Poursuite du rassemblement des écologistes


Affirmation de l’écologie politique, forte abstention, notamment dans les quartiers populaires, et rétablissement électoral du Front national…, les résultats des dernières élections régionales confirment la prise de conscience citoyenne croissante de la crise écologique dans un paysage de crise démocratique et sociale. Ils marquent un désaveu pour Nicolas Sarkozy et une défaite sans appel pour la politique du gouvernement marquée par la casse sociale et environnementale, la protection des privilèges et des choix sécuritaires.

 


Cécile Duflot : la poursuite du rassemblement par EuropeEcologie

La responsabilité de l’écologie politique est immense après les élections européennes et régionales. Nous devons poursuivre et approfondir le rassemblement engagé et construire une alternative écologique, humaine et sociale à la droite au pouvoir.

Les 
élections 
régionales 
de 
mars
 2010,
 neuf 
mois 
après 
les 
élections
 européennes, 
confirment
 la
 place 
de
 l’écologie 
politique
 dans
 le 
paysage 
politique 
français.

Avec
 12,3
 %
 des
 voix
 représentant
 2
 millions
 400.000
 électeurs
 au
 premier
 tour,
 le
 rassemblement
 Europe
 Ecologie
 s’affirme
 comme
 troisième
 composante
 politique
 du
 pays,
 et
 la
 deuxième
 force 
à 
gauche,
 composante 
pivot 
du 
rassemblement 
de 
la 
gauche 
et 
des 
écologistes.

Ce 
beau 
résultat 
ponctue
 le
 long
 travail 
engagé 
par
 les 
écologistes 
depuis 
la 
candidature
 de 
René
 Dumont
 à
 la
 présidentielle
 de
 1974
 et
 marque
 un
 tournant
 :
 l’écologie
 politique
 s’avère
 pour
 nombre
 de 
citoyen‐nes 
un 
vrai 
projet 
de 
société.

Dans 
le 
large 
succès
 du
 rassemblement 
de
 la 
gauche 
et 
des 
écologistes 
au
 deuxième
 tour, 
Europe
 Ecologie‐Les
 Verts
 ont
 pris
 toute 
leur 
place. 
Ce
 sont 
plus 
de 
260 
conseiller‐e‐s 
écologistes
 qui 
ont
 été
 élu‐e‐s.
 Dans
 les
 exécutifs
 des
 assemblées,
 les
 représentant‐e‐s
 d’Europe
 Ecologie
 seront
 en
 charge
 de
 responsabilités 
élargies.

La
 démarche
 de
 rassemblement
 initiée
 pour
 les
 élections
 européennes
 a
 ainsi
 prouvé
 ses
 effets
 bénéfiques.
 Elle
 s’est
 traduite
 par
 la
 participation
 de
 responsables
 du
 mouvement
 associatif,
 de
 responsables
 politiques
 venu‐e‐s,
 outre
 des
 Verts
 et
 de
 certains
 partenaires
 de
 Régions
 et
 peuples
 solidaires
 (RPS),
 d’autres
 horizons
 que
 celui
 de
 l’écologie
 politique,
 de
 personnalités
 emblématiques
 engagées
 depuis
 des
 années
 dans
 des
 combats
 sociaux,
 sociétaux
 et
 des
 droits
 humains.

Véritable 
métissage 
de 
cultures 
et 
de 
pratiques 
différentes,
 Europe 
Ecologie 
a
 porté
 haut 
et 
fort
 des
 valeurs
 et
 des
 enjeux
 dans
 lesquels
 les
 Verts
 se
 reconnaissent
 :
 l’autonomie,
 la
 solidarité
 et

 la 
responsabilité
-
car 
elles 
sont 
au
 fondement
 du
 projet
 écologiste
 ;
 citons
 :

