    En Basse Normandie, une réorientation de cette politique structurelle de l’Union Européenne pourrait être un levier  majeur pour encourager les systèmes herbagers, les pratiques agro-écologiques et les exploitations génératrices d’emplois paysans. Une autre PAC est indispensable ! »

     

    Pour Bérengère Dauvin, Secrétaire Régional d’EELV : « La PAC coûte 100 euros par an à chaque citoyen(ne)s européen(ne)s, elle nous regarde tous. L’ensemble des élus EELV, les eurodéputés en tête, avec José Bové, sont mobilisés sur ces négociations. En Basse Normandie, nous reviendrons plus longuement sur ce sujet crucial à notre conférence de presse de rentrée du 19 septembre. »

  23. EELV dénonce les patrons voyous de Plysorol

    Le 6 septembre, le tribunal de commerce de Lisieux a prononcé la liquidation de l’ex-leader européen du contreplaqué Plysorol suite au refus de son patron, M. Bitar, de réinjecter la somme de 700 000 euros nécessaires à la poursuite de l’activité. Les 277 salariés du groupe vont être licenciés et parmi eux 70 personnes travaillant au siège de l’entreprise à Lisieux.

     

    Pour Stéphanie Derobert, porte-parole d’EELV Basse-Normandie  «Nous apprenons avec tristesse ces licenciements dans un territoire déjà touché fortement par le chômage. Nous sommes évidemment solidaires des salariés. »

     

    Bérengère Dauvin, Secrétaire Régionale dénonce « le jeu auquel se livrent et se sont livrés les différents propriétaires de l’entreprise en s’intéressant prioritairement aux droits d’exploitation forestière et à l’outil de production au détriment de l’avenir des salariés de l’entreprise. Les poursuites pour abus de biens sociaux à l’encontre de l’ancien patron Guohua Zhang doivent aboutir. D’autre part, les transferts de droits d’exploitation forestière de Plysorol à une autre entreprise possédée par l’actuel dirigeant, M. Bitar, devront eux aussi être examinés par la justice et condamnés le cas échéant. »

  24. Les Journées d’été 2012 en vidéo


    JDE 2012 – Ouverture et accueil par EuropeEcologie

     

     

    Revivez les Journées d’été 2012 en vidéo.

    Retrouvez l’intégralité des plénières des Journées d’été 2012

     
    Ouverture et accueil – De retour de Rio+20
    Grand amphi – mercredi 22 août, 9h

    Pour l’ouverture de leurs Journées d’été, les militant-e-s et sympathisant-e-s d’Europe Écologie Les Verts
    seront accueilli-e-s à Poitiers par la présidente de de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, par le président de l’Université de Poitiers, Yves Jean, et Véronique
    Massonneau, députée de la Vienne. Sous l’égide de Didier Coupeau, secrétaire régional EELV, le groupe
    local présentera ensuite la Région.

    Puis l’eurodéputée Sandrine Bélier et le sénateur Ronan Dantec, qui étaient présents au Sommet de la Terre à
    Rio, feront un compte-rendu des négociations qui y ont eu lieu et en tireront les conséquences pour notre
    environnement et nos sociétés, en compagnie de Michel Prieur, un des grands spécialistes français du Droit de
    l’environnement. Pascal Durand, Secrétaire national, prendra ensuite la parole, de même que
    Sandrine Rousseau, en charge des Journées d’été au Bureau exécutif d’EELV afin de présenter les grands
    enjeux de l’édition 2012 des Journées d’été.

    De la crise de l’euro à la crise de l’Europe : quels chemins pour en sortir ?
    Grand Amphi- mercredi 22 août, 18h

    La crise financière a cruellement mis en lumière les limites actuelles de la construction européenne. Entre
    directoire des puissants, trajectoires nationales égoïstes et faiblesses des institutions communautaires,
    comment mettre en oeuvre le projet européen d’intégration politique, de paix et de prospérité partagées ?
    Entre fuite en avant technocratique et replis populistes, comment refonder la légitimité démocratique et
    politique des décisions communes ? Entre crises économique, sociale et environnementale, comment mettre
    en oeuvre, à 27, les indispensables mesures pour sortir du cycle des crises ? Bref, comment repenser
    l’Europe ?

    Avec : Dany Cohn Bendit, eurodéputé, Co-président de groupe ; Susan George, militante altermondialiste et présidente d’honneur
    d’ATTAC ; Bernadette Segol, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats ; Ulrike
    Guerot, European Council on Foreign Relations, Berlin ; Gabor Eröss LMP, Hongrie ; Guillaume Duval,
    rédacteur en chef d’Alternatives économique ; Danielle Auroi, députée EELV, présidente de la commission des
    Affaires européennes ; Yannick Jadot, eurodéputé EELV.

     

    Quel modèle énergétique pour le XXIe siècle ?
    Grand Amphi – mercredi 22 août, 21h

    Alors que le changement climatique s’aggrave – le cap des 400 particules par million (PPM) ayant été franchi -,  que la précarité énergétique fait des ravages et que l’épée de Damocles du risque nucléaire est dramatiquement concrete à Fukushima, et à quelques semaines de la cobférence environnementale, les écologistes mettent en débat un modèle énergétique alternatif.

    Animation : Jade Lindgaard, journaliste de Médiapart ; Hélène Gassin, vice-présidente de la région Île-de-France.
    Avec : Delphine Batho, ministre de l’Écologie ; Christian Couturier, Solagro ; Marc Jedliszka, Comité de
    liaison des énergies renouvelables ; Benoît Faraco, Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme ;
    Martine Billard, co-présidente du Parti de gauche ; Michèle Rivasi, eurodéputée EELV.

     

    Des écologistes au gouvernement, pour quoi faire ?
    Grand Amphi – jeudi 23 août, 18h

    Dans un premier temps, les président-e-s de nos groupes à l’Assemblée nationale, au Sénat et au
    Parlement européen présenteront les parlementaires écologistes. Ensuite, une discussion avec nos deux
    ministres, des représentant-e-s du monde associatif et syndical et d’autres partis politiques permettra
    d’échanger sur la place des écologistes dans la nouvelle majorité présidentielle et plus particulièrement au
    gouvernement, où nos ministres défendent la parole écologiste.

    Animation : Hervé Kempf, auteur de L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie
    Avec : Cécile Duflot, Ministre du Logement et de l’Égalité des territoires ; Pascal Canfin, Ministre du
    Développement ; Laurence Laigo, de la CFDT ; Isabelle Autissier, du WWF ; François de Rugy, député EELV, Co-président de groupe.

    Quelles réformes des institutions ?
    Grand Amphi – vendredi 24 août, 14h

    Pour les écologistes, la réforme des institutions est indispensable pour transformer la société. Pour sortir des
    conservatismes, il faut passer à une 6e République, c’est pour cela que les écologistes tâchent de faire
    évoluer nos institutions, pour plus de décentralisation, plus de participation des citoyen-ne-s, plus de
    transparence, mais également moins de cumul de mandats, de financements opaques et de conflits
    d’intérêts …

    Animation : Élise Lowy. Avec : Eva Joly, eurodéputée, Présidente de la Commission du développement au
    Parlement européen ; Isabelle Durant, Vice-présidente du Parlement européen ; François Rebsamen, PS,
    sénateur, maire de Dijon ; Jean-Vincent Placé, sénateur, Président de groupe ; Dominique Voynet, maire de
    Montreuil ; Jean-François Caron, conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais, président de groupe ; Barbara
    Pompili, Co-présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale.

    Discours de Pascal Durand, Secrétaire national – Des écologistes, pourquoi faire ?
    Grand Amphi – vendredi 24 août, 15h30
    L’économie verte, mirage ou virage ?
    Grand Amphi – vendredi 24 août, 16h

    Le débat de clôture des Journées d’été est consacré à l’économie verte, concept très en vogue, mais dont
    les définitions varient d’une institution à l’autre, et qui ne fait pas consensus parmi les défenseurs de
    l’environnement. C’est l’occasion d’élargir notre réflexion à des concepts englobants et de mieux l’inscrire
    dans un système de pensée commun à tou-te-s les écologistes.

    Animation : Sandrine Rousseau. Avec : Haïdar El Ali, Ministre de l’Écologie de la République du Sénégal ;
    Benoît Hamon, Ministre de l’Économie sociale et solidaire et de la consommation ; Philippe Frémeaux,
    journaliste d’Alternatives économiques ; Jean-Paul Besset, eurodéputé, Eva Sas,
    députée EELV, vice-présidente de la commission des Finances ; Franck Sprecher (Centre des jeunes dirigeants).

  25. Procès de deux militants anti-THT : Des peines bien lourdes

    Europe Ecologie Les Verts de Basse-Normandie est stupéfait une fois de plus de la place que la justice prend dans ce dossier THT. La disproportion entre les faits reprochés et les peines reçues est hallucinante.

     

    Pour Bérengère Dauvin, secrétaire régionale « une fois de plus la justice est utilisée comme outil politique pour lutter contre les militants qui se mobilisent contre l’EPR et la ligne THT. La lourdeur des peines reçues par les deux militants n’a d’autres objectifs que d’effrayer les personnes qui luttent sur le terrain afin que cesse la contestation. Depuis des mois nous demandons une conciliation aussi bien auprès du préfet et que du ministère de l’intérieur. Une fois de plus, la seule réponse est la justice »

     

    Pour Yanic Soubien, vice président de la région Basse-Normandie et présent avec François Dufour lors du rendu des procès « les personnes qui se mobilisent contre l’EPR et contre la THT sont des lanceurs d’alertes. Ils mettent en valeur le principe de précaution qui devrait prévaloir dans ce cas. Nous appelons toujours de nos vœux une véritable étude épidémiologique sur l’impact sanitaire de la THT à la fois sur les habitants mais aussi sur les animaux. Et une fois de plus, le chantier de l’EPR ayant pris énormément de retard, il n’y a aucune urgence à construire cette ligne THT qui ne servira qu’à transporter l’électricité produite par ce réacteur.  »

  26. Un nouveau convoi de déchets radioactifs traversera la Basse-Normandie

    Un convoi de déchets radioactifs traverse aujourd’hui et demain l’Italie ainsi que de nombreuses régions françaises parmi lesquelles la Normandie. Ce convoi de combustibles usés italiens a quitté l’Italie dans la nuit du 23 au 24 juillet afin d’être acheminé à l’usine Areva-La Hague dans le Cotentin. Ce convoi empruntera les voies ferrées, les voies du RER en Ile de France et la route entre Valognes et l’usine de la Hague.  Le convoi traversera la Normandie, demain, mercredi 25 juillet dans la matinée.

     

    EELV Basse-Normandie dénonce une nouvelle fois l’absence de transparence concernant le transport des déchets radioactifs. Ni les maires des communes traversées, ni les citoyens ne sont tenus informés du passage des ces convois radioactifs.

     

    EELV Basse-Normandie appelle au rassemblement organisé par le collectif 14 contre le nucléaire demain mercredi 25 juillet de 8 heures à 11 heures en gare de Caen.

     

    Pour suivre les informations sur ce convoi, rendez vous sur le site de Sortir du Nucléaire

  27. LNPN : Sortir, enfin, de la stratégie du tout ou rien

    Communiqué d’Europe Écologie Les Verts Basse-Normandie suite aux déclarations du gouvernement concernant le financement des projets de nouvelles lignes ferroviaires.

     

    Le 11 juillet dernier, le Ministre délégué chargé du budget, Jérôme Cahuzac, indiquait qu’il serait nécessaire de revoir à la baisse les projets de lignes TGV prévus dans le cadre du Grenelle de l’Environnement. Évoquant les projets de nouvelles lignes ferroviaires inscrites dans le Schéma National des Infrastructures de Transports, il précisait notamment : « On peut se demander si prolonger telle ou telle ligne TGV pour un gain de temps marginal est préférable à l’entretien du réseau secondaire de transport ferroviaire, indispensable car utilisé par beaucoup. »

     

    Cette déclaration a sonné comme un coup de tonnerre chez les partisans de la Ligne Nouvelle Paris-Normandie (LNPN).

     

    Loin d’être une révélation, cette déclaration corrobore pourtant de multiples alertes lancées notamment par la cour des comptes en 2011 et plus récemment encore dans son rapport sur « La situation et les perspectives des finances publiques » commandé par la nouvelle majorité.

     

    Pour Bérengère Dauvin, Secrétaire Régionale d’Europe Écologie Les Verts Basse-Normandie : « Par cette déclaration, le Minsistre Cahuzac confirme les mises en garde lancées par Europe Écologie Les Verts au cours du débat public sur la LNPN :  L’incapacité structurelle de l’État à accompagner les projets TGV n’est pas une nouveauté et conduit malheureusement dans de nombreux cas à privilégier des systèmes de partenariats publics-privés (PPP) et des augmentations importantes du coût du billet en aggravant, au passage, la dette de Réseau Ferré de France. Ce système bancal, désormais à bout de souffle, va probablement entrainer l’abandon du projet LNPN. Pour Europe Écologie Les Verts, ce n’est ni une bonne ni une mauvaise nouvelle. Notre ambition de voir une amélioration réelle des conditions de circulation des usagers de la ligne Paris-Caen-Cherbourg demeure intacte. »

     

    Pour Rudy L’Orphelin, Président du groupe Europe Écologie Les Verts au Conseil Municipal de Caen :  » Alors que l’État n’a jamais annoncé le moindre engagement financier sur le projet LNPN, comment imaginer dès lors que ce projet sera retenu par la commission chargée de revisiter les projets de lignes nouvelles ? Là où certains plaident pour la stratégie du tout ou rien, nous devons au contraire faire nôtre la priorité accordée à l’entretien et la modernisation du réseau existant. Cette approche nouvelle est nécessaire car elle permettra de justifier un soutien financier à la résorption des principaux points noirs constatés sur les lignes normandes. »

     

    Pour Clara Osadtchy, Présidente du groupe des élus Europe Écologie Les Verts au Conseil Régional de Basse-Normandie « Les conclusions du débat public sur le projet LNPN quant aux perspectives de financement – jugées insuffisantes par la Commission Particulière du Débat Public (CPDP) – constituaient des signes avant-coureurs de la déclaration du Ministre Cahuzac. Dans un contexte de crise des finances publiques et devant la nécessité d’apporter une réponse aux usagers bas-normands victimes de dysfonctionnements devenus quotidiens sur l’axe Cherbourg-Caen-Paris, il nous faut réagir et vite. Si elle veut tirer son épingle du jeu, la Basse-Normandie doit présenter un front uni avec la Haute-Normandie et l’Ile-de-France tout en plaidant pour un projet réaliste au plan financier. La mise en œuvre du doublement de Paris-Mantes, indispensable au traitement de l’engorgement chronique de cet axe – et handicapant de fait toutes les liaisons avec la Normandie-  est le projet autour duquel l’île de France, la Haute et la Basse-Normandie peuvent se retrouver dans l’intérêt direct de l’ensemble des usagers. »
    Pour Isabelle Attard, députée du Calvados : « Réseau Ferré de France, aujourd’hui endetté à hauteur de plus de 30 milliards d’euros (dont 12 milliards jugés « non amortissables »), n’est plus en mesure d’assurer l’entretien du réseau existant. La création des lignes TGV prévues au Schéma National des Infrastructures de Transports (SNIT), dont la rentabilité économique et l’intérêt environnemental n’ont pas été démontrés, ne ferait qu’aggraver encore la situation. La question qui se pose à la nouvelle majorité est bien la quête d’un autre modèle de financement des infrastructures ferroviaires dans notre pays. Il faut approfondir la réforme largement inachevée de 1997 qui a consacré la séparation de RFF et de la SNCF en deux entités distinctes. Ce constat est aujourd’hui indiscutable. Il faut travailler sur un projet normand avec pour objectifs prioritaires : la ponctualité, la fréquence et l’amplitude horaire de nos trains. Il faut stopper la dégradation d’une situation déjà alarmante. Dans le contexte, c’est bien le pragmatisme qui doit dominer afin de ne pas renvoyer une fois de plus aux calendes grecques la modernisation de la ligne Paris-Caen-Cherbourg. »


  28. BN-Infos n°5 / Eté 2012 d’EELV Basse-Normandie

    La nouvelle lettre d’information trimestrielle d’EELV est en ligne. Retrouvez l’interview d’Isabelle Attard, nouvelle députée écologiste du Calvados, ainsi que les résultats des élections législatives pour EELV dans notre régions, ainsi qu’un article sur le sujet de la ligne THT Cotentin-Maine qui mobilisent de nombreux militants écologistes, ainsi que d’autres rubriques.

    Pour télécharger cette lettre d’information en PDF, cliquez ici

     

  29. THT : Isabelle Attard demande une médiation de toute urgence

    Le camp installé par les militants anti-THT dans la Manche sur la commune de Montabot a été ce matin le théâtre d’échauffourées entre les manifestants et les forces de l’ordre. En quelques jours, la tension a atteint son paroxysme après l’arrestation du Maire du Chefresne Jean Claude Bossard et l’évacuation brutale par les forces de l’ordre des militants de l’association « Percy sous tension » qui occupaient pourtant leur QG en toute légalité.

    C’est dans ce contexte qu’Isabelle Attard, députée du Calvados, avait choisi de se rendre au Chefresne à la rencontre des militants et des élus locaux.

    « Il y a une véritable urgence à la mise en place d’une médiation pour apaiser la situation et retrouver les conditions d’un dialogue démocratique respectueux des citoyens, citoyens qui ne demandent qu’à vivre dans un environnement sain. Le plus choquant dans cette situation est l’omniprésence des forces de l’ordre. En multipliant les barrages, les contrôles d’identité et les survols de jour comme de nuit par des hélicoptères, elles exercent une pression physique et psychologique permanente sur les habitants de cette région».

     

    « On observe un décalage sidérant entre la démarche ferme mais pacifique des habitants et des élus de la région, et la quantité de gendarmes déployés sur ce secteur de la Manche, faisant passer l’ensemble des militants anti-THT pour de dangereux terroristes ».

     

    « J’ai été choquée, comme les médecins présents sur le camp de Montabot, par l’utilisation de moyens de répression disproportionnés (grenades, flashball), par le nombre de blessés (dont deux personnes gravement atteintes à la tête), et encore plus choquée par les délais de prise en charge des blessés ».

     

    « A l’heure du changement politique, alors que le nouveau gouvernement prône le dialogue et la concertation, il est grand temps de placer le dossier de la THT Cotentin-Maine sur le devant de la scène politique et de mettre fin à une situation que nos concitoyens ne peuvent plus supporter ».


    Isabelle Attard, députée du Calvados.

  30. Isabelle Attard réagit aux événements du Chefresne dans le cadre la construction de la ligne THT

    À Bayeux, le 21 juin 2012

     

    Les événements graves qui se sont déroulés ces derniers jours au Chefresne témoignent une fois de plus, s’agissant de l’industrie nucléaire, d’une coupable préférence des pouvoirs publics pour la brutalité.

    Alors que de nombreux habitants et élus locaux s’opposent fermement à la construction de la ligne Très Haute Tension Cotentin-Maine, on constate une absence totale de dialogue. A cela s’ajoute, d’après les témoignages que j’ai pu recueillir, des opérations d’intimidation et de harcèlement de la part des forces de l’ordre, sur des personnes ne faisant l’objet d’aucune poursuite judiciaire, dont on voit donc mal à quel titre et sur la base de quels éléments légaux ils devraient faire l’objet d’une surveillance policière. De telles méthodes sont intolérables, et ne seraient d’ailleurs pas tolérées s’agissant de tout autre projet industriel.


    Le « deux poids, deux mesures » est particulièrement frappant : alors que la concertation et la prudence sont toujours de mise lorsqu’il s’agit de projets d’énergies renouvelables : ici ni concertation, ni prudence, le débat n’existe pas.

    Face à ce double déni, de démocratie et de santé publique, les protestations sont légitimes.

    Les projets éoliens donnent lieu, et c’est parfaitement normal, à de longues études préalables d’impact sur la pêche ou les paysages. Les effets des lignes THT sur les exploitations agricoles et sur la santé des riverains, bien qu’ils fassent l’objet d’une documentation scientifique de plus en plus précise, sont eux occultés. Ainsi, les demandes répétées de mise en œuvre d’études épidémiologiques sur les lignes existantes, demandes maintes fois formulées par les associations de riverains, les élus locaux et les écologistes, sont restées sans réponse à ce jour.
    Le 24 juin 2010, le Conseil régional de Basse-Normandie s’est opposé au lancement des travaux de construction de la ligne THT tant que « les conclusions d’une étude épidémiologique complète ne seront pas rendues publiques ».

    Nouvelle députée de Basse-Normandie, je ne veux pas me résoudre à ce que l’exception au droit et le recours à des méthodes autoritaires deviennent, s’agissant de quelque industrie que ce soit, une manière normale de gérer le débat démocratique. J’appelle le nouveau gouvernement, gouvernement du changement, ainsi que les autres députés de la région, à ne pas s’y résigner.

    Je saisis aujourd’hui le Ministre de l’intérieur, Manuel Valls, de la situation du Chefresne et lui demande d’ouvrir une réelle concertation qui prenne enfin en compte les impératifs de santé publique portés par les opposants à la ligne THT. 

    Je serai présente au Chefresne dimanche prochain à 14h30 afin d’apporter mon soutien aux manifestations non-violentes de résistance menées par les militants, les élus locaux et les riverains.

     

    Isabelle Attard, députée du Calvados

  31. Europe Ecologie Les Verts Basse-Normandie soutient Michel Houssin

    Europe Ecologie Les Verts réitère son soutien à Michel Houssin qui sera jugé demain devant le tribunal de Coutances. Le porte-parole de l’association « Marais sous tension » sera jugé pour avoir participé à une action symbolique de déboulonnage de pylône de la ligne THT Cotentin-Maine. Des militants d’EELV Basse-Normandie seront présents pour le soutenir.

     

    Bérengère Dauvin, Secrétaire régionale d’EELV s’interroge sur cet acharnement judiciaire aussi inutile qu’indigne «  au vu des conséquences des lignes THT sur la santé humaine et animale, au vu des positions de nombreux élus locaux et régionaux sur la question de la ligne THT, et surtout au vu de l’inutilité de l’EPR, la ligne THT ne devrait pas se faire. Ensuite, il n’y a plus aucune justification à l’urgence dans la construction de la ligne, le chantier de l’EPR étant suspendu depuis plusieurs mois, il faut suspendre le chantier de la ligne THT au plus vite. »

     

    Clara Osadtchy, porte-parole d’EELV Basse-Normandie appuie « l’action des élus, associations et militants qui luttent depuis des mois de façon pacifique contre l’implantation de cette ligne THT inutile et dont l’innocuité sur la santé n’a pas été prouvée » et ajoute « l’entêtement du lobby nucléaire à construire cette ligne THT à coups de gardes mobiles va à l’encontre de la plus élémentaire des règles démocratiques quand on arrête un maire parce qu’il demande l’application d’un arrêté municipal. Nous avons besoin d’ouvrir un grand débat en France sur notre avenir énergétique afin d’apporter des réponses durables et concertées sur ce sujet. Le groupe parlementaire écologiste nouvellement élu portera ce débat au sein de l’Assemblée nationale».

     

  32. EELV soutient le lanceur d’alerte Jean-Claude Bossard

    Jean-Claude Bossard, maire du Chefresne (50) ainsi que 5 autres personnes ont été interpellés ce matin alors qu’ils tentaient de s’interposer au démarrage des travaux de construction d’un pylône de la future ligne THT  sur la commune.
    Lors de son interpellation, M. Bossard s’opposait l’arrêté communal (s’opposant au passage de la ligne sur son territoire) en main.

    Pour François Dufour, vice président du conseil régional et présent cet après midi devant la gendarmerie de Saint Lô  » Jean-Claude Bossard ne fait que respecter son rôle de maire, à savoir protéger les habitants de sa commune. L’arrêté pris au Chefresne n’a jamais été cassé, il reste donc valable ! Alors qu’une rencontre devait avoir lieu ce  matin même avec la préfecture de la Manche, il est arrêté son écharpe d’élu en bandoulière. On peut donc légitiment se demander ce que privilégie les pouvoirs publics : la concertation ou le rapport de force ? On pourra juste noter que depuis le départ, c’est le passage en force au mépris des textes et des lois qui a été choisi. »

    Pour Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’EELV « nous apportons tout notre soutient aux interpelés d’aujourd’hui. Ces personnes sont des lanceurs d’alerte qu’il nous faut écouter. Depuis des années la population locale ainsi que les écologistes demandent une étude épidémiologique sur les conséquences sanitaires d’une telle implantation. En même temps que certains se retrouvent en garde à vue, pour les mêmes raisons, le tribunal de Caen vient de demander (en réponse à une demande de dédommagement d’un couple d’agriculteur qui soupçonne des conséquences sanitaires sur son cheptel qui se situe sous la THT Cotentin Maine) que des expertises sanitaire et électrique et magnétique soient enfin faites. Faut-il passer devant les tribunaux pour être entendu ?

  33. Mobilisation dans les gares de France et de Basse-Normandie pour une vague verte à l’Assemblée Nationale

    Jeudi 7 juin, les militants et les candidats d’Europe Ecologie Les Verts aux élections législatives seront présents dans les gares et les lieux passants pour une opération « vague verte ».

     

    En Basse-Normandie, Europe Ecologie – Les Verts sera très tôt le matin dans les gares et lieux de passage pour délivrer le journal de campagne gratuit « l’Écologie Hebdo » numéro 2 et pouvoir échanger avec les citoyens sur les élections législatives et l’importance de voter pour les candidat-es soutenu-es par Europe Ecologie Les Verts dans un contexte de crise sociale, économique et environnementale.

     

    La vague verte se déploiera dans les gares des villes suivantes :

     

    –       à Caen à la gare à partir de 6h50 et à l’arrêt de tram place Saint Pierre à partir de 8h20

    –       à Saint Lô à partir de 6h30

    –       à Carentan à partir de 6h30

    –       à Lison à partir de 6h30

    –       à Villedieu-les-Poêles à partir de 6h30

    –       à Cherbourg à partir de 7 heures

    –       à Coutances à 6h30

    –       à Valognes à 6h30

    –       à Alençon

    –       et à la gare de Lisieux dès 5h20.


  34. Doublement des tarifs de transport scolaire : Le Conseil Général du Calvados fait des économies sur le dos des familles

    Le Conseil Général du Calvados a décidé d’augmenter de près de 100% la participation des familles au transport scolaire, passant pour un collégien de 47,50 euros par an à 80 euros par an.

     

    Stéphanie Derobert, porte-parole d’EELV Basse-Normandie s’inquiète d’une logique d’économies qui se fait d’abord au détriment des plus fragiles : « Faire payer plus cher  les transports scolaires est injuste car cela touche directement les familles les plus modestes pour qui 30 euros de plus par an et par enfant représente malheureusement beaucoup, alors que proportionnellement cela n’apportera que très peu de recettes nouvelles pour le Conseil Général. Ce choix fait porter sur les plus pauvres les conséquences des choix de la précédente majorité gouvernementale qui a coupé les moyens financiers des collectivités. La différence c’est que celles dirigées par la gauche se tournent vers des économies qui n’obèrent pas directement les politiques de solidarité. »

     

    Pour Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’EELV Basse-Normandie « Les centristes et la droite continuent au Conseil Général du Calvados de s’attaquer au pouvoir d’achat des plus modestes et aux dispositifs de solidarité. Il faut qu’ils cessent. Pour venir en aide à ceux qui sont le plus touchés par la crise, votons les 10 et 17 juin pour des députés écologistes afin de re-construire ensemble des politiques de solidarité, de transport et de développement au bénéfice de tous. »

  35. Le Cruiser retiré du marché dans les 15 jours : une décision dans le bon sens qui doit en annoncer d’autres

    Suite à l ‘avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) soulignant l’effet néfaste de la substance active de l’insecticide Cruiser, le thiamétoxam, sur le comportement des abeilles butineuses, le nouveau ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll entend retirer ce pesticide du marché dans les 15 jours.

    Il est important que l’Etat prenne ses responsabilités sur ce produit dangereux dont les apiculteurs dénoncent les ravages depuis plusieurs années dans les colonies d’abeilles.

    Europe Ecologie Les Verts Basse-Normandie se félicite de cette décision et souhaite qu’elle en annonce d’autres pour un véritable changement en agriculture.

    Pour François Dufour, Vice-Président EELV à la Région Basse-Normandie :  » Les alternatives existent pour une autre agriculture sans ces molécules chimiques particulièrement agressives pour l’environnement. Cette décision n’aurait pas été prise sans la mobilisation des apiculteurs et autres sentinelles de l’environnement. D’autres questions
    appellent des réponses, mais c’est un premier pas encourageant, nous restons vigilant. »

  36. Alimentation, emploi, énergie, nature, santé : découvrez les propositions écologistes

    À l’occasion des élections législatives des 10 et 17 juin 2012, Europe Écologie Les Verts met en avant ses propositions et son projet « Vivre mieux » à travers 5 tracts autour de thèmes phares : l’alimentation, l’emploi, l’énergie, la nature et la santé. N’hésitez pas à télécharger ces tracts ci-dessous, et à les distribuer/diffuser autour de vous, pour soutenir la campagne pendant les quelques jours qui nous séparent du premier tour !


    Les tracts thématiques

    Alimentation
    Emploi
    Énergie
    Nature
    Santé

  37. Europe Ecologie Les Verts Basse-Normandie salue la victoire de la gauche à la présidentielle et est prêt pour la bataille des législatives

    Ce soir, les Français ont choisi majoritairement de voter pour le candidat socialiste François Hollande. François Hollande est désormais le président de la République de tous les Français.

     

    Pour Stéphanie Derobert porte-parole d’Europe Écologie Les Verts “ Ce vote tourne la page de 5 années d’injustices et de division des Français menées par le président sortant Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, les Français ont voté pour le rassemblement, pour l’optimisme, pour l’espoir d’une politique plus juste, plus égalitaire pour mieux vivre ensemble.”

     

    Pour Bérengère Dauvin,  Secrétaire régionale d’EELV Basse-Normandie “Cette victoire est historique. Il nous reste maintenant à la confirmer. Les écologistes doivent maintenant peser dans la bataille des élections législatives pour faire entendre leurs valeurs et leurs idées dans la politique française en constituant un groupe parlementaire fort à L’ Assemblée Nationale.”

  38. Survol de sites nucléaires par Greenpeace : le nucléaire sûr n’existe pas.

    Ce mercredi 2 mai, un militant de Greenpeace a survolé la centrale nucléaire du Bugey, à une trentaine de kilomètres de Lyon, pénétrant, sans être inquiété, dans un espace aérien interdit. Il a déposé des fumigènes sur l’un des réacteurs et a atterri à l’intérieur du site.  En novembre, les militants de Greenpeace avaient déjà survolé la centrale de retraitement des déchets d’Areva la Hague. Le 5 décembre 2011, des militants s’introduisaient sur plusieurs sites nucléaires, notamment à Nogent-sur-Seine et Cruas.

     

    Pour  Stéphanie Derobert, porte-parole d’EELV Basse-Normandie « Toutes ces actions de Greenpeace viennent nous rappeler la vulnérabilité des sites nucléaires français en termes de sécurité. Ni les centrales nucléaires françaises, ni le futur EPR ne sont conçus pour résister à un scénario terroriste de crash d’avion. L’insécurité que fait planer au-dessus de nos têtes le nucléaire est irresponsable et insupportable. »

     

    Pour Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’EELV Basse-Normandie «  Il n’existe actuellement pas de dispositif de sécurité efficace à 100%. Nous reconnaissons la difficulté d’assurer la sécurité complète de tous les sites nucléaires français. Nous pensons que cette tâche est impossible et que le nucléaire sûr n’existe pas. C’est pourquoi, parce que nous pouvons et savons faire autrement, nous nous battons contre le mythe du nucléaire sûr et pour une sortie programmée du nucléaire en vingt ans. EELV a fortement porté ce sujet pendant la campagne présidentielle et continuera à le faire dans les mois à venir.  »

  39. Commémoration de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl : il faut sortir du nucléaire

    Le 26 avril 1986, débutait la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Cette catastrophe nucléaire est la plus grave de notre histoire. Europe Ecologie Les Verts s’associe au devoir de mémoire et appelle au rassemblement de la Coordination antinucléaire de Basse-Normandie à la stèle des irradiés de Flamanville à 18h30 ce jeudi 26 avril 2012.

    Pour Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’EELV Basse-Normandie « Nous devons nous souvenir de l’accident nucléaire de Tchernobyl dont les conséquences sanitaires, environnementales et économiques continuent de toucher l’Europe et le monde. L’accident nucléaire de Fukushima survenu 25 ans après nous rappelle avec effroi que le nucléaire sûr n’existe pas. »

    Pour Stéphanie Derobert, porte – parole d’EELV Basse-Normandie «  La France compte actuellement 58 réacteurs en fonctionnement et l’Union européenne un parc de 143 réacteurs. En moins de 30 ans 4 accidents (un à Tchernobyl et 3 à Fukushima) majeurs se sont produits sur un parc de 450 réacteurs dans le monde. La probabilité statistique d’un accident nucléaire en France est de 50% et de 100% pour l’Union Européenne, Autrement dit, nous avons la certitude statistique d’un accident nucléaire majeur en Europe, et cet accident à 50% de chances de se produire en France (1). Le choix de sortir du nucléaire est donc un choix indispensable, pragmatique et salvateur. »

    1 –www.liberation.fr/politiques/01012341150-accident-nucleaire-une-certitude-statistique Selon Bernard LAPONCHE physicien nucléaire, expert en politiques de l’énergie et Benjamin DESSUS Ingénieur et économiste, président de Global Chance

  40. Réponse d’Eva Joly à Priartem

    Madame,

    En tant qu’unique candidate écologiste à la présidentielle, je soutiens bien évidemment les actions des associations comme la vôtre, qui se battent pour faire reconnaître les effets des ondes émises par les antennes relais et les téléphone portables.

    C’est un combat difficile, car nous ne sommes qu’au début d’une crise sanitaire qui s’annonce effroyable. Près des trois quarts des études publiées concluent à un effet sanitaire, une augmentation de l’inconfort ou des troubles du sommeil a proximité des ondes d’une antenne-relais.

    Mais les mises en garde scientifiques sur la dangerosité de la technologie utilisant les ondes sont systématiquement écartées par le lobby des opérateurs de téléphonie mobile. Ces derniers jouent avec la santé des français et c’est inacceptable.

    Pour les écologistes, les cas de plus en plus nombreux de personnes électrohypersensibles doivent être pris au sérieux. Or la tendance actuelle est à la «psychiatrisation» de cette affection due aux radiofréquences, on cherche à faire disparaitre cette population qui souffre au plus haut point.

    Les normes appliquées en France ou recommandées à l’international ne sont pas adaptées pour protéger la population. C’est pourquoi je considère qu’il faut appliquer les recommandations du Grenelle des ondes.

    Plafonner le rayonnement des antennes-relais à 0,6 V/m permettrait de limiter les risques sanitaires dans la mesure du possible. Un seuil appliqué dans la principauté du Liechtenstein, et testé en Italie (Toscane), et en Espagne, à Valence. Des phases d’expérimentation devaient être lancés en France dans une vingtaine de collectivités volontaires, afin de simuler sur le terrain un abaissement de puissance de l’exposition. Près de trois ans plus tard, il ne reste pas grand chose de ce processus constamment retardé et du volontarisme politique affiché à l’époque.

    Le passage à 06 V/m entraînera la multiplication des micro et nano-antennes, moins puissantes et donc moins nocives pour les riverains, qui devront être couplées avec de la fibre optique. Le nier serait méconnaître les besoins des réseaux. Mais multiplier ces petites antennes implique automatiquement des investissements accrus des opérateurs. C’est la véritable raison pour laquelle la FFT ne veut pas en entendre parler. S’ils cèdent, ce sont leurs marges qui s’envolent…

    Je considère qu’il est indispensable qu’une information claire, impartiale et contradictoire sur l’état actuel des connaissances soit donnée au citoyen. Il s’agit également de soutenir les collectivités qui se battent face aux opérateurs.

    Enfin, rappelons que les observations de l’étude interphone sur le risque de tumeur cérébrale associé à l’usage du mobile sans oreillette et les conclusions officielles du Centre international de recherche sur le cancer (Circ) de l’ OMS rendue en mai 2011 confirment les multiples alertes des associations et de certains scientifiques sur le risque de catastrophe sanitaire sans précédent auquel nous sont confrontés à moyen long terme. C’est pourquoi l’usage du téléphone mobile par les enfants, les adolescents doit être déconseillé et interdit du besoin en deçà de quinze ans. Tout politique responsable a le devoir d’agir dans l’intérêt des générations futures.

    J’appelle donc les élus, associations, scientifiques, opérateurs, à se réunir pour, ensemble, sortir de l’impasse dans laquelle se trouve la question des ondes électromagnétiques des téléphones portables et des antennes relais.

    Eva JOLY

    ENGAGEMENTS

    Consciente des enjeux de santé publique posés par la diffusion massive des applications utilisatrices de radiofréquences, je m’engage…

    1. à légiférer sur cette question ? OUI

    Si, oui, à introduire le principe ALARA dans la loi OUI

    Si oui, à fixer une valeur limite d’exposition à 0,6 V/m OUI

    2. à rendre la concertation obligatoire avec les citoyens (riverains, locataires, travailleurs…) OUI

    3. à rétablir, l’obligation du permis de construire pour toutes les installations d’antennes OUI

    4. à définir un périmètre de sécurité autour des établissements sensibles (écoles, crèches…) OUI

    5. à interdire l’usage du portable au sein de tous les établissements scolaires OUI

    6. à interdire la commercialisation de portables spécifiquement destinés aux enfants (type Babymo, Kiditel…) OUI

    7. à interdire le WiFi dans les lieux publics et tout particulièrement dans ceux qui accueillent des enfants OUI

    8. à lancer des campagnes d’information sur les dangers des portables sur l’intérêt des connexions filaires – téléphone ou internet – dans les bâtiments et lieux résidentiels OUI

    9. à rendre obligatoire la réalisation d’une enquête d’impact sanitaire avant le lancement de toute nouvelle application technologique OUI

    10. à initier un grand débat sur la prise en charge sociale et médicale de l’électrosensibilité et la recherche de moyens pour la prévenir OUI

    11. à protéger par la loi la liberté de la parole scientifique OUI

    12. à mettre en place un réseau global public pour toutes les communications sans fil OUI

  41. « La prochaine majorité doit répondre à l’urgence climatique »

    Ce jeudi, Eva Joly était en déplacement en Camargue, symbole de la vulnérabilité de nos territoires au réchauffement planétaire : remontée du niveau des mers, baisse des précipitations en été, sécheresse, recrudescence de virus transmis par les moustiques. La candidate des écologistes a lancé un appel pour que les cinq années qui viennent ne soient pas perdues pour le climat.

    « L’urgence climatique est la grande oubliée de la campagne présidentielle : elle est absente des programmes des principaux candidats comme des questions des journalistes. Je suis venue en Camargue pour dénoncer cette omerta climatique.

    Après l’illusion Sarkozyste et son éphémère engagement sur ce dossier, le quinquennat qui vient doit être celui de la mise en mouvement de notre pays. Pour cela, la France a besoin des écologistes, car force est de constater qu’on ne fait pas d’écologie en France sans les écologistes.

    J’appelle François Hollande à mettre la France sur la voie de l’exemplarité climatique, en s’engageant pour réduire d’au moins 30% les émissions de gaz à effet de serre françaises d’ici 2020 par rapport à 1990. Cet engagement est nécessaire pour la planète, nécessaire pour faire basculer l’Europe et le Monde dans la transition écologique. Il est bénéfique pour l’emploi et l’industrie, grâce aux multiples opportunités dans l’efficacité énergétique des bâtiments, des voitures, ou dans les énergies renouvelables. La France doit d’urgence affronter le réchauffement climatique, en commençant par tourner le dos à l’agriculture productiviste, vulnérable aux impacts du réchauffement, et par faire le choix d’une agriculture économe en ressources, l’agro-écologie. »

  42. Mes engagements pour les Français de l’étranger

    Citoyennes, citoyens,
    Madame, monsieur,

    Notre pays est à la croisée des chemins. Votre position hors des frontières nationales vous donne sur cette situation un point de vue particulier. Je souhaite qu’il soit entendu. C’est la démarche que j’ai suivie durant cette campagne, à travers plusieurs déplacements à l’étranger et une rencontre avec les conseillers de l’Assemblée des Français de l’étranger. C’est la démarche que je suivrai pour porter un renouveau fondé sur la justice et l’écologie.

