Les Verts prêts à se fondre dans Europe Ecologie

De Julie DUCOURAU (AFP)

PARIS — Les Verts ont tourné dimanche une page de leur histoire, en réunissant leur tout dernier Parlement avant leur fusion avec Europe Ecologie (EE) en novembre, mais d’ici là il faudra peaufiner les textes fondateurs du rassemblement écologiste.

C’est un « jour historique pour les Verts, nous sommes en tête du championnat de Ligue1! », a lancé leur secrétaire nationale, Cécile Duflot, tout sourire, voyant peut-être un signe dans la remontée de Saint-Etienne sur la première marche du classement de football, du jamais vu depuis 29 ans.

Samedi soir, les Verts s’étaient retrouvés dans un cabaret de Belleville pour fêter la « métamorphose » de ce parti âgé de 26 ans, autour d’historiques comme Yves Cochet et de figures comme Dominique Voynet.

« Pas de nostalgie », avait confié samedi Cécile Duflot, juste le sentiment d’avoir bientôt un « outil » pour « aller à la conquête des responsabilités » et « pourquoi pas devenir majoritaire un jour » dans le pays. C’est, « pour une part la fin d’une histoire (…) pour une autre part, le début d’une autre histoire ».

Ce dernier Conseil national inter-régional aura été « un vrai Cnir à l’ancienne! », s’est amusée Mme Duflot, avec modification de l’ordre du jour samedi matin par des minoritaires du parti, devenus majoritaires par manque de monde ou vote et re-vote sur l’opportunité de débattre à huis-clos…

Dimanche, dans des débats finalement ouverts à la presse, les Verts ont finalement décidé, à l’unanimité moins une voix, d’un référendum « qui validera la transmutation des Verts ».

Ce référendum interne aux Verts se tiendra à l’issue des assises territoriales EE du 9 octobre où les militants voteront textes fondateurs et nouveaux statuts d’Europe Ecologie-Les Verts.

Il sera alors temps de valider l’ensemble du processus aux assises constituantes des 13 et 14 novembre à Lyon où le nouvel ensemble verra officiellement le jour.

Son nom devrait y être décidé par les militants, a priori entre trois appellations: Rassemblement des écologistes, Rassemblement écologiste ou Les Ecologistes, en-dessous de quoi sera gardé « Europe Ecologie-Les Verts ».

A l’issue de ce Cnir, l’heure est donc venue de se pencher sur les textes fondateurs du parti-réseau qui dépasse désormais les 10.000 adhérents.

Premier document, le « Manifeste pour un cours nouveau », écrit par l’eurodéputé Jean-Paul Besset qui trace les grandes lignes de l’écologie politique et de la mutation écologique de la société, sera soumis aux amendements des militants pendant huit jours.

Un autre texte sur l’organisation et les statuts est dans les tuyaux. Mais il reste à déterminer « quel pouvoir donner aux coopérateurs », ces personnes qui ne veulent pas formellement adhérer au parti mais prendront part au réseau (« la coopérative »), explique Pascal Durand, délégué national EE.

Enfin, si une « direction constituante de consensus » semble se dégager autour de Cécile Duflot (exécutif), Jean-Paul Besset (présidence du parlement) et Yannick Jadot (porte-parole), certains souhaitent un congrès début 2011 pour décider des instances de façon « démocratique ». D’autres veulent le renvoyer à l’après-législatives. Là encore, les militants en décideront début octobre.

Ce serait « curieux et bancal d’avoir de nouveaux statuts avec une direction en suspension pendant un an et demi », explique à l’AFP Yves Cochet, toutefois conscient qu’un congrès début 2011 déclencherait des « appétits de pouvoirs terribles ».

Pour Jean-Vincent Placé, un congrès précoce serait « comme un suicide » au moment de lancer la candidature d’Eva Joly pour la présidentielle et de mener les négociations avec le PS sur les législatives.

Source AFP

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