Projet de loi transition énergétique : une occasion à ne pas manquer
Le projet de loi relatif à la « transition énergétique pour la croissance verte » présenté par Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, est entré en discussion à l’assemblée nationale. Le contexte d’examen de cette loi est particulièrement lourd.
Les indicateurs du réchauffement climatique sont au rouge. Le dernier rapport du GIEC[1], démontre que sans un changement radical de politique, le réchauffement climatique accusera une hausse de 2°C d’ici 2050, avec des conséquences sans précédent sur les conditions de vie sur terre.
L’humanité vit au dessus de ses moyens, épuisant en huit mois la capacité annuelle de notre planète à reproduire les ressources naturelles que nous consommons.
Le modèle énergétique français est fébrile, reposant à 95% sur les importations d’énergies fossiles et d’uranium, dont les gisements sont amenés à se tarir.
Au vu de ces éléments, Europe Écologie – Les Verts Basse-Normandie attendait une prise de position forte de la part de Madame la Ministre. Or le projet de loi est bien en deçà de ce que tous les citoyennes et les citoyens étaient en droit d’espérer.
Tout d’abord le choix d’associer le terme « croissance » à celui de « transition énergétique » dans le titre de cette loi, démontre toute l’ambiguïté d’une politique qui s’enferme dans un modèle économique de croissance sans limite absolument désastreux.
D’autre part la question du tarissement des ressources fossiles, et notamment la fin du pétrole « bon marché», est totalement éludée. Le fait que le développement de l’automobile électrique soit la seule réponse donnée en terme de transports (1er secteur émetteur de CO2), montre une incapacité à proposer une vraie transition vers un modèle plus sobre.
Enfin, comme le révèle le « transitiomètre »[2], l’outil qui évalue la capacité du projet de loi à atteindre les engagements de la France dans les domaines du climat et de l’énergie, cette loi qui devrait révolutionner la politique énergétique française ne permet de répondre qu’à 30% de nos engagements nationaux.
Selon Sébastien Bellet, secrétaire régional d’EELV Basse-Normandie, « la proposition de loi doit se montrer beaucoup plus audacieuse et viser l’exemplarité. À chaque fois que l’on perd une occasion d’anticiper sur les enjeux climatiques et énergétiques, c’est une dette écologique et économique supplémentaire, qu’il nous faudra un jour payer au prix fort : réparer est toujours plus cher qu’anticiper. »
Europe Écologie – Les Verts Basse-Normandie invite tous les parlementaires, dès aujourd’hui, à construire une loi véritablement ambitieuse au-delà des logiques d’appareils et des réflexes partisans, une loi qui représente la formidable opportunité de créer un autre modèle de société. C’est en entrant dans une dynamique de partage plutôt que de compétition que l’on rendra les françaises et les français plus heureux. C’est en mettant l’accent sur le mieux vivre et non sur la croissance de la consommation que l’on changera réellement leur vie.
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[1] Il est possible de retrouver l’étude du GIEC sur le site du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Volume-1-changements-climatiques.html