Nonant-le-pin : la décharge GDE ne doit pas rouvrir ! Que fait le Ministère de l’écologie ?

La cour d’appel de Caen  vient d’annuler la fermeture de la décharge GDE à Nonant-le-Pin qui avait été prononcée par le tribunal correctionnel d’Argentan en mai 2014. EELV Basse-Normandie regrette vivement cette décision qui va à l’encontre de la protection des populations, des terres d’élevage équin et de l’environnement dans toute la région. Pour rappel, en seulement deux jours d’exploitation, plus de 1 800 tonnes de déchets illégaux ont été déposées sur le site, entraînant une pollution avérée.

Des expertises indépendantes ainsi que des procédures administratives et civiles sont toujours en cours. Un pourvoi en cassation des associations de défense de l’environnement est annoncé. La décharge GDE ne doit pas rouvrir ! Réaffirmant son soutien actif à la mobilisation qui va se poursuivre contre ce projet polluant et dangereux, Europe Ecologie Les Verts demande à la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, de suspendre l’autorisation d’exploitation de GDE.

 

Vous trouverez ci-dessous, la tribune publiée sur Mediapart par les députés européens EELV Karima Delli et José Bové, et les vice-présidents EELV du conseil régional de Basse-Normandie, Yanic Soubien et François Dufour :

Depuis plus d’un an, citoyens, professionnels du cheval et de l’agriculture se battent contre le projet de centre de stockage des déchets de Nonant-le-Pin dans l’Orne.

Les écologistes soutiennent les opposants à ce projet planté au cœur d’un espace naturel riche. Ils dénoncent l’accaparement de terres agricoles par une entreprise pollueuse, symptomatique des dérives de notre système de production.

La qualité de l’air, de la terre et de l’eau, qui sont le gage d’un élevage sain et du bien-vivre des riverains, sont clairement bradées au profit d’une logique purement comptable. En ce sens, la mobilisation des « anti-GDE » est le symbole d’une résistance citoyenne pour préserver des ressources naturelles en milieu rural, notre bien commun à tous.

Rappelons qu’en mai dernier, la justice a jugé illégales les 1.856 tonnes entreposées pendant les deux seuls jours d’ouverture du site et ordonné sa fermeture. L’entreprise GDE, propriétaire du site, a contesté cette décision, qui doit être tranchée devant la Cour d’Appel de Caen en délibéré le 21 janvier 2015.

Le 6 octobre dernier, les forces de l’ordre ont expulsé les opposants au projet qui bloquaient l’entrée de la décharge de manière pacifique. Malgré cette expulsion, les « anti-GDE » sont plus que jamais mobilisés pour que le gouvernement prenne ses responsabilités et demandent la suspension de l’autorisation administrative délivrée par le Tribunal administratif de Caen à GDE.

Mme Royal, comment pouvons-nous expliquer à ces opposants l’inaction des pouvoirs publics alors que les soupçons de malhonnêteté de l’entreprise exploitante sont de plus en plus nombreux ? Comment pouvons-nous expliquer que vous, ministre de l’Écologie engagée, ne réagissiez pas alors qu’il est avéré que les sols sont déjà pollués par les déchets déposés il y a plus d’un an par l’entreprise ?

2014 s’est achevé avec le souvenir dramatique de la mort de Rémi Fraisse à Sivens, la situation reste enlisée à Notre-Dame-des-Landes, et partout en France, des citoyens, toujours plus nombreux, s’engagent pour préserver l’environnement comme autour du projet de Center Parcs de Roybon (Isère) ou pour promouvoir un modèle « alternatif et écolo » comme à la ferme des bouillons (Eure).

2015 sera l’année du climat, celle du grand rendez-vous de la COP21 qui exige de faire de la France, un pays exemplaire en termes d’écologie.

Il n’y a pas si longtemps, vous prôniez, Mme la Ministre, le principe de la « démocratie participative » pour restaurer la confiance entre le politique et les citoyens et trouver un mode de gouvernance plus proche des préoccupations et des attentes de la population. Votre engagement auprès des opposants au projet de décharge de Nonant serait une preuve que cette idée n’est pas perdue !

Mme la Ministre, la politique de l’autruche ne fonctionne pas, au contraire, elle exacerbe les tensions et creuse le fossé grandissant entre les responsables politiques et les citoyens. Par conséquent, nous vous demandons de suspendre l’autorisation d’exploitation de GDE en attente des résultats des expertises indépendantes en cours sur le projet. Il en va de l’avenir d’un département, d’un environnement exceptionnel, de la vie de centaines d’habitants, de centaines d’emplois issus des terres d’élevage et de savoir-faire liés au cheval reconnus au niveau international.

 

Retrouvez ici le communiqué d’EELV national.

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