L’EPR, révélateur des négligences d’EDF

Déjà plus de 4 ans de retard, un surcoût d’au moins 5,2 milliards d’euros, deux accidents du travail mortels, des dysfonctionnements à répétition, de graves infractions au code du travail… et ça continue ! Après avoir révélé que le ministère du Travail a dû intervenir face à la mise en danger des ouvriers sur le chantier de l’EPR à Flamanville, Mediapart a confirmé hier qu’EDF était alertée depuis début 2013 du problème de non-conformité du matériel de levage utilisé pour le déplacement des pièces composant son réacteur.

L’intervention inhabituelle du ministère du Travail fait suite aux alertes de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dont l’électricien n’a pas tenu compte, n’apportant aucune réponse aux problèmes de non-conformités constatés. Pire, l’ASN souligne que des centrales nucléaires en fonctionnement utilisent des équipements de manutention lourds similaires !

Comment ne pas s’inquiéter des conséquences d’une telle négligence à grande échelle, dont l’EPR de Flamanville n’est finalement qu’un révélateur ?

Censé illustrer le savoir-faire nucléaire français et ses ambitions à l’export, le chantier de Flamanville tourne à la déroute industrielle et au gouffre financier que les contribuables vont devoir combler. Et pendant ce temps-là, le compteur tourne pour EDF car le décret de création du réacteur a une durée maximale de 10 ans. Ainsi, si le combustible nucléaire n’est pas chargé avant le 11 avril 2017, la procédure administrative sera caduque et devra être reconduite dans sa totalité, entraînant un report de plusieurs années de la mise en service.

On est en droit de s’interroger : Quelles imprudences EDF est-elle encore prête à commettre pour accélérer le chantier afin de devancer cette date butoir ? Aujourd’hui, la sécurité des travailleurs n’est pas assurée. Et demain, qu’en sera-t-il de la soi-disant sûreté nucléaire ?

Réclamé à maintes reprises par EELV Basse-Normandie, l’arrêt définitif du chantier de l’EPR est plus que jamais une nécessité.

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