Communiqué de presse de soutien aux militants antinucléaires jugés ce matin à Cherbourg

Ce matin à Cherbourg, deux des six militants ayant bloqué le convoi de déchets radioactifs en novembre dernier ont été inculpés. L’une accusée de vol d’une cannette de soda et l’autre de possession d’un fumigène, rebaptiser pour l’occasion « engin incendiaire ». Tous deux ont refusé le prélèvement de leur ADN et sont aussi poursuivis pour cette raison.

 
Le recours à la Justice contre les militants devient la règle, le moyen d’en finir avec un débat public, autant sur le nucléaire que les OGM ou les luttes sociales. La liste devient longue des convocations devant les juges. C’est le prix que paient ceux qui souhaitent mettre en lumière ces sujets couverts d’une chape de plomb.

 
Europe Écologie Les Verts s’opposent à cette méthode qui convertie le débat public en débat judiciaire, et qui transforme le militant en « voleur de soda » ou « porteur d’un opinel ». C’est chaque citoyen à proximité d’une voie, ou d’une ligne Très Haute Tension, qui pourrait dans ce cas être l’objet d’une inculpation.

 
Les prélèvements ADN relèvent d’une logique de fichage systématique de ceux qui affirment leur désaccord. Les luttes écologistes, syndicales sont visées par les forces de l’ordre. Prendre l’ADN, c’est déjà dire « Vous, on vous tient à l’œil ! ». C’est faire pression, c’est tenté de faire taire.

 
Pour François Dufour, vice président du Conseil Régional de Basse-Normandie  » Quand les intérêts des groupes industrielles du nucléaire ou de l’agro-alimentaire se substituent aux engagements de l’État, faire entendre sa voix, signifier son désaccord, c’est risquer de se retrouver sur le banc des accusés. Or la désobéissance est un droit lorsque la voix des citoyens n’est plus entendue ».

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