Transports et mobilités : nouveau siècle, nouvelles voies

Programme Europe Ecologie Basse Normandie _ régionales 2010 : Pilier n°9 – Transports et mobilités :nouveau siècle, nouvelles voies

Améliorer le quotidien des ménages tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre : un seul et même défi.

Le Sommet de Copenhague n’est pas si loin. En matière de transport et de mobilité, la Basse-Normandie devra relever d’immenses défis pour réussir à diviser par 4 ses émissions d’ici à 2050. De plus, les ressources pétrolières se raréfient et le carburant sera de plus en plus cher. Avec une population vieillissante, il s’agit de permettre à chacun de pouvoir se déplacer en utilisant moins sa voiture. Ce sont les déplacements qui sont les premiers responsables des émissions de gaz à effet de serre en Basse-Normandie.

Quels sont les avantages d’utiliser les transports en commun ?

– réduction des consommations d’énergie (1,5 personne par voiture, soit 2 fois plus d’énergie consommée que par bus sur un trajet de 10km).

– des routes moins engorgées (1 bus de 30 personnes, à la place de 20 voitures).

– moins de problèmes de stationnement dans les centres-villes.

– moins de frais (sur un trajet domicile travail quotidien de 30km, le bus coute 20 fois moins cher environ que la voiture !)

Mettre fin à des choix irresponsables qui sacrifient les transports collectifs et renforcent les inégalités. Les choix répétés en matière d’aménagement du territoire régional entraînent un forte artificialisation des espaces et contraignent les classes moyennes et défavorisées à éloigner leurs lieux de vie de leurs lieux de travail. Cette situation pénalise de plus en plus fortement les ménages, contraints de recourir à la voiture particulière et de dépenser de plus en plus pour assurer leurs déplacements (le poste de transports est aujourd’hui le 2nd poste de dépense des ménages). Pour les demandeurs d’emploi, la situation est encore plus compliquée : le manque de moyens de transports est une des premières difficultés pour trouver un travail.

L’entêtement routier dans les politiques d’aménagement du territoire entraîne une dégradation de l’environnement et crée une véritable dépendance à l’usage de l’automobile. Les conséquences sont concrètes : les familles sont obligées d’aller habiter de plus en plus loin et il devient difficile de ne pas prendre la voiture pour des déplacements quotidiens. Ce qui fait que nous dépensons plus aujourd’hui pour le transport que pour l’alimentation. L’enjeu sera de proposer à chaque Bas-Normand une solution de transport écologique, efficace et accessible à moins de dix minutes de son lieu d’habitation et de son lieu de travail.

TGV or not TGV ?

Seuls 5% des actifs bas-normands sont amenés aujourd’hui à travailler en dehors de la région Basse-Normandie. Plus de 90% des déplacements effectués pour se rendre de son domicile à son travail le sont à l’intérieur de notre région. C’est bien pour permettre à chacun d’entre nous de bénéficier d’une offre de transport efficace, écologique et accessible financièrement qu’Europe Ecologie entend mettre la priorité sur l’amélioration du réseau ferroviaire régional, la création et la réouverture de lignes TER, la création de nouvelles haltes ferroviaires… Le projet de Ligne à grande vitesse, estimé à près de 9 milliards d’euros, ne saurait donc constituer une priorité. Nous préférons de loin miser sur une amélioration de la liaison Cherbourg-Caen-Paris permettant de réduire les temps de trajet sans compromettre l’avenir. Pour faire face aux inégalités en matière de déplacements, qui pèsent de plus en plus financièrement sur chacun d’entre nous, il est temps de proposer des choix d’investissement permettant de privilégier les transports collectifs et les modes doux sur tout le territoire.

Nos engagements:

1. Tisser un réseau ferroviaire pertinent à l’échelle régionale : un plan rail pour le XXIème siècle

– Ré-ouvrir la ligne Caen-Flers. Assurer la nouvelle desserte de Honfleur. Assurer la desserte de Falaise en créant une halte-ferroviaire à Fresné-la-Mère.

– Accélérer la modernisation des gares et créer des navettes de rabattement pour les parkings des gares saturés, encourager leur accessibilité en vélo par la réalisation d’itinéraires cyclables et le développement de «stationnements vélos» sécurisés.

– Élargir les amplitudes horaires pour permettre aux salariés d’utiliser le train pour aller travailler (meilleures dessertes en heure de pointe).

– Poursuivre et amplifier l’électrification du réseau ferroviaire (notamment entre Saint-Lô et Coutances).

– Mettre en projet de nouvelles infrastructures nécessaires dont Caen-Vire, Caen-Ouistreham. Réouverture de Bagnoles-Briouze et de Evreux-Honfleur (en collaboration avec la Haute-Normandie).

– Perfectionner les liaisons interrégionales en créant des départs supplémentaires et en améliorant la fiabilité et la ponctualité : Caen-Rennes ; Caen-Rouen (fin de la vacance entre 12H00 et 17H00) ; Caen-Le Mans et bien sûr Granville-Paris.

– Proposer la création de nouveaux principes de desserte selon les principes d’un réseau express régional entre Moult/Argences et Audrieu ainsi qu’entre Saint-Lô et Coutances.