    Vos témoignages hors de France nous confirment les erreurs du modèle productiviste porté par les gouvernements qui se sont succédé depuis trente ans. Obsédés par la seule croissance, ils ont aggravé les inégalités sociales et creusé la dette publique. Ils n’ont pas empêché les écosystèmes de se dégrader et n’ont pas résolu la question du chômage, ni celle de la fracture Nord-Sud.

    L’urgence, c’est d’engager tout de suite la transition écologique pour répondre aux grands défis à venir : le dérèglement climatique, et les ressources naturelles qui s’épuisent. Nous devons également agir avec force pour davantage de justice sociale et construire une démocratie vigilante face à la corruption et au pouvoir des lobbies. Il faut enfin, face au pouvoir des marchés, bâtir une Europe fédérale et solidaire, capable de nous sortir de la crise.

    Vous constatez aussi depuis l’étranger ce besoin de renforcer les régulations et les solidarités internationales et de construire une société apaisée et réconciliée : une société de partage, de modération, de responsabilité et de tolérance. Je porte durant cette campagne l’exigence face aux crises actuelles d’une approche internationale.

    Français de l’étranger, vous représentez une richesse, dans toute votre diversité. C’est pourquoi j’ai aussi formulé des propositions pour maintenir et enrichir votre lien avec la France, en matière :
    – d’enseignement, pour plus de justice sociale dans l’accès aux écoles françaises ;
    – de fiscalité, pour renforcer le principe de non double imposition et lutter contre l’évasion ;
    – de plurinationalité, pour valoriser cette richesse ;
    – de protection sociale, pour améliorer les dispositifs ;
    – de service consulaire, pour réformer avec le souci d’un service public de qualité ;
    – de culture, pour développer un réseau sans équivalent.

    La responsabilité de l’avenir est entre vos mains. Ne laissez pas le pouvoir aux forces du passé.

    Tout commence par le retour de la vérité et du courage. Je suis une femme d’expérience et de parole : ce que je dis, je le fais. Vous pouvez compter sur moi pour faire respecter les engagements pris par une nouvelle majorité présidentielle.

    Alors, le 22 avril, pour l’écologie, votez Eva Joly !

    Découvrez l’intégralité de mes propositions pour les Français de l’étranger

    Mes déplacements hors de France :

    Mais aussi :

  43. Parc naturel des Calanques : « Ce parc, c’est la victoire des écologistes »

    Pour fêter l’officialisation du parc naturel des Calanques, Eva Joly est allée à la rencontre des associations locales, à Luminy, près de Marseille. Pour la candidate des écologistes :

    « Cette victoire revient aux associations et aux écologistes, qui se sont battus depuis longtemps pour créer ce parc périurbain. C’est la preuve que, avec de la persévérance, on peut préserver du bétonnage des lieux d’exceptions sans en faire des sanctuaires inviolables.

    Évidemment, cette victoire n’est pas totale. Ce parc naturel aurait pu être plus grand, et j’espère que les lieux d’exception comme le village des Goudes ou la calanque de Port Miou ne pâtiront pas de leur exclusion du projet. Il faudra aussi se battre pour une gestion du parc qui donne toute sa place à la société civile.

    Le combat n’est donc pas fini, mais prenons le temps de fêter cette victoire, qui est celle des écologistes. Ce n’est certainement pas celle de ce gouvernement et de son ministre de l’environnement intérimaire, François Fillon. Ce n’est pas en coupant un ruban qu’il fera oublier les bâtons mis dans les roues des environnementalistes. »

  44. Opération Téléphone Vert : Eva Joly et son équipe font le Service Avant Vote au 01 53 19 53 33

    Pour les derniers jours de campagne, le Service Avant Vote d’Eva Joly a mis en place une « hotline » à destination des électeurs curieux qui souhaitent savoir comment établir une procuration, approfondir le programme d’Eva Joly, découvrir le scénario de sortie du nucléaire ou encore le parcours de la candidate écologiste.

    À ce titre, un numéro, le 01 53 19 53 33 figure sur la profession de foi envoyée aux 47 millions d’électeurs ! Jusqu’à vendredi 23H59 les bénévoles se relaient pour répondre au téléphone et aux questions que l’on peut également envoyer par mail à question@evajoly.fr

    Pour les dernières heures de la campagne officielle, de 17h à 23h59, Eva Joly, Cécile Duflot, Yannick Jadot ainsi que l’équipe de campagne se joindront à l’équipe de la « hotline » afin de répondre à toutes les questions et vous invite a célébrer ensemble la fin de la campagne du premier tour.

    En parallèle, un clip absurde qui reprend les « codes » de l’émission culte SAV d’Omar & Fred a été réalisé par le Service Avant Vote d’Eva Joly.

    Épisode 1
    https://www.dailymotion.com/video/xq6b4f_service-avant-vote-d-eva-joly-episode-1_fun

    Épisode 2
    https://www.dailymotion.com/video/xq6b1j_service-avant-vote-d-eva-joly-episode-2_fun

  45. Contrairement à Sarkozy, je ne conçois pas la politique comme une prise d’otage

    Hier, Nicolas Sarkozy a relancé ses invectives démagogiques contre sa défaite annoncée. Le mensonge du jour : François Hollande serait l’otage d’Eva Joly et de Jean-Luc Mélenchon.

    « Contrairement à Nicolas Sarkozy, je ne conçois pas la politique comme une prise d’otage de partis, de courants ou de personnalités.

    Moi je fais de la politique avec mes convictions. Avec tout le respect que je dois à mes concurrents de gauche, nous portons en chacun de nous des projets très différents. Quand nous réalisons un accord avec une autre formation, nous le faisons en toute transparence d’ailleurs. Nous ne l’imposons pas de manière occulte, contrairement au président sortant qui engage ou exclut ses hommes et femmes de troupe dans les couloirs des bureaux.

    Je retiens en tout cas l’ironie du terme employé pour un candidat qui est définitivement l’otage des lobbies et des multinationales.

    Plus que tout, il va falloir que cet homme se fasse à l’idée que les Français ne veulent plus d’un président tricheur. »

    Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle

  46. Eva Joly invitée du 7/9 de France Inter

    Dernière invitée de la matinale spéciale présidentielle, Eva Joly a répondu aux questions de Patrick Cohen, Pascale Clark, Thomas Legrand et Bernard Guetta.

  47. Dans les coulisses du meeting du Cirque d’Hiver

    Suivez l’installation du dernier meeting d’Eva Joly, les répétitions, l’entrée des intervenants depuis les coulisses…

  48. Déclaration d’Eva Joly aux militants

    Chers amies, chers amis.

    Après les Françaises et les Français, c’est à vous que je veux maintenant m’adresser. Le temps du bilan de cette campagne viendra et nous devrons le tirer de manière approfondie.

    Mais d’ores et déjà, je veux vous dire mille fois merci. Je voudrais que mes mots puissent parler à chacun pour vous remercier individuellement.

    L’écologie n’est pas une cause facile à défendre par temps de crise, avec en plus le vent mauvais de la calomnie et du mensonge.

    Je n’étais peut être pas non plus une candidate facile.

    Et pourtant vous avez défendu les deux avec courage et opiniâtreté.

    Je sais que le score n’est pas à la hauteur de nos espérances. Mais je vous invite a garder la tête haute. Quand on défend la cause de la planète, il n’y a pas de honte à avoir. Le temps viendra, j’en suis sûre, où les électeurs et les électrices se tourneront vers nous pour changer de destin. Alors merci à vous, et dès demain, continuons le combat.

    Premier combat, la mobilisation pour la défaite de Nicolas Sarkozy.

    C’est une ardente obligation que de débarrasser notre démocratie d’un pouvoir exagérément tourné vers la défense des intérêts privés, un pouvoir qui n’a que faire des règles, un pouvoir qui n’a eu de cesse de diviser les Français. Chacune et chacun d’entre vous doit prendre toute sa place dans la mobilisation des quinze prochains jours. Je veux que les écologistes soient les fers de lance de la lutte pour le changement.

    Deuxième combat, les élections législatives.

    C’est un combat essentiel pour l’avenir de notre pays. Prenez-y toute votre part. Les écologistes doivent être présents en force dans la prochaine Assemblée pour peser sur la prochaine législature. Alors, nous devons aller chercher chaque voix. Je serai présente à vos côtés dans cette bataille. Débarrassés de la contrainte du vote utile, beaucoup d’électeurs chercheront à signifier à François Hollande quelles sont leurs priorités. A nous de tout faire pour que l’écologie y figure.

    Troisième combat, le débat au sein de la majorité pour qu’émerge une nouvelle donne politique.

    Je souhaite que ce soit une confrontation honnête et sérieuse basée non pas sur le rapport de force brut, mais sur la conception que l’on doit avoir d’une dynamique de transformation sociale : le PS ne réussira pas seul, sans partenaire d’une part, et surtout sans la mobilisation de la société pour construire le changement. Là encore, les écologistes devront être, aux côtés du mouvement social, la partie dynamique de la future majorité, à l’écoute des Françaises et des Français, mobilisés dans les mouvements associatifs ou syndicaux.

    Je vous appelle à vous mobiliser pour réussir le troisième tour écologique, qui ne manquera pas de se produire parce que personne ne peut faire l’impasse sur le réchauffement climatique, la sortie du nucléaire ou la lutte pour la biodiversité.

    La France a besoin de l’écologie, et L’écologie a besoin de vous. Alors, haut les cœurs, au boulot les écolos !

    Vive l’écologie, vive la République, vive la France !

  49. 1er tour de l’élection présidentielle : réaction d’EELV Basse-Normandie

    Au soir du premier tour Eva Joly totalise 2,3% des voix. Europe Ecologie Les Verts Basse-Normandie remercie les électeurs  de leur mobilisation en faveur de la candidate écologiste. Le mouvement bas-normand est fier de la campagne menée. Ce résultat traduit la motivation des militants qui ont porté la campagne et les propositions de la candidate sur le terrain.

    Pour Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’EELV Basse-Normandie « Le score très élevé du Front National, notamment sa percée dans la région, est extrêmement préoccupant.  Comme l’a dit Eva Joly les électeurs du FN se trompent de colère, nous, militants écologistes mènerons la bataille du 2nd tour au nom de la gauche. Notre objectif est de battre Nicolas Sarkozy et sa politique anti-sociale, anti-écologique et du tout libéral. »

    EELV Basse-Normandie appelle les électeurs de la région à apporter leur soutien à François Hollande pour le second tour. Plus que jamais, nous nous mobiliserons pour le deuxième tour en faveur du candidat de la gauche François Hollande

  50. Déclaration d’Eva Joly à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle

    Eva Joly

    Mes chers et chères compatriotes. Les urnes ont parlé.

    Je tiens à remercier avec chaleur le million de Françaises et de Français qui m’ont apporté leur suffrage, et ce faisant ont défendu par leur vote l’écologie, l’Europe, et la république exemplaire.

    Le score du Front national est une tache indélébile sur les valeurs de notre démocratie, une menace pour la république, un avertissement que chaque responsable politique doit entendre.

    Je veux dire à celles et ceux qui se sont laissé abuser par le Front national, qu’ils se trompent de colère.

    Je veux dénoncer les apprentis sorciers de l’identité nationale, qui à force de discours de division et de haine ont permis à l’extrême-droite de faire son plus haut score dans une élection présidentielle.

    Je veux redire ce soir, que l’écologie est bien le grand défi du temps qui vient. Aucune politique ne pourra réussir sans entamer d’urgence une transition écologique basée sur la conversion de l’économie, la lutte contre le réchauffement climatique, le choix des énergies renouvelables et la protection des écosystèmes.

    Chacun doit désormais prendre ses responsabilités.

    J’appelle, dès à présent, toutes celles et ceux qui ont voté pour moi, et au-delà, toutes celles et ceux qui sont attachés aux valeurs de la république, à tout faire pour que notre pays sorte enfin du sarkozysme, en se rassemblant autour de la candidature de François Hollande, qui doit désormais porter toutes les couleurs de la gauche et des écologistes.

    Je vous appelle à faire des 15 jours qui viennent, 15 jours de mobilisation permanente. La belle date du 1er mai doit être une symbole de justice et de fraternité contre l’extrême-droite et ses idées, marquant notre volonté de reconquête républicaine.

    Par ce soutien sans ambiguïté, je veux signifier qu’il nous faut restaurer les valeurs de la république, lutter contre l’esprit de clan qui a prévalu ces cinq dernières années, redonner un souffle à notre démocratie et à nos institutions pour rétablir un lien de fierté et de confiance entre notre pays et ses représentants politiques.

    Il y va de la morale républicaine : la défense de privilèges indus, l’absence de respect des règles qui fondent notre morale publique doivent d’urgence connaître un terme. Il y va surtout de l’intérêt général : notre pays doit retrouver le sens du bien commun.

    Mais il ne s’agit donc pas simplement de battre un homme. Il faut qu’une société nouvelle voit le jour, porteuse d’un modèle de développement plus respectueux des êtres humains et de la planète. Dans les semaines et les années qui viennent, les écologistes continueront à agir à vos côtés en ce sens.

    Nous voulons donc construire une nouvelle majorité, rassemblant la gauche et les écologistes bien au-delà du seul parti du président. Cette majorité devra être une majorité de combat.

    Une majorité de combat, pour la justice d’abord : la répétition des solutions classiques n’est plus possible. Il faudra de l’imagination et de la détermination, pour ne pas retomber dans les ornières du passé et décevoir l’espoir de nos compatriotes. La justice devra être la boussole de la nouvelle majorité.

    Une majorité de combat, pour l’Europe ensuite : sans une nouvelle ambition européenne, rien ne sera possible. Il faut un nouveau traité européen qui mette enfin la solidarité et l’écologie au cœur de la construction européenne. L’Europe doit redevenir un espoir pour les Françaises et les Français.

    Une majorité de combat pour l’écologie enfin : la France doit sortir du nucléaire, lutter contre le dérèglement climatique, convertir son économie au développement durable et faire de la protection de l’environnement un principe de gouvernement.

    La France est une belle nation, une nation citoyenne fondée sur la liberté, l’égalité et la fraternité, mises à mal par le président sortant. Faites que par votre vote du second tour, notre pays retrouve le chemin de la justice et de l’avenir.

    Eva Joly

  51. Mise en demeure d’AREVA par l’Autorité de Sûreté Nucléaire : Réaction d’Europe Ecologie Les Verts

    Une inspection surprise de l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui s’était déroulée en février dernier sur le site d’Areva la Hague a abouti à une mise en demeure de l’exploitant le 03 avril, rendue publique aujourd’hui. Ce dernier aurait 15 jours pour respecter les dispositions relatives au permis de feu, ayant pris en compte de façon insuffisante le risque d’incendie pour la sûreté de ses installations et montrant un « manque de rigueur notable dans l’application des dispositions pour limiter ce risque », selon l’avis de l’ASN.

    Pour Clara Osadtchy, conseillère régionale de Basse-Normandie siégeant à la CLI (Commission locale  d’information) d’Areva La Hague et porte-parole d’Europe Ecologie Les Verts, « Cette mise en demeure d’Areva montre une fois de plus que les discours de sûreté absolue des installations nucléaires ne reflètent en rien la réalité. Quelques jours après l’incendie qui a eu lieu dans la centrale de Penly en Seine-Maritime, nous constatons que l’industrie nucléaire souffre de grosses lacunes de sûreté et pourrait mettre en danger la population. A quelques jours de la commémoration de la catastrophe de Tchernobyl, cette situation est accablante. »
    Pour Berengère Dauvin, secrétaire régionale d’ d’Europe Ecologie Les Verts, « Nous souhaitons qu’Areva réponde au plus vite à la mise en demeure de l’ASN. Alors que l’ensemble du parc nucléaire français est vieillissant, on ne peut que constater l’incapacité des exploitants à garantir la sûreté civile. La transition énergétique est aujourd’hui la seule réponse possible à ces défaillances. »

  52. Europe Écologie Les Verts : opération lavage des banques ce samedi à Caen

    Samedi 14 avril, les militants d’Europe Écologie les Verts organisent une « opération  de lavage des banques et de la finance ». Cette action a pour but d’attirer l’attention des citoyens sur l’opacité du système bancaire et ses conséquences : évasion  fiscale, blanchiment d’argent, corruption, spéculation, l’instabilité financière etc.

     

    Nous serons samedi à 14 heures place de la République à Caen devant la banque BNP afin de dénoncer les nombreuses filiales que la BNP possède dans les paradis fiscaux.  Elle devrait, comme tous les établissements financiers, justifier publiquement ces activités, or il n’en est rien pour le moment. D’autant plus que BNP a reçu 5 milliards d’aides publiques de l’état français suite à la crise financière.

     

    Pour Clara Osadtchy, porte parole d’EELV Basse-Normandie et conseillère régionale « Nous souhaitons souligner par cette action l’opacité bancaire qui impacte la vie de tous les Français puisque par exemple, chaque année l’évasion fiscale coûte à la France autant que l’impôt sur le revenu de tous les Français. Ajoutons que cela n’est pas une fatalité et que nous avons des moyens d’agir en excluant ces établissements du financement public comme l’ont fait demander les élu-es EELV aux régions en Basse-Normandie et ailleurs (vœux transparence financière).»

     

    Pour Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’EELV « Avec Eva Joly, les citoyens ont une alternative pour remettre la finance au service de l’économie réelle et non au profit des plus riches et des spéculateurs. Cela passe par le vote, le 22 avril votez pour le vrai changement, votez Eva Joly»

     

    Au cours de cette action, les militants d’EELV échangeront sur ce thème avec les citoyens, distribueront des tracts explicatifs et répondront aux questions des journalistes.

  53. Les élus EELV du Conseil régional font campagne et appèlent à voter Eva Joly

    Je vote Eva

    10 jours du premier tour de l’élection présidentielle du 22 avril 2012, les élus EELV du Conseil régional de Basse-Normandie sont plus que jamais mobilisés pour la campagne d’Eva Joly qui porte les couleurs de l’écologie. Ils appellent à voter, et à faire voter, pour Eva Joly le 22 avril prochain.

    Ainsi, Pascale Cauchy, Vice-Présidente du Conseil Régional de Basse-Normandie en charge de la culture,  soutient sa candidate et appelle à voter pour elle : « depuis plusieurs semaines à la rencontre des habitants, je mesure l’importance des problèmes que seule l’écologie se propose de résoudre. Le fossé est grand entre une campagne hors-sol et télévisuelle et les questions que les françaises et les français se posent – nous posent – à l’occasion de nos rencontres. Cela me renforce dans ma conviction qu’Eva Joly est la meilleure candidate. J’appelle donc à voter et à faire voter pour elle.»

    Yanic Soubien, vice-président du Conseil Régional de Basse-Normandie en charge de la formation tout au long de la vie et de l’emploi, maire de Taillebois (61) complète : « Eva Joly est aujourd’hui la seule candidate dont le projet est complet et cohérent et qui parle à tous les français de tous les territoires. La campagne peut être difficile mais nous sommes fiers de porter haut les couleurs de l’écologie et de contribuer à placer au cœur du débat les problématiques fondamentales. Nous avons relevé le niveau du débat public, en ce sens, c’est déjà une première victoire. Le 22 avril, soyons au rendez-vous de l’écologie, votons Eva Joly !»

    François Dufour, Vice-Président du Conseil Régional de Basse-Normandie en charge de l’agriculture conclut : « Ma candidate pour la planète, c’est Eva Joly. C’est la seule candidate anti-nucléaire. Dans un département comme le mien – la Manche – elle est la seule porte-voix de ceux qui luttent contre l’EPR, les déchets nucléaires et la THT. Je voterai Eva Joly et j’appelle le plus grand nombre de bas-normands à faire de même. » 

  54. La lutte contre les forages en Méditerranée ne s’arrête pas !

    Dimanche 8 avril, Eva Joly s’est jointe à la manifestation contre les forages « off shore » en Méditerranée. Après un tour en bateau avec l’eurodéputé François Alfonsi, face au Fort de Brégançon, la résidence secondaire du candidat-président, elle a rejoint la plage et s’est exprimée face aux divers collectifs citoyens et associations qui ont organisé l’événement : Ligue pour la Protection des Oiseaux, Collectif 83, Greenpeace…

    « Je suis venue ici en tant que candidate à la présidentielle mais aussi en tant que citoyenne. On veut chercher les derniers barils d’hydrocarbures avec les risques que cela comporte en terme de marées noires et de pollutions, au mépris le plus complet de nos biens communs.

    Si le président sortant s’est déclaré défavorable aux forages pétroliers en Méditerranée, c’est de façon in extremis : à croire qu’il a conditionné cette promesse électorale de plus à la formidable mobilisation citoyenne de ce dimanche. Nous ne pouvons nous permettre de manquer de vigilance.

    Ce rassemblement est l’occasion de fêter une victoire militante et citoyenne. Les batailles écologistes n’en connaissent pas autant qu’il faudrait pour préserver notre magnifique territoire.

    Certains permis de forage restent toujours d’actualité et la mobilisation ne doit s’essouffler sous aucun prétexte. Nicolas Sarkozy a le sens de l’opportunité, et ce qu’il appelle conviction s’apparente le plus souvent à un intérêt particulier. C’est le même homme qui a laissé Total se blanchir dans le procès Erika : on peut toujours s’attendre au pire. »

    Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle

  55. Eva Joly invitée de la matinale d’Europe 1

    Eva Joly était l’invitée de la matinale d’Europe 1, ce lundi 9 avril 2012. Retrouvez ci-dessous les interviews de Benjamin Petrover et Jean-Pierre Elkabbach.

  56. Eva Joly répond au MRAP – Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples

    La question palestinienne

     

    1- Quelles sanctions comptez-vous prendre contre le refus d’Israël de respecter le droit international et les résolutions de l’ONU concernant la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem Est comme capitale ainsi que sur la destruction du mur ?

    2- Le 10 avril 2002 le Parlement européen votait une résolution appelant à suspendre l’accord d’association UE-Israël tant qu’une clause essentielle, le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques, ne serait pas appliquée par l’État israélien (article 2). Cette résolution est restée lettre morte. Que comptez-vous faire pour que la France contribue à la faire appliquer ?

     

    Israël refuse depuis des décennies de se soumettre aux règles les plus élémentaires du droit international. Ce sont ainsi plus de 30 résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU qu’Israël a refusé ou refuse encore de respecter, attitude pour le moins paradoxale de la part d’un état créé par une résolution des Nations unies. Chaque jour, avec la colonisation, ce sont les conventions de Genève qui sont violées. En juillet 2004, la Cour internationale de justice (CIJ) demandait à Israël de détruire le mur construit en Cisjordanie : le mur est toujours là, et continue de s’étendre… Le respect de ces résolutions et de ces conventions est la seule voie possible vers une paix réelle, où le droit et la justice seraient des principes intangibles et non pas, comme c’est le cas à l’heure actuelle, des objets de négociation. C’est pourquoi nous demanderons à l’ONU de mettre en œuvre des sanctions contre le refus d’Israël de respecter le droit international.

    Le texte visant à suspendre l’accord d’association UE Israël voté à l’initiative du Groupe Vert au Parlement Européen n’a pas été appliqué. Une sénatrice Verte a demandé pour la première fois au Sénat de refuser l’application des accords de coopération pour non respect de la clause des droits de l’homme. La majorité sénatoriale de l’époque avait voté contre cette demande. Nous réitérerons par nos groupes à l’Assemblée et au parlement cette demande de sanction.

    3- Proposerez-vous (comme vient de le faire l’Islande) que la France reconnaisse l’État palestinien et soutiendrez-vous la proposition d’admission de l’État palestinien aux Nations-Unies ?

     

    La Palestine, membre à part entière de l’UNESCO, doit être admise à l’ONU.

    Depuis 1977, les Nations Unies célèbrent, le 29 novembre de chaque année, la journée internationale de solidarité avec la Palestine. Cette année encore le Secrétaire Général des Nations Unies déclare :« Soixante quatre ans jour pour jour, l’assemblée générale adoptait la ré solution 181 prévoyant la partition du territoire sous mandat en deux États. La création d’un État palestinien, vivant aux côtés d’Israël dans la paix et la sécurité, n’a que trop tardé. »

    Pour autant, la demande d’admission de la Palestine comme 194ème État des Nations Unies n’a pas obtenu une réponse positive de la part du Comité d’admission du Conseil de Sécurité. Les États-Unis ont menacé d’user de leur droit de veto et les pays européens ont été incapables de définir une position commune. Le gouvernement français a même utilisé son influence pour faire pression sur les représentants palestiniens afin qu’ils limitent leur demande au statut de membre observateur.

    Je réaffirme le droit des Palestiniens à un État souverain à part entière dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

     

    4- Quelle serait votre position concernant l’application de la résolution 194 de l’Assemblée générale (1948) qui reconnaît le droit au retour des réfugiés palestiniens, dont les modalités d’exercice seront à définir dans le cadre de futures négociations ?

     

    L’accord politique entre les deux États devra également régler la question des réfugiés palestiniens. Chacun sait que le droit de retour ne pourra s’exercer dans sa réalité pleine et entière. Il faut donc la considérer comme une question de principe qui doit reconnaître la responsabilité d’Israël dans la spoliation et l’expulsion des palestiniens de leur terre et donc se traduire par un droit de réparation légitime.

     

    5- Êtes-vous prêt à exercer des pressions sur le gouvernement israélien pour obtenir la libération des prisonniers politiques palestiniens ?

     

    Oui, comme nous le faisons pour obtenir la libération de tout prisonnier politique dans le monde.

     

    6- Israël a imposé à Gaza un blocus illégal et criminel. Comment comptez-vous intervenir pour mettre fin à ce déni de droit ?

     

    Plusieurs responsables d’Europe Ecologie les Verts ont participé à la flottille pour Gaza en 2011, d’autres, dont des députés européens, sont venus à Gaza pour protester contre ce déni de droit. Nous continuerons , tant au niveau du Parlement européen qu’au niveau national à intervenir.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Afghanistan – Iran

     

    1- Déciderez-vous le retrait des troupes françaises d’Afghanistan et quelle aide apporterez vous à la reconstruction de ce pays dévasté par des années de guerre ?

     

    2 847 militaires étrangers sont décédés ces dix dernières années, et pire, plus de 120 000 civils y auraient laissé la vie. Ce macabre bilan montre à quel point cette guerre en Afghanistan, débutée en 2001 par Georges W. Bush en réponse aux attentats du 11 septembre 2001, n’a que trop duré.

    Je souhaite que l’ensemble de notre contingent militaire regagne la France le plus rapidement possible, avant fin 2012. Mais ce retrait ne doit pas se faire n’importe comment, et pour tenter de restaurer la stabilité dans l’ensemble de la région, la France pourrait dès 2012, en compagnie de ses partenaires européens et aux Nations Unies, être à l’initiative d’une grande conférence internationale sur l’avenir de l’Afghanistan, avec l’ensemble des pays voisins et partenaires.

     

    2 – Quelle sera votre position face à une agression ou à des bombardements de l’Iran ?

     

    Nous sommes contre tout bombardement de l’Iran qui aggraverait la situation dans une région où plusieurs pays (Israël, Pakistan, Inde) détiennent déjà l’arme nucléaire. Nous devons trouver les moyens pacifiques pour transformer le Moyen-Orient en zone dénucléarisée.

     

     

     

    Afrique

     

    1 et 2 Quelles mesures comptez-vous prendre pour faire cesser la politique de la françafrique qui favorise la corruption et une économie soumise au diktat des marchés économiques et, pour initier une rélle politique de coopération avec les peuples africains dans le respect de l’état de droit et des aspirations démocratiques ? Que ferez-vous pour assurer une transparence totale des relations franco-africaines et en finir avec le soutien de la France aux régimes dictatoriaux en Afrique ?

     

    Nous proposons de renforcer le droit dans la lutte contre les délits économiques et financiers, et contre l’impunité en cas de délits commis par les chefs d’État ou les élites internationales.

    Il faut mettre un terme définitif à la Françafrique financière et militaire, aux valises de billets et aux trafics d’influence, prévenir et sanctionner les conflits d’intérêts des responsables politiques et des hauts fonctionnaires par une réelle coopération judiciaire et fiscale, et assurer la restitution rapide des avoirs détournés aux pays spoliés (les « biens mal acquis »). Nos deux premières décisions seront de supprimer la cellule Afrique de l’Élysée et d’entamer le démantèlement des bases militaires de l’Armée française en Afrique.

     

    3- Êtes-vous favorable à des sanctions contre les gouvernements qui continuent l’horrible exploitation des « enfants soldats » ? Comment comptez-vous participer à leur reconstruction, y compris en France pour ceux qui s’y réfugient ?

     

    Nous sommes favorables à des sanctions contre ces gouvernements qui utilisent des enfants – soldats mais aussi à la fin du trafic d’armes qui permet de leur mettre des armes entre les mains.

    Pour les enfants réfugiés en France, nous proposons outre l’application systématique du droit d’asile, une aide psychologique et sociale adaptée.

     

     

     

    Sur les pays en développement

     

    1 – Quelles mesures sur le plan mondial, comptez-vous prendre pour l’annulation de la Dette des pays dits en voie de développement ?

     

    Sur le plan économique et financier, la France et l’Union européenne doivent promouvoir une gouvernance mondiale régulée et une gestion internationale de la dette.

    Nous sommes pour l’annulation des dettes illégitimes des pays les plus pauvre set la responsabilité mutuelle des créanciers et débiteurs publics et privés.

    Comme nous nous y sommes engagés dans notre accord avec le Parti Socialiste, nous voulons qu’au terme du quinquennat l’aide publique au développement atteigne 1% du PIB, en privilégiant les dons réels, déliés des objectifs géostratégiques et fléchés vers les PMA.

    Dès la mandature 2012-2017, une loi sur la coopération solidaire sera portée par EELV, avec un contrôle parlementaire et citoyen sur les finalités , le contenu et l’efficacité de l’aide. Elle portera une réforme des appels des appels d’offre et des missions et une gestion locale, paritaire,et démocratique des programmes en s’appuyant sur trois principes :

    • égalité entre partenaires de différents pays ;
    • transparence de la politique de coopération ;
    • principe de participation citoyenne et démocratique permettant une coopération de société à société.

    Enfin, l’Agence française de développement sera revue en profondeur.

     

     

    2 – Quelles sont vos propositions pour faire cesser l’exploitation et la dilapidation de leurs ressources en faveur des pays dominants et pour instaurer des échanges basés sur la coopération et le respect réciproque ?

     

    Pour une meilleure répartition des ressources vers une démocratie globale, il convient d’engager la dissolution à terme du G8 et du G20. Ces organisations à très faible légitimité démocratique décident aujourd’hui de la guerre et de la paix mondiale, des modèles de société, des politiques économiques. L’ONU doit reprendre une place centrale dans la gouvernance mondiale, notamment par une réforme se son Conseil de Sécurité, pour une meilleure représentativité des pays du Sud et émergents, par sa capacité à faire appliquer ses propres résolutions et le droit international.

    Nous proposons de garantir le droit à la souveraineté alimentaire

     

    Nous portons également l’idée d’une agence internationale pour la régulation du commerce et des minerais précieux, avec un label d’origine, une véritable certification, une traçabilité parfaite des transactions jusqu’au consommateur final.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sur la paix et le désarmement

     

    1- Quelles initiatives comptez-vous prendre pour contribuer à la dénucléarisation de tous les États et à l’effectivité du respect du Traité de Non-prolifétration ? Comment comptez-vous agir pour parvenir à un monde sans armes de destructions massives et convertir les économies de guerre en économies de paix. En particulier, quelles initiatives comptez-vous prendre pour contribuer à la dénucléarisation de tous les États et à l’effectivité du respect du Traité de Non Prolifération ?

     

    La non-violence comme mode de résolution des crises internationales représente une valeur constitutive de l’écologie politique. Il a toujours été clair que nous sommes opposés à la « Force de frappe ». Il reste actuellement plus de 20.000 bombes nucléaires en service dans le monde, dont 2000 en état d’alerte. La dissuasion nucléaire correspond à une menace de suicide de l’Humanité. En aucun cas l’arme nucléaire ne peut garantir la sécurité d’un pays car cette supposée sécurité repose sur l’insécurité de tous les autres.

    La France doit arrêter les programmes de modernisation de son armement nucléaire et de ses vecteurs, pour enclencher une dynamique d’élimination généralisée. Ainsi il serait possible dans une première étape de créer en Europe une Zone exempte d’armes nucléaires comme il en existe déjà sur plus de la moitié de la surface de la planète. Cela correspondrait à un retrait des armes américaines d’Europe et à un abandon des forces nucléaires britanniques et françaises. La France devrait soutenir une Convention d’élimination comme cela est souhaité par les trois-quarts des pays et voté en Assemblée générale de l’ONU, et avoir une politique de désarmement cohérente avec cet objectif. La question fondamentale est de créer les conditions d’élimination des armes nucléaires et d’engager le processus.

    La notion « d’intérêts vitaux » est actuellement abordée dans le contexte d’une frappe nucléaire. Elle est volontairement floue pour créer un incertitude de frappe chez un agresseur. Pour nous, ce cadre militaire est une grave erreur. Les crises doivent être appréhendées dans une autre optique. La « sécurité » à laquelle a droit chaque peuple ne peut pas reposer sur une menace de type terroriste. Notre « sécurité » en Europe doit reposer sur la gestion des conflits dans le cadre de structures internationales créées dans ce but comme l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Actuellement l’OSCE ne dispose que d’un budget correspondant au dixième de celui de l’OTAN.

    Nous sommes absolument pour l’abandon de la composante aéroportée comme l’ont fait les Britanniques. Et nous sommes opposés à la poursuite des recherches pour la modernisation des armes nucléaires. La modernisation des armes nucléaires d’un pays comme la France est un signal fort aux autres pays que l’arme nucléaire est pérennisée et donc une incitation à la prolifération.

     

     

    3- Comptez-vous maintenir ou on la France dans l’OTAN ?

     

    Le principe de l’engagement des forces ne pourra se faire que dans le cadre d’un mandat international de l’ONU. Par conséquent, la France se retirera du commandement intégré de l’OTAN.

    Le contrôle de la représentation nationale sera renforcé par l’obligation d’un vote au Parlement dans un délai rapide pour tout engagement extérieur et de la publication de tous le traités (ratification explicite).

    Enfin, il faut prioriser la dimension européenne de notre défense. Le projet d’Europe fédérale passe par l’élaboration d’une véritable politique européenne de sécurité et de défense (PESD) dotée d’une réelle capacité d’intervention civile et militaire.

     

     

     

     

    Sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes

     

     

    1- Quelles mesures comptez-vous prendre pour mettre fin à ces injustices notamment concernant les peuples kurde, sahraoui, tamoul, tchétchène, etc. ?

     

    Tchétchénie, Ingouchie, Darfour, la plupart de ces conflits perdurent en raison de l’indifférence des opinions publiques des pays riches. Chez nous des organisations non gouvernementales, caritatives ou non militent pour vaincre notre indifférence. Notre devoir est de les aider concrètement dans leur travail, et d’agir. Il faut pratiquer une diplomatie active de lutte contre les dictatures et les régimes autoritaires et de solidarité avec les mouvements d’émancipation, qu’ils soient nationaux comme au Tibet, ou d’aspiration démocratique, comme en Syrie ou dans les pétromonarchies.

     

    2- En particluier comment comptez-vous intervenir pour faire respecter le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui voté par les Nations-Unies et assurer la protection des kurdes réfugiés en France ?

     

    Sur le peuple sahraoui, nous exhortons l’ONU à mettre en oeuvre sa résolution 14.15 pour trouver rapidement une issue démocratique après 36 ans d’attente d’une solution juste pour ce dernier territoire d’Afrique oublié de la décolonisation. Nous sommes pour la levée du veto (veto de la France sur l’extension de la mission de la MINURSO à l’ensemble des territoires où vivent des Sahraouis) à l’ONU pour permettre un référendum.

     

    Nous demandons le respect du droit d’asile pour tous les ressortissants en danger dans leurs pays, les kurdes comme les autres. Nous refusons que des décisions de mises sous contrôle permanent prises au nom d’action préventives soient prises contre les kurdes réfugiés en France , les transformant ainsi en suspects permanents.

     

     

     

     

    Le blocus de Cuba par les États-Unis

     

     

    Quel rôle la France doit-elle jouer pour que soit levé ce blocus ?

    Pour la vingtième année consécutive, l’Assemblée Générale des Nations Unies demande – à l’unanimité moins deux (les États-Unis et Israël) – la levée du blocus des États-Unis contre Cuba. C’est la seule résolution qui ose nommer les États-Unis par leur nom et c’est la seule résolution qui recueille une telle unanimité. Il faut exiger son application.

    Depuis 50 ans, le blocus économique, commercial et financier des États-Unis contre Cuba, constitue l’obstacle principal au développement du pays. Le chef de la diplomatie cubaine Bruno Rodriguez Parilla a déclaré devant l’Assemblée générale des Nations unies que « le gouvernement cubain réitère sa volonté et son intérêt pour se diriger vers la normalisation des relations avec les États-Unis ». Il a proposé des discussions sur des questions humanitaires, de même qu’une coopération dans le domaine de la lutte anti-drogue, le terrorisme et la traite des êtres humains.

    La France doit soutenir ce processus et dans le même temps elle doit s’élever contre tous les manquements aux droits humains et notamment la question des prisonniers d’opinion à Cuba.

     

     

    Droits humains en France et en Europe

     

    1- Quelles mesures comptez-vous prendre pour appliquer en France les conventions et recommandations du Conseil de l’Europe en matière de Droits de l’Homme ?

    La Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI, du Conseil de l’Europe, a formulé des critiques justifiées dans ses rapports à l’égard de la situation du racisme et des discriminations « raciales » en France. Elle se montre critique à l’égard de la politique du gouvernement français en matière d’immigration, en particulier la loi du 20 novembre 2007 qui, pour l’ECRI, est de nature à « encourager un climat hostile aux non-ressortissants » et s’inquiète à juste titre de la persistance des discriminations dont il est constaté qu’elles « touchent particulièrement les musulmans, les gens du voyage et les Roms ».

    Je rétablirais la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité), remplacée par le « Défenseur de droits », au risque de perdre sa spécificité.

    Je modifierai la législation sur l’entrée et le séjour des étrangers, qui en reposant sur la politique du chiffre comme le note L’ECRI aboutit à la négation des immigrés en tant qu’êtres humains.

     

    2- Face à la montée dans divers pays de l’Union européenne des nationalismes et des extrémismes qui entraînent une résurgence de tous les racismes, comment comptez-vous peser dans le cadre européen pour une Europe de la tolérance et du respect des droits fondamentaux ?

     

    Les Verts, partout en Europe, n’ont cessé d’être vigilant face à la montée en puissance du national populisme. Daniel Cohn-Bendit, au nom du groupe Vert au parlement Européen a pris la parole pour dénoncer clairement les atteintes à la liberté d’expression en Hongrie, face au Premier Ministre Hongrois et pour demander l’annulation des mesures prises par son gouvernement.

    Je souhaite que la France soit beaucoup plus présente sur ces questions et en fasse un point clef de sa diplomatie européenne. Il y a des valeurs fondamentales de l’Europe et si certains pays ne les respectent pas, il faut aller vers une suspension des droits de vote dans les institutions européennes. Mais il faut aussi que l’Europe soit plus démocratique. Pour cela, je défends un référendum pan-européen, une nouvelle constitution plus démocratique qui donne davantage de pouvoir aux citoyens et à leurs instances représentatives comme le Parlement.

     

     

    Lutter contre le racisme et les discriminations

     

     

    Discriminations

     

    Les discriminations constituent un fléau dont les conséquences sont dramatiques pour celles et ceux

    qui les subissent et aussi pour la démocratie. Elles mettent en danger la cohésion sociale. La lutte

    contre les discriminations ne relève ni d’une politique sectorielle ni d’un aménagement à la marge.

    Une véritable égalité des droits nécessite une politique transversale.

    Pour cela, nous mettrons en place :

    – Un secrétariat d’État à la lutte contre les discriminations. Ce secrétariat d’État mobilisera tous les secteurs de la société (services publics, syndicats, patronats, associations, recherche, société civile, etc.).

    – La suppression des emplois fermés qui interdisent encore des millions d’emplois dans les secteurs public et privé aux étrangers (d’après les préconisations de la Halde) . Assurer l’égalité des droits entre ressortissants nationaux, communautaires et non communautaires concernant l’accès à l’emploi, aux diplômes, entre les anciens combattants. Appliquer la règle européenne et permettre l’accès aux allocations familiales des familles régularisées pour leurs enfants arrivés avant la régularisation. Faire respecter l’obligation scolaire pour tous les enfants, quelle que soit leur situation administrative.

