Face à la prolifération des algues vertes, il est urgent de revoir le schéma de développement agricole.

Comme en Bretagne, les plages normandes voient se multiplier des dépôts d’algues vertes depuis quelques années. Si jusque là, le phénomène restait suffisamment marginal pour être passé sous silence,  il ne cesse de s’amplifier, et à ce jour, depuis début 2011, il a déjà dû être ramassé plus d’algues sur les plages normandes qu’en 2010.

Même si l’agriculture ne peut pas être jugée comme unique responsable, elle provoque néanmoins une grande partie des rejets de nitrates, facteur favorisant la prolifération des algues vertes. Le plan national lancé début 2010 contre les algues vertes ne cible malheureusement pas les causes du problème. Il ne s’attache qu’à la gestion des conséquences, avec l’espoir de trouver une voie de valorisation de ces algues. Jusqu’à présent, les communes reçoivent des subventions pour réaliser le nettoyage des plages avant que la décomposition des algues ne deviennent dangereuse. Mais pour combien de temps encore les collectivités pourront-elles être accompagnées financièrement, les zones d’échouage et les coûts de nettoyage des plages se multipliant d’années en année ?  La question devient d’autant plus brûlante avec la réduction des budgets de celles-ci dans le cadre de la réforme territoriale. Beaucoup d’élus locaux s’en inquiètent, avec le risque de fermeture des plages.

Pour Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’Europe Ecologie Les Verts, « nous pouvons constater ici l’une des conséquence du modèle agricole développé ces dernières décennies, système qui bien malheureusement n’est souvent rentable que pour les firmes agroalimentaires. Ainsi, l’industrialisation de l’agriculture provoque, et de manière de plus en plus criante, effondrement des revenus, perte d’emplois (disparition d’une exploitation sur 4 en 10 ans en Basse Normandie sur les 10 dernières années), dégradation de l’environnement. Ce sont les contribuables qui paient les conséquences d’un modèle de développement agricole a bout de souffle, dont l’impact se fera sentir encore des années sur l’environnement. »

Pour Europe Ecologie les Verts, il faut une réelle mobilisation de tous les acteurs . Des mesures préventives autant que curatives doivent être prises de manière urgente, pour éviter que ce qui se passe en Bretagne n’atteigne la Basse Normandie. Au delà de la gestion des conséquences, il faut courageusement prévenir les causes de cette prolifération d’algues. On ne peut continuer dans le déni, à l’image du Président Sarkozy, et il est urgent de permettre un avenir viable et durable pour les territoires. La transformation écologique de l’économie agricole qu’Europe Ecologie les Verts réclame seule depuis de nombreuses années est une véritable nécessité.

Pour François Dufour, Vice Président à l’Agriculture de la Région Basse Normandie, « il est du ressort de l’Etat et l’Union Européenne de  réorienter les politiques agricoles pour éviter ce qui est en train de s’abattre sur nos côtes. Le modèle agricole développé sur les territoires, à l’image de ce que l’on peut voir abusivement en Bretagne, résulte en effet des orientations politiques impulsées via les subventions. Il est temps de sortir de ce modèle, source de dégâts économiques, humains, et environnementaux, pour redonner une durabilité écologique, touristique et donc économique à nos territoires. Il ne faut pas oublier que les premières victimes seront les activités périphériques (pêche, tourisme, …) ».

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