  • La
 défense
 de
 la
 biodiversité
 et
 du
 vivant,
 instaurant
 un
 rapport
 respectueux
 et
 non
 violent
 entre
 l’être 
humain 
et 
la
 nature 
et 
excluant 
l’exploitation 
mercantile
 ;
  • Le 
rejet
 du
 productivisme 
et 
de 
la 
croissance
 mythifiée,
 qui 
ne 
tiennent
 pas 
compte
 du
 caractère 
limité 
des 
ressources
 de 
la 
planète
 ;
  • Le
 combat
 contre
 la
 fausse
 et
 dangereuse
 solution
 que
 constitue
 le
 développement
 du
 nucléaire 
reste
 d’une 
totale
 actualité 
à 
l’heure
 de
 la 
crise
 énergétique ;
  • La
 remise
 en 
cause 
du 
libéralisme
 économique
 fondée 
sur
 la 
reconnaissance 
de 
biens
 communs
 inaliénables
 par
 des
 intérêts
 particuliers
 et
 par la
 logique
 marchande.
 Les
 crises
 économiques
 et
 financières
 successives
 en
 Europe
 et
 dans
 le
 monde
 en
 démontrent
 l’effet
 nocif.
 Les
 écologistes
 veulent
 réhabiliter
 des
 politiques
 publiques
 fortes
 ‐
 en
 restaurant
 notamment
 un
 contrôle
 public
 collectif
 sur
 les
 flux
 financiers
 -
 et
 s’attaquer 
radicalement 
à 
toutes
 les 
inégalités 
et 
à 
l’injustice
 sociale
 ;
  • L’affirmation 
du 
féminisme 
comme 
valeur 
émancipatrice
 pour 
les 
femmes
 comme
 pour
 les
 hommes,
 qui
 trouve
 ses
 concrétisations
 dans
 le
 travail,
 dans
 la
 vie
 quotidienne,
 et
 dans
 la 
vie
 publique,
 notamment 
avec 
le 
principe
 de 
parité
 ;
  • La
 culture
 de
 paix
 et
 de
 non­ violence,
 de
 nouvelles
 relations
 nord‐sud
 fondées
 sur
 la
 solidarité,
 la
 coopération
 internationale,
 l’engagement
 dans
 la
 construction
 européenne,
 le
 respect
 des
 minorités
 et
 la
 réalisation
 d’une
 société
 ouverte
 et
 émancipatrice
 où
 chacun‐e
 riche
 de
 ses
 différences,
 construit
 le
 vivre
 ensemble.
 Cela
 passe
 par
 une
 lutte
 contre
 le
 racisme,
 et
 contre
 toutes
 les
 discriminations,
 -
qu’elles
 soient
 liées
 au
 sexe
 ou
 genre,
 à 
l’orientation
 sexuelle, 
à 
l’origine,
 à 
l’âge 
ou 
au
 handicap…
-

 par 
l’égalité
 de 
toute‐s,
 par 
le 
droit 
à
 la 
dissidence
 de 
son
 milieu ;
  • Le 
fédéralisme,
 et 
un 
renouvellement
 des 
pratiques 
politiques
 pour
 une 
amélioration 
de
 la
 démocratie
 -
 participative
 et
 représentative
 -
 comme
 visions
 du
 fonctionnement
 des
 institutions
 publiques
 et 
comme 
principe
 d’organisation
 politique ;
  • La 
Solidarité
 :
 le
partage
 des
 richesses 
est 
un 
facteur
 de 
lien
 social
 de
 nature
 à 
préserver
 la
 dignité
 humaine.
 Elle
 doit
 s’exprimer
 entre
 les
 peuples,
 entre
 les
 générations,
 entre
 les
 territoires,
 entre
 les 
travailleurs 
 ;
  • La
 politique
 autrement
 :
 non
 cumul
 des
 mandats,
 parité
 des
 exécutifs,
 proportionnelle
 respect
 des
 minorités, 
majorités 
au 
consensus 
ou 
qualifiées.
 
 L’ensemble
 de 
ces 
valeurs
 sont 
des 
volets
 indissociables
 de
 notre 
vision
 du 
monde

L’écologie
 politique
 est
 une
 alternative
 en
 termes
 de
 programme
 et
 d’organisation.
 Elle
 l’a
 plus
 que
 jamais 
prouvé 
en 
se
 présentant
 de 
manière 
autonome 
tant 
aux
 élections 
européennes
 qu’au
 premier 

tour 
des 
élections 
régionales.

 Cependant,
 elle
 ne
 confond
 pas
 sa
 droite
 et
 sa
 gauche.
 Elle
 s’oppose
 radicalement
 à
 la
 politique
 de 
caste
 et
 de 
casse
 sociale
 du 
gouvernement 
actuel, 
tandis
 qu’elle 
mène
 avec
 ses
 partenaires
 de
 la
 gauche
 le
 débat
 politique
 et
 stratégique
 nécessaire,
 parfois
 âpre,
 pour
 construire
 les
 meilleures 

synthèses
 et 
notamment 
lorsqu’il
 s’agit
 de
 gérer
 les
 institutions.
 
 Parce
 que
 la
 conscience
 écologiste
 s’amplifie,
 et
 qu’un
 nombre
 croissant
 de
 citoyen‐ne‐s
 a
 fait
 confiance
 aux
 écologistes,
 nous 
devons
 être
 à 
la 
hauteur 
des 
attentes.

Notre 
projet,
 déjà
 développé 
lors
 des 
deux 
dernières 
séquences 
électorales,
 et 
dont
 la
 crédibilité
 s’affirme 
progressivement,
 appelle
 une 
co‐élaboration
 renforcée
 quant 
à 
son 
actualisation 
et 
son
 approfondissement.
 
 Enfin,
 dans
 la
 perspective
 d’une
 alternative
 durable
 à
 la
 politique
 productiviste
 et
 anti‐sociale,
 l’inscription
 des
 solutions
 écologistes
 au
 coeur
 d’un
 projet
 de
 transformation
 est
 aujourd’hui
 fondamentale.