    – La création d’un outil statistique pour mesurer les discriminations et mesurer l’avancée de la politique antidiscriminatoire. Il permettra de qualifier, de quantifier, de rendre visible l’invisible, de comprendre le processus systémique, de faire pression et d’établir des modes d’action efficaces et justes.

    – Le rétablissement d’une autorité nationale indépendante de lutte contre les discriminations.

     

    1- Quelles mesures envisagez-vous de prendre pour rendre effective la non-discrimination dans les domaines du logement social et privé ainsi que dans la mise en oeuvre des attributions de logement ? Quelles sanctions réellement dissuasives envisagez-vous pour les nombreuses municipalités qui ne respectent pas la loi SRU, alors qu’il manque des centaines de milliers de logements sociaux ?

    Le logement est un droit !

    Pour garantir un meilleur accès au parc social, notre volonté est notamment de renforcer la transparence et l’égalité des demandes de logement via des dossiers anonymes et la généralisation des systèmes de cotation des dossiers ; réformer l’Action Logement par la création d’une collecte universelle dans les entreprises, en évitant la concurrence des collecteurs, en transférant les contingents de réservation aux commissions d’attribution territoriales. Nous proposons également une meilleure évaluation du fonds du 1% logement.

    Nous voulons renforcer la loi SRU en passant l’obligation de construction à 25% de logements sociaux et à 30% en Il-de-France et en augmentant les sanctions financières pour les communes récalcitrantes.

     

     

     

     

    2- Quelles mesures envisagez-vous de prendre pour une réelle égalité dans l’accès aux diverses filières de formation ?

    La formation, c’est tout au long de la vie. Pour cela, il faut consolider le service public de la formation ; accorder après la scolarité obligatoire un congé de seize semestres de formation à suivre tout au long de la vie ; développer la validation des acquis de l’expérience.

    Il faut autonomiser les étudiants pour les rendre acteurs de leurs parcours. Pour cela, nous transformerons en profondeur le système de bourses actuel par la mise en place d’une allocation autonomie jeunesse. Nous diminuerons les frais d’inscription avec l’objectif de la gratuité su service public de l’enseignement supérieur. Nous reconstruirons le service public de l’orientation qui accompagnera chacun dans la construction de son projet en garantissant 50% des places en BTS et en IUT pour les bacheliers professionnels et technologiques.

     

    Origine et quartiers sont facteurs de discriminations

    dans le domaine des stages et de l’emploi

     

     

    1- Quelles mesures envisagez-vous de prendre pour y remédier ?

     

    Six ans après les émeutes de 2005, peu de choses ont vraiment bougé. La situation s’est même

    dégradée parfois pour les habitant-e-s des quartiers. Un renouvellement urbain, insuffisamment connecté au volet humain et social de la rénovation, avec des moyens de plus en plus instables, une baisse des aides aux associations : les politiques publiques antérieures s’épuisent gravement ; les couches moyennes ne sont pas venues ou revenues dans les quartiers et parfois les relations sociales préexistantes ont été cassées par les réhabilitations.

    Une nouvelle politique des quartiers doit s’inscrire dans une démarche globale de “refaire la ville”, qui désenclave, permette à toutes les populations de sortir des enfermements scolaires, culturels ou de loisirs, favorise les fluidités et les échanges, mixe vraiment les populations et les activités, organise les moments et les espaces festifs partagés.

    – Dans l’éducation, une allocation d’autonomie pour les jeunes de 18 à 25 ans et un relèvement des bourses scolaires permettront aux enfants des quartiers populaires de poursuivre leurs études. Je créerais 20 000 postes d’enseignants , déployés par priorité dans les ZEP afin d’atteindre l’objectif de 20 élèves par classe. Je rouvrirais les classes RASED qui ont été fermées. Je mettrais en place des dispositifs de lutte contre la descolarisation. Je veillerais à ce que la carte scolaire puisse garantir la mixité sociale dans les quartiers.

    – Nous créerons des emplois qualifiés dans les quartiers populaires et pour leurs populations : à l’opposé de la logique purement financière des zones franches, il faut inciter les activités à s’installer dans les quartiers populaires en modulant les aides en fonction de leur impact social, comme le fait l’Union européenne.

    – Il faut une aide à la création d’entreprises (associatives, coopératives, etc.) par les habitant-e-s.

    – Une diversification sociale et géographique dans la Fonction publique, des profils recrutés.

    – Un effort particulier sur la formation professionnelle par la mise en oeuvre de dispositifs prioritaires en direction de ces quartiers (savoirs de base, français langue étrangère, pré-qualification, qualification, etc.) et la création de partenariats avec les entreprises dans le cadre de la formation en alternance et de l’apprentissage.

     

    2- Entendez-vous mettre fin aux lois et réglementations existantes qui produisent des effets discriminatoires eu égard à l’origine, la nationalité, la religion, etc. ?

     

    Les écologistes ont voté contre les lois attentatoires aux libertés des migrants. Ils se sont opposés à toutes lois favorisant les discriminations. Ils demanderont l’abolition de ces lois d’exception.

    Racisme

     

    1- Vous engagez-vous à modifier la loi contre le racisme pour que la peine soit aggravée en cas de propos racistes d’un élu ou d’un ministre et d’exiger la démission de tout ministre auteur de propos racistes et/ou discriminatoires reconnus par un tribunal ?

     

    La République que nous voulons est exemplaire et impartiale. Elle est celle de la même loi pour toutes et tous et de l’égalité réelle. Pour nous, c’est une évidence, un ministre reconnu coupable de propos racistes, discriminatoires reconnus doit démissionner.

     

    2- Quelles mesures prendre-vous pour mettre fin à ces pratiques discriminatoires ?

     

    Les contrôles d’identité seront restreints et des récépissés seront obligatoires, tel que prévu dans la proposition de loi d’ Esther Benbassa, sénatrice EELV, cosignée par l’ensemble de nos sénateurs et déposée sur le bureau du Sénat, nouvellement élu.

     

    3- Abrogerez-vous la loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (LOPSI) ?

     

    Oui.

     

    4- Quelles mesures prendrez-vous contre les propos et manifestations racistes dans le sport ?

     

    Les propos et manifestations racistes dans le sport comme ailleurs ne doivent pas être tolérés.

    Ainsi, les propos racistes doivent faire l’objet de poursuites devant les tribunaux et être sanctionnées par les fédérations. Les manifestations racistes dans les enceintes sportives doivent être sanctionnées par des interdictions de stades, des retraits de licences…

     

    5- Quelles mesures prendrez-vous pour vous opposer aux nostalgiques de la guerre d’Algérie et de la colonisation en général qui se manifestent de plus en plus ouvertement, jusque dans l’enceinte du Parlement par des propositions de lois, par des poses de stèle à la mémoire de l’OAS ?

     

    L’histoire coloniale de la France a été une « contre-révolution » par rapport aux valeurs de la Révolution française et à la déclaration des droits de l’Homme qui est l’un des fondements de notre République. Les mouvements de résistance et de libération nationale qui se sont produits dans les anciens pays colonisés ont été le fait de la volonté des peuples de lutter pour leur liberté et pour l’égalité des droits.

    Depuis la loi du 23 février 2005 sur « l’apport positif de la colonisation », le débat sur le passé colonial de la France s’est ouvert de la plus mauvaise manière qui soit. Depuis 2002, ce sont par dizaines que l’on voit « fleurir » des stèles exprimant une nostalgie de l’Algérie Française, et pire, une réhabilitation de l’OAS. Cela doit cesser ! Les crimes contre l’humanité, les crimes d’État commis au nom de notre pays dans ses colonies au cours des guerres coloniales doivent être reconnus.

    Depuis quelques années, nous assistons à une véritable libération de la parole raciste visant les personnes issues de nos anciennes colonies : loi sur l’apport positif de la colonisation, présentation de l’immigration comme un danger pour la supposée « identité nationale », lois visant spécifiquement les musulmans, ethnicisation de la question sociale en ce qui concerne les difficultés que rencontrent les banlieues, campagnes contre « l’islamisation » de la France, amalgames entre terrorisme, islamisme, musulmans, jeunes de banlieue.

    Ceux qui veulent dépasser le modèle du XXème siècle pour revenir à celui des « croisades » et du rêve des « conquêtes » coloniales (discours de 2007 de N. Sarkozy à Toulon), se trompent lourdement.

    Notre génération doit réinventer un rêve européen, un rêve qui répond aux questions d’aujourd’hui sans reproduire les erreurs du passé, un rêve de paix et d’équilibre entre les êtres humains et leur environnement. C’est cela le vrai défi qui est posé à nous, c’est cela le rêve que nous avons la responsabilité de construire ensemble.

    Il est aujourd’hui urgent de sortir de la « guerre des mémoires » et de permettre une mémoire partagée par tous permettant à chacun de se retrouver dans notre histoire commune.

     

    7- Ferez-vous reconnaître et condamner les crimes d’État et les crimes contre l’Humanité dont la France coloniale s’est rendue coupable, notamment lors de la guerre d’Algérie ?

     

    Je reconnaîtrai par une déclaration de principe et une résolution du Parlement la responsabilité de la France dans les crimes coloniaux commis en Algérie et ailleurs. Je n’en ferais pas une loi car j’estime que la reconnaissance de la responsabilité ne passe pas par des lois mémorielles mais par un signal fort comme celui donné en son temps sur la reconnaissance des crimes commis par Vichy à l’encontre des juifs.

     

    8- Entendez-vous faire poursuivre les sites qui propagent la haine raciste, l’incitation à la violence contre les personnes et attaquent les militants antiracistes ?

     

    Oui évidemment et nous n’avons pas besoin de créer de nouvelles lois pour poursuivre ces sites. Il suffit d’appliquer la législation existante.

     

    9- Entendez-vous renforcer de manière conséquente les moyens dont dispose la plateforme PHAROS et élargir sa collaboration avec l’ensemble des associations antiracistes ?

     

    La plateforme d´harmonisation, d´analyse, de recoupement et d´orientation des signalements liés au cyber-crime a été créée en juin 2009 pour recueillir, de manière centralisée, l’ensemble des signalements mentionnés, effectuer des rapprochements entre eux et les orienter vers les services enquêteurs compétents en vue de leur exploitation. Ce système est présenté comme permettant à tout internaute de signaler anonymement un délit, signalement ensuite transmis aux services de police. Cela part d’une bonne volonté mais nous émettons toutefois deux critiques sur le fonctionnement de cette plateforme : en fait d’“anonymat”, l’adresse IP de la machine d’où provient le signalement sera conservée pendant une durée de deux ans ; de plus la possibilité de communiquer les informations de cette base de données à des services homologues ou des services de police d’un État étranger est étonnantes aux regard des conditions fixées par la CNIL pour la transmission de ce genre de fichiers.

    Dès lors, avant de renforcer les moyens de cette plateforme et de réfléchir à une meilleure collaboration avec les associations antiracistes, il faudra revoir ses règles de fonctionnement.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Tsiganes et Gens du Voyage

     

     

    1- et 2- La loi Besson qui oblige les minicipalités à construire des aires de stationnement pour les Gens du Voyage n’est appliquée qu’à 50%. Quelles mesures prendrez-vous pour qu’elle soit appliquée partout ? Quelles réglementations ferez-vous adopter pour faciliter la réalisation de terrains familiaux et d’habitats adaptés ?

     

    Nous voulons développer dans toutes les communes et communautés des aires d’accueil et permettre aux enfants l’accès à l’école et aux cantines scolaires. Enfin, investir massivement dans

    le logement pour les familles qui le souhaitent, reconnaître leur habitat alternatif et leurs droits sur

    le terrain qu’ils occupent lorsqu’ils y ont développé une activité.

    La Solidarité avec les Roms doit devenir une réalité. Persécutés dans leurs pays d’origine et soumis à des réglementations discriminatoires bien qu’ils soient citoyens européens, les Roms ont en outre fait l’objet d’attaques particulièrement odieuses de la part du gouvernement français. L’expérience montre pourtant que des politiques organisées d’insertion et de fraternisation peuvent casser la spirale infernale de la misère, du logement désastreux et de l’exclusion de l’activité et de l’emploi. Face à cela, mise en place d’une politique nationale d’accueil des Roms avec cinq volets : hébergement, scolarisation des enfants, apprentissage du français, santé, accès au travail.

     

    3- Supprimerez-vous le livret de circulation imposé aux Gens du Voyage ?

     

    En France, l’immense majorité des gens du voyage sont des Français. Ils sont pourtant soumis à un droit dérogatoire qui ne s’applique à aucun autre citoyen de notre pays. Ainsi, toute personne de plus de 16 ans n’ayant pas de résidence fixe doit être en possession d’un carnet de circulation si elle n’a pas de ressources régulières ou d’un livret de circulation si elle exerce une activité professionnelle. C’est, une loi de 1969 qui a imposé cette mesure.

    En février 2011, une proposition de loi du groupe PS et de la Gauche Démocrate proposant de mettre fin à cette discrimination a été rejetée allant ainsi à l’encontre des recommandations du Comité des Nations-Unies pour l’Élimination de toutes les formes de Discriminations Raciales (CERD). Nous déposerons donc un projet de loi pour abolir cette discrimination.

     

     

    4- Alignerez-vous sur le droit commun l’inscription sur les listes électorales des Gens du Voyage ?

     

    Le droit de vote n’est accordé aux voyageurs que trois ans après leur rattachement administratif à une commune. Ce délai est de six mois pour tous les autres citoyens, y compris pour les sans domicile fixe. Il faut aligner l’inscription sur les listes électorales des Gens du Voyage sur le droit commun.

     

    5- Quelles mesures prendrez-vous contre les discriminations dans le domaine de l’éducation, de la santé et de l’accès au travail ?

     

    Les politiques destinées à remédier aux problèmes auxquels sont confrontés les Rom/Tsiganes et les voyageurs dans le domaine de l’emploi et de l’activité économique doivent être globales et partir du principe que l’emploi est lié à d’autres facteurs tels que l’éducation et la formation, le logement, et la lutte contre le racisme et la discrimination.

    Il est nécessaire d’accroître le nombre de postes de travailleurs sociaux adaptés qui sauront trouver des solutions en partenariat avec les gens du voyage eux-mêmes ; les aider dans les démarches administratives (CAF, RSA, Pôle Emploi, impôts), l’insertion professionnelle, l’accès à un habitat décent. Mais aussi dans les actions de médiation (difficultés de voisinage) et surtout trouver mener des actions éducatives en lien avec des techniciens de l’intervention sociale et familiale (TISF) ou des assistants d’éducation (AED). Cela permet une meilleure prise en charge de la scolarisation des enfants.

     

    6- Quelles mesures prendrez-vous pour que le génocide à l’encontre des Tsiganes commis par les nazis soit reconnu ?

     

    Le 2 février dernier, la session pleinière du Parlement européen s’est ouverte par la commémoration du génocide tsigane durant la seconde guerre mondiale. C’était un acte historique de reconnaissance à l’échelle européenne. Catherine Grèze eurodéputée française du groupe Verts/ALE au Parlement européen était à l’origine de cette initiative. Cela a permis d’honorer la mémoire de près d’un million de personnes trop longtemps oubliées dans la mémoire collective.

     

     

     

    Migrations intra-européennes : les Roms

     

    1- Comptez-vous mettre fin à la chasse aux Roms et aux politiques discriminatoires qu’ils subissent au travail ? Pour cela abrogerez-vous immédiatement les mesures transitoires qui limitent l’accès à l’emploi des ressortissants roumains et bulgares que d’autres pays européens ont levées ?

     

    Les mesures transitoires mises en place lors de l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen témoignent d’une discrimination aiguillée par la par la peur et les réflexes xénophobes d’États craignant un déferlement de populations de ces pays et craignant de voir une main d’œuvre bon marché concurrencer certains secteurs des économies nationales.

     

    Si l’Union Européenne pouvait légitimement formuler des réserves et mettre en place des mesures de surveillance dans certains domaines (système judiciaire, lutte contre la corruption, sécurité alimentaire), les mesures restreignant la libre circulation des citoyens originaires de ces pays relèvent d’une discrimination en particulier à l’égard d’une minorité déjà soumise à une forte discrimination et à des persécutions dans leurs pays d’origine.

     

    Aucun membre de l’UE n’est dispensé de stratégie nationale d’intégration des Roms, France comprise. Condamnée par le Conseil de l’Europe pour la politique de chasse aux Roms menées à l’été 2010, la France a l’obligation de mettre fin aux discriminations en conformité avec le droit européen et la CEDH.

     

    Le statut transitoire de la Roumanie et de la Bulgarie empêchent les ressortissants de ces pays présents sur le territoire français d’accéder au marché du travail. De fait, beaucoup de Roms sont dans une stratégie de survie, obligés de recourir à la mendicité, à des petits boulots de vente à la sauvette.

     

    Nous nous attacherons en priorité à mettre fin à ces mesures transitoires et discriminatoires pour permettre l’insertion professionnelle des Roms.

     

    2- Quelles mesures êtes-vous prêts à prendre pour l’accès au droit commun des Roms (habitat digne, scolarisation, etc.) et au principe de libre-circulation ?

     

    Prenant toute la mesure de la marginalisation et de stigmatisation des Roms, instrumentalisés par le discours sécuritaire et la politique des quotas en matière d’expulsion d’étrangers sous la présidence de Nicolas Sarkozy, nous mettrons fin aux discriminations subies ; nous aurons à cœur et de réunir tous les acteurs Etats, collectivités, associations, collectifs citoyens et Roms pour travailler ensemble à relever ce défi. Nous donnerons ainsi les moyens nécessaires à la mise en place de projets pour lutter contre l’habitat précaire et le dénuement extrême des personnes installées dans des campements, en hébergement d’urgence ou en logement diffus : des politiques innovantes d’accompagnement sanitaire et social, d’accès à l’école, au logement, à la formation et de luttes contre les discriminations doivent être mises en œuvre.

     

    Le principe de libre circulation que nous défendons permettra de mettre fin au harcèlement administratif et policier, conséquences des réformes successives du Code d’entrée et de séjour des étrangers et la politique du chiffre.

     

     

    Migrations extra-européennes 

     

    1- Le MRAP demande la régularisation de tous les sans-papiers présents en France : êtes-vous d’accord avec cette exigence ?

     

    La situation de précarité à laquelle les migrants présents en France sont confrontés, qu’ils soient en situation régulière ou pas, est telle qu’il s’avère urgent de modifier l’ensemble des dispositions législatives régissant le droit d’entrée et de séjour des étrangers.

     

    Pour mettre un terme à l’arbitraire, j’engagerai une régularisation douce et continue des sans-papiers, selon des critères objectifs.

     

     

    2- Êtes-vous prêts à abroger les lois anti-immigrés, racistes et sécuritaires, que les gouvernements successifs ont fait voter ainsi que les lois faisant de la solidarité un délit ? 

     

    L’ensemble des mesures répressives et sécuritaires en matière d’immigration doit être abrogé. Les infractions à la législation sur le séjour doivent être dépénalisées. S’il est nécessaire de lutter contre les filières d’immigration mafieuses et les formes d’exploitation de la situation précaire des migrants, nous devons rendre force aux principes de solidarité qui ont fait de la France une terre d’accueil à travers les siècles.

     

    La solidarité ne doit à aucun prix être un délit ; la mise en place d’une autre politique d’immigration redonnera à l’Etat le rôle qu’il doit tenir en termes d’organisation de l’accueil des migrants, notamment lors de crises comme celles nées des révolutions et bouleversements dans les pays du Maghreb ;

     

    La refonte du CESEDA, en remettant au cœur de la politique d’immigration les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, une approche humaine des migrations, et mettant en œuvre la liberté de circulation rendront inopérante toute velléités de réprimer l’expression citoyenne de la solidarité envers les migrants.

     

    3- Êtes-vous prêts à supprimer tous les titres précaires et à systématiser la délivrance d’une seule carte de résident d’une durée de 10 ans ?

     

    La réécriture nécessaire du Code d’entrée et de séjour des étrangers que nous voulons mener rétablira le droit de circulation : nous œuvrerons pour mettre fin à l’arbitraire et aux disparités de pratique des préfectures en matière de délivrance de titres de séjour. Seuls des titres de séjour longue durée seront délivrés, renouvelables de plein droit. Il faut tendre vers la généralisation de la carte de résidents d’une durée de 10 ans, mettre un terme à la précarité découlant de la délivrance des titre de séjour d’un an renouvelés d’année en année, et revoir les conditions d’accueil en préfecture pour les étrangers en demande de renouvellement qui sont aujourd’hui indignes : temps d’attente interminable pour pouvoir retirer un dossier, difficulté à accéder aux guichets, refus d’enregistrement des dossiers, délais de traitement anormaux des demandes…

     

    4- Quelles mesures prendrez-vous pour faire respecter le droit d’asile ? Le droit à vivre en famille avec droit au travail ?

     

    Nous supprimerons toutes les restrictions au droit à vivre en famille notamment par la délivrance de plein droit de titre de séjour avec autorisation de travail notamment pour les étrangers mariés ou pacsés avec un français ainsi que pour les enfants de ces étrangers.

     

    Nous œuvrerons pour faciliter les demandes de regroupement et rapprochement familial.

     

    Pour ce qui est du droit d’asile, la première mesure est de faire sortir l’instruction des demandes d’asile du champ du ministère de l’intérieur. Nous nous engageons à faire pleinement appliquer les conventions internationales signées par la France ; Convention de Genève de 1951 sur le droit d’asile, Convention Européenne des Droits de l’Homme, Convention Internationale des Droits de l’Enfant ; nous ratifierons la Convention de l’ONU sur les Droits des travailleurs migrants.

     

    Les demandeurs d’asile devront être accueillis dans des conditions respectueuses de leurs droits et de leur dignité par la mise en œuvre d’une politique d’accueil garantissant pleinement aux demandeurs d’asile l’accès à la santé, l’apprentissage du français, un soutien psychologique adapté à leur parcours. Constatant les délais d’instruction des demandes d’asile, nous souhaitons que l’autorisation de travail leur soit accordée. Enfin, nous veillerons à ce que l’hébergement des demandeurs d’asile redevienne un droit effectif.

     

    5- Quelles mesures prendrez-vous pour restaurer le droit au séjour, le droit au séjour pour raisons médicales et la protection des malades étrangers contre toute forme d’éloignement ?

     

    La liberté de circulation comme le droit au séjour seront établis. Il sera mis fin à l’arbitraire et à l’opacité des délivrances de visas par les consulats ; les refus de visa devront être motivés et notifiés. Les étrangers désireux de se soigner en France ne peuvent en être empêchés de même qu’il est contraire au respect des droits fondamentaux d’éloigner un étranger malade qui ne peut trouver dans son pays d’origine de traitement adapté et accessible.

    La mise en place en 2011 d’un droit d’entrée pour bénéficier de l’Aide Médicale d’Etat doit être annulée ; il n’est financièrement pas adapté à la situation des bénéficiaires, administrativement complexe et porteur de risques sanitaires.

     

    6- Au moment où la Cour de Justice Européenne déclare illégal l’enfermement pour séjour irrégulier, êtes-vous contre la mise en garde à vue et la condamnation à des peines de prisons pour séjour irrégulier ?

     

    Aucun étranger ne peut être enfermé au seul motif d’un séjour irrégulier. Nous dénonçons la pénalisation du séjour irrégulier et mettrons un terme aux dérives et à l’instrumentalisation de la justice pénale par la politique de chasse aux immigrés mise en ouvre ces vingt dernières années.

     

     

     

     

     

    7- Êtes-vous prêts à rétablir intégralement le « droit du sol » en matière d’acquisition de la nationalité française ? Quelles propositions faites-vous pour faciliter l’accès de la nationalité française pour les étrangers qui la demandent ?

     

    La nationalité française doit être avant tout une adhésion aux valeurs de liberté, de solidarité et de fraternité qui ont fait de la France la patrie des droits de l’Homme. Doit être français celui qui vit sur le territoire et défend ces valeurs.

    Toute personne née en France doit de droit être française dès sa naissance ; les lois Pasqua, en conditionnant l’acquisition de la nationalité d’enfants nés en France de parents étrangers à une « manifestation de volonté » entre l’âge de 16 et 21 ans, ont ouvert la brèche à la remise en cause de la nationalité Française.

     

    8- Êtes-vous prêts à accorder le droit de vote et d’éligibilité aux résidents étrangers qu’ils soient communautaires ou non ?

     

    Nous partageons pleinement les positions du collectif Votation citoyenne en ce qui concerne le droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers ; nous proposons la mise en place d’une véritable citoyenneté européenne de résidence, applicable aux résidents communautaires ou non. Les résidents étrangers établis en France doivent pouvoir bénéficier d’une égalité de citoyenneté, pas seulement devant l’impôt mais aussi devant l’exercice de leur droit de vote.

     

    Nous proposons que les résidents étrangers aient le droit de vote et d’éligibilité pour tous les scrutins, de la commune à l’élection présidentielle.

     

    9- Êtes-vous prêts à défendre l’égalité des droits sociaux pour tous les migrant(e)s, y compris leur droit complet à la retraite, quel que soit leur lieu de résidence ?

     

    Que ce soit pour faire valoir leur droit au chômage, leur droit à la retraite, ils doivent pouvoir bénéficier du même traitement que les citoyens français dès lors qu’ils ont travaillé en France et paient des impôts.

     

    10- Êtes-vous d’accord pour l’ouverture sans restriction du marché des emplois aux étrangers ? Le personnel médical étranger ne jouit pas d’un traitement égal par rapport à ses collègues européens. Quelles mesures prendrez-vous pour mettre fin à la disparité de traitement entre le personnel médical à diplôme étrangers et celui à diplôme européens pour l’exercice des mêmes fonctions ?

     

    L’accès des concours à la fonction publique hospitalière aux étrangers comme aux français doit être établi ; les résidents étrangers ne doivent pas être soumis à la condition de nationalité. Le principe d’égalité doit être pleinement réaffirmé ; à travail égal, salaire égal est ce que nous prônons en termes de genre pour assurer une réelle égalité des sexes, c’est ce que nous devons également exiger pour mettre fin aux discriminations des étrangers dans le travail.

     

    Le personnel médical étranger devra pouvoir obtenir une équivalence lorsque son diplôme n’est pas européen qui sera rendue possible par une meilleure coopération universitaire entre pays européens et extra-européens.

     

     

     

     

     

    11- Avez-vous l’intention de reconnaître le droit au visa d’entrée en France pour tout membre de la famille de citoyens français ou résidents étrangers ?

     

    Les conditions de délivrance de visa, les délais imposés par l’administration, rendent difficile le maintien des liens familiaux et oblige les résidents étrangers à sortir de France pour ce faire. Les conditions même d’accueil dans les préfectures sont indignes. Il ne peut y avoir de restrictions à inviter un membre de sa famille à rendre visite, comme il est contraire aux droits de l’homme d’empêcher un conjoint de français ou de résident étranger en France de vivre en famille.

     

    Le droit au visa d’entrée pour les membres de la famille de français et de résident étranger sera garanti ; les consulats devront réduire les délais de délivrance de visa, baisser les droits demandés devenus prohibitifs, et motiver les refus.

     

    Nous rendrons possible l’acquisition par déclaration de la nationalité française pour les conjoints de français mariés ou pacsés depuis 2 ans. La présomption de fraude en cas de divorce ou de séparation dans l’année qui suit l’obtention de la nationalité française doit être bannie.

     

     

     

     

    Mouvement associatif

     

     

    Quelles mesures prendrez-vous pour aider le mouvement associatif, notamment les associations engagées dans la lutte contre le racisme et pour l’égalité des droits ?

     

    Je rétablirai les subventions supprimées par l’Acsé dans de nombreux cas ainsi que par les ministères concernés.

    Je créerai un guichet « banques associatives » au sein de la caisse des dépôts permettant aux associations 1901 de bénéficier de leurs subventions au démarrage de leur projet sur présentations de leurs notifications qui vaut garantie de paiements.

  57. Les amalgames ne servent pas le débat

    Ce matin, invitée de la matinale d’Europe 1, Jean-Pierre Elkabbach m’a demandé de réagir à une déclaration de Nathalie Arthaud concernant la situation sur la bande de Gaza au détour de questions sur le coût de l’énergie.

    Surprise par la question qui ne s’inscrivait pas dans le fil de l’entretien, j’ai souhaité brièvement rappeler mon opposition absolue aux conditions inhumaines de la situation des réfugiés dans la bande de Gaza, qui est aujourd’hui une prison à ciel ouvert.

    Pour que les choses soient claires, et qu’aucune manipulation de mes propos ne soit possible, je tiens à compléter ma position.

    Je dénonce tous les amalgames et toutes les comparaisons historiques injustifiables. Dans mon esprit, à aucun moment je n’ai envisagé de comparer une situation actuelle dans le monde à l’horreur de la Shoah et des camps d’extermination lors de la Seconde Guerre mondiale.

    Je milite en faveur d’une résolution pacifique et non violente du conflit israélo-palestinien, qui permette aux deux États de cohabiter dans la paix et la sérénité. Je suis lasse de toutes les polémiques stériles à propos d’un conflit d’une grande gravité.

    Enfin, je rappelle que ma conviction n’est pas inédite. Le Parlement européen, comme de nombreuses ONG, dénonce la situation dans laquelle vivent les réfugiés palestiniens depuis bien trop longtemps. Je me suis rendue à Gaza en 2008 pour constater avec d’autres députés européens cette situation.

    Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle

  58. Eva Joly invitée de « Face à Bourdin » sur RMC et BFM TV

    Eva Joly était l’invitée de « Face à Bourdin », ce mardi 10 avril 2012. Retrouvez ci-dessous l’interview de Jean-Jacques Bourdin.

  59. Hénin-Beaumont : « je refuse qu’un clan se substitue à un autre »

    Ce mardi 10 avril, Eva Joly, candidate des écologistes à l’élection présidentielle et Cécile Duflot, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, étaient au marché d’Hénin-Beaumont à la rencontre de ses habitants et de ses commerçants.

    « Je comprends la colère qui peut couver dans cette ville. Je la comprends car je la partage et je pense qu’elle est légitime. Cette population qui a été abusée par les affaires de corruption à répétition a plus que besoin de la République exemplaire que je défends. À Henin-Beaumont comme ailleurs je refuse qu’un clan ne se substitue à un autre.

    Pour Marine Le Pen, cette ville est une opération médiatique. Sitôt élue ailleurs, elle délaisse ses habitants comme elle délaisse les responsabilités auxquelles elle prétend. Sa conversion à la défense des opprimés est d’ailleurs une pure illusion sociale.

    Les écologistes proposent une nouvelle politique sociale. À court terme, je souhaite augmenter les minimas sociaux à hauteur de 50 % pour rétablir une véritable justice sociale dans ce pays. À long terme, je m’appuierai sur la transition écologique pour redonner aux citoyens les moyens de participer à la vie démocratique de leur territoire.

    À quelques kilomètres de là, à Loos-en-Gohelle, les écologistes ont montré que l’écologie était la solution. La reconversion de ce bassin minier se trouve dans les éco-industries, dans la participation citoyenne, dans la rénovation des logements !

    Je sais que les habitants d’Hénin-Beaumont ne cèderont pas aux sirènes de la haine, car l’avenir, c’est la démocratie citoyenne et écologique. »

    Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle

  60. Réponse d’Eva Joly à l’Alliance contre le tabac

    Monsieur le Président,

    J’ai bien reçu le dossier de l’Alliance que vous m’avez envoyé, et en particulier votre proposition d’engagement sur une charte pour renforcer la prévention du tabagisme au sens large ou contrôle du tabac. Je vous en remercie. La démarche de l’Alliance vient soutenir l’ambition de l’écologie politique de lutter contre les causes majeures évitables d’appauvrissement sanitaire, social, économique du pays et de ses habitants, relayées notamment par l’action délibérée de certains intérêts particuliers.

    Cancers, infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, maladies respiratoires, diabètes…: première cause de morbidité et mortalité évitable en France, le tabac contribue lourdement à la crise sanitaire. Cette crise sanitaire est, avec celles du climat, de l’énergie et de la biodiversité, le quatrième volet, majeur, de la crise écologique. Les maladies dites « non transmissibles » (OMS), véritables maladies de civilisation, provoquées pour une part majeure par le tabac et plus globalement par nos modes de vie et l’environnement au sens large, contribuent pour 87% de la mortalité dans notre pays.

    En matière de politique préventive, axe majeur pour l’écologie politique, je souhaite d’abord rappeler qu’une action globale de santé est aussi indispensable que l’approche s’intéressant plus particulièrement aux problématiques produits. À cet égard, si la santé publique vise le bien-être de tous, nous devons développer une vision positive de la santé, tournée vers le développement personnel et le développement social. Dans ce contexte, en complément de l’action fondamentale sur les problématiques produits et leurs environnements au sens large, je mettrai en oeuvre une politique d’éducation pour la santé dans une optique d’autonomie, de responsabilité et de citoyenneté. En un mot: une éducation émancipatrice dans l’orientation de la charte internationale de promotion de la santé de l’OMS, dite Charte d’Ottawa.

    En ce qui concerne plus spécifiquement la charte proposée par l’Alliance et le tabac, drogue sans seuil de nocivité déclenchant une addiction rapide chez la plupart des personnes, recevez mon soutien. Je veux la mettre en oeuvre, en étroite concertation avec les acteurs du contrôle du tabac.

    Dans ce contexte, je souhaite souligner les éléments qui m’apparaissent prioritaires:

    La mise en oeuvre d’une gouvernance interministérielle sous l’autorité du Premier Ministre (point 10) me paraît le préalable à un dispositif efficace. Le traitement de la problématique du tabac, comme beaucoup d’autres, souffre, à sa racine, que le Ministère de la Santé n’a en réalité pas la main. En l’espèce, la vision classique « tabac produit fiscal », étroite, court-termiste et déconnectée des enjeux du développement humain, social et économique, est actuellement parfaitement incarnée par l’autorité de fait confiée au Ministère des Finances. Je rejoins notamment l’analyse de l’Alliance sur la nécessité d’un « rééquilibrage », pour le moins, par une gouvernance interministérielle. En outre, confier l’autorité à Matignon contribuera significativement à conférer à la santé sa dimension fondamentale pour le développement au sens large, en interaction avec l’ensemble des composantes de l’environnement (compris au sens large également).

    Je vous rejoins également en particulier sur l’impérative nécessité de l’attribution au contrôle du tabac d’un pourcentage significatif des droits de consommation (point 3), et sur le financement du contrôle du tabac sur les ressources engendrées par les multinationales cigarettières (point 4). Les moyens de la prévention du tabagisme (notamment), et en particulier des associations, ont été particulièrement mis à mal sous Nicolas Sarkozy. Alors que le tabac fait 60 000 morts par an en France, et que son coût socio-économique est estimé à 47 milliards d’euros pour la collectivité soit 3% du PIB selon l’économiste Pierre Kopp, les moyens de la prévention du tabagisme se situent, au total, au niveau dérisoire de 5 millions d’euros ou moins de 10 centimes par habitant et par an (Association des ligues européennes contre le cancer). Une telle disproportion de chiffres, au-delà de son caractère insultant à l’endroit des personnes fumeuses et non fumeuses, témoigne de l’absence de vision pour le développement en santé et économique dans la mandature sortante.

    Du point de vue de la transformation écologique de l’économie, il est fondamental que la fiscalité (point 3), pour servir l’intérêt de santé, social et économique du pays et de ses habitants, incorpore une dimension écologique forte, et en ce sens s’attaque au problème à sa racine: des profits colossaux générés par une industrie massivement pollueuse de la santé et de l’économie, qu’il faudra faire diminuer fortement (avec, il faut le souligner, une contribution à l’emploi particulièrement modeste du secteur industriel du tabac…).

    En second volet du dispositif de régulation économique, je veux mettre en oeuvre, pour les buralistes, un nouveau modèle économique et social. Je le ferai en concertation avec eux, les acteurs du contrôle du tabac et la société civile. Il ne s’agit en aucun cas d’être « punitif ». Au contraire, l’enjeu est de rompre avec une certaine schizophrénie, et d’harmoniser leur intérêt humain, social et économique avec l’intérêt de santé, social et économique de la collectivité. À ce sujet, je souhaite mettre notamment en place une rémunération fixe, et non plus indexée sur les volumes écoulés de la drogue tabac auprès de la population. Il faut introduire ici également des programmes de formation promouvant non plus les intérêts des multinationales cigarettières, mais ceux de la santé publique.

    Il s’agit en ce qui concerne les buralistes certes du second robinet de profits réalisés aujourd’hui contre l’intérêt sanitaire et économique collectif, le premier, en amont et le plus massif, étant de loin représenté par les cigarettiers. Toutefois, si les profits de ces derniers doivent être ramenés à un niveau industriel conventionnel, il paraît difficile de les supprimer, à tout le moins tant que la prévalence tabagique demeurera une réalité et a fortiori très significative comme c’est le cas actuellement (14 millions de fumeurs). Ce second robinet financier en revanche, celui des buralistes, pourra être quant à lui réorienté entièrement au bénéfice de l’intérêt général; et je le répète, au bénéfice des buralistes eux-mêmes, grâce notamment à un rôle social revalorisé, et à une rémunération découplée des volumes de tabac distribués, néanmoins juste. Notons enfin que, grâce à cette mesure, il serait possible de couper les multinationales cigarettières, dans un délai relativement bref, d’un réseau qu’elles considèrent aujourd’hui comme le principal relais de leurs manoeuvres.

    Quand l’industrie de la cigarette aura moins de moyens et de raisons de nuire à l’intérêt de santé et économique du pays et de ses habitants, et que les buralistes quant à eux auront intérêt à relayer, non plus cette nuisance, mais l’intérêt de santé, social et économique collectif, alors les mesures réglementaires « simples », non économiques, de types paquet neutre, suppression de la PLV et des linéaires tabac visibles, respect de l’interdiction de vente aux mineurs,…, couleront pour ainsi dire de source…

    Vous renouvelant mon soutien, et me tenant à votre disposition, recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations respectueuses.

    Eva Joly

  61. « C’est mon devoir de rappeler qui est Marine Le Pen » (i>TELE)

    Eva Joly était l’invitée de la matine d’i>TELE, ce mercredi 11 avril 2012. Retrouvez ci-dessous l’interview de Christophe Barbier.

  62. Réaction d’Eva Joly au décès de Raymond Aubrac

    J’ai appris ce matin avec une très vive émotion le décès de Raymond Aubrac, l’un des derniers résistants français.

    Sa disparition doit nous inciter à réfléchir un instant aux leçons de l’histoire de France, à prendre la mesure de ce que cet homme et sa femme ont pu réaliser pour la France et nos droits universels. Le temps aussi de se recueillir et de commémorer un souvenir et un esprit de résistance qu’il ne faudra jamais oublier.

    Ne jamais oublier notamment que nous devons nos libertés à des hommes qui, comme lui, ont fait de la résistance un acte d’existence collective.

    Son engagement est une leçon de courage et de résistance pour tous.

    Aujourd’hui, tout particulièrement, je souhaite adresser un message de sympathie à sa famille et ses proches.

    Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle

  63. Vidéo : intervention d’Eva Joly devant la FCPE

    Retrouvez l’intégralité de l’intervention d’Eva Joly lors de la journée d’interpellation organisée par la FCPE.

  64. Eva Joly et la Commission Enfance, Education, Formation d’EELV répondent à la lettre ouverte « Le socle commun, une promesse démocratique »

    L’institution d’un « socle commun de connaissances et de compétences » comme objectif de la période de scolarité obligatoire restera peut-être le point le plus positif (ou le moins négatif ?) de la politique éducative menée durant dix années par la droite. Non que ceux qui l’ont inscrit dans la loi aient été convaincus de son intérêt : les déclarations aveuglément idéologiques des François Fillon, Nicolas Sarkozy ou Luc Chatel contre le « pédagogisme » et le « refus de l’effort » qui seraient la source de tous nos maux montrent plutôt qu’ils n’en avaient pas saisi toute la portée. Impression confirmée par le pilotage de la mise en œuvre de ce socle depuis 2005. Les rares fois où il a été explicitement invoqué, c’est pour justifier une évaluationnite qui oblige les enseignants à passer de longues heures à remplir des grilles critériées dont le détail a perdu tout sens. Restaurer l’esprit du socle commun, travailler à son appropriation par les acteurs de terrain sera une mission prioritaire du futur ministre de l’Education.

