Réflexion sur les cantonales 2011

Les cantonales dernières éditons viennent de se terminer. Les urnes à peine vidées, cette dernière joute électorale est déjà oubliée par le commun des électeurs. Et encore, celui qui c’est déplacé pour voter, pour accomplir son droit et son devoir de citoyen. Nous nous devons de faire un bilan et une analyse des résultats.

Cela devient un marronnier, mais le premier parti de France, c’est celui des abstentionnistes. Osons nous demander pourquoi.
De nombreuses raisons techniques et politiques se mêlent. On ne peut que constater l’absence d’enjeu, l’absence de programme clair et différenciant, de perspective, de choix, bref de vision politique. On doit également noter que seul un canton sur deux votaient et pour des élus avec un mandat de 3 ans.

En parallèle, le parti « Front National » progresse au nouveau national, assez peu chez nous, par manque de candidat ou par manque d’adhésions aux idées et aux valeurs de ce parti ?

La réponse à ces deux questions tient peut-être aux poids et aux bi-partisme qu’imposent les deux partis dominants que sont l’UMP et le PS et la perte de vision politique et de valeurs différentes que peuvent porter ces deux partis. Le programme du PS est simple, il tient en deux points, tous sauf Sarkozy et la croissance va nous sauver. Le programme de l’UMP, tient en deux points, les élections locales ne doivent pas être une critique du gouvernement et de Sarkozy et on va être sauvé par la croissance

A gauche, nous sommes donc devant un parti hégémonique où les partenaires restent et demeurent des supplétifs au service de la stratégie du PS, qui ne doivent être qu’un réservoir de voix pour le deuxième tour. En parallèle, nous avons la confirmation qu’un scrutin uninominal ne représente pas la diversité du peuple de gauche et contribue à créer des « baronnies » conservatives.

Nous avons tous les éléments de l’absentention et du vote extrême de demain.

La réforme des collectivités territoriales confirme la prise en main du paysage politique par ces deux partis majoritaires

Tout n’est pas noir. Sur le territoire du grand Caen, la gauche (le PS) n’a pas réussi à gagner de nouveaux sièges. Mais pour nous, Europe Ecologie, nous avons apporté la preuve que demain nous pourrons aller seul, sans alliance, aux élections. Nous avons démontré notre implantation sur ce territoire, sur notre territoire. Nous devons remercier nos électeurs et surtout répondre à leur attente. Suivons l’exemple du Bade-Wurtemberg avec l’élection d’un écolo à la tête d’une région. Le Japon et la catastrophe nucléaire de Fukushima ne doit pas servir d’excuse pour expliquer le vote écolo, mais plutôt comme démonstration de l’impasse énergétique et de notre modèle société basé sur la consommation et de consommation.

Je ne peux m’empêcher de regarder les phénomènes sociaux qui se développent de par le monde. Je crois que nous n’avons jamais été aussi proche d’être des citoyens du monde. Il ne se passe pas une journée sans qu’une manifestation ne se déroule en France, en Egypte, en Hongrie, en Tunisie, en Grande-Bretagne, en Grèce, … Globalement, ce qui s’exprime dans ces manifestations, c’est un rejet des inégalités, la volonté de pouvoir vivre décemment de son travail. La crise économique et la crise égologique se résoudront ensemble.

Francis Joly, Président du groupe des élus Europe Ecologie – Les Verts de la ville de Caen

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