– Créer un service de nuit par autocar pour les principaux axes.

– Garantir une accessibilité complète des personnes à mobilité réduite.

– Engager la SNCF dans un plan zéro pesticides en proposant un traitement alternatif au chimique pour les voies ferrées.

2. Supprimer le financement des projets routiers, mettre fin à l’hémorragie aéroportuaire

– Abandonner tous les projets routiers qui génèrent du trafic supplémentaire, saturent de nouveaux axes et ont un coût extravagant (grand contournement au sud de Caen, 2×2 voies Caen-Flers, 2X2 voies Saint-Lô-Coutances…). Les crédits seront redéployés pour accélerer le développement des modes collectifs.

– Regrouper les cinq aéroports normands sur une plate-forme unique à Deauville-Saint-Gatien en collaboration avec la Haute-Normandie. Réserver les liaisons à l’échelle internationale et supprimer les liaisons intérieures coûteuses, inutiles et écologiquement irresponsables.

3. Garantir une plus forte lisibilité et une véritable efficacité des réseaux de transports collectifs à l’échelle régionale

– Initier la création d’un syndicat mixte permettant de fédérer les autorités de transports dans une seule et même instance : la Région (TER), les Conseils Généraux (bus départementaux) et les collectivités (réseaux de transports urbains) afin de garantir une meilleure lisibilité et une plus forte efficacité des systèmes de transports (correspondances, intermodalité…)

– Intégrer dans toutes les politiques du Conseil Régional un volet mobilité (aides économiques conditionnées à la réalisation de plans de déplacements pour les entreprises et les administrations, passeport mobilité pour la formation professionnelle et les lycéens, etc.)

– Créer une Agence Régionale de la Mobilité, structure publique de réalisation des nouveaux outils de mobilité : services publics de covoiturage, agences locales de mobilité, conseil et suivi de la mobilité durable…

– Conditionner notre soutien aux collectivités locales à leur engagement exemplaire en matière de mobilité alternative avec des Contrats Territoriaux de Mobilité Durable pour coordonner et mener des actions spécifiques sur un territoire enclavé.

4. Soutenir une mobilité alternative pour tous, concrétiser enfin l’intermodalité

– Amplifier la politique vélo : achever le schéma « véloroutes et voies vertes ». Développer une politique en faveur du vélotourisme (infrastructures, circuits, guide, agence régionale de tourisme solidaire). Accompagner la sécurisation de la pratique du vélo en milieu urbain comme en milieu rural. Proposer des services dédiés dans les gares principales : gardiennage, réparation, location de vélos moyenne et longue durée.

– Mettre en place un « Pass mobilité » permettant de regrouper sur un titre unique tous les transports de la Région (Ter, Bus départementaux, Bus de ville, Tram, Vélos).

– Accompagner la création de services d’autopartage et de systèmes de vélopartage sur tous les territoires.

– Inciter les entreprises à réaliser des plans de déplacement pour encourager les salariés à utiliser les transports en commun et les modes doux.

– Faciliter les correspondances entre les TER et les bus départementaux, supprimer les doublons pour améliorer les dessertes.

– Créer des aires sécurisées de covoiturage et accompagner la réalisation de parkings relais en périphérie des villes.

– Soutenir les systèmes de location automobile solidaire (pour les demandeurs d’emplois qui reprennent un travail).

– Créer un chèque mobilité adapté à la situation de chacun (achat de vélo, TER, etc.).

– Développer le tourisme durable avec des modes de transport écologiques (vélotourisme, train tourisme, hippotourisme).

5. Créer un service public régional de covoiturage

– Promouvoir des usages plus rationnels de la voiture est devenu une nécessité. De nombreux Bas-Normands ont déjà adopté le covoiturage. Plutôt que de miser sur le « toujours plus de routes », nous proposons de faire le pari de « moins de voitures sur les routes existantes ». Un site internet ne suffira pas. Nous proposons de déployer un million d’euros par an pour la création de 10 « antennes covoiturage » dans toute la Basse-Normandie. Investis sur les bassins d’emplois, les agents recrutés seront chargés de démarcher les salariés pour leur proposer la formule de covoiturage la mieux adaptée à leurs besoins (contraintes horaires, définition du trajet…) Les équipages constitués seront accompagnés et pourront se référer à tout moment aux antennes de proximité. Ces antennes préfigureront les Agences Locales de la Mobilité et deviendront des espaces d’information et d’accompagnement des usagers.

6. Soutenir les formes alternatives de transport de marchandises (rail, cabotage)

– Créer des opérateurs ferroviaires de proximité pour gérer le fret des terminaux ferrés de Cherbourg et Caen et la plate-forme multimodale de Mezidon-Canon.

– Conditionner les aides économiques de la Région à l’utilisation du rail comme moyens de transport de marchandises.

– Créer des plateformes locales de logistique (plan régional du fret et de la logistique).

– Développer le cabotage et instaurer une liaison transmanche à la voile.

Découvrez les autres piliers du programme régional 2010 sur basse-normandie.regions-europe-ecologie.fr

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