Non, la pollution n’est pas un phénomène météorologique !

Une communication largement diffusée par les médias veut nous faire croire que la pollution de l’air est principalement un phénomène météorologique : « l’anticyclone est arrivé, l’air est froid la nuit et chaud le jour … donc l’air des villes est pollué ». Ce n’est que secondairement qu’elle est présentée comme étant la résultante de particules plus ou moins fines, l’allusion au diesel se révélant souvent bien trop discrète.

EELV-BN pense que ce n’est qu’en inversant l’ordre d’importance  de ces causalités qu’on peut développer une analyse lucide et responsable et trouver les moyens de combattre le phénomène.

La pollution de l’air dans nos villes bas-normandes, où l’activité industrielle n’est pas la cause majeure, est d’abord la conséquence de la circulation automobile et elle est particulièrement dangereuse  à cause du diesel, dont les particules fines et ultra-fines ont été reconnues comme « cancérigènes certains » par l’OMS depuis 2 ans. A cela s’ajoute le dioxyde d’azote (NO2) des moteurs à essence. Et si le diesel tue et si la voiture rend malade, ce n’est pas seulement lors des pics de pollution, mais bien davantage à cause de l’exposition régulière à leurs émanations.

L’étude européenne Aphekom, coordonnée par l’Institut français de Veille Sanitaire (InVS), a montré que le respect des normes de réduction de particules fines (10 microgrammes par mètre cube [µg/m3]) permettrait de gagner près de deux ans d’espérance de vie pour les citadins âgés de 30 ans et plus et d’économiser 31,5 milliards d’euros à l’échelle européenne.

Cessons donc de fuir nos responsabilités en accusant la météo ! Cessons de nous réfugier derrière des phénomènes naturels, comme les responsables de l’atome japonais se sont réfugiés derrière le tsunami pour minimiser leurs responsabilités dans la catastrophe de Fukushima!

Les solutions existent, au niveau des communes, comme au niveau de la région:

  • Création de parkings-relais à l’entrée des agglomérations
  • Développement des transports en communs et des modes de déplacements actifs (vélo et marche à pied)
  • Développement des bus circulant au bio-méthane (et abandon du diesel)
  • Piétonnisation des centre-villes
  • Développement du ferroutage pour le transport des marchandises
  • Ré-ouverture de lignes de trains intra-régionales (ex : Caen-Flers)
  • Financement de ces équipements par l’écotaxe poids lourds
  • Abandon de la fiscalité avantageant le diesel.

A l’heure des campagnes municipales, nombre des ces mesures sont plus que jamais à l’ordre du jour. A nous de peser pour que nos villes et nos communes les mettent en œuvre !

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