Grâce à la politique agricole française et européenne, la Basse Normandie peut se préparer à cultiver … les algues vertes.
Semaine funeste pour une agriculture citoyenne et durable.
Le 11 octobre, le gouvernement assouplissait par décret les normes d’épandage des effluents d’élevage. La même norme d’épandage d’azote est conservée (170 kg/ha) mais la surface de référence pour l’épandage sur l’exploitation est étendue à la surface agricole utile. On peut donc s’attendre à une augmentation allant jusqu’à 20 % des quantités d’azote épandues …
Rappelons que l’azote en s’oxydant produit les nitrates qui favorisent la prolifération des algues vertes en Bretagne mais aussi, de plus en plus, en Basse Normandie . Les quantités d’azote déjà épandues ne pouvant pas être assimilées par l’environnement, elles se déversent sur les côtes sous forme de nitrates alimentant les algues vertes.
Ce n’est pas la seule mauvaise nouvelle de la semaine, hier, le commissaire européen à l’agriculture, Dacian Ciolos, présente un projet de réforme de la PAC au verdissement à l’eau tiède. On pouvait espérer une aide aux petites fermes conséquente, un plafonnement et une dégressivité des aides significatifs favorisant véritablement l’emploi paysan, cela ne sera pas.
Pire, en instituant une référence pour les surfaces éligibles aux aides au premier 1 janvier 2014, la course à l’agrandissement et à l’industrialisation des exploitations va connaître deux années fastes.
Pour François Dufour, Vice-président du Conseil Régional de Basse Normandie en charge de l’agriculture : « avec le nouveau décret assouplissant l’épandage et l’intensification de la course à l’agrandissement, il sera bien difficile de sauver quelques hectares pour l’agriculture durable et le développement d’une économie agricole relocalisée. Les déséquilibres dont souffrent nos écosystèmes vont s’accroître, comme la disparition des sièges d’exploitation et des paysans. »
Pour Bérangère Dauvin, Secrétaire régionale EELV : « Les bas normands peuvent s’attendre à voir s’allonger la facture du traitement de la pollution des eaux. Le surcoût engendré par le traitement des excédents d’engrais azotés et de pesticides d’origine agricole coûte déjà 1.5 milliards d’euros aux ménages selon un rapport récent du Ministère de l’écologie. C’est inacceptable à l’heure où de plus en plus de foyers luttent pour conserver l’accès aux besoins de première nécessité. »
Europe Ecologie- les Verts Basse Normandie ne ménagera pas ses efforts pour parvenir à une agriculture citoyenne et écologique et compte bien utilisé à fond la tribune des élections présidentielles et législatives pour instituer un nouveau pacte entre agriculture et société.