Débat public LNPN : Réseau ferré de France (RFF) évoque à Lisieux une possible baisse de sa participation… et la hausse du billet

A Caen, le 15 novembre 2011

Jeudi 10 novembre dernier, le représentant de Réseau ferré de France (RFF), gestionnaire des infrastructures ferroviaires et porteur du projet de Ligne nouvelle Paris-Normandie (LNPN), a pour la première fois évoqué l’hypothèse d’une participation de sa part inférieure au seuil de 30% du coût total des travaux, seuil jusqu’ici observé dans le financement des lignes ferroviaires nouvelles (LGV).

En réponse à une question du Président de la Commission particulière du débat public, M. Guérin, puis à une relance de Mickaël Marie, président du groupe EE-LV au Conseil régional de Basse-Normandie, le représentant de RFF a ainsi expliqué que les évaluations financières concernant la participation de l’entreprise n’étaient pas finalisées, mais qu’il était possible que cette participation soit inférieure au seuil de 30%, évoquant même d’autres chantiers sur lesquels « la participation de RFF est de l’ordre de 15% ».

Dans une autre réponse, le représentant de RFF a également admis que les travaux de construction d’une nouvelle ligne auraient nécessairement un impact sur le prix du billet, évoquant le chiffre de 20% d’augmentation « sur les liaisons les plus rapides ».

Pour Europe Ecologie – Les Verts, ces deux points sont essentiels et devront être très sérieusement approfondis au cours des prochaines semaines du débat public, car ils conditionnent largement le jugement que chacun pourra se faire de « l’opportunité » du projet, dont le débat public est censé rendre compte.

Clara Osadtchy, conseillère régionale de Basse-Normandie et porte-parole régionale d’EE-LV, présente à Lisieux lors du débat public, déclare : « le débat public sur la LNPN ne doit pas être un débat d’usagers, mais un débat de citoyens, qui permette à chacun de se faire une idée de la pertinence réelle du projet et de son intérêt à long terme, en évaluant sérieusement les avantages et les inconvénients, supposés ou avérés, d’un tel chantier. Ce n’est pas de slogans ou de voeux pieux dont a besoin le système ferroviaire, mais d’abord d’un diagnostic juste et crédible sur ce qui doit être fait, sur ce qui peut l’être, avec quels moyens et à quelle échéance. »

Selon Mickaël Marie, président du groupe des élus régionaux EE-LV de Basse-Normandie, « Si Réseau ferré de France réduit fortement sa contribution financière au projet, les collectivités locales seront appelées à augmenter leur participation, de façon significative sans doute. Les élus doivent peser les conséquences d’un investissement public qui est déjà très élevé. L’ironie, c’est que le montant de la participation de RFF ne sera sans doute connu qu’après la fin du débat public ! »

Les élus, responsables et militants EE-LV continueront de participer, dans les prochaines semaines comme depuis son lancement, aux différentes réunions du débat public.

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