Refus d’autorisation pour la plate forme conteneurs du Quai de Calix : Réaction des élus écologistes
Le commissaire enquêteur a rendu hier un avis négatif sur le projet de plate-forme conteneurs porté par Ports Normands Associés (PNA) sur le quai de Calix. Le Préfet de Région a suivi cet avis et n’accordera pas l’autorisation nécessaire à la construction.
Cette plate-forme avait pour objectif de favoriser l’acheminement par voie maritime de conteneurs en provenance du port du Havre et à destination, ou en provenance, de l’agglomération caennaise. Avec trois navettes hebdomadaires, ce projet devait permettre un report modal (de la route vers le transport maritime) de l’ordre de 500 camions par semaine entre Le Havre et l’Agglomération Caennaise, soit 3,5 millions de kilomètres économisés, l’équivalent de 2000 tonnes de CO2 et 700 tonnes d’équivalent pétrole.
Pour Mickael Marie, président du groupe Europe Écologie Les Verts au Conseil régional de Basse-Normandie : « C’est une décision très étonnante. On autorise la construction d’autoroutes, de centrales nucléaires, de terminaux charbonniers, de lignes très haute tension (THT). Bref, tout ce qui détruit notre environnement, sans même créer un seul emploi, reçoit le soutien de l’Etat, même contre la mobilisation des citoyens. Et là, on a un projet favorable pour l’environnement (moins de camions sur les routes) et pour l’emploi, mais l’Etat dit « on ne le fera pas ». Ce « deux poids deux mesures » est assez décourageant. »
Pour Mickaël Marie, par ailleurs membre du Comité syndical de Ports normands associés, « ce projet était un bon projet, concret et réaliste. Enfin, on passait des promesses aux actes. Il y avait des améliorations à apporter ? Sans doute. Mais rien qui ne justifiait de l’abandonner purement et simplement. Face aux enjeux colossaux du climat et de l’énergie, une telle irresponsabilité est franchement inacceptable. »
Rudy L’Orphelin, Maire-adjoint de Caen et président du groupe EELV au Conseil Municipal de Caen, ne cache pas lui aussi son amertume : « Je m’inquiète d’abord pour l’avenir du port de Caen-Ouistreham. Il faut que notre agglomération apprenne à accepter des activités industrielles, surtout lorsqu’elles sont bénéfiques pour l’environnement. Ce n’est pas raisonnable d’imaginer un modèle économique construit uniquement sur les activités portuaires de plaisance. Tout le monde est d’accord pour dire « Il faut relocaliser les échanges économiques ». Mais si on refuse toute activité, comment y parvenir ? Ceux qui se sont opposés au projet pensent-ils que l’activité du port pourra se résumer à l’implantation de marinas, dans des zones qui ne sont de toute façon pas urbanisables ? »
L’élu écologiste poursuit : « Je m’oppose tout à fait à la logique défendue dans l’avis du commissaire enquêteur, qui confond la protection de l’environnement avec la seule préservation du cadre de vie immédiat. La défense de l’environnement, ce n’est pas le refus des activités humaines ! La défense de l’environnement c’est aussi faire que les hommes sachent répondre aux défis qui menacent la planète : le changement climatique, la raréfaction pétrolière, les pollutions générés par le trafic routier… Ce projet y répondait, il diminuait de 15% le trafic camion entre Le Havre et Caen et économisait 2.000 tonnes de CO2. Renoncer à un projet de ce genre est totalement anti-écologique. »