    Affirmons au préalable qu’en tant qu’outil de la scolarité obligatoire, le socle commun de connaissances et de compétences est un engagement que la nation prend envers tous ses enfants. De six à seize ans, les jeunes doivent vivre une expérience commune visant à la construction d’une culture partagée appuyée sur un socle de compétences et de connaissances. Cette période de la scolarité doit donc être exempte de toute sélection. Je défends en conséquence le projet d’une école fondamentale qui, de six à seize ans, scolarise tous les enfants sans redoublement ni orientation, comme cela se pratique déjà dans plusieurs pays, dont ceux qui obtiennent les meilleurs résultats dans les évaluations internationales. Le socle ne doit donc pas être, en tout état de cause, un prétexte pour organiser une sélection, un « dépistage » ou une « catégorisation » des élèves, comme les actuels gouvernants ont pu le croire. Il s’agit d’un levier pour les apprentissages, pas d’un obstacle de plus.

    Décidons ensuite ensemble que le socle est un référentiel et non un programme. Intégrer l’esprit du socle, c’est considérer que les efforts des équipes pédagogiques doivent porter davantage sur la recherche des meilleurs moyens de réaliser ces finalités pour chaque élève que sur la garantie à tous les élèves du même nombre d’heures de cours de chaque discipline et sur le « bouclage » de programmes annuels définis dans leurs moindres détails. Cela implique que les programmes, dorénavant, soient définis en termes d’objectifs transdisciplinaires de cycles pluriannuels. Dans l’esprit du socle, ce doit être à la communauté éducative de fixer, à travers le projet de chaque établissement, les horaires, les modes de regroupement d’élèves et les contenus disciplinaires les mieux adaptées aux réalités locales et aux priorités de l’établissement pour atteindre ces objectifs. Il faut promouvoir le modèle d’une équipe d’enseignants qui prendraient en charge un groupe d’une centaine d’élèves pour mettre en place, avec eux, les conditions d’apprentissage les plus efficaces. Leur autonomie doit être importante : il doit notamment être possible qu’une part importante de l’enseignement dispensé dans un établissement, en fonction de sa région d’appartenance ou du public qui y est scolarisé, ait lieu dans une langue régionale ou dans la langue d’origine de certains élèves. Le socle fournit une occasion de réaffirmer un principe républicain fort : la définition des objectifs et des finalités appartient à l’Etat ; celle des moyens de les atteindre est de la responsabilité des acteurs de terrain. La subsidiarité, trop souvent mise à mal dans un système scolaire plus attentif à l’application des directives qu’à l’effectivité des apprentissages, est une implication trop souvent oubliée du socle commun.

    Il reste que, si le principe du socle doit être un appui pour une nouvelle politique éducative, son contenu a grand besoin d’être révisé. Si le Socle est un moyen de revenir aux « fondamentaux », ce n’est pas pour réduire l’éducation scolaire au « lire, écrire, compter », mais pour construire l’autonomie, la solidarité et la responsabilité. Le scandale qu’a représenté, dès sa première mouture, la note de vie scolaire et l’abandon des savoirs du corps, est connu. Mais j’entends aussi dénoncer l’absence des savoirs manuels et professionnels : la « revalorisation de la voie technologique et professionnelle », incantation rhétorique des discours ministériels, ne sera possible que si tous les jeunes, au cours de leur scolarité obligatoire, ont eu l’occasion de développer significativement leurs compétences manuelles et d’avoir un véritable contact avec le monde professionnel. L’orientation éventuelle, après seize ans, vers une formation professionnelle, doit se faire en toute connaissance de cause, comme se fait le choix d’études générales. Je veux par ailleurs qu’on s’interroge sur la dimension culturelle de l’apprentissage des langues. Qu’on s’en félicite ou qu’on le déplore, l’anglais de communication internationale est devenu un apprentissage obligé. La limitation du socle à « la pratique d’une langue vivante étrangère » est de ce point de vue fort hypocrite, car elle contribue indirectement à la prééminence de la langue anglaise, les autres cultures étant réservées à une élite faisant la démarche d’étudier plusieurs langues. Osons affirmer deux objectifs forts : à l’issue de la période d’instruction obligatoire, chaque jeune doit maîtriser l’anglais de communication internationale, avoir bénéficié d’une initiation à l’esperanto et avoir découvert plusieurs langues dans leur dimension culturelle plus que comme moyen de communication. Parmi ces langues, l’anglais et les langues régionales peuvent évidemment trouver leur place. L’autonomie et l’initiative, enfin, invoquées dans le pilier 7, n’insistent pas assez sur la nécessité d’« apprendre à apprendre », considérée comme une « compétence-clé » par le Conseil de l’Europe et l’Union européenne.

    Commission Enfance, Education, Formation d’Europe Ecologie – Les Verts
    Eva Joly

  65. Réponse d’Eva Joly au Réseau Action Climat

    Mesdames, Messieurs,

    J’ai pris connaissance avec un grand intérêt vos « sept mesures clés pour engager la France dans la transition énergétique ».

    Tout d’abord, permettez-moi d’affirmer que nous partageons pleinement votre diagnostic relatif à la nécessaire transition énergétique. La crise climatique, la raréfaction des ressources fossiles, le danger nucléaire et les enjeux sociaux sont quatre raisons centrales qui motivent notre souhait de porter une transition énergétique qui repose sur la sobriété, l’efficacité et les énergies renouvelables. Comme vous le soulignez, je suis également convaincue de l’ensemble des co-bénéfices, en termes d’emplois, d’indépendance énergétique, de résilience.

    Le programme que je porte fixe les objectifs généraux suivants :

    – une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 30% en 2020 par rapport à 1990 et de 85% en 2050

    – une sortie programmée du nucléaire au plus tard en 2031.

    Pour cela, le scénario que nous avons développé repose sur les objectifs intermédiaires suivants :

    – une réduction de la consommation énergétique finale de 15% en 2020 par rapport à 2009 et de 20% pour l’énergie primaire. Une réduction de 50% d’énergie finale en 2050.

    – La production d’énergie renouvelable devrait couvrir au moins 35% de la consommation finale de chaleur en 2020 et 40% de la consommation finale électrique. Nous visons un système 100% renouvelables avant 2050.

    Une loi d’orientation doit donner un cadre stable, clair et pérenne dans tous les secteurs, en totale opposition à ce qui a été fait par le présent gouvernement. Si elle est nécessaire, elle sera insuffisante : l’initiative territoriale sera cruciale pour l’atteinte de ces objectifs. Il faudra permettre aux collectivités territoriales, mais également aux particuliers et aux acteurs économiques, de développer partout des projets de développement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.

    Vous trouverez en annexes à cette réponse le positionnement détaillé que je porte par rapport à vos sept propositions clés.

    Comme vous le revendiquez, la transition énergétique correspond à une vision politique globale : il s’agit de déterminer le type de société que nous voulons pour notre avenir. Veuillez croire que je porte pleinement, au quotidien et chaque fois que je le peux dans le discours politique, cette vision d’une société durable et résiliente.

    Je vous prie, Mesdames, Messieurs, de croire en mes salutations les plus engagées,

    Eva Joly

     

    Annexes

    Réponse détaillée aux 7 propositions du RAC

    Nous avons tenu à répondre dans le détail à votre document intitulé « 7 mesures clés pour engager la France dans la transition énergétique » : aux 7 mesures et sous mesures proposes, 7 réponses détaillées.

    Comme vous le constaterez, nous vous rejoignons tant sur les constats que sur les moyens d’agir pour engager véritablement la transition énergétique en France.

    Nous nous sommes permis d’indiquer quelques éléments complémentaires lorsque nous les considérions comme importants et absents de votre document. Aussi, nous avons pris bonne note de plusieurs des propositions que vous formulez et qui ne faisaient pas partie de notre programme.

    1. Instaurer une « contribution climat énergie »

    Europe Ecologie Les Verts affirme la nécessité de mettre en place une fiscalité écologique. Si une CCE est nécessaire, elle ne saurait être suffisante : elle doit s’inscrire dans le cadre d’une réglementation environnementale renforcée et d’une redistribution des richesses pour permettre aux plus vulnérables de réaliser la transition énergétique.

    Nous proposons une contribution climat énergie (CCE) qui reposera sur une triple assiette :

    • La première assiette est énergétique. Pour cela, une révision de la fiscalité énergétique existante sera nécessaire et suffisante. Il est en effet indispensable de supprimer toutes les exonérations dont bénéficient certains acteurs ou certains types de consommations. Par exemple, il faudra aligner en quelques années la fiscalité appliquée sur le gazole à celle sur l’essence, supprimer les exonérations pour le kérosène etc.

    • La seconde assiette est celle des émissions de gaz à effet de serre. Cette nouvelle taxe s’appliquera sur toutes les émissions de gaz à effet de serre, dès lors que cela est techniquement faisable. Le taux devra suivre les valeurs hautes du rapport Quinet. Pour l’évaluation budgétaire, nous avons appliqué un taux de 36€/tonne éq. CO2 en 2013 puis une croissance annuelle de 6%1.

    • La troisième assiette est celle des combustibles fissiles consommés, qui représentent également une externalité environnementale majeure. Sur le modèle des taxes envisagées en Allemagne et en Belgique, nous souhaitons une taxation de l’Uranium à hauteur de 145€ par gramme, avec une croissance de 5% par an.

    Nous estimons que l’ensemble de ces nouvelles mesures ont un potentiel fiscal annuel d’environ 25 à 30 milliards d’euros. Ce potentiel sera globalement constant au moins jusqu’en 2040 car les taux croissants compenseront la réduction des assiettes. Notez qu’il s’agit ici seulement de la fiscalité « climat énergie », qui sera évidemment complétée par une fiscalité environnementale qui permettra l’intégration des autres externalités (relatives à la biodiversité notamment).

    Les 15,5 milliards de la fiscalité écologique seront intégralement recyclés dans l’économie au travers le financement des investissements verts dans le cadre du Fonds de conversion écologique, de chèques verts pour aider les ménages les moins aisés et éviter tout impact anti-redistributif de la fiscalité écologique, et de chèques verts entreprises pour aider au financement des investissements nécessaires à la conversion écologique.

    Par exemple, nous portons un programme ambitieux de lutte contre la précarité énergétique. Le sujet est complexe puisque la précarité énergétique est souvent une précarité parmi d’autres ; l’enjeu concerne donc aussi la politique à avoir vis-à-vis du prix de l’énergie, de l’encadrement des loyers, de l’accompagnement des populations sensibles et plus généralement de la répartition des richesses. Nous considérons qu’il serait nécessaire de dédier entre 1,4 et 2 milliards d’euros annuellement (contre environ 200 à 300 millions d’euros aujourd’hui). Ces financements permettront d’une part une réduction du « reste à charge » pour les ménages et d’autre part le déploiement d’un accompagnement social et technique d’ampleur. Les subventions seront attribuées sous conditions de ressources, en complément des autres dispositifs, de telle sorte qu’elles couvrent à elles seules jusqu’à 60% des besoins d’investissements de rénovation des ménages en précarité énergétique du premier décile. Les 40% restants seront couverts par les dispositifs de droit commun de type crédit d’impôts, prêts à taux zéro, certificats d’économie d’énergie et par l’intervention de Sociétés de Tiers Financements. D’autre part, le renforcement des moyens humains dédiés au repérage et à l’accompagnement de ces ménages nous paraît essentiel.

    Parallèlement à la fiscalité environnementale redistribuée, nous plaidons pour l’instauration d’une tarification progressive du gaz, de l’électricité et de l’eau afin de garantir à tous un accès facile pour les consommations les plus essentielles tout en décourageant les consommations superflues. La mise en place de la tarification progressive devra se faire conjointement avec le déploiement du programme de lutte contre la précarité énergétique, afin que les ménages en précarité ne soient pas impactés négativement. La tarification progressive complète la fiscalité environnementale.

    Enfin, cette fiscalité environnementale doit s’inscrire dans un contexte réglementaire renforcé : interdiction des pratiques de surconsommation et des usages inutiles et énergivores (panneaux publicitaires électriques, véhicules publicitaires…) et du chauffage électrique direct dans le neuf et sa substitution dans l’ancien, réforme et renforcement du bonus-malus et des Certificats d’Economie d’Energie, accélération de l’application des normes (type IE4 pour les moteurs d’industrie)…

    2. Adopter une loi de sortie progressive et complète du nucléaire

    Nous partageons pleinement l’analyse selon laquelle le nucléaire n’est d’aucun secours face à la crise climatique et à la raréfaction des ressources, mais qu’il constitue en revanche une technologieà la fois dangereuse et couteuse.

    Nous affirmons la nécessité de sortir du nucléaire de manière programmée, afin d’éviter une catastrophe telle que celle de Fukushima et la sortie précipitée en conséquence.

    Notre scénario énergétique prévoit la mise à l’arrêt définitif de la dernière centrale en 2031, avec un rythme de réduction de la puissance nucléaire d’environ 4500 MW par an entre 2013 et 2020 puis de 2200 MW entre 2021 et 2031.

    Le choix de l’ordre des réacteurs concernés par la mise à l’arrêt définitif devra faire l’objet d’un travail d’expertise et de concertation approfondi. En effet, les critères à retenir seront multiples : risques spécifiques aux différents sites, situation des populations, âge et technologie des réacteurs, structure du réseau électrique etc.

    Les projets d’EPR seront arrêtés, y compris celui de Flamanville. S’il démarre un jour, ce réacteur produira une électricité dont le prix sera supérieur à 90€/MWh (avec une hypothèse de fonctionnement sur 60 ans, pas d’intégration de nombreux coûts etc.), soit un coût supérieur à de nombreuses énergies renouvelables. Mais surtout, il est très incertain que ce réacteur démarrera un jour : en effet, l’ASN doit donner son autorisation d’exploitation à l’issue de travaux. Or l’ASN a signé, avec les autorités finlandaise et britannique, une lettre mettant en cause la conception du système contrôle, qui n’a pas reçu de réponse à ce jour. Le risque est donc réel que les dépenses que nous continuons de faire pour ce projet qui dérape (délais, coûts…) le soient à pure perte. EELV revendique la nécessité de stopper ce chantier.

    EELV estime indispensable que la transition énergétique fasse l’objet d’une vision globale retranscrite au sein d’une loi d’orientation. En effet, le système électrique est une seulement une composante du système énergétique (24% de l’énergie finale consommée), mais elle est indissociable des autres composantes. Un scénario global et cohérent est donc indispensable.

    Concernant la recherche, entre 1982 et 2002, la France a consacré plus de 90% de son budget de recherche public relative à l’énergie au nucléaire2. Les renouvelables et l’efficacité énergétique ont reçu moins de 5%. Cette répartition est totalement disproportionnée puisque le nucléaire ne représente que 17% de l’énergie consommée en France. Nous souhaitons donc que l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables disposent dans les années à venir, au minimum, des mêmes budgets que le nucléaire en a eu historiquement, soit 38 milliards d’euros de crédits publics (d’après le récent rapport de la cour des comptes).

    La France dispose d’un savoir-faire nucléaire indiscutable. Il doit être conservé, mais réorienté. La filière nucléaire française doit se concentrer désormais sur le démantèlement et la gestion des déchets. Ce sont deux marchés mondiaux dont l’existence est certaine, contrairement à l’exportation de réacteurs à l’étranger. Cette reconversion permettra de pérenniser les emplois de la filière, aujourd’hui menacés chez AREVA (alors même qu’il n’a pas été décidé d’appliquer le programme d’EELV…).

    Le MOX, combustible particulièrement dangereux, sera abandonné. Cela permettra notamment à AREVA d’assainir ses comptes, puisque cette activité est de longue date déficitaire.

    Enfin, le stockage en subsurface sera développé, au détriment du stockage en grande profondeur.

    La sortie du nucléaire est nécessaire pour assainir notre système énergétique et notre démocratie. C’est également indispensable pour permettre l’essor de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, jusqu’à présent phagocytées par le nucléaire.

    3. Mettre les collectivités au cœur de la transition énergétique

    Nous sommes convaincus que la transition énergétique passera indéniablement par un nouvel acte de la décentralisation, afin de permettre le foisonnement des initiatives dans les territoires.

    Les collectivités devront être dotées de la compétence « climat énergie », probablement à l’échelle des EPCI (communautés urbaines, de communes, d’agglomération, et métropoles). Votre proposition relative à la formalisation des « bassins de vie » va en ce sens, mais elle mériterait probablement d’être envisagée dans un cadre plus général d’une réforme des collectivités territoriales, au-delà de la question climat-énergie.

    Nous prévoyons qu’une partie des recettes issues de la mise aux enchères des quotas du système SCEQE3 sera systématiquement affectée à une dotation de fonctionnement climat-énergie pour les collectivités, de telle sorte qu’elles soient en mesure de se doter des moyens humains nécessaires.

    Les Régions seront effectivement dotées de compétences et de moyens accrus pour permettre d’en faire des acteurs centraux de la transition énergétique. Outre la prise en charge pleine et entière des Schéma Régionaux Climat Air Energie –qui doivent être renforcés et dotés de moyens-, elles pourront contractualiser avec les agences régionales de l’ADEME afin de déployer des programmes en commun.

    Aux communautés urbaines et d’agglomération sera attribuée la compétence d’autorité concédante des réseaux de distribution (gaz, électricité, chaleur). Les entreprises de transport et distribution d’énergie (Réseau de transport d’électricité (RTE), GRT, Électricité Réseau Distribution France (ERDF), Gaz Réseau Distribution France (GRDF)…) doivent devenir indépendantes des entreprises de production d’énergie (Électricité de France (EDF), Gaz de France (GDF) Suez, Total…) et leurs capitaux être entièrement publics. En ce qui concerne la distribution d’électricité, la réglementation assurera la transparence et l’équité des négociations de concession des activités de distribution des énergies de réseau par les autorités concédantes.

    La mise en place de tableaux de bord climat-énergie mériterait effectivement d’être envisagée ; cependant, cela se met en place indirectement au travers de l’obligation de mise en place de Plan Climat pour les acteurs obligés (collectivités, entreprises) ou pour les volontaires et au travers des SRCAE. Pareillement, la mise en place d’un « observatoire régional de la transition énergétique » pourrait se faire sur la base des observatoires régionaux de l’énergie et des associations agréées de surveillance de la qualité de l’air, qui se sont développés ces dernières années.

    Pour EELV, la démocratisation de la transition énergétique passe également par le droit à la participation économiquede tout un chacun. EELV propose la création d’un « droit à l’investissement citoyen ». Pour cela, les projets de production d’énergie renouvelable devront ouvrir obligatoirement une partie de leur capital à des investisseurs locaux (particuliers, TPE-PME, agriculteurs), comme cela existe à l’étranger. Si les porteurs de projets ne réunissent pas le capital localement, ils pourront alors utiliser du capital disponible au travers du Livret Vert, que nous portons par ailleurs. Ce livret, accessible aux particuliers à la manière du Livret A, orientera la totalité des capitaux vers des projets d’énergie renouvelables et d’efficacité énergétique (il sera donc très différent de l’actuel Livret Développement Durable). Le Livret Vert sera la garantie que tous, y compris les citadins n’ayant pas la possibilité d’investir dans un toit solaire ou dans un parc éolien, pourront participer aux investissements dans la transition énergétique. Par ailleurs, le contexte réglementaire et de régulation devra évoluer de telle sorte que des initiatives de type coopérative ou fonds d’investissements citoyens (tel qu’Energie Partagée) seront largement facilités.

    4. Instaurer une obligation de rénovation thermique des bâtiments existants

    Les objectifs de réduction d’EELV ne peuvent être atteints sans que le secteur des bâtiments soit largement mobilisé. Un grand plan de rénovation doit être mis en place : pour cela, une obligation de rénovation doit exister, mais ce ne saurait être suffisant.

    Nous défendons donc un plan de rénovation qui permettra à partir de 2020 de rénover au niveau BBC près d’un million de logements (925 000) chaque année et 27 millions de m² du secteur tertiaire. Il s’agit aujourd’hui de continuer d’organiser la montée en puissance sur une période de sept ans (2013-2020), avec un point de passage en 2017 situé à 500 000 logements rénovés BBC par an, en visant en priorité le parc le plus déperditif (1948-1974). En respectant ce rythme, l’ensemble du parc bâti existant pourra être rénové d’ici 2050. Nos projections montrent qu’un tel effort, accompagné d’un plan de réduction des consommations d’électricité spécifique, permettra une réduction de l’énergie finale consommée du secteur de 55% en 2050 par rapport à 2008.

    EELV porte la proposition d’instaurer une obligation de rénovation, au plus tard à partir de 2020, lors de toute transaction. Cette obligation sera modulée par un système de « provisionnement ». En effet, si l’acquéreur ne souhaite pas ou ne peut pas réaliser les travaux immédiatement (par exemple parce qu’il s’agit d’un appartement au sein d’un immeuble collectif), une somme correspondant à la valeur des travaux sera provisionnée sur un compte au moment de la transaction. Ce compte ne pourra être débloqué que pour la réalisation des travaux et il sera attaché à la propriété. Les capitaux immobilisés seront utilisés pour débloquer des Eco Prêts à Taux zéro.

    Pour le secteur résidentiel nous prévoyons que cette obligation entrera en vigueur en 2020 au plus tard. Etant annoncée longtemps à l’avance, le marché de l’immobilier peut se préparer, et donc d’intégrer progressivement la valeur « verte ».

    Concernant le secteur tertiaire privé, l’obligation de rénovation sera immédiate et par application de la loi Grenelle 2 (avec des modalités qui garantiront l’effectivité de l’obligation et la qualité des rénovations entreprises), sans distinction du type de bâtiment.

    Notre plan de rénovation prévoit l’exemplarité du secteur tertiaire public, avec une rénovation de niveau BBC de tout le parc d’ici 2030. Pour cela, nous devrons mobiliser des financements budgétaires publics directs, mais également de nouveaux mécanismes de type Sociétés de Tiers Financement (cf. ci-dessous).

    Nous comptons réformer et renforcer le système des Certificats d’Economie d’Energie (CEE). Nous considérons que les objectifs assignés aux « obligés » doivent être multipliés par trois, qu’ils devront être en partie portés sur la clientèle des obligés et une autre partie sur les ménages en situation de précarité énergétique. Les CEE doivent également être réformés dans leurs critères techniques (critères d’attribution, suppression de l’actualisation des kWh etc.).

    Concernant le secteur des logements sociaux, il devra continuer de bénéficier de mesures spécifiques, tels que les éco prêts à taux bonifié proposés par la Caisse des Dépôts et Consignations, qu’il faudra allonger et renforcer dans ses critères techniques d’attribution (niveau BBC minimum), ainsi que des subventions directes et indirectes par l’Etat et les collectivités territoriales.

    Nous prévoyons également le maintien et la réforme des outils de type « incitatifs » pour le logement privé. Les dispositifs du type Crédits d’Impôt et Eco Prêt à Taux Zéro (Eco PTZ) seront maintenus mais leurs conditions d’obtention seront relevées afin qu’ils n’accompagnent que des travaux BBC ou BBC compatibles. L’Eco PTZ pourra devenir un prêt collectif à l’échelle de la copropriété. Les procédures de distribution de l’Eco PTZ devront être revues afin de favoriser son déploiement. En intégrant ces réformes, nous avons évalué les besoins en termes de dépenses budgétaires publiques (CIDD et Eco PTZ) de l’ordre de 3,2 milliards d’euros annuellement entre 2013 et 2020, puis une diminution régulière à partir de 2020 pour atteindre 1 milliard annuellement en 2030 avec une focalisation sur les ménages qui en ont le plus besoin.

    Nous souhaitons également généraliser l’emploi d’un outil financier innovant et particulièrement adapté pour des rénovations énergétiques globales et de haute qualité : les Sociétés de Tiers Financement (STF). Elles permettent à la fois d’apporter une ingénierie technique et une ingénierie financière. Elles sont un moyen de lever de nombreuses barrières notamment dans le logement collectif puisque le financement est apporté, ce qui permet de faciliter le passage à l’action des copropriétés qui sont actuellement confrontées à des problèmes sociologiques (multiplicité des situations financières des propriétaires notamment). Enfin, grâce à un effet levier important, les STF sont un outil particulièrement intéressant en termes de politique publique. Nous estimons que les pouvoirs publics (Etat et collectivités) devront engager environ 10 milliards d’euros répartis entre 2013 et 2030 pour constituer le capital de ces sociétés (soulignons qu’il s’agit d’une constitution de capital et non de subventions). Un autre outil innovant essentiel à développer sera les fonds de garantie. En effet, actuellement le risque est trop mal connu par les acteurs du financement pour qu’ils s’engagent sur des garanties à des prix raisonnables. En développant des fonds de garantie publics, il sera possible d’abaisser le coût de l’endettement. Les risques à couvrir seront à la fois la performance technique, voire les économies d’énergie, et le risque de défaillance d’entreprises du bâtiment alors que des garanties de performance énergétique sont en cours. Pour cela, je prévois de consacrer 200 millions d’euros de dotation initiale en 2013, puis 3 milliards d’euros répartis entre 2014 et 2030 (soulignons que, là encore, il s’agit de capitaux publics immobilisés, qui ne correspondent pas à des subventions et qui seront récupérés dans leur grande majorité).

    L’ensemble des dispositifs que nous proposons requière des dépenses budgétaires publiques conséquentes, que nous avons pris le soin de chiffrer, comme vous le constatez. Les sommes qui doivent être consacrées au secteur du bâtiment pour la rénovation passeront d’environ 2 milliards d’euros actuellement chaque année à 10 milliards en 2020 (incluant la rénovation du secteur tertiaire public). Elles resteront globalement stables entre 2020 et 2030, puis diminueront régulièrement pour retrouver un niveau de 1,5 milliards en 2050.

    L’ensemble des dispositifs requière des dépenses budgétaires publiques conséquentes, que nous avons pris le soin de chiffrer techniquement et budgétairement, comme vous le constatez. Les sommes qui doivent être consacrées au secteur du bâtiment pour la rénovation passeront d’environ 2 milliards d’euros actuellement chaque année à 10 milliards annuellement en 2020 (incluant la rénovation du secteur tertiaire public). Elles resteront globalement stables entre 2020 et 2030, puis diminueront régulièrement pour retrouver un niveau de 1,5 milliards en 2050. Ce financement sera assuré à la fois par la fiscalité climat énergie (25 à 30 milliards d’ici 2020), par les recettes générées par la création d’activité (TVA, réduction du chômage)4, et par la réduction des factures d’énergie du tertiaire public.

    5. S’engager sur un schéma d’infrastructures de transport sobre en carbone et en énergie

    Afin d’atteindre le facteur 4 et de réduire notre dépendance aux énergies fossiles, le secteur des transports est un secteur clé. Si les infrastructures doivent être planifiées et pensées en ce sens, d’autres moyens devront également être déployés.

    Dans notre scénario de transition énergétique, nous visons pour 2020 une réduction des GES de 17% par rapport à 2009, soit un retour au niveau de 1990. A l’horizon 2050, il s’agit d’atteindre 86% de réductions par rapport à 1990. Il faut pour cela travailler tant sur les modes de déplacements que sur les besoins.

    Nous portons depuis toujours l’objectif de rationaliser la politique transport, notamment par l’abandon des projets autoroutiers et aéroportunaires. Par exemple, comme vous le savez, nous nous mobilisons activement contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Pour nous, la remise à plat du Schéma National des Infrastructures de Transports est une évidence. L’AFITF doit effectivement être dotée de moyens suffisants et la Redevance Poids Lourds doit être revue à la hausse. Dans notre chiffrage budgétaire, nous prévoyons de consacrer 4 milliards d’euros chaque année à la mutation écologique du secteur des transports.

    Cette opposition est à mettre face à une volonté de développer les alternatives. Nous sommes en particulier opposés à une politique du « tout TGV » qui se fait au détriment des lignes ferroviaires locales, notamment sur la base du réseau Intercité. Nous devons effectivement améliorer la qualité et l’usage des infrastructures existantes. Outre le réseau ferroviaire, nous estimons nécessaire de développer de nouveaux types de transports en commun sur la base d’infrastructures existantes : des cars et bus à haut niveau de service, taxis collectifs, autopartage et covoiturage etc.

    Le fret français doit effectivement être sauvé. Il est incroyable de constater qu’il s’agit d’une activité économique profitable chez nos voisins européens, mais pas en France. Le Plan Fret de la SNCF ne porte pas suffisamment une perspective de développement : l’activité wagon isolé doit être protégée, améliorée et fiabilisée et le réseau renforcé.

    L’intermodalité est une solution nécessaire à développer afin de faciliter les déplacements en minimisant l’impact : elle doit être systématisée. Un moyen sera de revoir le Plan Vélo de le doter de moyens adaptés.

    Nous portons la mise en place d’une fiscalité environnementale effective et d’ampleur. Nous prévoyons en particulier la mise en place d’une Contribution Climat Energie (CCE), avec une triple assiette : énergie, gaz à effet de serre, uranium (cf. point 1). L’assiette énergie permettra de supprimer les distorsions entre secteurs ou types de consommation. Au-delà de la fiscalité énergie, les transports devront payer progressivement leur véritable coût global : assurance (sécurité, congestion…), infrastructures (l’entretien des routes est évalué à 42 milliards d’euros annuellement tandis que les recettes la TIPP ne couvrent que 28 milliards…), impacts sanitaires (pollutions locales dont l’impact sanitaire est chiffré à 30 milliards d’euros…), pollution sonore (59% des nuisances sonores en France) etc.

    Au-delà de vos propositions, nous souhaitons également qu’un travail important soit fait en matière R&D afin de permettre l’émergence de nouveaux véhicules individuels, sobres et efficaces, avec de nouvelles motorisations (biogaz, électricité sous conditions etc.). Nous prévoyons d’autres mesures telles que le renforcement du bonus-malus, la réduction des vitesses maximales autorisées sur routes et autoroutes…

    Enfin, il nous faut travailler sur la réduction des besoins de mobilité. Le déplacement moyen en France est de 8 km et 71% des déplacements de personnes sont des déplacements locaux. En conséquence, nous devons agir sur ces déplacements du quotidien, grâce à l’aménagement du territoire (cf. infra), mais également par de nouvelles organisations sociales (bureaux partagés, télétravail etc.).

    6. Développer un modèle agricole moins émetteur en GES

    L’effort de réduction des émissions de GES ne pourra pas se faire sans le concours de l’agriculture. C’est également une opportunité pour se secteur d’activité qui doit jouer un rôle central dans notre société, par son rôle dans le stockage du carbone et par la production d’énergie renouvelable.

    Dans le cadre de la révision de la PAC en 2013 -mais aussi dans le cadre des politiques nationales-, EELV souhaite la réorientation des aides pour favoriser les pratiques agroécologiques (dont l’agroforesterie fait partie) et un accompagnement à la conversion vers et au maintien de l’agriculture biologique plus incitatifs que les aides actuelles. Les aides devront être équitablement réparties et elles devront corriger les différences de soutien entre les zones les plus fertiles et les régions où la pratique agricole est plus difficile. L’objectif que porte EELV est une conversion d’au moins 20 % de la surface agricole utile à l’agriculture biologique d’ici la fin du quinquennat. La PAC doit revêtir des critères environnementaux d’attribution des aides plus forts (type rotation des cultures, zones de compensation écologique). Nous insistons sur le fait qu’au niveau français nos marges de manœuvre seront utilisées pour accompagner la transition écologique de toute l’agriculture en soutenant l’AB (crédit d’impôt, recherche agronomique réorientée sur l’agroécologie, enseignement agricole…), en favorisant l’installation des agriculteurs notamment ceux porteurs de projets durables au lieu de favoriser l’agrandissement et la diminution du nombre de fermes, en ouvrant la gouvernance des instances agricoles et para-agricole (y compris la SAFER) à l’ensemble des syndicats agricoles mais aussi aux représentants des consommateurs, de l’environnement, et aux élus locaux, en taxant fortement les pesticides et les nitrates et en utilisant l’argent de cette taxe pour aider les agriculteurs conventionnels à aller vers des changements de système…

    Dans notre projet figure l’idée que la France porte au sein de l’OMC le droit inaliénable des peuples à produire leur propre alimentation, par une protection efficace contre le « dumping » à l’export de nombreux pays industrialisés et émergents, et contre la privatisation des semences. Nous devons promouvoir une régulation internationale permettant de protéger les agriculteurs et les consommateurs de la spéculation et de la volatilité des prix.

    Nous souhaitons comme vous l’exposez inciter à une diminution de l’utilisation des engrais chimiques azotés, entre autres par une taxe sur les nitrates mais aussi en insérant des légumineuses dans les rotations, en incitant à l’usage d’engrais organique, en soutenant la polyculture élevage, en faisant évoluer la sélection variétale vers plus de sélection participative locale. Dans le cadre de la transition globale de l’agriculture que nous prônons, toutes les pratiques mises en place concourront à rendre cette diminution, ainsi que celle des pesticides, tout à fait réaliste. Quant au soutien aux cultures de légumineuses, nous conditionnons, comme vous le proposez, l’obtention d’aides directes communautaires à leur insertion dans les rotations ; mais nous allons même plus loin en projetant d’atteindre une autonomie en protéines végétales d’ici 2020.

    Comme le propose le RAC, EELV insiste sur le fait que la sobriété doit s’appliquer à tous les domaines et entre autre celui de la consommation alimentaire et de l’agriculture. En effet, nous sommes bien conscients que pour nourrir la planète, il conviendrait de questionner nos habitudes de consommation et de diminuer la part des produits d’origine animale au profit des protéines végétales. Remarquons que cet objectif est en adéquation avec les recommandations nutritionnistes pour réduire les risques de maladies chroniques qui se développent du fait de notre régime alimentaire déséquilibré. C’est pourquoi en restauration collective, nous proposerons qu’il y ait systématiquement « en second choix » un menu végétarien équilibré, pour éduquer les enfants à la diminution de la consommation de produits carnés en garantissant l’équilibre alimentaire. L’objectif est surtout une diminution de l’élevage concentrationnaire industriel au profit d’un élevage à l’herbe, extensif. Ceci, bien sûr, contribuera à la nécessaire et salutaire diminution de nos importations de protéines pour l’alimentation animale. Enfin, la sobriété, c’est aussi lutter contre le gaspillage, qui atteint 40% de la production entre le champ et l’assiette, dans les pays occidentaux.

    Une réduction des trois principaux gaz à effet de serre émis par le secteur agricole (CO2, NO2, CH4) s’effectuera également de façon directe à travers la promotion des énergies renouvelables dans l’agriculture. En effet les bioénergies et l’utilisation des biomatériaux doivent être soutenues, mais uniquement dans le cadre de la maitrise de la demande (à nouveau, sobriété et efficacité énergétique), et en prenant soin d’éviter les concurrences d’usage du sol : la production alimentaire prime toujours, et la lutte contre l’artificialisation des terres est primordiale. Dans ce cadre, et dans ce cadre uniquement, EELV soutiendra, par exemple, la production de matériaux produits à partir de chanvre, de pailles, la chimie bio-sourcée, et les énergies renouvelables, mais pas uniquement la méthanisation. Il faudra veiller à un retour suffisant des résidus de récolte aux sols, pour la restauration et le maintien de la matière organique dans le sol.

    Il existe en effet des options de réduction des émissions dans l’agriculture dont le potentiel n’est pas exploité faute de volontarisme politique. Ainsi les émissions de méthane liées à l’éructation des animaux d’élevage peuvent être réduites par une modulation de leur alimentation, sans pour autant affecter le niveau de production et le bien-être des animaux. Par exemple, un apport d’huile de lin dans les rations alimentaire peut engendrer une diminution de 10% à 30% des niveaux d’émissions des élevages. D’autre part, une meilleure gestion des déjections animales permet de réduire les émissions. La méthanisation peut ici jouer un rôle important.

    L’ensemble de ces mesures pourra être favorisé au travers des différents mécanismes incitatifs (aides de la PAC et fiscalité) décrits ci-dessus. Il faudra par ailleurs mettre en place un diagnostic large des exploitations agricoles sur leur consommation énergétique et sur leurs émissions de GES. A cet égard, il faut rappeler que seules 3% des exploitations françaises ont été jusqu’à diagnostiquées sur leurs performances énergétiques un résultat bien en deçà des objectifs de l’article 31 de la loi Grenelle 1 qui prévoyait que 30% d’entre elles reposent sur une faible dépendance énergétique d’ici 2013.

    Enfin EELV, souhaite promouvoir à l’échelle européenne et française une véritable politique climatique sur la gestion et l’utilisation des terres agricoles. L’enjeu est ici de préserver le stock existant de carbone dans les prairies agricoles et de limiter le retournement des prairies en cultures céréalières. Le secteur de l’utilisation de terres agricoles et forestières est actuellement le seul à rester en dehors des objectifs de Kyoto en matière de réduction des émissions : « l’usage et le changement d’usage des sols », selon l’expression consacrée, est un enjeu crucial qui devra être engagé et résolu à l’échelle européenne et dans les négociations internationales. Il s’agit ici dans un premier temps d’établir un ensemble de règles communes en matière de comptabilisation entre pays européens puis, dans un deuxième temps d’assigner à ce secteur des objectifs propres de réductions d’émissions.

    7. Planifier la lutte contre l’étalement urbain à l’échelle du bassin de vie

    Afin de préserver la capacité agricole et les milieux naturels, ainsi que pour réduire les besoins en transports, il est essentiel d’enclencher un mouvement de densification des zones urbanisées et d’aboutir à l’arrêt de l’étalement urbain.

    Notre projet favorise un urbanisme économe en ressources foncières et en énergies, qui s’appuie sur la tradition de la ville européenne plurielle, mixte et compacte. Nous avons un objectif : stopper l’artificialisation des sols d’ici 2025.

    Nous prévoyons une loi d’orientation d’affectation et d’usage des sols, quivisera à stopper l’étalement urbain, à maintenir la mixité sociale urbaine par le logement, les activités, les loisirs. Ses objectifs seront de donner aux collectivités territoriales et aux établissements publics de coopération intercommunale la capacité de mobiliser les ressources foncières pour faire face à la crise du logement et permettre un équilibre entre habitat, activités, espaces publics, espaces naturels. La propriété de terrains laissés à l’abandon depuis trois ans pourra être transférée à la puissance publique pour des usages sociaux et collectifs.

    Les compétences “urbanisme” et “logement” deviendront une compétence obligatoire des EPCI et les permis de construire seront délivrés par ceux-ci. Les autorités locales pourront, au moyen des documents d’urbanisme, poser des limites à l’extension urbaine. Toute mutation des terres agricoles vers l’urbanisation ne sera possible que dans le cadre de schémas de cohérence territoriaux et de projets d’aménagement et de développement soutenables de territoires. Un seuil minimum de densité sera à respecter dans le cadre des PLU, notamment aux abords des zones les mieux desservies par les transports en commun.

    Comme évoqué précédemment les collectivités bénéficieront d’une dotation « climat-énergie » leur permettant de dégager des moyens humains sur les enjeux climat-énergie, donc de renforcer leurs capacités d’ingénierie territoriale.

     

     

    1 En ce qui concerne l’articulation avec le système de quotas européens (SCEQE), nous estimons, outre la nécessité d’abaisser le nombre de quotas attribués (en correspondance avec l’objectif de 30%), qu’il est nécessaire d’articuler le prix payé au travers d’une taxe avec celui qui est payé au travers des quotas. Cela peut se faire par exemple par l’introduction d’un prix plancher pour les quotas, dont la valeur tend vers le taux de la taxe carbone. Cela aurait le mérite d’introduire une perspective de long terme pour l’industrie.

    Cependant, cette mesure semble plus facilement applicable parallèlement au développement d’un ajustement aux frontières de l’Union Européenne et une fiscalité écologique des transports internationaux seront développés. C’est pourquoi, nous portons également ces deux propositions, avec une modalité spécifique : les recettes payées sur les produits importés seront reversées aux pays exportateurs au travers d’un « fonds vert » qui leur permettra d’investir dans l’efficacité énergétique et dans la réduction des émissions de GES.

     

    2 Données de l’Agence Internationale de l’Energie, in Renewable Energy Markets and Policy Trends, 2004

    3

    4 Une récente étude a montré qu’en Allemagne le programme de rénovation du bâti n’a pas coûté à la puissance publique, mais au contraire qu’il lui a rapporté de l’argent à court terme, grâce à la création d’activité.

    Cf. : Impact of public budgets of KfW promotional programmes in the field of “energy-efficient building and rehabilitation”, in KfW-research, octobre 2011


  66. Réponse d’Eva Joly au Comité National Olympique et Sportif Français

    Proposition 1 : Développer durablement l’éducation physique et sportive (EPS), base obligatoire et commune à tous les jeunes et la compléter par le renforcement de passerelles avec le mouvement sportif.

