Déclaration du directeur de la CCI : ne soignons pas une ligne gravement malade avec un placebo

Nous partageons le constat d’urgence de Michel Colin, directeur de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Caen Normandie : la ligne Cherbourg Caen Paris est malade et son état se dégrade. Il y a en effet une absence réelle de prise en considération des enjeux de cette ligne. Mickaël Marie, président du groupe EELV au Conseil régional de Basse-Normandie, (et usager fréquent de la ligne) le confirme : « L’absence de services à bord, le non-respect des réservations, la régularité irrégulière et la maigre amplitude horaire…comme le dit Michel Colin, sont les vrais problèmes de la ligne Paris-Normandie ! »

 

L’élu régional poursuit : « Je suis aussi d’accord avec Michel Colin quand il affirme « On ne va tout de même pas attendre jusqu’en 2020 pour bien circuler entre Caen et Paris ! » C’est ce que nous disons dans le débat public LNPN depuis le début. Je suis soulagé de lire que la CCI confirme que la demande sociale – ici des acteurs économiques – n’est pas d’arriver plus vite mais bien d’arriver à l’heure dans des trains confortables et modernes ». L’urgence est donc au démarrage de travaux entre Paris et Mantes pour permettre de supprimer ce goulot d’étranglement et assurer une arrivée à l’heure à Paris.

 

Par contre, attaché au service public, Europe Ecologie Les Verts ne partage pas du tout la proposition de Michel Colin d’ouvrir à la concurrence la liaison avec Paris : « Privatiser la ligne, ou l’ouvrir à la concurrence est un remède à l’effet placebo qui serait pire que le mal » affirme Clara Osadtchy, conseillère régionale, membre de la commission transport du Conseil Régional et porte-parole d’EELV Basse-Normandie. « Il faut sortir de cette habitude libérale qui fait que lorsqu’un service public va mal, on le supprime et on privatise ! Arrêtons de croire qu’une entreprise privée résoudrait par magie tous les problèmes du service public. Les retours d’expériences montrent d’ailleurs le contraire, quel que soit les secteurs d’activités. Et pour ce qui est du domaine du ferroviaire, l’exemple de la Grande Bretagne devrait faire réfléchir davantage »


Clara Osadtchy conclut : « La SNCF est une entreprise publique, dont le Conseil d’Administration est composé notamment de représentants de l’État. Exigeons surtout du gouvernement qu’il prenne ses responsabilités et qu’il agisse en conséquence. Ouvrir à la concurrence signifierait faire payer aux salariés de la SNCF et aux clients l’absence d’implication de l’État sur les questions ferroviaires dans notre pays. »

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