Terminal charbonnier, Nucleopolis ou énergies renouvelables ? Transition énergétique : il est encore temps d’anticiper

Le directeur de la SAS Port de Cherbourg vient de reconnaître les difficultés qui pèsent sur le projet de terminal charbonnier. Avant même le démarrage de l’activité, la réussite commerciale du projet, présenté comme formidable il y a encore quelques mois, serait donc déjà compromise.

Au même moment, Nucleopolis, le Pôle normand des sciences nucléaires et de leurs applications, annonce vouloir « vendre la filière nucléaire normande à l’extérieur »… Le tout alors que le chantier de l’EPR, supposé être un fleuron technologique de l’industrie nucléaire, prend six mois de retard par année de construction et laisse aux contribuables une facture toujours plus lourde pour un outil inutile.

Pour Rudy L’Orphelin, secrétaire régional des Verts, « Le charbon et le nucléaire sont deux visions périmées des choix énergétiques. Et l’optimisme affiché par leurs promoteurs ne suffit pas à démentir les faits : le nucléaire et le charbon coûtent cher, et ne répondent ni à l’urgence climatique, ni à l’obligation de réduire notre dépendance énergétique. Au contraire, ce sont des choix qui nous font perdre du temps.  »

Europe Ecologie avait alerté, dès la conception du projet de terminal charbonnier, sur son caractère illusoire et contre-productif. Les évènements confirment, sans surprise, les analyses portées à l’époque.

Les élus écologistes au Conseil Régional ont, dans le précédent mandat comme dans celui-ci, exprimé leur opposition à toute fuite en avant dans la promotion du nucléaire. Si le document stratégique de Nucleopolis fait état des avancées obtenues par les écologistes quant aux objectifs du pôle, il semble clair que certain acteurs, économiques ou industriels, voudraient pousser à en faire un nouvel outil de communication au service d’un lobby qui dispose pourtant déjà de moyens solides d’expression.

Pour Europe Ecologie / Les Verts, il est urgent de réorienter les priorités sur le développement des économies d’énergie et des énergies renouvelables. Ce sont les conclusions du rapport sur « les énergies marines renouvelables en Basse-Normandie », qui doivent être examinées ce lundi par le Conseil économique social et environnemental régional (CESER) de Basse-Normandie.

Mickaël Marie, président des élus Europe Ecologie au Conseil Régional, considère que « les pistes proposées par ce rapport sont bien plus utiles à préparer l’avenir que le copier-coller des solutions d’hier. Elles vont dans le sens des propositions d’Europe Ecologie pour le développement des énergies marines renouvelables, et notamment de l’éolien off-shore. Ce sont des pistes concrètes, réalistes et de long terme, quand les solutions « charbon + nucléaire » ne voient pas plus loin que l’année en cours. Le nucléaire existe dans notre région, c’est un fait, et nous avons le devoir de le gérer au mieux, et de développer ce qui doit l’être : recherche fondamentale, démantèlement, applications de santé… Mais faire le bilan du nucléaire, c’est aussi constater que la filière électronucléaire est un échec, et qu’il est impératif d’en sortir pour préparer l’avenir. »

Rudy L’Orphelin, Secrétaire régional des Verts Basse-Normandie

Mickaël Marie, Président du groupe Europe Ecologie au Conseil régional de Basse-Normandie

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