    L’EPS contribue à favoriser la construction et le développement des capacités et des ressources nécessaires aux conduites motrices. Elle permet l’accès au patrimoine culturel que représentent les différentes activités sportives et artistiques, pratiques sociales de référence, et également de faire acquérir des compétences et connaissances utiles pour mieux connaître son corps, le respecter et le garder en bonne santé.

    La place de l’EPS est souvent questionnée au nom de socles fondamentaux qui ferait de cette discipline une variable d’ajustement. L’EPS est une discipline fondamentale et essentielle qu’il faut protéger. Les passerelles ne peuvent s’opérer directement entre l’EPS et le mouvement sportif. Ces passerelles sont à développer dans le cadre du sport scolaire, transition entre le monde éducatif et celui associatif sportif. Au fil de conventions, les fédérations sportives peuvent renforcer les compétences des animateurs et éducateurs, contribuer au fonctionnement des associations sportives scolaires, aider à l’organisation des manifestations.

    Propositions 2 : – Faire de la promotion des bienfaits de la pratique sportive sur la santé et le bien être des Français, valides ou non, une priorité de santé publique ;

    – Soutenir la politique européenne du sport axée sur cette problématique et en reconnaitre le CNOSF comme opérateur incontournable sur le territoire français.

    Je réclame avec EELV la reconnaissance du sport comme un élément de santé publique avec bien évidemment la lutte contre toutes ses dérives (pratique précoce, dopage, calendriers sportifs surchargés…). Je souhaite mettre en avant et promouvoir un sport pour tous, adapté à l’état de santé de chacun. Le projet d’instaurer une prescription médicale sportive qui s’appuiera sur des cellules d’accompagnement des publics pour qui une pratique sportive pourrait améliorer l’état de santé (physique ou psychique) est une innovation proposée par EELV. Lors de consultations, un médecin du sport prescrira, en lien avec des équipes d’éducateurs sportifs spécialisés, des programmes d’entrée dans la pratique, adaptés, ayant pour finalité d’acquérir une culture sportive et permettre d’accéder à une pratique sportive régulière pour ensuite pouvoir intégrer des associations sportives.

    Bien entendu, la politique européenne sur ce sujet doit être soutenue. Les acteurs fédéraux du sport, dont le CNOSF, seront avec d’autres acteurs publics et associatifs, les principaux acteurs concernés, sans exclusive mais dans un pilotage partagé.

    Proposition 3 : Affirmer la reconnaissance de l’utilité sociale des associations sportives, de l’engagement bénévole et la volonté de faciliter le fonctionnement des clubs par l’allègement des contraintes tout en leur proposant un accompagnement efficace.

    La force du mouvement sportif français repose sur quelques grands principes, dont celui du fonctionnement associatif qui repose en grand partie sur l’engagement des bénévoles. Il est important de reconnaître cette utilité sociale des clubs. Les centaines de milliers de bénévoles sont les piliers du développement de la pratique sportive en France et de sa vie associative (dirigeants, animateurs, accompagnateurs…) et du lien social. Ce modèle est en danger car les bénévoles s’essoufflent car submergés par les tâches administratives et la responsabilité assumée. Il faut pour lutter contre ce désengagement et instaurer un statut de bénévole donnant droit à :

    – des formations,

    – une validation ou reconnaissance des années passées dans le milieu associatif,

    – mieux reconnaitre le rôle des bénévoles en un statut du bénévole,

    – aider à leur investissement en diminuant les coûts supportés (défiscalisation des frais).

    Ce plan de valorisation du bénévolat doit être élaboré en intégrant parallèlement les enjeux de professionnalisation, en aidant les employeurs associatifs et en misant sur d’autres valeurs et démarches entreprenariales comme l’économie sociale et solidaire.

    Proposition 4 : Améliorer la formation d’un encadrement professionnel afin de développer, dans les clubs, les pratiques pour le plus grand nombre (différentes de la seule compétition de haut niveau) et y accueillir le mieux possible ces nouveaux publics et les fidéliser.

    Il s’agit de garantir l’accès du plus grand nombre à la pratique sportive. Cet axe social d’une nouvelle politique responsable et publique du sport consiste à fournir une aide au développement et à la structuration des pratiques sportives qui visent à favoriser le développement d’une offre sportive de qualité et diversifiée, sur l’ensemble du territoire national ainsi que l’accès de tous à la pratique sportive. En s’appuyant sur les études existantes, un plan national de développement de la pratique sportive doit être mis en œuvre, en ciblant les publics prioritaires (personnes fragiles, seniors, jeunes, femmes). L’accueil adapté de ces publics nécessite la formation de l’encadrement bénévole et professionnel permettant ainsi de répondre aux besoins non satisfaits, de développer la pratique et donc de contribuer à la création d’emplois et d’assurer leur pérennité.

    Proposition 5 : Clarifier ces compétences et assurer la présence du mouvement sportif au sein d’instances de concertation, étant bien entendu que cette clarification doit traduire un engagement plus fort des uns et des autres.

    Les compétences, au-delà des volontés politiques et des enjeux territoriaux, doivent être éclaircies. Les concertations actuellement en œuvre comme les Assises du sport et du développement durable, les conférences régionales du sport, les CDESI, entre autres, contribuent à une meilleure répartition des responsabilités et à une meilleure gouvernance. Les acteurs associatifs du sport doivent aussi mieux prendre place dans les instances de concertation. Le mouvement sportif est trop absent des agendas 21 locaux, des conseils de développement. Le sport ne s’autorise pas assez à investir ces lieux de concertation et de décision. Il reste parfois trop centré sur des problématiques sportives moins que sociétales. De manière très pragmatique, au moment où les dirigeants actuels sportifs ont du mal à se diviser pour participer aux nombreux travaux qui les concernent, la question de la disponibilité des bénévoles sera un élément également de choix. Dans certains cas, des présences croisées peuvent se concevoir mais elles doivent aussi permettre aux décideurs, en contre partie, de participer à la vie du mouvement sportif qui ne s’ouvre pas toujours sur la société civile.

    Proposition 6 : Soutenir et aider le mouvement sportif à voir ce projet ambitieux et structurant se concrétiser.

    Je reste très sceptique sur les projets pharaoniques, qui ne servent souvent qu’une petite partie du sport français en terme de fédérations et de pratiquants. Même si le Grand Paris doit intégrer la dimension sport, il semble que la priorité ne soit pas à la construction d’un « Pôle d’excellence sportive » qui rien qu’au fil du terme d’excellence rejette une vision humaniste du sport. Au moment où en France, et particulièrement en Ile de France, il s’agit de rééquilibrer les investissements de l’Etat. Les rapports « grands stades », « grandes salles » doivent être interrogés. Les programmes d’investissements prévus pour des grandes opérations comme pour l’Euro 2016, le programme des Arénas, le réaménagement de Roland Garros, le grand stade de la Fédération Française de Rugby ou le pôle d’excellence sportive, ne peuvent être considérés comme prioritaires. Ils ne répondent qu’à des usages limités comme les grands événements, les compétitions des équipes professionnelles et se détournent du vrai rôle social du sport.

    En s’appuyant sur une méthodologie de diagnostic territorial, il faut limiter l’aide à la construction des grands équipements et favoriser la construction d’équipements de proximité, notamment via le CNDS. En lien avec les collectivités, il s’agit donc de mieux répartir l’effort de l’Etat en priorisant les vrais projets structurants, répondant aux besoins des populations locales, limitant les impacts environnementaux. Les partenariats publics privés doivent être proscrits, particulièrement sur des projets de développement d’équipements visant à promouvoir le rôle social du sport.

    Plus de 50% des équipements sportifs en France ont plus de 24 ans et sont ainsi peu adaptés à la prise en compte des publics, peu accessibles, grands consommateurs d’énergie. En concertation avec les collectivités territoriales, en Ile de France, au sein du Grand Paris comme partout ailleurs, un plan national de rénovation des équipements doit être lancé. Ce plan doit viser prioritairement les équipements de proximité qui répondent à des besoins locaux. Les objectifs de ce plan visent différents domaines :

    – lutter contre le changement climatique et réduction de la consommation d’énergie,

    – développer la dimension sociale pour permettre par leur aménagement, d’accueillir de nouveaux publics intéressés par la pratique sportive, une accès pour tous, la pratique de plusieurs activités, voire aussi culturelles,

    – prendre en compte l’érosion de la biodiversité,

    – intégrer les nouvelles pratiques, notamment urbaines, non encore fédérées…

    Proposition 7 : Mettre en place avec l’Etat un nouveau dispositif qui allierait coordination, accompagnement et expertise et dont le mouvement sportif serait le pilote. La création d’une cellule d’experts installée au CNOSF en charge d’appuyer, de suivre et d’évaluer les politiques sportives mises en place par les fédérations (détection, perfectionnement, suivi social) viendrait compléter utilement ce dispositif.

    Il s’agit en France d’instaurer une conception humaniste du sport du haut niveau. Le sport de haut niveau peut faire rêver, vibrer mais il peut aussi être générateur de dérives mettant en danger la santé physique et psychologique des athlètes (surentraînement ; dopage) et de leur public (addiction aux jeux ou autres, paris truqués etc.) ; il convient de poursuivre et renforcer la mise en œuvre des moyens de lutte contre ces pratiques à risques avec des obligations précises comme :

    – limiter la spécialisation sportive précoce et l’âge d’accès à des pratiques sportives intensives,

    – créer un véritable statut d’athlète de haut niveau qui permette aux athlètes de gérer sereinement leur carrière sportive, d’établir leur projet personnel ; de construire un parcours d’excellence sportive ; de mener à bien une formation professionnalisante (formation, diplômes) pour une meilleure reconversion à l’issue de leur carrière et disposer d’alternatives en cas de blessure,

    – reconnaitre et valoriser des années passées à s’entraîner,

    – mettre en place des formations pour l’entourage des sportifs de haut niveau (famille),

    – revoir les rythmes imposés par les calendriers des compétitions pour respecter les sportives et les sportifs dans leur intégrité physique.

    Ce pilotage doit revenir à l’Etat, en lien avec le CNOSF, pour garantir ainsi une neutralité et une objectivité et ne pas soumettre le CNOSF aux pressions des partenaires, de fédérations qui pourraient être tentés de voir à travers une certaine politique sportive du haut niveau d’autres intérêts que ceux des sportifs.

    Proposition 8 : Imposer dans le cahier des charges de la télévision de service public l’obligation d’assurer le signal de retransmission d’un événement sportif de niveau mondial.

    La surenchère des exigences fédérales est elle toujours de mise et doit elle faire objet d’obligations ? Ces exigences, parfois démesurées (éclairage, dimensions, accueil…), peuvent nuire à des équipements existants, à l’implantation de nouveaux, à l’accueil de manifestations et parfois donc au développement de la pratique sportive. Les fédérations internationales peuvent donc édicter leurs règles et normes, charge à celles et ceux, acteurs publiques ou privés qui souhaitent retransmettre, d’y répondre, ou non.

    Proposition 9 : En synergie avec le nouveau Conseil stratégique international mis en place au sein du Centre national pour le développement du sport

    – Développer une coordination efficace entre les différentes institutions et reconnaître clairement les prérogatives dévolues au mouvement sportif

    – Soutenir les projets d’équipements sportifs structurants, notamment les projets portés par les fédérations, qui contribueraient à accueillir des événements sportifs internationaux majeurs.

    Les grands événements sportifs sont devenus des manifestations finalement assez symptomatiques des sociétés dans lesquelles nous vivons. Ces grands événements, des Jeux Olympiques aux coupes du monde de football ou de rugby, permettent bien évidemment un partage d’émotions, et parfois des découvertes culturelles et des échanges mais restent surtout des lieux de dérives, conséquences de la recherche de profits. Paradoxalement, ces événements génèrent de lourds déficits pour les pays qui accueillent mais de larges profits pour les opérateurs privés. Il est absolument indispensable de revenir à certains fondamentaux dans la réflexion menant à l’organisation de tels événements.

    Il faut des cahiers des charges raisonnables et cohérents. Les exigences liées à la candidature de villes ou pays pour recevoir de grands événements sont parfois totalement ahurissantes, allant parfois à l’encontre des lois existantes dans les pays. La démesure est de rigueur. Il existe un problème très important dans la définition de ces grands événements.

    Par conséquent, il faut revenir à des exigences pertinentes et cohérentes, respectant les lois des Etats avec des modalités qui évitent des dépenses et investissements somptueux. Il manque effectivement une coordination des candidatures, où l’implication de l’Etat doit être importante car il est, avec les collectivités, souvent le grand financeur de ces projets.

    Je souhaite également que ces manifestations bénéficient aux populations locales.

    On constate que les populations locales, prenons l’exemple de Chine pour les jeux olympiques de Pékin ou de l’Afrique du Sud pour la coupe du monde de football n’ont que peu accès aux manifestations, à un programme de développement du sport et encore moins aux retombées économiques… Le nombre d’ « accrédités » est par contre très élevé (plusieurs dizaines de milliers) et viennent du monde entier, en étant responsable d’émissions de gaz à effet de serre (GES) très importantes. L’Etat français doit peser via les fédérations sportives, le Comité National Olympique et Sportif Français pour définir des places en grand nombre réservées aux populations locales, notamment via des tarifs cohérents et accessibles. Ceci permettra une valorisation sociale de l’événement et réduira considérablement des émissions de GES dues aux déplacements internationaux par des déplacements locaux moins impactant. Les grands événements sportifs doivent aussi contenir des plans de développement de la pratique sportive.

    Nous souhaitons aussi des gains partagés par tous. La redistribution des bénéfices, pas seulement des pertes est un vrai enjeu. Ces événements sont parfois extrêmement coûteux (développement des infrastructures, etc.). Les Grecs qui ont accueilli les avant derniers Jeuxolympiques d’été ont enregistré des pertes record : avec un budget total estimé à 14 milliards de dollars, les recettes directes ont à peine dépassé 2 milliards. Ce sont donc les citoyens qui assument les coûts d’aménagement et d’organisation et ce sont souvent les partenaires financiers qui se partagent les bénéfices. Un nouvel équilibre, modèle financier est indispensable à trouver pour que le ratio coût/bénéfice soit équitablement partagé avec une nouvelle fois, un nécessaire gain pour les populations.

    Proposition 10 : Instaurer un délit d’atteinte à l’image ou à l’éthique du sport, permettant de sanctionner, y compris au plan financier, les actes illicites tels que dopage, tricherie, corruption, violence ou autres déviances mettant en péril les valeurs du sport. Le CNOSF pourrait être ainsi autorisé à se porter partie civile au nom du mouvement sportif.

    Je partage les propositions du CNOSF.

    Il faut lutter contre les excès. Violences, incivilités, triche, dopage, homophobie, racisme, le sport subit de nombreuses attaques. L’éducation au respect, la lutte contre toutes les formes de discriminations doivent, dès le plus jeune âge, être intégrées dans les clubs en parallèle de la découverte du sport, des techniques, de l’entrainement. En cas d’excès, la sanction doit s’appuyer sur les règlements disciplinaires des fédérations, les règlements intérieurs des enceintes sportives et le renforcement de la Loi.

    Dans un contexte de crise économique majeure, le sport doit se montrer exemplaire dans ses pratiques économiques, notamment dans le sport professionnel. Cet enjeu concerne un grand nombre d’acteurs (pratiquants licenciés, supporters, représentants associatifs, entreprises parte­naires et acteurs économiques du sport) qui voient dans certaines pratiques une remise en cause des valeurs fondamentales du sport. Il faut remettre en cause ces pratiques et contraindre par exemple les partenaires à des chartes éthiques de sponsoring.

    Les nuisances à l’environnement doivent elles aussi être considérées comme une atteinte à l’éthique du sport.

    Proposition 11 : Créer un véritable partenariat vertueux entre l’Etat et le CNOSF au moyen d’un contrat pluriannuel, affirmer la volonté de l’Etat d’être un facilitateur d’actions pour le mouvement sportif et modifier le code du sport afin de rééquilibrer les différentes représentations au sein du CA du CNDS.

    Il faut une nouvelle gouvernance du sport mondial. En effet, on assiste à des choix souvent politiques qui interrogent. L’attribution de la coupe du monde de football au Qatar en 2018 est en ce sens pleine d’interrogation : un pays sans culture footballistique, sans infrastructures existantes suffisantes, avec un climat peu adapté en été. Les événements deviennent totalement privés, gérés par les instances internationales et leurs partenaires économiques. Plus globalement, la gouvernance des instances internationales sportives (CIO ou FIFA) interroge Une plus grande transparence est largement souhaitable.

    Le rôle de l’Etat doit être prédominant dans ce type d’organisation et ne doit pas opérer comme sous-traitant de ces organismes ; c’est la garantie des intérêts des citoyens, et non pas de seuls intérêts privés.

    Pour ce qui est de la France, au-delà de quelques ajustements possibles avec une plus grande place pour les collectivités, le modèle unique de l’organisation du sport apporte satisfaction, tant du point de vue du fonctionnement du CNDS que dans celui des conventions d’objectifs de l’Etat avec ses partenaires.

    Proposition 12 : Redéfinir et consolider le financement du sport, en cohérence avec le nouveau partenariat évoqué au point précédent : de nouvelles compétences, de nouveaux moyens d’actions, pour plus d’efficience.

    Aujourd’hui le budget alloué au sport par le gouvernement représente moins de 1% du budget total de l’état. L’Etat, au fil de son désengagement principalement dû à la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) et de la baisse de son budget, a recentré son action sur ses missions régaliennes, laissant les visions écologistes péricliter ou les offrir à une marchandisation du sport, le sport business qui répond moins en vision qu’en profits. Il s’agit aussi d’agir contre les dérives économiques du sport.

    Il faut, par exemple, instaurer une taxe prélevée sur les partenariats privés du sport professionnel, taxe qui participera au financement de ce plan national de développement de la pratique sportive. Les plus haut salaires sportifs qui dépassent très largement le « revenu maximum fixé à 30 fois le revenu médian » proposé par EELV doivent être prélevés, là encore au bénéfice du plus grand nombre.


  67. Les parlementaires écologistes participeront demain à l’opération Vague verte sur le parvis de la gare Montparnasse

    Dans toutes les gares de France, les militants écologistes participeront à la “vague verte”, vaste diffusion d’un million d’exemplaires de notre journal de campagne “Ecologie Hebdo”, un moyen de faire de la pédagogie pour convaincre de l’efficacité des solutions proposées par les écologistes.

    Cette opération est l’une des plus importantes de la campagne présidentielle. Face aux shows politiques et à toutes les mises en scène, EELV a décidé d’axer sa campagne sur les idées, les propositions et les réalisations concrètes. Pour ce faire, le journal était le support idéal.

    Ce numéro unique d’Écologie Hebdo présentera une interview exclusive de la candidate Europe Écologie – Les Verts Eva Joly, ainsi que de nombreux articles et reportages sur les propositions des écologistes.

    A Paris, Jean-Vincent Placé, Président du groupe écologiste et sénateur de l’Essonne, André Gattolin, sénateur des Hauts-de-Seine, Jean Desessard, sénateur de Paris, Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique, Noël Mamère, député de Gironde, Yannick Jadot, député européen de l’euro-région Ouest, et Karima Delli, députée européenne de l’euro-région Nord, ainsi que de nombreux militants, seront présents sur le parvis de la Gare Montparnasse à 8h demain.

    Vous pourrez également retrouver :

    • Aline Archimbaud, sénatrice de Seine-Saint-Denis, à la gare RER de Pantin (7h30) ;
    • Marie Blandin, sénatrice du Nord, à la gare de Lille-Europe (8h15) ;
    • Anny Poursinoff, députée des Yvelines, à la gare de Rambouillet (7h30);
    • Corinne Bouchoux, sénatrice de Maine-et-Loire, à la gare d’Angers (7h);
    • François de Rugy, député de Loire-Atlantique, à la gare de Nantes.
    • Sandrine Bélier, députée européenne de l’euro-région Est, à la gare de Limoge.
    • Cécile Duflot, secrétaire national d’EELV et Philippe Meirieu, conseiller regional Rhône-Alpes à la gare de Lyon Part-Dieu.

    Les parlementaires d’Europe Écologie – Les Verts

  68. Déclaration d’Eva Joly à sa sortie de l’hôpital Cochin

    Je tiens à rassurer et à remercier les nombreuses personnes qui m’ont témoigné leur amitié, à la suite de la chute malencontreuse qui m’a conduite à l’hôpital dimanche soir pour passer une série d’examens.

    Les résultats de ceux-ci ayant été satisfaisants, je suis sortie de l’hôpital ce jour vers 18h30.

    Je remercie l’ensemble du personnel de l’hôpital pour la qualité de leur accueil et leur professionnalisme.

    Ma détermination est intacte. Plus que jamais, il me revient d’apporter la preuve que l’écologie est la solution pour sortir des crises que traverse notre pays.

    C’est avec enthousiasme et fierté que je vais maintenant reprendre le cours de ma campagne, à la rencontre des Françaises et des Français.

    Eva Joly, candidate EELV à l’élection présidentielle

  69. Opération “vague verte” : 1 million d’Écologie Hebdo diffusés par les écologistes

    Aujourd’hui, mardi 3 avril 2012, les militants Europe Écologie les Verts de la France entière lancent l’opération “vague verte” pour distribuer le million d’exemplaires de notre journal de campagne “Ecologie Hebdo”, un moyen de faire de la pédagogie pour convaincre de l’efficacité des solutions proposées par les écologistes.

    Ne manquez pas l’album photo collaboratif de cette journée hors du commun ! (cliquez ici)

     

    Téléchargez « Écologie Hebdo »

  70. Réponses d’Eva Joly au questionnaire du RAP

    1.     La liberté de réception

    La liberté d’expression est un concept constitutionnel fondamental. Elle est malheureusement parfois dévoyée, notamment par le système publicitaire. L’information doit être accessible à tou-te-s et non imposée à tou-te-s. Le débat sur la liberté de réception, c’est à dire le droit pour tou-te-s de refuser de se voir infliger un message ou une opinion, devra avoir lieu lors de la rédaction de notre nouvelle constitution.

     

    2.     Affichage publicitaire, paysages et environnement

    Je souhaite une diminution drastique des formats et de la densité publicitaire. Je prévois pour cela de revoir complètement le code de l’environnement à ce sujet.

    La transition écologique, c’est notamment la sobriété énergétique. Nous ne pouvons pas continuer  le gaspillage de l’électricité, j’interdirai donc l’utilisation de l’électricité pour l’affichage publicitaire, des écrans comme des éclairages.

     

    3.   Prospectus dans les boites aux lettres et démarchage téléphonique

    Je trouve scandaleux que l’autocollant « stop pub » soit si peu respecté : il est nécessaire que l’accès à la publicité relève d’une démarche volontaire de l’individu. Il est temps d’inverser la logique, en obligeant les émetteurs de publicité à recueillir le consentement explicite des individus pour la distribution de prospectus (autocollant sur la boite aux lettres), pour la création de cookies lors de la navigation sur internet, pour le démarchage téléphonique.

    Dans le cas des prospectus, qui génèrent énormément de déchets, je souhaite que la taxe soit augmentée pour que le coût du recyclage soit enfin réellement supporté par les entreprises qui les produisent et plus par les citoyens.

     

    4.     Publicité et services publics

    Je souhaite être la garante de  l’indépendance et de la neutralité des services publics.

    Je propose que la publicité soit entièrement supprimée sur le service public audiovisuel, qu’elle soit interdite dans et autour des établissements scolaires (mallettes pédagogiques, manuels scolaires…). Je souhaite également que soit interdit le bâchage de bâtiments publics ou de monuments par des marques privées. Il faut également réduire drastiquement l’affichage publicitaire dans les transports en commun.

     

    5.     Presse

    Dès la première année de mon mandat, je lancerai les Etats Généraux de la Presse et du Journalisme. Il faut que nous débattions du statut des journalistes, des entreprises de presse et des titre de presse. Ils seront l’occasion de discuter du financement de la presse et de la place de la publicité dans le contexte de crise de ce secteur, afin de garantir son indépendance à l’égard des pouvoirs financiers mais aussi des pouvoirs politiques. Ces Etats Généraux devront aboutir dès la première année de mandat à une grande loi garantissant l’indépendance des médias, la liberté des journalistes et la protection du secret de leurs sources.

     

    6.     Contrôle de la publicité

    Trop souvent aujourd’hui, la publicité sert aux entreprises à faire de l’éco blanchiment (greenwashing). Je vois trop souvent également des publicités reproduisants ou promouvant des stéréotypes sexistes et la marchandisation du corps. Je souhaite donc créer une autorité indépendante chargée de la régulation des procédés publicitaires pour tous les supports, composée de représentants de l’Etat, des ONG, des associations de consommateurs et des professionnels du secteur.

     

    7.     Pourriel

    Je suis convaincue que personne ne doit se voir imposer la publicité. Je suis favorable à l’interdiction des démarchages professionnels à visées promotionnelles par courrier électronique, sauf si l’individu a souhaité s’inscrire pour les recevoir.

     

    8.     Publicité et traçage sur internet

    Les internautes doivent être prévenus lorsqu’il y a collecte et conservation de données personnelles. Chacun-e doit pouvoir tracer l’utilisation qui est faite des données.

     

    9.     Publicité et enfants

    La publicité télévisée à destination des enfants doit être supprimée, ainsi que les publicités diffusées lors des programmes jeunesses. Par ailleurs, dans le cadre de la lutte pour garantir la neutralité et l’indépendance des services publics, je souhaite que soit également supprimée la publicité dans et autour des établissements scolaires.

     

    10.  Modalités de campagne

    Dans cette campagne, nous essayons de concilier le besoin de diffuser nos idées, d’être présent sur le terrain et le respect du droit à la reception des gens. Nous refusons l’affichage sauvage et ne collons nos affiches que sur les panneaux autorisés, la distribution de tracts permet aux gens de nous identifier avant d’accepter ou de refuser les tracts. Nous refusons de pratiquer le démarchage par téléphone et nos courriels d’information s’adressent uniquement à des gens qui ont souhaité être recontactés.

  71. Réponse d’Eva Joly au Centre national d’information indépendante sur les déchets

    Monsieur le directeur,

    Tout d’abord je vous remercie de votre interpellation collective sur la question des déchets, élément essentiel de la transition écologique.
    Une politique écologiste des déchets vise évidemment une réduction du volume global de déchets par une action renforcée en amont, dès la conception des produits, s’oppose à la logique de « l’obsolescence programmée » ou des gaspillages de matière qui pèsent très lourd sur nos sociétés (matériaux, énergie, dépenses des ménages, déchets…).
    Je considère par ailleurs que l’un des enjeux majeurs est la mise en place, dès le système de collecte de filières dédiées afin de faciliter le recyclage mais aussi des valorisations organique et énergétique spécifiques performantes (bio-gaz et CSR). Prévention, ré-emploi, réparation, recyclage, valorisation doivent nous permettre de sortir progressivement de l’incinération et du stockage des OMB.
    Les différents éléments de cette stratégie (objectifs, délais, outils etc) seront intégrés à la loi qui concernera aussi les DAE et déchets du BTP. Il me semble en effet qu’une loi globale permettant de fixer des objectifs, de mettre en place les principaux dispositifs et modifications réglementaires est nécessaire puisque nous n’oublions pas que les objectifs ne sont efficaces qu’assortis des mesures ad-hoc. En effet, l’objectif de 50% de recyclage et valorisation organique était déjà dans la circulaire Voynet de 1998…
    Nous proposons comme vous de lutter contre l’obsolescence programmée, notamment, en allongeant les durées légales de garantie (7 à 10 ans pour les produits de consommation durable), en encourageant les industriels maintenant la disponibilité des pièces détachées, condition impérative au re-développement du secteur de la réparation.

    Pour l’affichage de la durée de vie, notion aléatoire suivant les modes d’utilisation des produits, des tests avec protocole commun réalisés par un organisme public indépendant seront nécessaires.Ils donneront droit ainsi à un Label incontestable.

    L’éco-conception est bien entendu au cœur de l’enjeu et doit intégrer la recyclabilité (éviter les matériaux composites; éviter les collages ou rivetages entre matériaux différents, etc). Eco-conception et recherche de l’utilité sociale devront être intégrées dans les cursus de formation des designers et des ingénieurs. La question de la certification amont est intéressante mais en veillant à ne pas mettre en place un système trop lourd et coûteux pour des petites entreprises innovantes (syndrome purin d’ortie et autres).

    Une taxe spécifique qui pourrait être indexée sur le rapport de volume entre l’objet et l’emballage et concerner à 100% les emballages de présentation sans fonction de protection ou de rangement durable peut être étudiée dans le cadre plus large d’une révision de la fiscalité.

    Enfin, nous partageons avec vous l’impératif que chaque acteur contribue réellement et à la hauteur de ses responsabilités à la gestion des déchets, y compris leur évitement. La charge pèse hélas encore aujourd’hui essentiellement sur les collectivités et les ménages. Nous proposons que les filières de REP deviennent toutes « opérationnelles » et non seulement contributives financièrement comme aujourd’hui (en révisant leur gouvernance…).Dans ce cadre, elles devront assumer la totalité des frais de collecte et recyclage.
    La valorisation matière ou énergétique des déchets fermentescibles est un enjeu central. Sans en méconnaître les difficultés, et en fonction bien sûr des territoires il me paraît absolument nécessaire d’organiser des collectes sélectives et/ou l’accès au compostage individuel ou collectif. Nous devons développer, à partir de ces collectes une phase de méthanisation tout en garantissant un compost final de grande qualité agronomique répondant aux normes bio.
    Les élu-e-s écologistes sont très actifs sur les territoires, qu’ils soient en charge de l’environnement, de l’économie sociale et solidaire voire de la culture, pour promouvoir toutes les initiatives et filières pertinentes (réparation, ré-emploi, recyclage, collecte…) . Les ressourceries ont par exemple un rôle à jouer, tant du point de vue social qu’environnemental.
    Plus globalement, en ce domaine comme dans d’autres, j’ai acquis la conviction qu’une réforme en profondeur et l’atteinte de nos objectifs passera aussi par une forte mobilisation territoriale. Les systèmes de collecte sélective poussée, de consigne, de tarification incitative, de stratégies adaptées aux DAE ou déchets du BTP etc ne seront opérationnels qu’avec une forte dynamique locale complémentaire à la voie légale et fiscale. Nous devons aller vers une véritable « citoyenneté du déchet » cadrée par des plans départementaux opposables et développée localement par des métiers de conseils sur des contrats durables.

    Concernant la fiscalité, elle doit évidemment servir l’intérêt général et être pensée comme un outil puissant au service d’une stratégie globale de gestion des déchets. La question d’assujettir les installations déchets à la CCE ou d’instaurer des modulations de la TGAP (bonus malus) ou encore son affectation méritent des discussions approfondies entre acteurs et des analyses d’impact pluralistes. nous sommes pour une pénalisation fiscale de l’incinération ou de l’enfouisement d’OMB et qui soit dégressive en fonction de la qualité des tris en tête de collecte. Nous sommes également pour pénaliser fiscalement la chaleur issue de l’incinération ou de bio-gaz provenant de l’enfouissement en mélange afin que soit favorisé le bio-gaz issu de bio-déchets en collecte séparée et les chaufferies utilisant des CSR

    En matière de gouvernance et transparence, il paraît effectivement indispensable de mieux connaître et renforcer le contrôle sur le secteur. Dans certaines régions, l’articulation entre collecte et traitement pose également quelques problèmes quand les objectifs ne sont pas partagés par des syndicats différents.

    Un observatoire national peut être utile avec pourquoi pas le développement d’observatoires régionaux mis en réseau, mais la question d’un système de contrôle et régulation est aussi posée.
    Concernant les éco-organismes, il est impératif de les réformer, non seulement pour garantir leur indépendance mais aussi de les rendre « opérationnels », avec obligation d’équilibre des budgets. Chaque acteur doit contribuer réellement et à la hauteur de ses responsabilités à la gestion des déchets, y compris leur évitement. La charge pèse hélas encore aujourd’hui essentiellement sur les collectivités et les ménages.

    Concernant les modes de gestion et leur gouvernance, je suis évidemment favorable à une gestion publique, encadrée et transparente mais plus largement à tout système permettant aux collectivités de maîtriser chaque étape (collecte,transport, tri, traitement) par d’éventuels contrats séparés et de courte durée . Il faut sortir des contrats de DSP longue durée. car nous avons pu observer dans d’autres secteurs que le caractère public des opérateurs n’est pas une garantie en soi. Le renforcement des contrôles des installations comme plus généralement une véritable « police de l’environnement » sont bien entendu nécessaires.Nous pouvons très rapidement rendre obligatoire l’analyse « en continu » des fumées d’incinérateur et assurer un budget « communication » aux CLIS afin d’assurer la diffusion des infformations fournies par les exploitants. Pour une grande part, l’ESS ( scop, scic) est souvent capable de concurrencer positivement les entreprise privées

    Une commission d’enquête parlementaire n’est pas du ressort de la présidence de la république, mais la cour des comptes peut être mandatée et les parlementaires seront évidemment libres de leurs travaux.

    Le mot « unité de valorisation énergétique » induit effectivement une confusion entre incinération et méthodes alternatives comme la méthanisation.

    Concernant le suivi sanitaire des populations, c’est une carence générale du système français. Registre des cancers (intégrant des informations professionnelles), enquêtes épidémiologiques sont un enjeu majeur de la politique de santé environnementale  que nous prônons : savoir pour pouvoir prévenir !

    Il m’apparaît de toute façon indispensable d’associer les acteurs de terrain et les réseaux experts comme votre association dans l’élaboration des politiques publiques, et ce quel que soit le secteur. Concevoir des politiques publiques sans le faire avec les acteurs concernés est de toute façon une garantie d’échec et je crois que le centralisme français explique une grande partie des difficultés de notre pays, en matière de déchets comme pour le reste.

    Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes salutations sincères.

    Eva Joly

  72. « Dans la rue, sur Internet, à la télé, je veux réguler la publicité » (Nouvel Obs)

    LE PLUS. Difficile d’échapper à la publicité. Elle s’invite dans les rues, à la télévision, sur internet et à la radio. Pour Eva Joly, candidate à l’élection présidentielle, il est temps d’inverser ce rapport de force et de permettre au citoyen de choisir lui-même la publicité à laquelle il est susceptible d’être confronté.

    Ce mardi se tenait le procès du collectif des Déboulonneurs, ces « anti-pubs » qui ont barbouillé cinq panneaux publicitaires de l’Avenue des Champs-Elysées à Paris. Je souhaite apporter mon total soutien à ces sentinelles citoyennes dont les actes sont plus symboliques et politiques que délictueux.

    De tout temps, le rôle de la publicité a été critiqué par les écologistes. Dans la majorité des cas, sur le fond, elle prône la surconsommation, l’immédiateté, le gaspillage. Sur la forme, elle s’impose à nous, s’incruste dans les paysages, dans tous les aspects de la vie collective et quotidienne.

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  73. Message de condoléances suite au décès de Richard Descoings

    C’est avec tristesse que j’ai appris le décès de Richard Descoings, directeur emblématique de Sciences Po Paris.

    Le travail qu’il a accompli pour l’ensemble du monde éducatif a été remarquable et son application à faire de son école un pôle d’excellence tourné vers le monde entier demeure un modèle à suivre pour tous. C’est avec une amertume profonde que je me dis qu’il pouvait tant accomplir encore.

    Pour de nombreux étudiants, il est aussi celui qui a permis l’ouverture d’un enseignement d’élite à une jeunesse qui en était privée : des jeunes de quartiers défavorisés aux étudiants étrangers désireux de découvrir l’excellence française.

    En qualité de candidate à l’élection présidentielle, je tiens à exprimer mes plus sincères condoléances et ma solidarité à son épouse, sa famille, ses proches et tous ses étudiants.

    Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle

  74. « Vague verte dans les gares de France et de Basse-Normandie pour Eva Joly

    Mardi 3 avril, les militants et les candidats aux élections législatives d’Europe Ecologie Les Verts seront présents dans les gares de France pour une vague verte en soutien à la candidate à la présidentielle Eva Joly et pour aller à la rencontre des citoyens.
    En Basse-Normandie, Europe Ecologie – Les Verts sera très tôt le matin dans les gares de Bayeux, Caen, Saint-Lô, Flers, Cherbourg et Lisieux. Les militants et candidats distribueront le journal de campagne gratuit « l’Écologie Hebdo » et échangeront avec les habitants sur la nécessité d’un vote juste le 22 avril, c’est-à-dire un dire un vote pour l’écologie politique, un vote pour Eva Joly.

  75. Réponse d’Eva Joly au Pacte Consumériste de l’UFC Que-Choisir

    Monsieur le Président,

    Augmentation des loyers, factures énergétiques en hausse, baisse de la couverture santé… Les Français-es voient leur pouvoir d’achat amputé par la hausse des dépenses contraintes, et de plus en plus de ménages doivent renoncer à l’essentiel. A l’image des 8 millions de « précaires énergétiques » qui ne peuvent plus se chauffer correctement. Au-delà du coût, c’est aussi la qualité des produits qui est en danger, comme en témoigne la généralisation de la malbouffe.

    Les origines de cette dégradation sont multiples. Mais les gouvernements qui se sont succédés, à commencer par le quinquennat qui s’achève, y ont toujours une lourde responsabilité. Face à la raréfaction des ressources qui fait exploser les prix de l’énergie, la France n’a pas engagé une politique de maitrise de l’énergie ambitieuse. Face à la crise du logement, l’Etat n’a pas osé intervenir fortement sur le marché de l’immobilier. Il a laissé prospérer des oligopoles dans les secteurs de la banque, de la grande distribution, de l’agroalimentaire, des médicaments ou de la téléphonie. Pire, le dernier gouvernement a lui-même augmenté le reste à charge pour les patients, a abandonné la réforme de la dépendance, et a inventé HADOPI.

    Le Pacte consumériste que vous proposez va dans le bon sens. Les mesures proposées s’attaquent aux différents dysfonctionnements que je viens d’évoquer, elles sont cohérentes avec le Projet que j’ai présenté aux Françaises et aux Français le 11 février 2012. Je voudrais en particulier insister sur l’importance de redonner du pouvoir aux citoyens via les class actions, sur l’encadrement des prix de l’immobilier, sur l’ « écologisation » de notre fiscalité (modulation de TVA, extension du bonus-malus, application du principe pollueur-payeur) ou sur la légalisation du partage sur internet.

    C’est pourquoi je signe ce Pacte en apportant néanmoins quelques réserves.

    La première ne porte pas sur les mesures du Pacte mais sur sa présentation. Vous insistez sur l’importance de la consommation comme « poumon » de la croissance économique. Pour moi, ni la consommation en tant que telle, ni la croissance économique ne sont des objectifs pertinents. La croissance économique a cessé d’être un indicateur de bien être dans notre société, et l’enjeu aujourd’hui est de faire des propositions pour l’emploi, la justice sociale et la réduction des déficits qui ne comptent pas sur le retour illusoire d’une croissance forte. Il ne s’agit pas non plus de consommer plus, mais de s’assurer que chacun ait accès aux biens et services essentiels, de faire baisser l’empreinte écologique des produits, de lutter contre les oligopoles qui pratiquent des prix abusifs et contre les pratiques publicitaires qui transforment n’importe quoi en besoin. Il s’agit de remettre le citoyen-consomateur au cœur de l’économie. Sur ce point, je pense que nous pourrons être d’accord, mais je tenais à formuler cette précision.

    Ma deuxième réserve concerne l’ambition de certaines de vos mesures. Ainsi, concernant l’énergie, je suis favorable à une évolution bien plus radicale de la régulation des prix, afin d’aller vers une tarification progressive de l’électricité et du gaz, pour garantir à toutes et tous l’accès élémentaire à ces biens, favoriser les économies tout en décourageant le gaspillage. Concernant l’encadrement des loyers, en attendant la mise en place d’un « miroir des loyers » à l’allemande, je me prononce pour un gel des loyers pendant trois ans. Pour ce qui est de la lutte contre le surendettement, plus que le démarchage je veux aussi interdire la publicité pour les crédits à la consommation ou plafonner les taux pratiqués. Un dernier exemple : si je soutiens totalement votre volonté de « désarmement promotionnel » des laboratoires pharmaceutique, je considère aussi qu’il faut sortir de la confusion entre l’expertise technique et les intérêts industriels du médicament, par la transparence et la lutte contre les conflits d’intérêt. C’est ainsi que la France diminuera sa surconsommation de médicaments et fera baisser les prix.