Ces
 questions
 interpellent 
aujourd’hui
 le 
rassemblement 
Europe 
Ecologie 
auquel 
il 
appartient
 de
 continuer
 de
 participer
 à
 une
 élaboration
 constante
 du
 projet,
 de
 décider
 de
 son
 avenir
 et
 du
 rôle 
qu’il 
entend
 jouer 
à
 l’échelle 
nationale.
 
 Doublement
 attachés
 à
 la
 démocratie,
 parce
 qu’elle
 est
 au
 coeur
 du
 projet
 de
 société
 et
 la
 seule
 modalité
 de
 fonctionnement
 envisageable
 ;
 convaincus
 de
 la
 nécessité
 de
 poursuivre
 la
 dynamique
 et
 de
 construire
 une
 force
 politique
 capable
 d’assumer
 dans
 les
 meilleurs
 délais
 les
 défis
 et
 enjeux
 ;
 Les
 Verts
 souhaitent
 que
 toutes
 celles
 et
 tous
 ceux
 qui
 se
 sont
 engagé­e­s
 ou
 se
 reconnaissent
 dans
 le
 processus
 du
 rassemblement
 puissent
 exprimer
 leurs
 attentes, 
participer 
et 
décider
 de 
l’avenir
 de 
l’écologie 
politique.
 
 Dans
 cet
 esprit,
 en
 concertation
 avec
 le
 CAP,
 le
 CNIR
 des
 Verts
 propose
 au
 débat
 du
 rassemblement
 le 
calendrier 
suivant
 :

  • 8
 mai
 :
 La
 tenue,
 partout
 en
 France
 de
 conventions
 régionales
 de
 l’écologie
 politique
 permettront
 aux
 militant‐es
 et
 partenaires
 du
 processus
 de
 tirer
 les
 bilans
 de
 la
 séquence
 qui
 vient
 de
 s’achever,
 d’engager
 les
 premiers
 débats
 sur
 l’approfondissement
 du
 projet
 et
 les
 organisations
 souhaitables.
 Ces
 conventions
 seront
 organisées
 par
 les
 CAPr
 (comités
 d’animation
 politique
 régionaux)
 éventuellement
 réactualisés
 régionalement
 dans
 le
 respect
 de
 la
 charte
 des
 CAPr.
 Elles
 seront
 précédées
 par
 de
 nombreux
 débats 
communaux
 et
 départementaux
 organisés 
par
 les
 parties
 prenantes
 et
 comités
 locaux
 du
 rassemblement.
 Pour
 préparer
 ces
 conventions,
 des
 animateurs
 du
 CAP
 (actualisé) 
sont 
prêts 
à 
se 
déplacer en 
région
 en 
amont
 ou
 le
 jour‐même ; 
- Le
 5
 ou
 6
 juin
 sera
 organisée
 une
 réunion
 nationale
 à
 la
 suite
 de
 ces
 conventions
 régionales
 dont
 le
 CAP
 aura
 recueilli
 les
 propositions.
 Lors
 de
 cette
 réunion
 seront
 définies
 les
 modalités
 d’organisation
 des
 assises
 de
 l’automne
 ainsi
 que
 leur
 périmètre
 politique ;
  • Fin 
août
 :
 Pendant 
les
 Journées
 d’Eté
 des
 Verts 
et 
d’Europe
 Ecologie,
 une 
à 
deux 
journées
 seront
 consacrées 
à
 la
 poursuite
 du 
rassemblement 
sous
 forme 
de 
plénières
 et
 d’ateliers.

 Les
 résultats
 du
 questionnaire
 lancé
 en
 avril
 auprès
 des
 signataires
 d’Europe
 Ecologie
 seront 
rendus 
publics
 et
 analysés 
à 
cette
 occasion.

Seront
 débattues
 dans
 le
 détail
 les
 formes
 d’organisation
 future
 et
 les
 modalités
 de
 décision
 des
 assises.
 Seront
approfondis 
le
 projet 
et 
le
 socle 
commun
 du
 rassemblement
 de
 l’écologie.
 
- À
 l’automne
 2010*
 :
 L’organisation
 d’Assises
 de
 l’Ecologie
 Politique
 sur
 le
 projet
 et
 sa
 structuration.
 À
 cette
 occasion,
 pourront
 être
 abordés
 les
 premiers
 éléments
 stratégiques
 des 
échéances 
à 
venir.

Le
 CNIR
 mandate
 le
 groupe
 de
 travail
 sur
 la
 poursuite
 du
 rassemblement
 constitué
 par
 le
 CNIR
 du
 7
 février
 pour
 assurer
 le
 suivi
 du
 calendrier
 ci‐dessus
 et
 permettre
 la
 cohérence
 de
 l’animation
 entre
 les 
Verts 
et 
les 
instances
 d’Europe 
Ecologie.

* Les 
procédures 
de 
validation
 des 
Verts 
devront
 être
 définies 
au 
CNIR 
des 
19 
et 
20 
juin.

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