    Ma troisième réserve est liée à certains manques que j’ai identifiés dans votre Pacte. Alors qu’il s’agit de postes budgétaires très importants, je regrette de ne rien trouver concernant la rénovation thermique des logements ou le développement des transports alternatifs à la voiture. Quand on connaît le poids budgétaire d’une voiture, permettre aux ménages de se passer ne serait-ce que d’un véhicule sur deux a un fort impact sur le pouvoir d’achat. De même, je pense que la durée de vie des produits, si elle n’est pas mentionnée dans votre Pacte, est un élément important d’une stratégie efficace pour lutter contre le gaspillage auquel nous sommes trop souvent contraints. Mon dernier exemple concerne l’alimentation. Vous évoquez la nécessité de définir des critères obligatoires d’amélioration nutritionnelle et de mieux surveiller les prix alimentaires. Comme vous, je dénonce les marges excessives même si je pense que l’outil de leur contrôle devra être négocié avec tous les acteurs, producteurs et consommateurs en tête. Mais j’aurais souhaité que vous évoquiez aussi le rôle que peuvent jouer les circuits courts – je pense notamment aux AMAP ou à la généralisation du bio dans les cantines scolaires – pour lutter contre la malbouffe et assurer des prix rémunérateurs aux paysans plutôt qu’à l’industrie agro-alimentaire.

    Enfin, je voudrais exprimer une forte réserve sur la dynamisation concurrentielle dans les zones de chalandise. Je suis favorable à la lutte contre les monopoles des distributeurs, mais je veux éviter un système qui conduirait à la création de nouvelles grandes surfaces, alors que l’urgence est plutôt de redynamiser le commerce de proximité et l’approvisionnement en circuits courts. La disparition du petit commerce a un impact très négatif sur la vie locale, et en particulier rurale, tout en incitant les consommateurs à parcourir de longues distances en voiture, et en favorisant des grands groupes qui captent la plus-value au détriment des producteurs et des consommateurs. Parallèlement la création de nouveaux centres commerciaux contribue à l’artificialisation des sols alors que la France perd déjà l’équivalent d’un département tous les 7 ans, ce qui est nuisible en termes de biodiversité et de possibilité d’agroécologie pour l’ensemble de la société.

    Monsieur le Président, je vous remercie pour votre initiative, en espérant qu’elle permettra de mettre au cœur de la campagne présidentielle les enjeux d’une consommation responsable.

    Eva Joly

  76. Réponse d’Eva Joly au questionnaire Mix-Cité

    Association Mix-Cité

    Madame, Monsieur,

     

    Merci de m’avoir interpellée sur les questions qui vous, qui nous, préoccupent. Vous le savez, le féminisme est un élément constitutif de l’écologie politique. Aussi, je suis attachée à pouvoir vous apporter une réponse sur chacun des points que vous abordez.

    Toutefois, je tiens à vous faire part de la dimension globale et transversale qui est pour moi la seule réponse envisageable à l’égalité entre les femmes et les hommes. J’en appelle à un nouveau contrat social fondé sur l’égalité femmes-hommes et la fin des stéréotypes de genre appuyé sur trois axes :

    • partage du pouvoir et des richesses, égalité réelle des salaires et lutte contre la précarité des femmes.

    • Dispositions pour garantir la liberté à disposer de son corps et combattre l’ensemble des violences sexistes.

    • Invention d’un nouveau modèle sociétal avec la fin de la spécialisation des rôles via un plan de lutte contre les stéréotypes de genre

    Je profite enfin de cette introduction pour vous signalez que l’objectif d’une parité effective n’est pas traité dans votre questionnaire. Je me permets donc de vous apporter sur ce sujet également le projet qui est le mien. Bien sûr, l’écologie politique est significativement en avance sur cette question et je crois que notre discours sur ce point peut se prévaloir d’une certaine exemplarité pratique même si, chez nous aussi, rien n’est jamais acquis !

    Il s’agit donc de mettre en œuvre à la fois la parité d’investiture, ce qui est la simple application de la loi, et de garantir la parité effective par une parité des élu-e-s. Pour cela, au-delà de l’égal accès aux fonctions électives, nous inscrirons dans la Constitution de la VIe République que nous mettrons en place l’égalité entre les femmes et les hommes.

    Par ailleurs, tout parti qui ne présentera pas 50 % de candidates aux élections verra son financement public suspendu. Pour aller vers une parité de résultat, tout parti qui n’aura pas à minima 40 % de femmes parmi ses représentant-e-s élu-e-s verra son financement public diminué proportionnelles au manquement à l’obligation légale.

    Santé et accès aux soins.

    Accès à l’interruption volontaire de grossesse

    Qualité de la prise en charge pendant la grossesse et l’accouchement

    Le droit à l’interruption volontaire de grossesse a été l’une des conquêtes sociales des plus importantes pour les femmes, pour disposer de leur corps et choisir leur vie.

    Aujourd’hui, le droit à l’IVG est fragilisé. Fragilisé par un regard culpabilisant à l’égard des femmes qui en bénéficient. Fragilisé par le désengagement des centres privés car l’opération ne leur est pas assez rentable. Fragilisé par le démantèlement de l’hôpital public sur lequel repose injustement la grande majorité des demandes et crée des délais d’attente révoltants, contraignant de nombreuses femmes à devoir se rendre à l’étranger pour bénéficier d’une IVG.

    Nous rouvrirons donc les centres IVG fermés et rendrons gratuit l’accès à l’IVG pour les jeunes et remboursé à 100% pour le reste des assurés sociaux. Par ailleurs, nous reviendrons sur la tarification à l’acte afin de recouvrer un système de santé respectueux des usager-e-s et du personnel hospitalier.

    Egalité des droits, parentalité, citoyenneté

    Les écologistes en France ont toujours été très attachés à la défense de l’égalité des droits et la lutte contre toutes les formes d’homophobie. Je porte ces combats.

    Bien sûr, j’ouvrirai le mariage pour tous les couples, indépendamment de leur orientation sexuelle, ainsi que le droit d’adopter et de fonder une famille dans les conditions qu’ils auront choisies.

    La procréation médicalement assistée sera bien entendu ouverte aux couples de lesbiennes. J’en ai fait un engagement solennel lors de la présentation de mon projet à Roubaix le 11 février 2012.

    Droits des personnes trans

    Les écologistes défendent, je défends, la dépsychiatrisation complète de la transidentité, le renforcement des droits des personnes trans à choisir les modalités de leurs parcours de réassignation de genre et la simplification des démarches du changement d’état civil.

    Il est urgent d’aligner notre système juridique aux dispositions reconnues par le droit européen contre l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie dans toute la vie scolaire, le monde sportif et le monde du travail, par la sensibilisation de toutes les actrices et tous les acteurs.

     

    Petite enfance et modes de garde

     

    L’amélioration globale de l’accueil de la petite enfance est d’autant plus essentielle qu’il conditionne l’accès à l’emploi de centaines de milliers de femmes, qui faute de trouver une place dans une structure collective, ou ne pouvant compter sur la solidarité familiale, se voient contraintes de se retirer du marché du travail pour s’occuper de leur(s) enfant(s). Nous ne pouvons, en 2012, tolérer pareille situation.

     

    Pour favoriser un meilleur partage des rôles au sein des familles, je réformerai le congé maternité et instaurerai un congé pré-et post-natal pour la mère, complété d’un congé d’accueil de l’enfant réparti à égalité entre chaque parent. Le congé parental actuel sera également transformé.

    Par ailleurs, j’engagerai l’ouverture de 400 000 places d’accueil de jeunes enfants. L’économie sociale et solidaire, parce que sa finalité n’est pas le profit, est à même d’apporter des réponses intéressantes sur le terrain de la petite enfance, parallèlement à un engagement de l’Etat à soutenir des structures publiques. Je réintroduirai enfin la possibilité de scolarisation dès deux ans.

     

    Parallèlement, nous revaloriserons les professionnel-le-s de la petite enfance, majoritairement des femmes. Devenir assistant-e- parental-e ne doit pas être un choix par défaut. Nous garantirons par exemple la gratuité des formations aux métiers de la petite enfance, et introduiront un cursus d’éducation non-sexiste dans la formation des assistant-e-s parentales et parentaux, puériculteurs-rices, puériculteurs-rices, éducateurs-rices.

     

    Enseignement et formation à l’égalité femmes-hommes

     

     

    L’un des axes majeurs de la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes repose sur la lutte contre les stéréotypes de genre. Je lancerai donc un plan massif contre ces stéréotypes de genre qui comprendra la formation aux inégalités de genre des actrices et acteurs de l’éducation, les enjeux liés au matériel pédagogique, aux medias, au langage et à la grammaire, etc.

     

    Bien entendu, je suis favorable à l’enseignement du genre au lycée, mais je préfère introduire une vision plus large d’une éducation à l’égalité entre les filles et les garçons dès le plus jeune âge, déconstruisant le plus tôt possible ces stéréotypes de genre.

     

    Egalité professionnelle et lutte contre les discriminations

    Egalité professionnelle

     

    L’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes doit être une priorité politique. Les chiffres, nous les connaissons, je les connais : ils me révoltent.

    Aussi, pour lutter contre la précarité des femmes, je supprimerai l’exonération de cotisations sociales aux emplois en CDI de plus de 30 heures par semaine.

    Je créerai une « conditionnalité féministe » des aides publiques : pas une structure économique ne se verra aidée par les pouvoirs publics (l’Etat comme les collectivités) ou confiée un marché public sans qu’elle ait engagé un véritable plan d’égalité salariale et professionnelle en son sein.

    Discriminations liées à la grossesse et à la maternité

     

    L’objectif même de la réforme du congé maternité que je propose, ainsi que l’instauration d’un congé de parentalité partagé à égalité entre les deux parents est de supprimer les discriminations liées à la maternité, dans la mesure où les contraintes parentales seront partagées à égalité entre les deux parents. En attendant, en tant qu’ancienne Juge, je ne peux que réaffirmer que le droit du travail doit s’appliquer et protéger les salariées.

     

    Sphère privée

     

    Plusieurs des mesures de mon projet, que j’ai précédemment évoquées, visent à modifier les inégalités au sein de la sphère privée : plan massif de lutte contre les stéréotypes de genre qui intégrera des campagnes de sensibilisations sur la répartition des tâches domestiques, éducation non-sexiste, réforme du congé de maternité et instauration d’un congé de parentalité réparti à égalité entre les deux parents, etc.

    En la matière, j’en appelle à un changement radical de paradigme.

     

    Violences faites aux femmes

     

    Je l’ai déjà dit, les violences faites aux femmes sont le marqueur dramatique et mortel de l’ampleur des inégalités entre les femmes et les hommes dans notre pays.

    Je me suis engagée à proposer au Parlement dès 2012 un projet de loi-cadre contre les violences faites aux femmes afin de suppléer aux insuffisances de la loi de 2010. Cette loi-cadre, que nous souhaitons co-construite avec les associations intégrera un large volet préventif ainsi qu’un volet permettant d’améliorer l’accompagnement des femmes victimes de violences.

    Je vous renvoie à mon site Internet pour les détails de ce projet.

    En revanche, je souhaite maintenir le principe fondamental de la présomption d’innocence, et ne suis donc pas favorable au renversement de la charge de la preuve.

    Je suis par ailleurs favorable à l’adoption d’une mesure visant à assortir toute condamnation pour violences sexistes d’une interdiction temporaire d’exercer une fonction élective.

     

    Questions de société

    Femmes et laïcité

    Attachée au principe de laïcité, je ne souhaite pas revenir sur les modalités d’application que vous évoquez. En revanche, je suis attentive à ce que cette laïcité ne soit pas dévoyée au profit de la stigmatisation de certaines et de certains.

     

    Des politiques pour les femmes.

     

    Je mettrai en place un Ministère de l’égalité entre les femmes et les hommes, doté d’un budget propre dont les priorités seraient les suivantes :

    • mise en application de la loi sur l’égalité salariale (aucune aide publique ne serait accordée aux entreprises n’assurant pas l’égalité salariale effective)
    • réforme du congé maternité et congé de parentalité réparti à égalité entre les parents

    • élargissement du Pass Contraception à l’ensemble du territoire, réouverture des centres IVG et remboursement à 100% de la contraception et de l’IVG

    • augmentation du nombre d’hébergements d’urgence pour les femmes victimes de violence dans le cadre d’une loi-cadre contre les violences faites aux femmes.

    • plan d’éducation et de formation pour lutter contre les stéréotypes de genre et favoriser l’émancipation de chacune et chacun.

     

    La prostitution

     

    La prostitution est une violence. J’abrogerai la loi sur la sécurité intérieure et développerai un accompagnement efficace des personnes prostituées qui souhaitent s’insérer ou se réinsérer.

     

    En espérant avoir répondu à vos interrogations, je vous adresse mes salutations sincères.

    Eva Joly

  77. Réponses d’Eva Joly au questionnaire de La Vie Libre

    1. La lutte contre l’alcoolisme sous toutes ses formes, est-elle une lutte prioritaire ? Précisez.

     

    Étant donné l’ampleur des dommages causés par l’alcool à l’ensemble de la population française, oui la prévention de l’alcoolisme est prioritaire, et doit être menée sur tous les fronts.  Aujourd’hui, malgré le développement de la répression de l’alcool au volant, les chiffres restent alarmants et force est de constater que si des efforts ont été fait sur le tabac, la loi Evin n’a pas été appliquée concernant l’alcool.

     

    Europe Ecologie Les Verts est favorable à l’interdiction effective de toute publicité sur l’alcool, y compris les publicités déguisées que sont le sponsoring de soirées pour les jeunes.

     Quant au Conseil de la Modération et de la Prévention, il est l’exemple de ces structures écrans où les conflits d’intérêt sont flagrants et qui visent à entretenir la désinformation. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, il nous semble important que la santé publique soit suffisamment prise en compte pour que les arbitrages entre le ministère de l’Agriculture et celui de la Santé ne se fassent pas toujours au détriment de la santé.

     

    Dans le cadre des politiques de santé publique, les campagnes destinées à informer les usagers, et notamment les plus jeunes, à les inciter à des comportements responsables (jamais au volant, jamais sur une machine-outil, jamais sur un chantier…) me paraissent essentiels. Et cela d’autant plus que l’imagination des alcooliers n’a pas de limites : la mise sur le marché de nouvelles boissons dont la part d’alcool peut sembler faible, car masquée par un mix de sodas, de jus de fruits, d’épices… mérite une riposte en direction des jeunes «primoconsommateurs».

     

    L’abus est d’autant plus grave qu’il concerne des personnes « poly-toxicomanes » associant alcools forts, tabac, psychotropes, ou des personnes fragilisées, médicalement ou socialement, des politiques de prévention dans ce sens devront être mise en œuvre.

     

     

    2. La lutte contre l’alcoolisme et les addictions sous toutes ses formes, est-elle seulement liée à la sécurité routière ? Précisez.

     

    Non, l’alcoolisme est un problème qui concerne l’ensemble de la santé publique. Le constat est terrible en ce qui concerne la sécurité routière : 50% de l’ensemble des accidents mortels et 73% des accidents survenus le week-end sont causés par la consommation d’alcool au volant. Mais l’alcool est également dangereux sur le lieu de travail, car là aussi il provoque des accidents, parfois mortels. Au sein même du foyer, l’alcoolisme entraîne des violences familiales et extrafamiliales, des enfances brisées, de la délinquance.

    Les coûts sociaux et économiques qui en découlent sont considérables.

     

    Pour revenir néanmoins sur les actions engagées dans le cadre de la sécurité routière, je souhaite que les contrevenants, en plus des sanctions habituelles, rencontrent de plus en plus les association de lutte contre l’alcoolisme. Cela pourrait être un moyen de repérer les personnes qui ont un véritable problème avec l’alcool et faciliter la mise en place d’un suivi afin de leur venir en aide.

     

    3. Quelle place souhaitez vous donner aux associations d’entraide  dans cette lutte ?

     Quels moyens mettrez-vous en place pour les soutenir?

     

    Au-delà de l’approche strictement médicale, les associations d’anciens buveurs offrent un autre type de soin de l’alcoolisme qui prend en compte la dimension humaine de solidarité de cette question et qui est essentiel pour surmonter ce problème. Elles constituent un lien nécessaire, et qui doit entre renforcé, entre la société, son corps médical et les malades alcooliques.

    C’est pourquoi, elles doivent être réellement soutenues dans leurs actions et la place qu’elles occupent dans cette lutte doit être revalorisée.

    Il faut par exemple permettre leur présence active au sein des instances de prévention publiques. Cela rentre dans la logique générale que je défends d’un cinquième pouvoir citoyen, visant à renforcer le poids de la société civile dans nos institutions, dans l’élaboration des politiques publiques.

     

    4. La loi Évin a été démantelée durant ces dernières années.

     Quels seraient, selon vous, les critères d’une nouvelle loi en faveur de  la santé publique et permettant une lutte efficace contre les addictions 

    ? Quels seraient les objectifs d’une nouvelle loi :– En matière de publicité ?

    – En matière de vente ?

    – En matière de consommation publique ?

    – En matière de Sécurité Routière ?

    – En matière de prévention et sensibilisation envers la jeunesse ?

    Il est tout d’abord nécessaire de revenir à la loi Evin et d’annuler toutes les dispositions qui ont permis des exceptions à son application. Ce produit représente un danger s’il est consommé en excès ; c’est pourquoi la publicité doit être interdite.

    Concernant la vente aux mineurs, il est nécessaire de faire respecter l’interdiction de vente aux moins de 16 ans. Il est possible d’instaurer l’habitude de demander la carte d’identité d’un jeune qui souhaite acheter de l’alcool, comme c’est le cas dans certains pays.

    Bien sûr le fait de prendre le volant après avoir consommé de l’alcool est à proscrire absolument car c’est une des causes principales des accidents mortels. Une information et un alcootest à la sortie des boîtes de nuit sont des pratiques à systématiser.

     

    5. Quelles préventions seraient pour vous efficaces ?

    – Avec qui les mettre en place ?

    –                                                   Comment vous appuierez-vous sur les mouvements d’entraide ?  –

    –                                                   – Sur qui s’appuyer pour les réaliser ?

    Il est essentiel de développer l’éducation pour la santé, dans une approche globale et positive de la santé.  Il ne s’agit pas d’angoisser ni de culpabiliser les jeunes, en particulier ceux qui vont bien, mais d’accompagner le développement personnel et le développement social, dans une perspective d’autonomie et de responsabilité. En un mot, nous voulons développer une éducation émancipatrice et c’est un axe majeur de notre programme sur la santé. Nous souhaitons mettre en place un service régional d’éducation pour la santé et de promotion de la santé en s’appuyant sur les structures compétentes et spécialisées dans ces domaines.

    Les mouvements d’entraide ont un rôle particulier à jouer dans le soutien aux buveurs guéris, en accompagnement du système de soin. Je le répète : je propose une réforme globale de la représentation de la société civile dans nos institutions, et cela concerne évidemment les mouvements d’entraide.

     

    6/ Le vin est un aliment, c’est ce qu’un groupe a essayé de faire passer à l ’Assemblée Nationale et par là-même de le faire croire. Qu’en pensez-vous ?

     

    Non, le vin est un alcool et doit être considéré comme tel.

    Je ne suis en aucun cas abolitionniste, mais je ne peux me rallier à ceux qui considèrent tout message d’éducation et de prévention comme une intolérable attaque contre le vin.

     

    A nous de concilier deux préoccupations. La sécurité et la santé d’une part. D’autre part la culture du vin et le rôle qu’il joue dans le dynamisme économique de bien des régions. Il faut sortir des caricatures : en quoi le fait de pouvoir faire davantage de publicité pour le vin en France permettrait-il de limiter l’impact de la concurrence des vins chiliens ou californiens sur les marchés russes ou américains ?

    7. Seriez-vous favorable à la création d’un intergroupe parlementaire consacré à la lutte contre l’alcoolisme ?

     

    Oui. Cependant il ne faut pas trop s’illusionner, sans réforme de notre régime actuel, qui est plus présidentiel que parlementaire, nombre d’intergroupes parlementaires n’ont en réalité que peu de moyens et peu d’écoute.

    Je crois pourtant utile d’examiner de plus près le fonctionnement des groupes comme celui qui rassemble les parlementaires autour de la Viticulture pour « déminer » ou contourner les pratiques lobbyistes qui asphyxient la démocratie, afin de donner les moyens à un gouvernement de mettre en place une grande loi de santé publique, largement soutenue par toute la société. Ce pourrait donc être la mission de cet intergroupe.

     

    8. Les mouvements d’entraide reconnus d’utilité publique et de formation doivent bénéficier d’un « agrément éducation nationale » leur permettant de sensibiliser les élèves.

     Y êtes-vous favorable ?                  

    oui :                            non :

    OUI, l’éducation est une spécialité qui demande une formation particulière en pédagogie et une bonne approche du développement de l’enfant. Les associations d’entraide peuvent apporter un témoignage utile, s’il est adapté aux jeunes à qui il s’adresse.

     

    9. Quelles actions de prévention en milieu scolaire vous engagez-vous à mener ?

    Cf question n° 5

     

     

    10.  Pendant votre mandature quelles actions envisagez-vous de développer en matière de lutte contre l’alcoolisme ?

    Parmi les nombreuses propositions des écologistes, qui pourraient être portées par une nouvelle loi de prévention et de lutte contre l’alcoolisme, laissez moi en citer quelques unes :- Campagne de sensibilisation aux addictions du type « 10 jours sans »- Mise en place d’une journée contre l’alcoolisme comme il en existe pour le tabac

    – Déclarer la lutte contre l’alcoolisme « cause nationale ».

    – Engager une campagne de prévention forte auprès des jeunes

    – Renforcer la formation des médecins généralistes dans la prévention de l’alcoolisme

    – Renforcer les moyens accordés aux associations d’anciens buveurs et reconnaître leur expérience en matière de prévention et de suivi pour encourager notamment leur coopération avec le corps médical.

     

    Evidemment, ce « plan d’action national » et les modalités seront négociées avec les professionnels compétents et adaptées aux réalités ede terrain.

     

     

    11. Êtes-vous prêts à soutenir une campagne instituant la lutte contre l’alcoolisme, Grande Cause Nationale pour les années à venir ?

     

    Oui avec une priorité à la prévention de l’alcoolisme. Cette maladie est un fléau national qui n’a pas encore été abordé comme tel. Une action d’ampleur nationale s’impose.

    12. Quels seraient les moyens à mettre en œuvre pour protéger les mineurs de la publicité sur Internet?

    La réglementation de la publicité sur internet est un sujet à part entièreet il sera indispensable de le traiter avec les professionnels et institutions concernées. Je mettrai très rapidement en place un groupe de travail sur ce sujet associant des professionnels de santé, des juristes et des représentants associatifs.

     

    13. La formation en addictologie pour les étudiants est soit optionnel pour les infirmiers, soit très réduite pour les médecins. Souhaitez-vous la rendre obligatoire et la renforcer ?

     

    Oui.

     

     


  78. Eva Joly répond à Néoplanète

    Monsieur le Présient,

    Je vous remercie de m’avoir fait parvenir votre questionnaire, qui me permet de réaffirmer mon engagement en faveur du progrès de la condition animale. Il contribuera, je l’espère, à redonner à cette question la place qu’elle mérite, au coeur des débats de cette campagne présidentielle.

     

    La protection des animaux ne doit pas simplement égayer une campagne ou servir de prétexte fallacieux à des candidatures en mal de combats. Je souhaite que le droit des animaux devienne un enjeu national afin que cessent les pratiques brutales, cruelles, indignes que subissent les animaux.

     

    Le règne sans partage de l’humain au détriment de la nature et des animaux est porteur de destruction. Il convient de reposer la question de notre relation au vivant dans ce monde en prenant en considération la qualité de sujet de chaque être. Car l’indifférence à la souffrance animale est la preuve d’une sécheresse du coeur, et plus largement la manifestation symptomatique d’un recul de l’esprit de fraternité dans notre relation à l’autre. La vision écologiste de la société que je porte ne l’accepte pas. Le respect du bien-être de chacun est une question de bon sens. Elle ne peut qu’amener à grandir l’humanité.

    Amitiés écologiques,

    Eva Joly

    1. Statut des animaux et politique publique de la protection animale

    Question 1.1. Le droit français est peu cohérent. Le Code civil définit les animaux comme des « biens meubles » depuis 1804, alors que la législation communautaire et le Code rural ont évolué pour reconnaître les animaux en tant qu’êtres sensibles.

    Vous engagez-vous à modifier le statut des animaux dans le Code civil afin qu’ils y soient considérés comme des êtres sensibles, ayant à ce titre des droits à être protégés ?

     Oui

    Je prévois dans mon programme la présentation au Parlement d’une loi sur les droits et la protection des animaux (loi DPA) qui propose notamment une nouvelle définition du statut animal dans le Code civil, afin que les animaux soient reconnus comme des êtres sensibles, et non plus seulement comme« biens meubles » ou « immeubles ».

    Question 1.2. Les politiques publiques de protection animale sont actuellement placées sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et de la Pêche, dont l’objectif principal est la défense des filières de production.

    Afin de mettre fin à ce conflit d’intérêts, vous engagez-vous à créer un ministère ou un secrétariat d’État de la condition animale, indépendant des ministères de l’Agriculture et de la Recherche, qui soit doté de moyens suffisants et de pouvoirs effectifs ?

    Non

    La question du conflit d’intérêt se pose effectivement. Cependant la solution ne me semble pas tenir dans la création d’une nouvelle instance gouvernementale qui, si elle est trop centralisée et dépourvue de moyens, ne pourra être réellement efficace. L’enjeu est bien de faire exister la question de la condition animale de manière transversale, dans les ministères et toutes les politiques thématiques, y compris l’alimentation et la santé, en accordant à la protection et au bien-être des animaux des moyens appropriés en termes d’expertise, d’incitations, de contrôles et de formations.

    2. Elevage / Pêche

    Question 2.1. La France ne respecte pas de nombreuses directives, en particulier en ce qui concerne l’élevage, et reçoit régulièrement des rappels à la réglementation de la part de la Commission européenne.

    Vous engagez-vous à appliquer la réglementation européenne relative au bien-être animal et à respecter ses échéances ? Par exemple, en veillant à l’interdiction de maintenir en permanence les truies dans des cages individuelles, qui leur causent de grandes souffrances.

    Oui

    Nos partenaires européens ont fait des avancées en la matière, mais elles restent trop limitées. En France, force est de constater que les arguments pseudo-économiques du gouvernement actuel cachent la réalité, à savoir la connivence des services de l’Etat et du syndicat agricole majoritaire. De manière générale, il faut revoir les réglementations pour que les besoins physiologiques et comportementaux des animaux soient pris en compte. Je souhaite prendre pour la production de viande une voie autre que celle qui produit de la viande de mauvaise qualité, polluée par les médicaments, et dans des conditions de travail très pénibles pour les ouvriers agricoles. Pour cela, de nombreux moyens existent : baisse planifiée des subventions à cette mauvaise agriculture et aides dirigées pour le bien-être animal, éco-conditionnement des aides, contrôles intégratifs (multi-critères dont le bien-être animal, traçabilité, étiquetage,…). Je veux mettre en place des mesures qui aident à assurer la viabilité économique des élevages qui respectent l’éthologie des animaux.

    Question 2.2. La France exporte des animaux vivants sur de longues distances (jusqu’en Grèce ou Proche-Orient), et constitue un carrefour important du transport d’animaux en Europe. Or ces transports se déroulent souvent de façon épouvantable (animaux brutalisés, entassés, sans eau, sans temps de repos).

    Soutiendrez-vous une limitation à 8h des durées de transport autorisées pour les animaux, comme le demande la campagne européenne « 8 hours » qui a déjà recueilli plus d’un million de signatures ?

    Oui

    La réponse à cette question est plutôt oui, même si huit heures, dans des conditions difficiles (chaleur, entassement, etc) peuvent être encore beaucoup trop longues. La loi sur le bien être animal souhaitée par Europe Ecologie-les Verts vise à encadrer l’ensemble des politiques thématiques, y compris le transport, qui trop souvent s’avère brutal et générateur de souffrances pour les animaux. Il est d’autant plus important d’encadrer le transport en France que notre pays est le principal exportateur d’animaux d’élevage vivants en Europe, dont il s’est fait une spécialité par exemple sur les bovins. Là aussi, il existe des solutions en amont, notamment par l’agriculture en circuit court (de proximité), et des solutions en aval : conditions de transport meilleures, contrôles sévères, plus nombreux, pas de transport d’animaux vivants sur de trop longues distances.

    Question 2.3. Vous engagez-vous à prendre des mesures garantissant un étourdissement systématique et efficace des animaux, que ce soit dans l’abattage standard ou l’abattage rituel ?

    Oui

    Je regrette profondément l’utilisation politicienne qui est faite de cette question. Et je suis convaincue que tous ceux qui luttent sincèrement contre la souffrance animale vivent très mal l’exploitation de leur combat par ceux qui n’ont qu’un objectif : stigmatiser les musulmans et offrir des boucs émissaires à la vindicte populaire.

    J’ai une conviction : la cause animale ne progressera que si nous réussissons à l’extraire du petit jeu politicien. A l’opposé d’une polémique ciblée, je souhaite donc un dialogue apaisé sur l’ensemble des questions que vous soulevez dans votre questionnaire. C’est dans ce contexte qu’émergeront les solutions sur les techniques d’abattage permettant de limiter au maximum la souffrance animale, notamment pour l’abattage à caractère religieux. Des solutions existent et sont déjà pratiquées par certaines institutions religieuses, et c’est par le dialogue qu’elles se généraliseront, pour aboutir en pratique à la fin de l’abattage sans étourdissement. En cristallisant les positions, la polémique en cours ne fait que retarder cette évolution.

    Question 2.4. Les aides publiques représentent une part importante du chiffre d’affaires de la pêche et de l’élevage (par exemple, les aides directes représentaient 83% du chiffre d’affaires du secteur pêche en 2007).

    Vous engagez-vous à cesser de subventionner la pêche et l’élevage intensifs, et à investir dans la reconversion des travailleurs concernés par la nécessaire régression de ces secteurs ?

    Oui.

    Concrètement, je suis partisane d’un élevage de qualité, à l’herbe, et aux protéines végétales locales, essentiellement dans les zones de montagne et de parcours dédiées à ces activités. Par contraste, je suis opposée à l’élevage industriel et notamment aux unités d’engraissement spécialisées des animaux à viande. Pourtant, les aides communautaires ne sont généralement pas orientées sur les élevages de qualité, étant découplées des produits et des conditions de production. Il convient donc d’agir sur la conditionnalité de ces aides, les objectifs de celles-ci devant être globalement revus pour des raisons sociales, environnementales, d’aménagement du territoire et de bien-être animal.

    Par ailleurs, je suis en même temps partisane de la création d’emplois dans l’agriculture et l’agro-alimentaire et d’une réduction de la consommation de protéines animales. La question de la reconversion des agriculteurs et salarié-es engagés dans ces activités est donc effectivement centrale, et j’ai des solutions à proposer, de façon pratique et sur le terrain, dans ce sens, autour du maraîchage, des protéines végétales, de l’agriculture biologique, de la transformation paysanne et des circuits courts.

    Concernant la pêche, des engagements ont été pris à Johannesburg sur la mise en place d’une gestion éco systémique. Nous devons rapidement aller dans cette voie et je souhaite que des moyens suffisants soient donnés à la recherche marine pour mieux connaître et comprendre le fonctionnement des écosystèmes marins.

    La gestion des ressources halieutiques a été déléguée à l’Union européenne, et je suis très attachée au respect des engagements pris collectivement : je veillerai à ce que nous disposions de moyens de contrôle suffisants. Au cours de ces dernières années, en France, je constate des évolutions intéressantes de gestion durable des ressources et des améliorations significatives de l’état des stocks (expérience des pêcheurs artisans sur la langoustine avec Planète mer par exemple). Nous devons encourager ces démarches et je suis donc pour des subventions facilitant cette phase de transition vers une pêche responsable. Les ressources halieutiques sont des biens communs précieux que nous devons gérer avec la plus grande attention en associant les pêcheurs.

    Je souhaite également que les consommateurs puissent avoir toutes les informations sur les conditions de production des produits halieutiques que nous importons (la majorité de notre consommation) et soutenir le développement d’un label « pêche et aquaculture durable et équitable ».

    Question 2.5. On pourrait croire que l’aquaculture protège la faune aquatique sauvage. Or, les poissons d’élevage étant nourris avec des produits tirés des animaux pêchés, l’aquaculture contribue au pillage des océans.

    Vous engagez-vous à ne pas favoriser le développement de l’aquaculture sur le territoire français, et à orienter l’agriculture vers la production de protéines végétales destinées à la consommation humaine ?

    L’aquaculture est multiple. En France, c’est l’élevage de coquillages qui est de loin le plus important. C’est une bonne chose, il est très créateur d’emploi et valorise au plus haut niveau la production de plancton. Mais je suppose que votre question concernait la pisciculture. Des projets importants sont en effet à l’étude avec la mise en place du schéma « aquacole » français . 30 % du poisson pêché dans le monde sert à nourrir les animaux et poissons d’élevage, nous ne soutenons donc pas la création de nouveaux élevages qui pourraient accroitre la pression sur les ressources halieutiques et qui risqueraient, de plus, d’avoir des conséquences sanitaires sur les poissons sauvages et l’environnement. Je ne souhaite pas non plus apporter des subventions aux groupes industriels de ce secteur. Par contre, je pense qu’il serait intéressant de soutenir de petits élevages de poissons de bas de la chaine alimentaire, herbivores notamment. Des recherches, dans ce domaine, seraient à faire en Europe.

    3. Politique publique de l’alimentation

    Question 3.1. L’hyper consommation actuelle de produits d’origine animale et la production intensive qui l’accompagne constituent également une menace écologique (fort impact de l’élevage sur les émissions de GES, déforestation, gaspillage et pollution de l’eau, atteintes à la biodiversité) et sanitaire (nocivité pour la santé, épidémies animales).

    Vous engagez-vous à œuvrer à la réduction de la part des produits d’origine animale dans l’alimentation en France ?

    Oui

    J’ajouterai que la captation des terres, dans les pays du sud, pour produire des aliments pour notre bétail au détriment des cultures vivrières est une des causes de la répétition des famines. Aujourd’hui, un milliard d’être humains souffrent de la faim : c’est inacceptable, et tous les agronomes responsables expliquent qu’on ne peut nourrir l’humanité entière que si on diminue notre consommation de viande.

    Pour réduire la part des protéines animales dans l’alimentation en France, il faudra vaincre certains lobbies, il faudra informer les adultes, éduquer les enfants, et former les cuisiniers de la restauration collective à l’usage des protéines végétales.

    Il faudra aussi abroger le décret de septembre 2011 qui oblige à des protéines animales dans chaque repas des cantines collectives ! Ce texte illustre les encouragements à la consommation de protéines animales sous la pression des lobbies de l’élevage. Heureusement, on peut s’en affranchir en proposant « en second choix » un plat protidique végétarien.

    Question 3.2. Un nombre croissant de personnes refusent de consommer des animaux pour des raisons éthiques. D’autres refusent la viande servie en collectivité pour des raisons religieuses.

    Vous engagez-vous à proposer un menu végétarien (unique ou alternatif) dans la restauration collective ?

    Oui, je m’engage à proposer un menu végétarien alternatif dans la restauration collective. Je souhaite que la restauration collective puisse garantir une offre d’aliments sains, accroître la proportion des produits issus de l’agriculture paysanne et biologique, plus respectueuse de la santé et de la biodiversité, et passer à 100% de bio dans les crèches et les écoles maternelles.

    4. Information du consommateur

    Question 4.1. Par souci d’information des consommateurs, et à l’image des mentions obligatoires pour les œufs, vous engagez-vous à ce que la mention du mode d’élevage et d’abattage soit disponible pour l’ensemble des produits d’origine animale ?

    L’étiquetage quant au bien-être animal est discuté au niveau européen. Il est légitime d’attendre du marché qu’il permette d’améliorer le bien-être des animaux en informant les consommateurs sur le mode d’élevage et d’abattage. Le succès des mentions obligatoires pour les œufs incite en effet à poursuivre dan cette voie. Il faut rester vigilant pour qu’une réelle transparence soit assurée. Ainsi le public pourra au fil du temps s’approprier les critères pertinents et mieux comprendre tout l’intérêt de soutenir une agriculture biologique et paysanne qui respecte les besoins des animaux. L’étiquetage est aussi une opportunité pour créer de la plus-value pour les agriculteurs.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    5. Chasse

     

    Question 5.1. La chasse est une activité largement financée par les contribuables. Pourtant, certains types de chasse particulièrement cruels sont réprouvés par une majorité de Français : 79% d’entre eux sont par exemple opposés à la chasse à courre. Cette pratique qui consiste à traquer et épuiser un animal terrorisé avant de le livrer aux chiens est interdite en Allemagne, Angleterre, Belgique et Écosse.

    Vous engagez-vous à abolir la chasse à courre ainsi que les formes de chasse les plus cruelles (piégeage, chasse à la glu, déterrage…) ?

    Oui

    Les députés écologistes sont intervenus dans ce sens à plusieurs reprises. Ils ont également déposé une proposition de loi demandant l’abolition de la chasse à courre, à cor et à cris. Je soutiens cette demande d’abolition, tout comme celles des formes de chasses les plus cruelles.

    Les chasses traditionnelles peuvent peut être rappeler un certain art de vivre et exiger un savoir-faire, mais n’oublions pas que nous sommes au XXIe siècle. Beaucoup trop de milieux naturels ont été détruits, des haies dévastées, les zones humides ont été asséchées, les monocultures se sont développées sans commune mesure, sans parler des pesticides et des pollutions en tout genre. Dans ces conditions, la chasse ne peut plus se pratiquer comme il y a cent ans.

    La tradition n’est pas un argument de raison. Beaucoup de traditions ont été abandonnées, notamment les plus barbares. De plus ces types de chasses sont pratiquées pas une frange infime de la population, elles n’ont donc plus lieu d’être.

     

     

    Question 5.2. En période de chasse, les forêts deviennent, tant pour les non chasseurs que pour les animaux, des zones de non-droit.

    Vous engagez-vous à prendre en compte leurs intérêts, en instaurant le dimanche sans chasse ?

    Oui.

    La loi portée par Dominique Voynet, votée en 2000 avait instauré une journée par semaine sans chasse. Mais dès 2002, cette journée sans chasse fût supprimée, la nouvelle majorité de droite n’ayant pas laissé à cette mesure le temps nécessaire pour être acceptée. On le sait, la chasse c’est aussi un moyen de satisfaire ses électeurs!

    Au final, en période de chasse, c’est aux promeneurs, aux enfants et aux non-chasseurs de s’adapter. Je crois qu’il est important d’expliquer qu’il en faut pour tout le monde, qu’il ne faut pas toujours demander plus de droits, et qu’il convient d’accepter certaines restrictions : c’est le partage des usages. La réglementation de la chasse doit pouvoir prendre en compte les promeneurs, les botanistes, les poètes, les épicuriens, les sorties pédagogiques effectuées par des associations ou des écoles…

    Une mesure d’interdiction, un jour par semaine, permettrait d’améliorer l’égalité, la sécurité et la sérénité de nos concitoyennes et de nos concitoyens.

     

    Question 5.3. Mettrez-vous fin à la possibilité pour les chasseurs d’être invités dans les écoles et de banaliser ainsi un loisir consistant à manier les armes et à tuer des animaux, sous couvert d’éducation au « développement durable » ?

    Oui.

    Pour moi c’est une évidence, et même si certaines fédérations de chasse ont montré leurs efforts pour une meilleure gestion de l’environnement et de la protection de la faune, l’éducation et la sensibilisation au développement durable doivent emprunter d’autres voies.

    L’éducation à l’environnement ne peut se réduire à une distinction erronée gibiers/nuisibles, surtout que la chasse reste une activité de prédation dans l’espace de la biodiversité. De plus, pour les enfants, le chasseur, c’est un homme armé, et rapprocher de l’école l’imaginaire des armes n’est pas une bonne chose. Cette mesure de « sensibilisation » ne doit pas être un moyen pour remédier à la baisse du nombre des chasseurs, en chute libre depuis de nombreuses années.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    6. Expérimentation animale

    Question 6.1. 2,3 millions d’animaux sont soumis chaque année en France à des expériences dans les laboratoires. Rongeurs, lapins, primates, chiens, poissons sont intoxiqués, mutilés ou rendus délibérément malades. La pertinence du modèle animal est, de plus, controversée au sein du corps scientifique. Selon le Physicians Committee for Responsible Medicine, plus de 90 % des médicaments passant avec succès les tests animaux échouent aux essais cliniques. Certaines méthodes substitutives ont déjà démontré une meilleure fiabilité.

    Vous engagez-vous à mettre en place un programme de réduction du nombre d’animaux utilisés en expérimentation avec objectifs chiffrés et encouragement financier au développement des méthodes de substitution ?

    Oui

    Il est en effet urgent de regarder filière par filière les suppressions d’expérimentation animale réalisables immédiatement, tout en travaillant à l’adaptation de l’expérimentation et à la mise en oeuvre de méthodes de substitution, en coopération avec les scientifiques.

    Question 6.2. Êtes-vous favorable à la possibilité d’invoquer l’objection de conscience pour les étudiants et les chercheurs amenés à conduire des expérimentations sur les animaux ?

    Oui

    Les élèves et les étudiant/es en sciences qui refusent une utilisation des animaux contraire au bien-être de ces derniers (dissection, expérimentation, etc.), doivent pouvoir bénéficier d’une exception pour objection de conscience sans que cela ne nuise à la poursuite de leurs études.

    7. Fourrure

    Question 7.1. Plusieurs pays (Royaume-Uni, Autriche, Suisse, Croatie) ont mis fin à l’élevage pour la fourrure – qui présente toutes les tares de l’élevage intensif – à une époque où de nombreuses alternatives permettent d’avoir chaud sans arracher la peau des animaux. En France, 180 000 visons sont détenus dans des cages en batterie et abattus par gazage, et des milliers de lapins endurent de semblables conditions de vie.

    Vous engagez-vous à établir un plan de fermeture des élevages d’animaux pour la fourrure en France, prévoyant un accompagnement de la nécessaire reconversion des éleveurs ?

    Oui, quand la finalité est la production de fourrure. Cependant le cas des lapins est un peu différent, car le traitement des peaux est un sous-produit de l’élevage premier pour la viande. Leur élevage et abattage doivent cependant être revus au sens du bien-être animal.

    8. Animaux de compagnie

    Question 8.1. Chaque année, environ 100 000 chats et chiens sont abandonnés. Récupérés par des associations, certains finiront leur vie derrière des barreaux ou euthanasiés faute de place.

    Dans certains pays comme la Belgique ou l’Italie, des politiques publiques de stérilisations des animaux errants et d’encouragement à la stérilisation des animaux chez les particuliers permettent de sauver de nombreuses vies.

    Vous engagez-vous à mettre en place des politiques publiques de stérilisation des animaux errants et de compagnie ?

    Oui

    Il n’existe pas d’animaux domestiques errants autres que les chats. Ces derniers peuvent vivre en formant des communautés. L’article L211-27 du Code Rural permet une gestion durable de ces populations de chats dits « libres » passant par une identification, une stérilisation des animaux et un relâchement sur site. Cette forme de gestion permet de réduire le nombre de chats errants, évite la recolonisation des territoires par de nouveaux individus et favorise l’intégration de l’animal en ville. Cette solution sera encouragée par des aides publiques. L’encouragement à la stérilisation et la contraception programmée sera développé par des campagnes et mesure d’incitation. S’agissant des chiens, tout animal devrait être pucé et enregistré. Cette mesure permettrait de réguler la demande et le commerce, responsabiliserait les propriétaires et limiterait les abandons. La sanction en cas de contrôle d’infraction devrait être dissuasive.

    Il y a aussi lieu d’améliorer la formation des propriétaires quant aux besoins des chiens, pour éviter que les erreurs humaines induisent les problèmes de comportement qui sont souvent la cause des abandons. De même faut-il en priorité promouvoir l’adoption d’animaux dans les refuges.

    9. Zoos / Cirques

    Question 9.1. La Grèce et la Bolivie ont interdit l’utilisation d’animaux dans les cirques. En Autriche et en Croatie, les animaux sauvages n’y sont pas autorisés. De nombreuses ressources permettent aux enfants de découvrir les animaux dans leur environnement naturel (reportages, films animaliers, livres, etc.), sans devoir assister à des démonstrations d’asservissement d’animaux captifs.

    Vous engagez-vous à interdire l’utilisation d’animaux (sauvages ou non) dans les cirques ?

    L’utilisation d’animaux dans les cirques doit être revue et strictement encadrée. L’utilisation d’animaux sauvages doit être interdite, et les pratiques brutales, cruelles et indignes doivent être proscrites, avant, après et pendant les séances publiques.

    Un certificat en la matière devrait accompagner les demandes d’installation en mairie. Les gardes-champêtres (ou policiers municipaux) devraient avoir comme mission, accompagné de la commission communale pour la nature et l’environnement, siégeant alors en commission du Bien être animal, de contrôler la véracité de ce certificat, les conditions de détention et de travail des animaux ; un formulaire spécifique serait fourni, renseigné et signé, avec renvoi de copie au Service départemental en charge de la PA.

    Question 9.2. 80% des animaux meurent avant leur première année de captivité dans les zoos. Aujourd’hui, les règles régissant les conditions de vie des animaux dans les 200 zoos français sont très laxistes.

    Vous engagez-vous à instaurer des normes minimales précises (surface disponible, environnement, relations sociales) dans les zoos ?

    Oui

    La révision des normes de vie des animaux dans les zoos doit s’inscrire dans la nouvelle loi sur les droits et la protection des animaux portée par Europe Ecologie-les Verts. Cependant une amélioration des conditions de captivité ne permettra pas de résoudre des questions fondamentales comme l’espace vital, le choix d’échapper au regard humain, les conséquences de l’enfermement sur le comportement social.

    10. Corrida

    Question 10.1. La corrida est un spectacle subventionné par les contribuables. Or, 66% des Français souhaitent son interdiction. Pour ce spectacle exhibant la souffrance et l’agonie, les taureaux sont parfois « préparés » (limage douloureux des cornes, affaiblissement par des coups ou blessures) avant l’entrée dans l’arène. En Catalogne, la corrida est désormais interdite. En France, l’article 521-1 du Code pénal punit la cruauté envers un animal. Aujourd’hui, cette disposition ne s’applique pas aux corridas et aux combats de coqs lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée.

    Êtes-vous favorable à l’interdiction des corridas et des combats de coqs ?

    Oui

    Je suis personnellement choquée par la tauromachie, dont le prétendu art défendu par ses partisans repose en réalité sur l’infliction de sévices et de souffrances. Dans une société moderne, une telle pratique, tout comme les combats de coq, ne devrait selon moi plus avoir sa place. Leur continuation relève d’un anachronisme. Je considère que la question de l’interdiction de ces pratiques doit passer par un nécessaire débat et l’organisation de référendums locaux, afin de permettre à chacun d’exprimer son opinion et d’être le mieux renseigné possible. La prise de décision descendante doit être substituée à une véritable concertation avec les populations concernées afin de mettre un terme à la souffrance animale.

  79. Réponse d’Eva Joly au Mémorandum de France Terre d’Asile

    Chers et chères membres de France Terre d’Asile,

    Voilà quelques semaines, je répondais à vos 13 propositions pour une autre politique d’asile ; je découvre aujourd’hui 18 nouvelles propositions pour une autre politique d’immigration. Je ne peux qu’encourager de telles initiatives qui montrent aux candidatEs à la présidentielle 2012, si cela était encore nécessaire, à quel point le changement de paradigme concernant les relations de notre pays à l’« autre », qu’il soit migrant ou demandeur d’asile, est urgent et essentiel.

    Puisque vous m’interrogez de nouveau, je souhaite d’abord reprendre la thématique des demandeurs d’asile : « L’asile est un droit. Comme tous les droits humains consacrés par des déclarations et conventions internationales, il se doit d’être respecté. La France, elle, recule… ». Ce recul est visible à l’œil nu : les files d’attente s’allongent pour l’obtention de dossiers de demande d’asile qui sont de plus en plus complexes à remplir ; les ressources humaines et financières de l’Etat se réduisent comme peau de chagrin ; une place toujours plus grande est laissée à l’arbitraire dans l’attribution du droit d’asile ; et les associations, auxquelles sont dévolues de plus en plus de tâches de traitement des dossiers, ne disposent plus d’assez de ressources. Bien sûr, ceci n’est rien lorsque l’on observe le manque cruel de Centres d’accueil de demandeurs d’asile (CADA), la faiblesse des Allocations temporaires d’attente (ATA) et les difficultés d’accès aux services publics, notamment de santé. Partout sur le territoire français, les fonctionnaires et acteurs associatifs chargés de l’accueil des demandeurs d’asile ne peuvent mener à bien leur rôle d’accueil et de prise en charge et le malaise s’accroît. Je répète ici encore, que « nous ne pouvons continuer à laisser patienter dans la rue et dans le froid des personnes qui se sont battues, souvent au péril de leurs vies, pour la paix et la démocratie dans leur pays. »

    Voilà pourquoi la refonte de notre politique d’asile me semble essentielle. En tant que Présidente de la République, j’aurai bien sûr à cœur de rétablir un accès égal aux procédures pour chacun à travers un fort investissement financier qui aurait pour premier effet de limiter la durée des procédures et les violations des droits qui en découlent, mais également d’améliorer l’accueil et l’accompagnement des demandeurs d’asile à travers ce que vous appelez « un service public de l’accueil des demandeurs d’asile ». Rétablir l’égalité entre demandeurs d’asile, c’est effectivement aussi leur permettre d’effectuer des recours suspensifs en cas de décision défavorable. C’est tout à la fois améliorer la qualité des décisions de première instance. Je suis notamment très sensible à l’importance que vous attachez à la liste des pays dits « sûrs », à sa révision afin d’y intégrer par exemple la question des discriminations pour orientation sexuelle. Il faut également améliorer la connaissance par les décideurs des situations vécues dans les pays d’origine. Rétablir un accès égal aux procédures pour chaque demandeur d’asile, c’est « enfin » faciliter et rendre plus lisibles les critères d’attribution et la constitution des dossiers. Voilà pourquoi je soutiens toute proposition sur une simplification de la structure même de l’attribution d’asile. Quant à la révision complète des missions de Frontex et du système Dublin, je ne peux évidemment qu’apporter mon appui.

    Venons-en donc à vos 18 nouvelles propositions concernant cette fois notre politique d’immigration. Je partage tout d’abord votre constat sévère sur la politique d’immigration menée ces dernières années : l’Union européenne et la France mettent en œuvre une politique migratoire sécuritaire flattant le repli sur soi. La législation française, fréquemment remaniée au gré des faits divers et des variations des sondages, en est une preuve ; la fermeture unilatérale des frontières par certains Etats-membres de l’espace Schengen au moment du printemps arabe en est une autre, particulièrement glaçante. A cette approche, j’oppose une vision généreuse, solidaire et responsable.

    On veut souvent nous faire croire que la présence de migrants sur notre sol menace notre identité dite « nationale ». De par mon histoire, je sais à quel point les migrants peuvent souffrir de telles affirmations, qui nient et méprisent leur identité d’origine aussi bien que leur capacité d’intégration à la société française. En tant que Présidente de la République, je m’attacherais tout d’abord à proposer l’évolution du regard sur l’immigration et les immigrés. Je m’attacherais à changer les discours, mettre en évidence les mensonges mais également les apports de l’immigration volontairement ignorés. Le fait notamment que les migrants apportent un réel « plus » à notre économie. Les affaires liées à l’asile et l’immigration seraient détachées du Ministère de l’Intérieur et aucune référence à l’identité nationale ne serait plus effectuée. Je crois au contraire qu’en rapprochant les services liés aux affaires européennes et étrangères, à l’égalité et à l’insertion, et les services liés à l’immigration, nous tracerions d’ores et déjà les lignes d’une politique migratoire très différente.

    Mais je ne suis pas dupe : l’une de mes tâches en tant que Présidente de la République serait de convaincre les autres pays membres de l’Union européenne que ces valeurs sont les bonnes et doivent fonder notre politique migratoire commune.

    Je pousserais à la ratification, par la France et les Etats-membres qui ne l’ont pas encore fait, de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.

    J’engagerais un débat sur la réforme complète de Frontex, qui ne peut rester le bras armé de l’Union européenne, pour en faire une agence de protection des droits des migrantEs lorsqu’ils traversent les frontières malheureusement aidés par des trafiquants aux méthodes barbares.

    Il nous faudrait également revoir la liste des pays dits « sûrs », en ce qui concerne l’asile comme les extraditions. Nous ne pouvons continuer à renvoyer des Roms vers le Kosovo où ils risquent leurs vies ; nous ne pouvons non plus fermer les yeux devant les dangers liés à l’orientation sexuelle dans nombre de pays en développement qui sont pourtant considérés comme sûrs.

    J’encouragerais la mise en place de coopérations renforcées par zones migratoires, en tout premier lieu via une politique euro-méditerranéenne pour la mobilité, fondée sur la liberté des échanges humains et visant à soutenir l’émergence de la démocratie chez nos voisins du Sud.

    Je soutiendrais la création non pas d’une citoyenneté française de résidence, mais bien d’une citoyenneté européenne de résidence, se traduisant notamment par l’octroi du droit de vote aux élections locales, nationales et européennes aux extra-communautaires et aux minorités ; par l’accès aux droits, libertés et services de l’Union européenne et notamment le droit à la protection sociale. Soutenons pour demain le rôle de l’Union européenne dans notre tentative d’affirmer que la citoyenneté est plus forte que les origines nationales.

    Enfin, ce que m’a donné à voir mon poste de Présidente de la Commission du développement au Parlement européen concernant les accords commerciaux, de pêche ou de développement passés avec les pays du Sud, surtout africains, m’a convaincue de la nécessité de délier ces accords de la gestion des flux migratoires. Plus loin, à travers l’Union européenne qui doit devenir l’acteur mondial de référence par-delà les Etats-membres, il nous faut revoir en profondeur l’ensemble de nos politiques, financières, économiques, agricoles ou encore de propriété intellectuelle, qui ont des impacts sur les populations des pays en développement. L’Union européenne appelle cela « la cohérence des politiques pour le développement ». Il faut en finir avec l’hypocrisie qui consiste à poursuivre l’exploitation des ressources des pays du Sud tout en leur demandant de contenir leurs populations sur leurs territoires ! C’est d’ailleurs l’approche prônée en 2009 par le rapport sur le développement humain du PNUD intitulé « Lever les barrières ».

    Pour finir, et parce que j’ai déjà été longue, il nous faudra bien sûr revoir en profondeur la politique française d’immigration ; aussi bien en matière de regroupement familial qu’en matière d’immigration professionnelle. Voilà trop longtemps que sévit l’arbitraire dans l’attribution des titres de séjour et des naturalisations. La France doit au plus vite rétablir des critères objectifs d’attribution de ces titres et réinvestir massivement des fonds et ressources humaines dans le traitement des dossiers. La vie a été rendue trop difficile pour les étrangerEs malades mais aussi pour les conjointEs de français, les familles, les travailleurEs… dont vous n’êtes malheureusement pas les premiers à souligner les difficultés ! Le gouvernement semble en effet avoir oublié que derrière les chiffres, ce sont des vies entières qui sont détruites. Ma première volonté va donc au rétablissement des règles de droit comme seules valables pour l’attribution de titres. Les revoir dans un sens plus souple, en facilitant le regroupement familial et la naturalisation des conjointEs, en abrogeant les dispositions restrictives sur la maîtrise de la langue et de l’histoire française ainsi qu’en supprimant les différents tarifs créés depuis le début des années 2000 est un complément essentiel. La possibilité doit enfin être ouverte d’attribuer des titres de séjour longue durée.

    Concernant l’immigration professionnelle, les critères mis en place ces dernières années ne correspondent ni aux réalités vécues par les acteurs institutionnels de l’immigration sur le terrain, ni aux besoins économiques de notre pays, ni à la volonté de « faire briller » la France au niveau international. Les partenaires sociaux, les acteurs économiques, devront pleinement prendre leur part dans la réforme de l’immigration professionnelle. En priorité, pour moi, il faudra abroger la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers. Enfin, remobiliser tous les services de l’Etat pour l’intégration des excluEs, nationaux ou non, sera l’une des premières tâches de toutE PrésidentE de gauche : lutter contre les discriminations dans tous les domaines, notamment professionnel, en supprimant les emplois réservés suivant les préconisations de la Halde, et en pistant mieux toutes ces discriminations.

    Afin de remédier aux problèmes les plus urgents rencontrés par les immigréEs, j’engagerais dès mon élection une régularisation douce et continue des sans-papiers, loin de l’arbitraire actuel, selon des critères objectifs tels que la durée de présence sur le territoire ou le fait d’avoir des enfants scolarisés. J’engagerais également une réforme juridique visant à dépénaliser la migration et la mobilité, à dépénaliser le séjour irrégulier : il est inadmissible qu’au XXIème siècle nous enfermions des gens qui aient commis pour seul crime celui de traverser des frontières. Il faut se fixer pour objectif la fermeture des centres de rétention, en commençant par faire du placement dans ces centres l’exception plutôt que la règle, et réfléchir à un dispositif de droit commun accueillant les migrants ayant commis des délits ou des crimes. Il nous sera toutefois indispensable de revoir, partis politiques et partenaires sociaux réunis, les critères migratoires, car de l’immigration familiale à l’immigration professionnelle, tout est à revoir… Enfin, il nous faut de toute évidence supprimer la pénalisation du « délit de solidarité ».

    L’amélioration des droits des plus faibles a toujours, dans l’histoire, entraîné l’amélioration des droits de tous. La France doit comprendre qu’au jeu de la mondialisation, elle a plus à gagner de sa diversité qu’au repli sur soi. Et pour cela, moi aussi, je souhaite construire des ponts, pas des murs ! Le travail à abattre est immense, mais nous nous devons de faire avancer la France afin qu’elle assume d’être, demain, multiculturelle, ouverte et tolérante.

    Eva Joly

     


  80. Meeting de Bordeaux : rencontre autour de l’égalité femmes-hommes

    « Pour un Nouveau Contrat Social fondé sur L’Egalité Femmes-Hommes et la Fin des Stéréotypes de Genres »

    Chris Blache, co-conseillère Egalité Femmes-Hommes sur la campagne d’Eva Joly, et Kolia Bénié, Présidente des Jeunes Ecolos Bordeaux-Aquitaine,
    viendront vous présenter le programme d’Eva Joly et échanger avec vous sur les enjeux de l’égalité Femmes-Hommes.
    Kolia parlera de la « relève » à travers les travaux des jeunes écolos sur ce sujet et également des actions menées par laFYEG (jeunes verts européens).

    Mercredi 28 Mars à 16h. En Préambule du Meeting d’Eva Joly à Talence
    Librairie Comptines, 5 Rue Duffour-Dubergier à Bordeaux

    Contact : chris.blache@evajoly2012.fr

  81. Eva Joly invitée de BFMTV 2012

    Invitée de BFMTV 2012, Eva Joly répond aux questions d’Olivier Mazerolle sur le thème de la sécurité et les derniers événements à Toulouse et Montauban.

  82. Eva Joly dans la Matinale de Canal+

    Mardi 27 mars, Eva Joly était l’invitée de Maïtena Biraben et ses chroniqueurs dans la Matinale de Canal+.

    Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

  83. Chômage : arrêtez de nous mentir monsieur Sarkozy, assumez votre bilan !

    Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, le chômage a augmenté de 35%, soit plus de 730 000 chômeurs en cinq ans ! Sur la dernière année, cela représente 6,2% de hausse.

    Ce chiffre est tout simplement indécent et le symbole d’une gestion calamiteuse ! Le président candidat ne prend même plus la peine de mentir avec conviction quand il se permet d’annoncer, je cite, « une amélioration de la situation avec une baisse tendancielle de l’augmentation du nombre de chômeurs ».

    II importe que cet homme assume son bilan et les choix qu’il a toujours effectués en faveur des plus aisés. Ce n’est pas en se présentant comme candidat du peuple que Nicolas Sarkozy effacera son bilan de président des riches.

    La croissance est d’ores et déjà un concept obsolète pour relancer l’emploi. Ceux qui vous poussent à l’effort en ce sens vous mentent. Il convient aujourd’hui de favoriser l’activité dans les secteurs d’avenir, comme les énergies renouvelables ou les soins à domicile, et non plus d’assécher la véritable force de travail de ce pays. Il convient de mettre un terme à l’austérité prônée par Nicolas Sarkozy qui appauvrit à petit feu le peuple dont il se réclame.

    Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle

  84. Sortie du nucléaire : le candidat Sarkozy instrumentalise les salariés d’EDF et joue la fission dans la société française

    Devant des salariés d’EDF, Nicolas Sarkozy a encore une fois vilipendé l’accord PS-EELV et argué que la filière nucléaire française et EDF étaient menacées de mort. Opposé à toute modification du mix énergétique de notre pays, le candidat Sarkozy empêche le débat – pourtant inéluctable – sur la transition énergétique.

    Michèle Rivasi, porte-parole d’Eva Joly, s’insurge de sa posture : « On ne dirige pas un pays par la peur mais par la raison. Plus que jamais Nicolas Sarkozy divise pour mieux régner, une manière inacceptable de faire de la politique : on ne joue pas sur les peurs des salariés en temps de crise économique. S’il y a bien une peur qui doit pousser les Français à agir, c’est celle de la probabilité statistique qu’une catastrophe nucléaire majeure puisse arriver en France. Et cette peur est bien palpable, notamment au travers du dernier sondage Greenpeace-CSA qui démontre que 67 % des Français estiment qu’un accident comparable à celui de Fukushima pourrait survenir en France. Nous assistons donc à un véritable déni de démocratie dont l’UMP est devenu le champion toutes catégories confondues. »

    Et Michèle Rivasi de conclure : « Du travail dans le nucléaire – même si l’on acte une sortie définitive et progressive – il y en aura pour longtemps car le démantèlement des centrales et le stockage des déchets radioactifs demanderont énormément de temps et de main-d’œuvre. Que les salariés d’EDF soient rassurés, ils seront évidemment associés dès le début du grand chantier de la sortie progressive du nucléaire. »

  85. Cécile Duflot, secrétaire nationale d’EELV en Basse-Normandie

    Cécile Duflot était en Basse-Normandie mercredi 21 mars pour faire campagne pour Eva Joly.

    Cécile Duflot a visité une ferme de Virginie et Hervé Leclavier dans le Bessin en compagnie d’Isabelle Attard, candidate aux législatives sur la circonscription (14-05), de Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’EELV Basse-Normadie, de Marine Lemasson candidate sur la circonscription de Coutances-Valognes, de nombreux militants et de la presse.

    Cette ferme en agriculture biologique de 4 hectares est découpée entre culture de céréales, maraîchage et élevage. Virginie et Hervé Leclavier utilisent presque exclusivement la traction animale pour réaliser les travaux de la ferme.Virginie a pu nou faire la démonstration de l’efficacité de cette méthode de labour économe en temps, écologique et améliorant les conditions de travail

    Retrouvez des informations sur le site de la Ferme du Château : www.lejardinbiodevirginie.fr.

    Au cours de cette visite les problématiques des circuits-courts de produits alimentaires, des modes d’agriculture et de la qualité du travail ont été abordées.

  86. Venue de Cécile Duflot, secrétaire nationale d’Europe Ecologie –Les Verts en Basse-Normandie

    Dans le cadre de la campagne présidentielle des écologistes, Cécile Duflot sera dans notre région mercredi 21 mars. Elle arrivera en gare de Caen à 8h55 et se rendra ensuite dans le Bessin afin de visiter la ferme du Vieux Château de Virginie et Hervé Leclavier.

     

    Cette ferme en agriculture biologique de 4 hectares est découpée entre culture de céréales, maraîchage et élevage. Virginie et Hervé Leclavier utilisent presque exclusivement la traction animale pour réaliser les travaux de la ferme. Retrouvez des informations sur le site de la Ferme du Château : www.lejardinbiodevirginie.fr.

     

    Au cours de cette visite les problématiques des circuits-courts de produits alimentaires, les modes d’agriculture seront abordées.

     

    La presse est invitée à cette visite. La ferme se situe à Vienne-en-Bessin. Pour vous y rendre suivez ce lien http://g.co/maps/2tb94.

  87. Eva Joly répond au questionnaire de la Société des Agrégés

    Société des Agrégés

    1. La transmission des savoirs : l’essence de l’enseignement

     

    L’intérêt du métier de professeur est d’être responsable de la transmission des savoirs, par laquelle il contribue à l’éducation des jeunes. Cela implique de la part du professeur un investissement aussi bien dans la réflexion collective sur les contenus à transmettre, les méthodes à utiliser, les cadres (horaires, modes de regroupement des élèves, procédures de différenciation) à mettre en place, les modalités d’évaluation que dans l’accompagnement des élèves dans l’apprentissage de ces savoirs, leur évaluation et le suivi de leur travail. Un débat national s’impose sur la redéfinition des obligations de service, pour que celles-ci ne se limitent plus à un nombre hebdomadaire d’heure de présence devant des « classes ». C’est à cette condition que le métier enseignant pourra exister dans toute sa richesse.

     

    2. La liberté pédagogique du professeur : une nécessité

     

    En tant que cadre supérieur, le professeur a des responsabilités : il prend en charge au sein d’une équipe un ensemble d’élèves. Cela suppose bien évidemment qu’il inscrive son enseignement dans un projet collectif pour la définition duquel il a joué un rôle central. Ce travail collectif doit être facilité par l’existence d’instances de concertation. Contre des programmes qui définissent souvent dans leurs moindres détails les enseignements et les méthodes, les écologistes préconisent de laisser aux équipes une marge suffisante (cf. ci-après), pour permettre aux professeurs de regagner la maîtrise de leur métier, qui a trop longtemps été conçu dans une perspective applicationniste, voire tayloriste.

     

    3. Une formation initiale à revoir

     

    La suppression de la formation des enseignants par la droite est un scandale inouï. Prendre prétexte des dysfonctionnements de l’ancien système pour contester le principe d’une formation professionnelle est faire preuve d’une grave méconnaissance des enjeux de l’enseignement. La formation des enseignants doit s’effectuer dans le cadre de masters d’enseignement qui articuleraient, après un concours d’entrée, formation disciplinaire par la recherche (réalisation d’un travail d’étude et de recherche) et formation professionnelle en alternance. Pour les candidats déjà titulaires d’un master ou d’une expérience de l’enseignement, des concours spécifiques permettraient d’obtenir ce master en un an.

     

    4. Des programmes nationaux

     

    L’existence de programmes scolaires nationaux, voire européens, conditionne l’existence de la République, qui n’aurait pas de sens si l’institution scolaire éclatait en multiples communautés. Cela n’implique pas nécessairement que ces programmes prescrivent, heure par heure et discipline par discipline, ce que les enseignants doivent faire, à moins de ne pas leur faire confiance. Il faut clarifier le rôle des différents niveaux de décision : à l’Etat la fixation des finalités, d’objectifs transdisciplinaires de cycles pluriannuels et le contrôle ; aux acteurs de terrain la responsabilité de la détermination des meilleurs moyens (en terme d’horaires, de regroupements d’élèves, de contenus disciplinaires) permettant de les atteindre, compte tenu des réalités locales. On sait depuis longtemps que rien n’est plus inégalitaire que l’égalité formelle : donner la même chose à des enfants différents ne peut qu’accroître leurs différences. Contre le pilotage par les procédures qui prévaut aujourd’hui, nous préconisons un pilotage par les finalités, l’important étant d’amener tous les élèves au même point, au lieu de vouloir les faire passer tous par le même chemin, au risque d’en abandonner en route.

     

    5. Le rôle de l’inspection générale

     

    La priorité sur ce point est que l’inspection générale renoue avec sa vocation originelle qui était de s’appuyer sur les compétences élevées de ses membres pour participer au pilotage du système éducatif indépendamment de l’appartenance des uns ou des autres à telle ou telle discipline. Une vue générale sur l’institution scolaire est nécessaire ; l’inspection générale fait partie des instances qui sont les mieux placées pour la porter.

     

    6. L’organisation du baccalauréat

     

    Le baccalauréat, tel qu’il fonctionne, n’est plus un outil de sélection (compte tenu du taux très élevé de réussite) et a donc une utilité sociale limitée, malgré un coût élevé, en terme de contraintes organisationnelles, de blocage des établissements scolaires, de charge de travail pour les professeurs. Plus grave, il oriente toute la pédagogie en amont en survalorisant certains compétences (en particulier de mémorisation et de restitution) au détriment d’autres, pourtant particulièrement importantes dans le supérieur, comme la recherche documentaire, la créativité, le travail en équipe. Autant pour en simplifier l’organisation que pour lui donner un sens plus fort, les écologistes demandent qu’une partie de l’examen soit passé au cours de la scolarité au lycée sous la forme d’unités capitalisables, et que les épreuves finales consistent dans la présentation de travaux individuels et/ou collectifs et dans un travail transdisciplinaire à réaliser en temps limité, avec accès à une documentation.

     

    7. Le niveau du baccalauréat

     

    Etroitement articulé à la scolarité au lycée, le baccalauréat doit être un examen de fin d’études secondaires. L’orientation dans le supérieur doit donc être indépendante de la scolarité dans le secondaire : il importe de mettre fin à la course à la « bonne option » dès la seconde.

     

    8. Les conditions d’étude des élèves

     

    L’accroissement de la présence humaine dans les établissements est une nécessité et les choix étroitement budgétaires du parti au pouvoir sont irresponsables. Mais la sérennité et le climat de confiance au sein des établissements scolaires dépendent également et avant tout de la cohésion de la communauté éducative. Il est capital que l’ensemble des personnels travaillent en concertation, dans des écoles où chaque acteur est conscient de sa part de responsabilité collective. Des relations suivies avec les parents, l’implication de ceux-ci dans la vie quotidienne de l’établissement, la responsabilisation des élèves, l’ouverture sur l’environnement sont des leviers essentiels du rétablissement de relations saines entre toutes les personnes qui le fréquentent, comme l’ont montré les études sur les écoles qui ont réussi à réduire les tensions quotidiennes et les incivilités.

     

    9. Le statut des professeurs : la garantie de l’indépendance

     

    Il est hors de question de remettre en cause le statut de fonctionnaire des professeurs, qui est en effet la garantie de leur indépendance. De ce point de vue, l’accroissement de la précarité et le remplacement des postes par des heures supplémentaires, cyniquement assumés par le pouvoir, sont scandaleux et doivent être combattus en priorité par la majorité qui sortira des urnes en 2012. Indépendamment de la question du statut, le service des professeurs doit inclure explicitement un temps de présence dans l’établissement qui ne se limite pas à des « cours » traditionnels : c’est la condition de la reconnaissance d’une part de leur métier devenue essentielle, que tous pratiquent déjà avec dévouement, dans l’indifférence générale.

     

    10. Le recrutement par concours : le fondement de l’égalité

     

    Le maintien des concours comme voie unique de recrutement des enseignants ne signifie pas que ceux-ci ne doivent pas évoluer. Il faut en effet que ceux-ci incluent une épreuve montrant que le candidat a réellement réfléchi sur la pratique et les enjeux du métier auquel il aspire au-delà de ses stricts aspects académiques, si essentiels soient-ils. L’entretien pratiqué depuis longtemps (dans le consensus général) dans les concours de recrutement de conseillers principaux d’éducation pourrait servir de modèle.

     

    12. Pour un véritable mouvement national

     

    Le mouvement national, « déconcentré » ou non, se débat dans une douloureuse contradiction : en garantissant l »égalité de tous les enseignants, il condamne les débutants aux postes les plus difficiles et favorise le « turn-over » dans les établissements les plus exposés. Le système d’affectation doit être réformé afin de favoriser la constitution d’équipes stables autour de projets collectifs, la sécurisation du parcours des enseignants débutants ainsi que la mobilité des professeurs expérimentés vers la prise de responsabilités et les postes où leurs compétences seront les plus utiles. La réflexion sur le pilotage financier des établissements doit par ailleurs s’appuyer sur leur budget consolidé , qui tient compte des rémunérations des enseignants, fortement différenciées entre les établissements les plus en difficultés et ceux qui ont un recrutement plus protégé.

     

    13. L’évaluation des professeurs : la nécessité de recours

     

    L’évaluation des enseignants doit être un outil pour définir leurs besoins en formation. S’il est normal que le chef d’établissement joue là-dessus un rôle qui aille au-delà d’appréciations très convenues (et soigneusement encadrée par une péréquation tatillonne) sur le « rayonnement » ou leur « assiduité », leur confier la responsabilité exclusive de cette évaluation est inadmissible. Dans des établissements au fonctionnement plus collectif, il faudrait au moins qu’une partie de l’équipe de direction soit une émanation de l’équipe pédagogique, mais aussi que l’évaluation par l’inspection fasse une place réelle à l’appréciation du fonctionnement général de l’établissement et de chacune de ses équipes.

     

    14. Protection des professeurs, conditions de travail

     

    Il n’est pas normal que les professeurs soient l’une des professions les moins bien suivies par la médecine du travail. Compte tenu de la difficulté du métier et de la tension nerveuse qu’il comporte, un minimum de soutien et d’encadrement ainsi qu’une véritable politique sociale en direction des personnels serait la moindre des reconnaissances que la nation pourrait leur témoigner.

     

    15, 16, 17, 18. Le rôle de l’agrégation dans le système éducatif

     

    L’excellence du niveau des professeurs agrégés impose de les reconnaître en tant que tels : ils doivent réellement jouer un rôle spécifique dans le système éducatif. Au-delà de l’affectation de certains d’entre eux dans les premiers cycles universitaires, qui paraît logique et doit être encouragée, leur fonction dans le secondaire doit être précisée : le fait qu’ils effectuent le même travail que les professeurs certifiés pour un salaire supérieur et des obligations de service moindres semble être surtout justifié au titre de récompense pour avoir passé un concours plus difficile. Les agrégés pourraient au contraire faire un travail différent : dans une école fondamentale, qui scolarise tous les enfants de six à seize ans sans sélection ni orientation, la nécessité de confronter les élèves (en particulier entre 10 et 13 ans) à un nombre moins grand de professeurs obligerait ces derniers à élargir leur compétence disciplinaire. Cette évolution n’aurait d’intérêt qu’à la condition que dans chaque établissement, des référents disciplinaires aux compétences reconnues coordonnent le travail d’équipe, gèrent la documentation et définissent les besoins de formation. Les titulaires de l’agrégation trouveraient là, en lien avec l’inspection, des responsabilités correspondant réellement à leurs compétences et seraient vraiment les garants du haut niveau disciplinaire de l’enseignement pratiqué dans chaque établissement. En toute logique, ces postes seraient réservés à des professeurs expérimentés, ce qui impliquerait de limiter le concours d’agrégation à sa variante « interne ».

     

    19. Quelle est votre position sur les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) ? Considérez-vous qu’elles doivent conserver la place qui est la leur actuellement dans le système français ?

     

    Les CPGE sont l’ultime avatar du mythe de la méritocratie à la française. Censés être un outil de promotion sociale (recrutement sur le seul mérite scolaire), les prépas sont devenus au contraire un outil de reproduction sociale : à résultats égaux, les enfants d’ouvriers sont 2 fois moins nombreux à tenter d’y entrer. Elles privent les licences universitaires des meilleurs bacheliers et, en amenant mécaniquement leurs élèves vers les écoles, les détournent de la formation par la recherche. Enfin, les effets délétères de ce système pour les étudiants sont aujourd’hui reconnus (évaluation très péjorative de leurs compétences,  hyper-investissement intellectuel au détriment de toute activité extra-scolaire) ; et les bénéfices souvent mis en avant (dépassement de soi, ascèse) justifient difficilement cette souffrance et cette mise entre parenthèses de leur évolution personnelle.

     

    Pour les écologistes, les CPGE ont vocation à s’effacer devant des licences refondées, qui sauront en reprendre certains points forts pédagogiques : le taux d’encadrement, l’accompagnement personnalisé, la pluridisciplinarité. Au sein de ces licences, la possibilité de préparer davantage de modules ou de dégager du temps pour l’initiation précoce à la recherche permettra aux éléments les plus brillants de donner le meilleur d’eux-même. La réforme progressive des modes de sélection des écoles (passage du concours au dossier anonyme) rendra de toute manière obsolète la notion même de classe préparatoire.

     

    Une telle réforme doit bien entendu offrir des évolutions attrayantes aux professeurs de prépas, par exemple en leur offrant la possibilité de devenir des enseignants-chercheurs à part entière (et la possibilité de préparer un doctorat pour ceux qui n’en seraient pas encore titulaires), ou en leur proposant un statut universitaire approprié sur la base d’un service aménagé.

     

     

    20. Pensez-vous que la « discrimination positive » appliquée à l’accès à certaines filières de l’enseignement supérieur français soit une mesure équitable pour y instaurer la diversité sociale ?

     

    L’enseignement supérieur s’est incontestablement massifié au cours des « trente glorieuses » et des années 80 ; pour autant, sa démocratisation est loin d’être acquise. Le rôle discriminant que jouent les inégalités sociales tout au long de la scolarité se renforce encore dans le supérieur. En France tout particulièrement, la perspective de s’engager dans des études longues ne se conçoit pas de la même manière selon qu’on peut compter ou pas sur une famille pour pouvoir vivre et étudier dans de bonnes conditions. Ainsi, les enfants des classes supérieures restent particulièrement sur-représentés dans les études longues et recherchées.

     

    Cette ségrégation sociale qui ne dit pas son nom doit être combattue avec vigueur. Les opérations ponctuelles de discrimination positive ne sont pas à la hauteur de l’enjeu : en aidant une fraction très brillante des quartiers populaires à réussir, on accepte que perdurent les discriminations pour tous les autres. La réponse doit être d’une toute autre ampleur : les jeunes issus des classes populaires et des classes moyennes n’ont pas à renoncer à entreprendre des études longues pour des motifs purement pécuniaires.

     

    Le système d’aide actuel (bourses, aides directes au logement – les « APL », et aide fiscale aux ménages, chacun voisin de 1,1 G€ par an) n’est pas assez efficace : outre les renoncements purs et simples, la part d’étudiants travaillant en parallèle à leurs études pour subvenir à leurs besoins est élevée, ce qui impacte négativement leurs chances de réussite. Il est également injuste : la demi-part fiscale avantage fortement les ménages très aisés, tandis que les bourses échappent aux enfants des classes moyennes. Une mesure d’urgence transitoire serait de rendre le système des bourses plus généreux, avec un relèvement des montants et la mise en place d’un mécanisme d’indexation sur l’inflation. Un complément de revenu pourrait être obtenu dans le cadre d’activités d’intérêt général dans le milieu de formation (bibliothèques, tutorat…). Mais, dans une logique d’autonomie des jeunes adultes, leurs choix de vie ne devraient pas dépendre des moyens et des arbitrages parentaux. Le Revenu d’autonomie venant remplacer à la fois la demi-part et les bourses apparaît comme la meilleure piste pour assurer que chacun dispose des conditions matérielles permettant la réussite. Ce RE pourrait également être un facteur facilitant la reprise d’études après un temps de vie professionnelle.

     

    Le logement étudiant est l’autre clé sociale d’une démocratisation effective de l’enseignement supérieur. En plus de l’encadrement des loyers qui bénéficieront surtout aux locataires de petites surfaces, et donc aux étudiants, l »urgence est de relancer de véritables programmes de construction, en sus des rénovations. Une telle mesure aurait également des effets positifs sur l’ensemble du parc locatif, en diminuant la pression sur la demande de petites surfaces et donc en permettant aux jeunes débutant leur vie professionnelle de se loger dans de meilleures conditions.

     

    21. Comment expliquez-vous les échecs nombreux dans le premier cycle universitaire ? Quels remèdes pensez-vous y apporter ?

     

    La licence, formation par nature exigeante puisque demandant une forte autonomie et la capacité à se confronter à des savoirs abstraits, est devenue la voiture-balai du supérieur, puisqu’elle est la seule à ne pas sélectionner ses étudiants, et doit composer avec les moyens les plus réduits des filières post-bacs. Dans ces conditions, la faiblesse du taux de diplômés (38% en 3 ans, 53% en 4 ans) n’a rien de surprenant.

     

    Une bonne part de l’échec en premier cycle universitaire provient d’un défaut d’orientation car il concerne les bacheliers technologiques qui s’inscrivent en licence faute d’avoir trouvé une place en IUT ou BTS. Or ces formations leur étaient initialement destinées, même si elles sont aujourd’hui très recherchées par les bacheliers généraux. La mise en place de quotas dans les filières courtes (par exemple 50% et 25% de bacs généraux respectivement dans les IUT et BTS) serait un moyen de limiter les orientations par défaut vers les licences.

     

     

    Les méthodes pédagogiques doivent incontestablement évoluer pour aller vers davantage d’encadrement et d’accompagnement : l’apprentissage de l’autonomie est par nature progressif. Un premier impératif est de mieux accueillir les étudiants en première année de chaque cycle (L, M, D), par exemple à l’aide d’un « sas » de préparation d’au moins trois journées pleines présentant le cursus, les exigences, les méthodologies, etc. La systématisation du monitorat entre étudiants peut se faire au bénéfice des 2 parties ; et le tutorat des enseignants vers les étudiants doit devenir plus systématique. Tout cursus universitaire doit faire l’objet d’un curriculum de formation élaboré en amont et diffusé aux étudiants, dont l’élaboration devrait être l’occasion d’une structuration pédagogique sur l’ensemble d’un diplôme permettant une montée en complexité des enseignements (cela va aujourd’hui de soi en sciences exactes mais beaucoup moins dans les humanités). Enfin, l’évaluation devrait être réalisée sous forme d’« unités capitalisables » pouvant être préparées de manière autonome. L’acquisition de l’ensemble des unités capitalisables permet de valider un cursus. Il ne peut y avoir de compensation entre ces unités capitalisables.

     

    Enfin, les premiers cycles universitaires devraient mieux incarner l’idéal pluridisciplinaire, souvent invoqué mais aujourd’hui bien peu présent, en introduisant un système de composantes mineures pouvant constituer une part significative des unités d’enseignement validées et dont une fraction devrait être obligatoirement orthogonale à la voie d’étude dominante (par exemple une langue étrangère pour un cursus de sciences exactes). Ces mineures pourraient d’ailleurs être pour partie des activités de nature diversifiée (activités associatives, responsabilités collectives dans le monde académique…).

     

    22. Quelles mesures envisagez-vous pour augmenter le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur sans sacrifier la valeur et le niveau des diplômes ?

     

    Une bonne partie des réponses se trouvent dans les réponses précédentes : action sociale ouvrant l’accès au supérieur à toutes les catégories de la population, lutte contre l’orientation par défaut, réforme pédagogique pour un meilleur accompagnement et souplesse des parcours.

     

    23, 24, 25. Considérer les classements et les rapports à leur juste mesure

     

    Les limites du classement de Shangaï sont connues : la sélection des critères n’est pas innocente et rend son exploitation très difficile, en particulier dans un pays non anglophone. Les évaluation PISA, en revanche, sont désormais d’une qualité reconnue, et leurs enseignements ne peuvent être passés par pertes et profits. En même temps, il faut les re-situer dans l’ensemble des indicateurs et des paramètres qu’elles ne permettent pas de saisir. Le principal enseignement que nous en tirons a trait aux points communs, fort ténus, des pays qui sont depuis longtemps en tête. Si, dans un contexte européen, il semble que l’absence de sélection et l’existence d’une école commune jusqu’à seize ans soient des facteurs corrélés à un bon niveau général et à des inégalités faibles, l’hypothèse se vérifie mal dans le cadre asiatique. En fait, le facteur le plus important semble être le consensus social existant autour de l’école nationale. La France souffre depuis près d’un siècle de n’avoir jamais voulu opter clairement pour un modèle d’école. Notre système scolaire vit dans l’ambiguïté d’une mission qui est définie de façon contradictoire par les différents acteurs. Il est urgent d’avoir un véritable débat national, non sur du vent et en devisant aimablement autour de questions tellement ouvertes que le ministère garde la main pour en tirer les enseignements qui l’arrangent, pas plus que sur un projet déjà verrouillé et préparé par une commission ad hoc. Il faut au contraire s’appuyer sur l’initiative exemplaire de l’Appel de Bobigny : des syndicats, associations et collectifs se coalisent pour soumettre au débat public un projet cohérent susceptible d’être débattu, critiqué et éventuellement expérimenté. La Société des Agrégés de l’Université pourrait, sur le même mode, s’entendre avec des mouvements partageant sa conception de l’enseignement pour proposer un projet concurrent, ce qui permettrait d’alimenter le débat et de sortir ainsi de l’alternative étroite entre la soumission à un projet gouvernemental et la défense du statu quo.

  88. La CEDH rend un arrêt qui nuit à l’égalité de traitement des enfants

    La Cour Européenne des Droits de l’Homme devait statuer le refus de l’adoption par le parent social au sein d’un couple d’homosexuelles en France. Les deux femmes à l’origine de la démarche avaient décidé d’avoir un enfant. En 2000, elles ont un bébé grâce à une procréation médicalement assistée, mais voilà que cet enfant ne se retrouve juridiquement qu’avec un seul parent. Après avoir épuisé les voies de recours internes le couple a saisi la Cour Européenne le 15 juin 2007.

    Aujourd’hui, 15 mars 2012, la Cour a jugé que le refus d’adoption qui avait été opposée à celle qui n’est pas la mère ne serait pas discriminatoire. Le couple est consterné et profondément triste car leur  fille demeure juridiquement moins bien protégé que si elle était élevé par un couple hétérosexuel (dans ce dernier cas elle aurait deux parents juridiquement).

    Il est regrettable que la Cour n’ait pas tenu compte de l’évolution de la situation parmi les pays membres du Conseil de l’Europe, qui a largement évolué depuis ces dix dernières années sur la question de l’adoption par le parent social de l’enfant.

    Il existe, en effet désormais pas moins de 11 pays européens (l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, l’Islande, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Slovénie et la Suède) qui admettent l’adoption de l’enfant par le parent social.  En Suisse et au Luxembourg, les gouvernements viennent de proposer de modifier leur législation pour permettre cette forme d’adoption. Ainsi pour ces pays, membres du Conseil de l’Europe, un enfant peut parfaitement avoir juridiquement deux parents de même sexe, sans que son intérêt ni ses droits ne soient compromis.

    Désormais, seule une modification législative française permettrait d’adopter l’enfant du partenaire et de mettre un terme à cette injustice qui moissonne la vie quotidienne de familles entières. Par delà l’élection présidentielle, j’appelle les Françaises et Français à considérer cette discrimination qui continue à être faîte aux 3,5 millions de citoyens homosexuels dans ce pays lorsqu’il mettront leur bulletin dans l’urne.

    Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle

  89. Eva Joly : contre ACTA, pour une société du partage

    L’accord commercial anti-contrefaçon ne se résume pas à la question du droit d’auteur ou à celle de l’Internet, il renforce les droits des monopoles dans le domaine du vivant.

    L’élection présidentielle qui arrive sera décisive pour une échéance inconnue de la majorité des Français, mais qui peut changer le monde.

    Alors que la campagne tourne essentiellement autour de la France et du débat national, une partie de notre avenir est en train de se décider au niveau mondial. Le traité Acta, «accord commercial anti-contrefaçon», fait partie de ces grandes décisions.

    Comme à la fin des années 1990 avec l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI) les citoyens peuvent changer la donne. Le président qui sera élu le 6 mai a la possibilité de refuser de ratifier cet accord. Plus de 2,5 millions de personnes dans le monde, dont 250.000 en France, ont signé la pétition d’Avaaz contre Acta. Il est de notre responsabilité d’élargir la mobilisation commencée depuis plusieurs semaines et d’obtenir que la prochaine majorité qui sera élue s’engage dès maintenant à sortir la France de cet accord.

    Ce traité négocié dans le plus grand secret entre l’Union européenne, les États-Unis et une vingtaine d’autres pays a été initié par les multinationales. Acta présenté comme un outil de lutte contre la contrefaçon constitue en réalité un véritable cadeau aux lobbys les plus importants: pharmaceutiques, agroalimentaires et du divertissement, soit ceux qui influencent directement nos vies en façonnant notre environnement, notre santé et notre accès à la culture.

    Il y a trente ans, ces lobbys faisaient de la notion de «propriété intellectuelle» le fer de lance de leur action conjointe pour accroître leurs pouvoirs. Aujourd’hui, Acta poursuit cette logique d’amalgame et en illustre les dangers en mettant droits d’auteurs, brevets, marques dans le même panier, quand ces droits très différents renvoient à des situations qui ne sont pas comparables et ne peuvent être traités de la même façon.

    Un «Hadopi» au niveau global

    Acta mettra en place une instance technocratique, non-élue, qui va favoriser l’adoption de législations suivant le modèle «Hadopi» au niveau global. Mais, régentant les échanges de biens matériels comme immatériels, ce traité donnera aussi des pouvoirs quasi sans limite aux douanes mises au service d’intérêts privés.

    Loin de se résumer à la question du droit d’auteur ou à celle de l’Internet, Acta renforce les droits des monopoles dans le domaine du vivant.

    Ce traité représente ainsi une menace pour les agriculteurs et la biodiversité. Après avoir tenté de mettre sous tutelle les paysans avec les OGM, les firmes agroalimentaires récidivent. Elles visent à imposer la «propriété intellectuelle» sur les semences ou sur les cultures et les savoirs traditionnels. Un agriculteur pourrait voir ses semences exportées bloquées sur l’ordre de Monsanto, un paysan du Sud pourrait se trouver redevable auprès de la multinationale ayant obtenu un brevet sur son savoir-faire hérité de plusieurs générations.

    Ce traité est une menace pour notre santé. Toujours sous le prétexte de lutter contre la contrefaçon, le traité pourrait également restreindre l’accès aux médicaments génériques. Le prix du médicament est aujourd’hui établi sur la base de ce que les marchés occidentaux acceptent de payer, sans aucune logique de santé ou de préoccupation pour le patient.

    Acta servira aux gros groupes pharmaceutiques pour lutter contre la concurrence des producteurs de génériques. Ainsi, des médicaments à faible coût fabriqués en Inde pourront être bloqués aux frontières, au prétexte d’un possible non respect des brevets, comme ce fut le cas pour des médicaments contre le sida, restés à la frontière des Pays-Bas sans raison valable.

    Faire des biens communs un bénéfice à la portée de chacun

    Après avoir imposé la logique de la finance et de l’hyper-rentabilité à toute l’économie, les multinationales veulent à travers ce traité mettre en place un nouveau régime mondial. Il s’agit d’encourager une économie de la rente, dans laquelle un groupe tirera les bénéfices non plus de sa production et de son travail, mais de sa capacité à capter l’innovation.

    Mais ce modèle d’économie n’est pas une fatalité; nous pouvons au contraire créer une société de l’accès, dans laquelle la culture et le savoir ne sont pas abordés avant tout comme des marchandises privées, mais comme des biens communs.

    Les écologistes revendiquent depuis leur origine une société fondée sur des modèles de partage et d’accès égal aux biens communs. A l’âge des réseaux, la transition écologique que je défends peut compter sur des pratiques renouvelées qui favorisent l’émergence des usages démocratiques que nous prônons.

    Nous voulons faire de ces biens communs un bénéfice à la portée de tous et que chacun peut contribuer à enrichir; une société dans laquelle l’artiste, le créateur, l’inventeur sont reconnus et valorisés, et non pas les otages de lobbies ou de grands groupes. Nous voulons préserver les espaces de liberté et protéger la diversité des mondes naturels. On ne peut accepter de se résigner à ce que quelques-uns s’accaparent les ressources, les idées et les richesses.

    C’est au nom de ces valeurs que je me suis engagée en politique et que je suis candidate à l’élection présidentielle, parce que mon expérience m’a appris que lorsqu’un petit nombre s’arroge le pouvoir, apparaît la corruption. Lorsqu’un petit nombre s’approprie les ressources naturelles, elles deviennent enjeux de convoitise, sont pillées et s’épuisent. Nous ne pouvons pas laisser quelques grands groupes et hauts fonctionnaires régenter Internet, les échanges de biens matériels et immatériels, la création et la liberté.

    C’est donc au nom de la démocratie, de la liberté et de la justice qu’il est de notre responsabilité citoyenne de refuser Acta. Parce que ça n’est pas dans leur monde que nous voulons vivre.

    Eva Joly

  90. PME : les prochains rendez-vous

    Dans le cadre de la campagne d’Eva Joly, plusieurs rendez-vous concernant les PME ont eu lieu ou sont en cours de préparation.
    Le 1er mars, Bruno Asseray, élu à la Communauté Urbaine de Bordeaux, a participé à la rencontre régionale de la CGPME.

    Le 8 mars, Cyril Kretzschmar, Vice-Président de la Région Rhône-Alpes, est intervenu au cours de la rencontre régionale de la CGPME.

    Le 22 mars aura lieu une rencontre entre Eva Joly et Laurence Parisot, présidente du MEDEF. Au cours de cette réunion, Eva Joly mettra en avant, en particulier, la nécessité de mesures particulières de soutien aux PME.

    Le 30 mars, Eva Joly interviendra au cours d’une réunion des adhérents Franciliens de la CGPME.

    L’après-midi, nous serons présents à la réunion nationale organisée par le CJD (Centre des Jeunes Dirigeants)

  91. L’UMP vous ment : sortir du nucléaire, ce sont des emplois en plus !

    Hier sur France 2 face à François Hollande, Jean-François Copé déclarait qu’une sortie du nucléaire détruirait 400 000 emplois. Pourtant et au contraire, sortir du nucléaire, ce sont des emplois en plus !

  92. Rencontre avec Gustavo Gomez, procureur argentin spécialiste des affaires environnementales

    Arrivée en fin de matinée à la gare Marseille Saint-Charles, Eva Joly a été accueillie par Laurence Vichnievski, Michèle Rivasi et d’autres élus et militants marseillais. Elle s’est aussitôt rendue au local écolo « Ecomotive » situé au bas des marches du célèbre escalier de la gare pour une rencontre débat avec le procureur argentin de la province de Tucuman, Gustavo Gomez, spécialiste des affaires environnementales. Le parquetier argentin, qui a poursuivi des multinationales exploitant des mines de cuivre et d’or dans son pays, milite pour la création d’un tribunal pénal international environnemental. Cette institution serait un véritable ballon d’oxygène pour les pays d’Amérique latine ou d’Afrique, confrontés à de nombreux abus des multinationales intéressées par leurs matières premières.

    « Eva Joly est connue en Argentine comme un grand leader anti-corruption »a déclaré le magistrat argentin. Il a soumis trois thèmes de réflexion et d’action à la candidate écologiste à la présidentielle française.

    1/ L’élimination des différences juridiques d’un pays à l’autre pour les délits environnementaux. Cette absence de standardisation permet la délocalisation d’activités et la création d’usines polluantes dans des pays minés par la corruption et où les contrôles sont moins draconiens qu’en Europe.

    2/ La création d’un tribunal pénal international contre les crimes environnementaux. « C’est important pour l’Afrique et l’Amérique latine car même si nos pays sont sous régime démocratique, ils restent faibles face aux multinationales » a insisté G. Gomez.

    3/ Faire arrêter la criminalisation automatique et la persécution des militants environnementaux qui se battent pour leur droits. « En Argentine, 500 personnes ont été emprisonnées pour ces combats contre la pollution ou la dégradation du milieu de vie et malgré cela les gens continuent à se battre. Il faut aussi savoir que les « disparus » argentins d’aujourd’hui sont d’abord des militants environnementaux. Les multinationales payent souvent les élus ou diversses bandes pour faire disparaître les protestataires. Beaucoup partent en exil » a expliqué G. Gomez.

    Remerciant le procureur pour ce témoignage « poignant », Eva Joly a cité plusieurs exemples comme celui de la papeterie finlandaise BOTNIA qui s’est installée le long du fleuve Uruguay avec un budget de 3 mds de $, en grande partie débloqué par la Banque mondiale. Des crédits considérés, à tort, comme « projets de développement ». Elle a évoqué le cas d’une autre papeterie, aux mêmes actionnaires que BOTNIA, qui a investi en 2000 en Normandie mais préfère aujourd’hui se délocaliser en Amérique latine. Ou encore SCHNELL ELECTRIC qui utilise énormément de chrome pour son industrie et quitte la région de Cognac pour la Malaisie alors que la grande majorité de ses clients se trouve en Europe.

    « Quand le service environnement de certains pays est réduit à 3 personnes et une photocopieuse , que les moyens de contrôle sont extrêmement limités ou encore que la justice est corrompue, il est facile pour les entreprises de s’affranchir des règlements environnementaux » a déclaré la candidate EELV.

    « Les crimes environnementaux sont des crimes contre l’humanité !» a repris Gustavo Gomez. « C’est formidable que Gustavo défende les droits des indigènes à vivre dans un environnement non pollué par l’industrie minière, notamment celle du cuivre » . Elle a assuré G. Gomez qu’elle mettrait une part de son énergie à réclamer un vrai tribunal pénal international contre les crimes environnementaux. « Je porte une réforme qui prévoit que les responsabilités civiles, commerciales, pénales, administratives en cas de délit soient assumées par les maisons mère des multinationales et non pas par leurs filiales locales comme c’est le cas aujourd’hui, ce qui bloque les recours et minimise les indemnités aux victimes ».

    Lors du débat avec la salle qui a suivi, Christian, un militant du tout nouveau parti Vert Chilien, présent à Marseille pour le FAME a invité Eva Joly à se rendre prochainement au Chili. Le parti Vert chilien prépare les élections municipales d’octobre 2012, cherche des soutiens internationaux, des « companeros », comme EELV. Il a souligné que « la lutte pour la qualité de l’environnement était au cœur de la demande sociale dans son pays, ce qui bouleversait la polarisation droite/gauche en vigueur jusqu’alors ». Un chercheur de l’université Paris XIII a tenu a évoquer le scandale des retenues collinaires en France, des micro-barrages. « 800 projets sont à l’étude en France, c’est une façon scandaleuse de dépenser l’argent public et une catastrophe pour les nappes phréatiques » a précisé le chercheur .

    Eva Joly a rappelé qu’en France, l’indépendance des parquetiers vis à vis du pouvoir exécutif devenait indispensable. « C’est souvent la volonté d’appliquer la loi qui fait défaut, notamment face à des lobbies comme les agriculteurs qui n’envisagent l’agriculture qu’intensive. En favorisant l’indépendance des parquetiers et en donnant des moyens plus importants à la justice, le droit environnemental serait davantage respecté et les poursuites contre les pollueurs plus nombreuses. Nous avons en France des magistrats intègres, le corps des procureurs n’est pas libre. Il est essentiel que dans l’avenir ils rendent compte de leurs actions à la population et non pas, comme aujourd’hui, au président de la République. C’est je pense, en permettant aux citoyens de se porter davantage partie civile, que nous limiterons les abus. »

  93. Forum alternatif mondial de l’eau : l’eau n’est pas une marchandise

    Eva Joly s’est rendue au Forum alternatif mondial de l’eau, organisé par diverses ONG et associations au Dock des Suds. Cette manifestation se veut une réponse citoyenne au Forum Mondial de l’eau, rebaptisé « Forum mondial des marchands d’eau ». Le slogan du FAME : l’eau n’est pas une marchandise, c’est un bien commun de l’humanité.

    Une visite avec de nombreux élus et militants écologistes, guidée par Emmanuel Poilane, directeur de France Libertés et Michèle Poncet-Ramade, une élue marseillaise qui a œuvré pour la coordination du FAME. Le FAME, ce 16 mars, rassemblait 3100 inscrits venus de 60 pays. L’échange avec les associations organisatrices a commencé par une vidéo de France Libertés, créée par Danielle Mitterrand. « Jusqu’au bout, Danielle Mitterrand a montré quelle grande militante elle était. J’ai eu l’occasion de la côtoyer et de travailler avec elle » a déclaré Éva Joly. « Nous avons manifesté ensemble contre le gaz de schiste. A plus de 80 ans, elle avait du mal à respirer, mais elle était là, debout, elle n’abandonnait pas ses combats ».

    Des associations ont interrogé Éva Joly à la tribune : France-Libertés, France Amérique Latine, MNLE, Coordination Eau Ile de France et Utopia.

    Questionnée sur le bilan de la gestion de l’eau par les états, Éva Joly l’a jugé « catastrophique », citant l’exemple de barrages sur l’Euphrate ou le Nil comme sources potentielles de conflits. Elle a évoqué la pollution des nappes phréatiques provoquée par les centrales nucléaires. Pour elle, « l’urgence de la lutte contre le réchauffement climatique est réelle. Avec la crise, les états réduisent leurs exigences, limitent moins les émanations de CO2 au profit de l’urgence économique et budgétaire qu’ils vivent. »

    Éva Joly a aussi affirmé sa volonté de remplacer le Conseil Mondial de l’eau par une instance internationale sous contrôle de l’ONU. « Le CME, ce sont les multinationales de l’eau, pilotées par Véolia, sans légitimité. » La candidate EELV espère que le changement possible de majorité en France en mai et juin prochains, comme en Allemagne en 2013 lancera une vraie politique solidaire en matière de gestion de l’eau. « Si le nouveau couple franco-allemand prend la tête d’une réforme, se dirige vers une Europe qui protège, on peut faire valoir l’eau comme bien commun. »

    Éva Joly a souligné l’énergie de José Bové, vice-président de la commission agricole au parlement européen pour la révision de la Politique Agricole Commune. « Il faut passer à une agriculture plus paysanne et obtenir des modifications du mode de calcul des subventions. En France, un effet pervers de la PAC pousse à l’extension infinie des exploitations. Inclure un volet environnemental et social dans la PAC est urgent. Au Parlement européen, ce sera difficile d’obtenir la majorité. La Pologne est pour l’agriculture intensive, la France encourage le statu quo ». Autre préoccupation, la pêche et la gestion des ressources halieutiques à harmoniser.

    Amenée à préciser son engagement sur l’exploitation des pétroles et gaz de schiste, Eva Joly a été claire : « C’est une menace sans précédent contre l’environnement, les ressources en eau, le paysage. Seule la mobilisation citoyenne, importante et déterminée, sera décisive tant la pression des exploitants potentiels est énorme et les réserves françaises importantes. L’opinion a aussi hélas envie de continuer à vivre demain comme hier. On gagne quelques années de mode de vie, c’est tout. L’eau, notre bien le plus précieux est directement menacée par cette industrie » a martelé la candidate.

  94. En visite au salon des initiatives jeunes

    Samedi 17 mars, Eva Joly était l’invitée du « Salon des Initiatives Jeunes », organisé par Animac à la Grande Halle de La Villette à Paris. Après plusieurs rencontres sur les différents stands, et notamment la traversée du « parcours du détenu » reconstitué par le Génépi, elle a répondu aux questions de Radio Campus. Elle était également la seule candidate à la présidentielle à participer à la table ronde de la « Fabrique des citoyens », où les participants lui ont exposé leurs travaux sur l’éducation, la finance et l’Europe.

  95. Eva Joly répond à l’Appel de Bobigny

    Appel de Bobigny

    Monsieur le Président,

    Je souhaite tout d’abord vous remercier, vous et l’ensemble des partenaires de l’Appel de Bobigny, pour le travail que vous avez réalisé. Cet appel est la preuve de l’importance des organisations syndicales, associations et mouvements impliqués dans les débats éducatifs.

    A la lecture des documents que vous m’avez faits parvenir, je me félicite des très grandes convergences entre votre appel et le projet écologiste, sur lequel je bâtirai mon projet présidentiel. Je ne suis pas surprise : la commission Enfance, éducation, formation d’Europe Ecologie-Les Verts m’avait signalé très favorablement le lancement de l’Appel de Bobigny dès sa première publication.

    Plutôt que de commenter chacune de vos 18 propositions, j’ai préféré réagir à vos textes sur les 6 sujets d’actualité au cœur du débat. Ce faisant, je me positionne sur l’essentiel de vos propositions. Je souhaite également souligner, en préambule, mon attachement à un droit à l’éducation pour chacun, et un soutien fort en faveur des territoires qui vivent l’injustice et les discriminations. Ce droit à l’éducation doit être prolongé par un droit à la formation tout au long de la vie.

    Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments respectueux.

    Eva Joly

     

    0-6 ans : un enjeu de société

    J’approuve tout à fait votre réaffirmation des missions de service public relatives à la petite enfance, qui rejoignent mes propositions d’un encouragement et d’un soutien de l’Etat aux collectivités territoriales qui s’efforcent de mettre en cohérence l’action de tous les acteurs d’un territoire investis dans ce champ. Ce soutien doit aller, comme vous le suggérez, jusqu’à un encadrement de ces services, l’idée d’une Charte de qualité nationale étant très pertinente. Je précise que pour les écologistes, le service public de la petite enfance doit faire toute sa place au monde associatif et s’appuyer sur ce tissu, garantie de la rupture du face-à-face toujours tendu entre usagers et administration. Vous rappelez à juste titre que « la participation des usagers à la vie des services publics doit être encouragée et développée » : je suis moi aussi convaincue que la garantie de qualité d’un service public ne doit être assurée ni par la libre concurrence, ni par le monopole étatique, mais par l’implication des citoyens.

    Je crois comme vous que la question de l’obligation scolaire à trois ans doit, dans un premier temps, être « posée ». Même si, dans les circonstances actuelles, cet abaissement de l’âge de la scolarité obligatoire mettrait l’école maternelle à l’abri de la mise en concurrence dont rêve la droite (et c’est tout le sens du projet de loi défendu par les sénateurs écologistes, et tout particulièrement par Marie-Christine Blandin), cette mesure, même si elle a les apparences d’un progrès démocratique, ne va pas de soi. Les écologistes sont en effet très attachés à la spécificité de l’école maternelle, qui a trop tendance aujourd’hui à être consacrée à la préparation à l’entrée au CP. Il convient donc d’agir avec prudence sur ce point. La vraie question n’est pas de décider si l’instruction doit être obligatoire dès trois ans ou non, mais de déterminer les moyens les plus pertinents d’offrir à tous les enfants de trois à six ans une éducation conforme aux principes fondateurs de l’école maternelle.

    Je vous suis dans votre volonté de garantir aux familles qui le souhaitent la possibilité de scolariser leur enfant dès deux ans, et ce en priorité dans les zones d’éducation prioritaire.

    Le chiffre de l’ouverture de 300000 places d’accueil collectif rejoint les calculs effectués par les écologistes, de même que les modalités de réforme du congé parental que vous proposez.

    Le maintien de la petite enfance hors du champ de la concurrence est enfin un combat qui me tient à cœur. Il convient déjà, dans un premier temps, de fixer le cap en la sortant de la directive européenne « Services ».

     

    Autonomie des établissements scolaires et des acteurs de l’éducation

    Je me reconnais dans votre définition de l’autonomie, qui doit être clairement distinguée de la mise en concurrence. Ce n’est pas parce que le libéralisme a tenté de récupérer cette notion que nous devons y renoncer nous-mêmes, car l’adaptation des établissements scolaires à leur environnement est la condition de leur efficacité dans leur poursuite de finalités fixées nationalement (voire au niveau européen).

    L’autonomie des établissements, vous le dites, ne vise pas à accroître les pouvoirs du chef d’établissement pour en faire un « manager », mais à s’appuyer davantage sur le travail de la communauté éducative. Cela suppose la constitution et la stabilisation d’équipes pédagogiques. Je souhaite entreprendre une négociation avec les organisations syndicales pour définir un nouveau système d’affectation des enseignants qui favorise la constitution d’équipes stables, la sécurisation du parcours des enseignants débutants et la mobilité des enseignants expérimentés vers la prise de responsabilités et l’éducation prioritaire.

    Je souhaite également que les équipes pédagogiques soient responsabilisées par une réécriture des programmes (et une redéfinition des examens) qui doivent être définis en termes d’objectifs transdisciplinaires de fin de cycle, de façon à laisser aux équipes la responsabilité de définir les horaires, les modes de regroupement des élèves, les contenus disciplinaires adaptés à la réalité du public de l’établissement.

    Une plus grande autonomie donnera l’occasion aux instances de décision (notamment le conseil d’école ou d’administration), où siègent les représentants des parents et des élèves, de jouer un rôle plus important.

    L’élection d’une partie de l’équipe de direction et du président du conseil d’administration au sein de la communauté éducative garantira une démocratie plus active, de façon à ce que l’accroissement de l’autonomie des établissements ne revienne pas à confier un pouvoir discrétionnaire à un chef d’établissement-manager qui ne serait encore que le représentant de la hiérarchie administrative.

     

    Enjeux individuels et enjeux collectifs

    Cette contribution est particulièrement riche et soulève des questions fondamentales qui me sont chères.

    Vous signalez avec raison la nécessité d’associer une réflexion sur le contexte immédiat et l’élaboration de projets à long terme. Je crois également nécessaire de tenir compte d’une autre contradiction apparente : nous devons assumer pleinement le fait que l’école s’adresse aujourd’hui à des individus qui ont tous leur spécificité et leur projet, mais nous devons en même temps promouvoir les valeurs de coopération, d’ouverture aux autres et de confiance contre la tendance à ne défendre que la compétition, la sélection et l’exclusion.

    Je crois comme vous que la prise en compte de la diversité est un enjeu majeur pour l’école de demain. Le traitement de celle-ci semble ne pouvoir se faire aujourd’hui que par l’externalisation, l’exclusion ou le redoublement, considéré comme un échec dans cette course de vitesse qu’est l’éducation scolaire. Le point de blocage, comme vous le suggérez, semble être la structure interne des établissements : tant que les élèves sont répartis en classes fixes et immuables pour toute une année, nous nous enfermerons dans de faux débats sur les mérites et les inconvénients de l’homogénéité et de l’hétérogénéité ou sur le mal nommé « collège unique ». La présence d’un élève en situation de handicap dans une classe est un atout par bien des côtés, mais impose aussi des contraintes importantes au professeur. Pour l’élève lui-même, des temps de travail commun avec d’autres enfants sont nécessaires, mais il faut aussi prévoir une prise en charge spécifique. Bref, nous devons sortir de l’alternative inclusion/exclusion que nous impose l’existence de groupes-classes fixés à l’année. Les regroupements d’élèves doivent pouvoir varier en fonction des activités et des objectifs. Nous défendons de ce point de vue la notion d’«unités pédagogiques fonctionnelles » : au lieu de l’organisation habituelle où un professeur enseigne une discipline à une classe pendant une heure, et ce toute l’année selon un rythme hebdomadaire, nous proposons de confier un groupe d’une centaine d’élèves à une équipe d’enseignants, qui organiserait ses activités et déterminerait les modes de regroupement les plus pertinents. De nombreuses expériences sont déjà faites en ce sens sur le terrain : nous devons les faire connaître, appeler et soutenir d’autres initiatives dans le cadre d’une véritable politique de promotion de l’innovation, car c’est du terrain que viendront les solutions.

    La notion de « parcours éducatif » que vous avancez est de ce point de vue particulièrement féconde. S’il est capital de fixer un horizon commun d’acquisition d’une culture commune, l’école doit tenir compte de la spécificité des projets de chacun. Pour que ceux-ci émergent, je souhaite comme vous que l’école fondamentale, qui scolariserait tous les enfants de 6 à 16 ans et qui reste à inventer, soit libérée de tout enjeu d’évaluation, de classement et d’orientation. Cela implique que les études suivies ultérieurement soient indépendantes du parcours réalisé au cours de cette première scolarisation. Si je reconnais l’enjeu démocratique qu’il y a à élever l’âge de fin de la scolarité obligatoire, je ne souhaite pas que cela se fasse de façon uniforme et pense que cela doit être l’occasion d’encourager chacun à faire une pause, dans l’esprit des « gap years » anglo-saxonnes : demandons à chaque jeune de suivre deux années de formation générale ou professionnelle au moment où il le souhaite entre 16 et 25 ans et soutenons les mouvements d’éducation populaire (et donnons de vrais moyens pour étendre le service civique) pour qu’ils investissent cet espace. Au-delà, je propose que chacun dispose d’un crédit de huit années de formation à suivre tout au long de la vie, avec garantie de revenu.

     

    Formation des professionnels de l’éducation

    J’approuve votre volonté de penser la formation des enseignants dans le cadre plus large de la formation de l’ensemble des professionnels de l’éducation. Il est urgent de faire le point sur les besoins des mouvements d’éducation populaire et de favoriser leur mise en réseau. Le tissu associatif et sa fonction ont beaucoup évolué, et il est du devoir de l’Etat de faire le point sur les nécessités auxquelles il fait face aujourd’hui, en termes de formation, mais aussi de statut juridique et de cadre réglementaire. Un grand forum de l’éducation populaire, tenu dès la première année de la législature, en serait l’occasion privilégiée.

    L’articulation de la formation des professionnels de l’éducation avec la recherche, en particulier la recherche-action, est également un projet qui me tient à cœur. A l’heure où les réalités du terrain évoluent rapidement, il paraît naturel que ceux qui y ont affaire ne soient pas formés à l’écart de ces réalités. Au moment où il devient manifeste que les métiers de l’éducation, contrairement à ce qu’ont pu insinuer certains responsables, exigent un haut de niveau de formation, il est évident que ceux qui les pratiquent doivent avoir l’habitude d’adopter une attitude de recherche et qu’il faut qu’ils aient le plus souvent possible une démarche réflexive sur leur pratique.

    Ce sont les raisons pour lesquelles je défends, au titre de la formation initiale, le principe d’un master d’éducation, qui consiste en la réalisation de deux travaux d’étude et de recherche, le premier centré sur une discipline universitaire, le second sur une question d’éducation, en articulation avec des stages sur le terrain. La mise en cohérence de ce master impose que le concours de recrutement ait lieu à l’issue de la licence et non au milieu du master, sans quoi on recréerait le système en vigueur avant la réforme de 2010, dont les défauts ne doivent pas être oubliés. Pour diversifier le recrutement des professionnels de l’éducation, il faut qu’un autre concours, destinés aux étudiants déjà titulaires d’un master ou aux professionnels souhaitant changer de voie, donne accès à une formation initiale d’un an.

     

    Pour une participation active des enfants, des jeunes et de leurs parents aux projets éducatifs

    L’école française a été fondée sur la méfiance : méfiance à l’égard de l’influence de l’Eglise, des parents « consommateurs », des élèves dont le « niveau » ne cesserait de « baisser », de l’environnement nécessairement violent, du monde économique ou des associations. Le discours sur l’école-sanctuaire, appuyé sur ces préventions, remporte souvent un succès facile. La crise de confiance que subit le système éducatif rend indispensable un aggiornamento : s’il est indispensable de mettre l’éducation à l’abri d’une vie sociale de plus en plus dominée par les pulsions consommatoires (« enseigner, c’est résister »), la garantie de sa réussite résultera de sa capacité à restaurer la confiance entre tous ses acteurs.

    Nous rejoignons ici les réflexions que nous inspirait la question de l’autonomie : c’est en donnant de véritables marges de manœuvre aux instances de décision proches du terrain qu’on fera apparaître l’implication de chacun comme autre chose qu’une caution à un système procédurier.

    De même, l’ouverture des établissements scolaires sur leur environnement doit être un élément fort du cahier des charges de l’appel à projets innovants que nous lancerons dès les premières semaines de la législature.

    J’aimerais enfin insister sur le rôle-clé des corps intermédiaires, organisations syndicales, associations et mouvements impliqués dans les débats éducatifs. L’expérience de l’Appel de Bobigny, à mon sens, est fondatrice : contre une politique de la négociation d’un projet déjà décidé entre ministre et syndicats ou du Grand Débat, de la consultation-rideau de fumée qui court-circuite ces organisations, nous devons reconnaître qu’elles peuvent être force de proposition. La création de l’école fondamentale de 6 à 16 ans et la définition du service de ses professeurs doit être l’occasion de leur donner la possibilité, financière et logistique, d’animer un débat national autour de leurs propositions. Tirant les leçons de ce débat, c’est une loi d’initiative parlementaire (et non un projet ministériel) qui dessinerait les contours de cette nouvelle école.

     

    Projet éducatif local, projet éducatif de territoire, « territoires apprenants » : quel avenir ?

    Je salue le très haut niveau d’élaboration de votre réflexion sur ce point. Fondamentalement décentralisateurs, les écologistes tiennent beaucoup eux aussi à la territorialisation des politiques éducatives : la mise en cohérence de l’action des différents acteurs, à l’échelle du bassin de vie, est une nécessité.

    Cette convergence de vues étant reconnue, j’attire votre attention sur deux points.

    Le premier est celui du niveau de décision le plus pertinent. Le régime actuel veut que les différents acteurs ne soient pas pilotés au même niveau, ce qui rend vaine toute démarche de mise en cohérence de leur action. Il faut retravailler ce point en insistant sur la difficile question de l’autonomie des établissements scolaires : s’il est capital que les objectifs de leurs programmes soient fixés au niveau national, voire européen, il faut qu’ils disposent de larges marges d’autonomie dans la définition des moyens de les atteindre, afin que la prise en compte d’enjeux locaux ne soit pas systématiquement perçue comme un projet marginal ou une entorse au fonctionnement ordinaire, voire, aux yeux de certains, à l’unité de la République.

    Le deuxième point concerne les nouvelles instances de décision que nous entendons créer à l’échelle des bassins de vie. C’est en permettant aux élus locaux, aux équipes pédagogiques des écoles, aux représentants des parents, à ceux des jeunes et aux associations de travailler ensemble qu’on parviendra à définir des projets éducatifs locaux qui auront du sens. Ces instances doivent bien évidemment être dotées de pouvoirs significatifs, portant notamment sur la définition des rythmes scolaires. Au-delà de la fixation des dates des vacances, qui doit être faite nationalement, c’est en effet au plus près du terrain qu’on parviendra à identifier les horaires les plus pertinents pour l’ouverture des écoles, mais aussi pour les activités culturelles ou sportives… et pour les transports collectifs. A cette fin, je souhaite que dans chaque bassin de vie, un « bureau des temps » doté d’un rôle consultatif, puisse observer les rythmes de vie et faire des propositions.

     

  96. Déclaration d’intérêts d’Eva Joly à Transparence International

    Eva Joly a répondu à la sollicitation de l’association Transparence International en remplissant sa déclaration d’intérêts. Retrouvez l’intégralité de sa réponse sur le site de Transparence International.

  97. EELV Basse-Normandie soutient Michel Houssin et les déboulonneurs

    Action anti-THT à Saint Martin d'Aubigny

    A l’appel de l’association « Marais sous tension », une centaine de personnes s’est retrouvé cet après-midi au pied d’un pylône de la future ligne à Très Haute Tension Cotentin Maine. Ce pylône est situé sur un terrain communal de Saint-Martin-d’Aubigny, commune qui avait pris un arrêté anti-THT, arrêté qui n’a pas été annulé par le tribunal administratif.

     
    Dès les premiers déboulonnages, les gendarmes très nombreux sont intervenus et ont interpellés Michel Houssin, paysan de la Confédération paysanne et président de l’association « Marais sous Tension ». Malgré la solidarité des manifestants, pacifiques rappellons-le, les gendarmes se sont frayés un chemin sans ménagement au travers des manifestants et Michel Houssin a été transféré à la nouvelle Gendarmerie de Périers financée d’ailleurs en partie par RTE !

     
    Europe Ecologie Les Verts Basse-Normandie apporte tout son soutien à Michel Houssin et demande sa libération immédiate.
    Clara Osadtchy, porte-parole régionale : « Le chantier de l’EPR est arrêté, la construction de la THT devrait donc elle-aussi être interrompue. Or, il n’en est rien parce que les autorités s’entêtent et poursuivent la construction d’une ligne THT ainsi inutile, et toujours dangereuse et coûteuse. Aujourd’hui de nouveau arrêté, le chantier de l’EPR accumule les malfaçons. Cet entêtement dans la construction de la ligne THT est-il bien sensé ? »

     
    Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’EELV Basse-Normandie complète : « Des maires, des milliers de citoyens de tous horizons et le Conseil régional dénoncent, ou conditionnent, la construction de la ligne, et malgré cela, toutes les autorisations ont été délivrées et on assiste maintenant à un chantier précipité pour la construire au plus vite. Cela n’a pas de sens ! Les déboulonneurs agissent dans la nécessité et sont aujourd’hui les garants du respect de l’intérêt général, ce qui n’est plus le cas des autorités qui élèvent des pylônes dans notre région. »

     

  98. Les militants d’EELV et Eva Joly en campagne contre le mal-logement

    Jeudi 15 mars les militants EELV étaient dans les rues de Bayeux, Coutances, Caen et Lisieux pour réaffirmer au jour de la fin de la trêve hivernale qu’un toit c’est en droit.

    Pour réaffirmer en ce jour de fin de la trêve hivernale qu’un toit, c’est un droit, ils ont installé des tentes symbole d’une précarité qui touchent 3,6 millions de personnes en France. Ils ont échangé avec les citoyens et ont distribué des tracts résumant les propositions du programme EELV en matière de logement porté par Eva Joly.

    Si vous souhaitez participer à la campagne d’Eva Joly, n’hésitez pas à nous contacter en écrivant à bassenormandie@eelv.fr ou en téléphonant au local régional au 09 52 50 67 14.

    Retrouvez ici le communiqué de presse d’EELV Basse-Normandie annonçant ces actions

    Retrouvez ici le projet d’EELV en matière de logement

     

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