Pour une conversion écologique de l’économie

Programme Europe Ecologie Basse Normandie _ régionales 2010 : Pilier n°1 – Pour une conversion écologique de l’économie

Il s’agit d’accompagner la conversion de l’ensemble des activités productives et de services et la création d’emplois dans l’ensemble de l’économie régionale. La Région doit réviser sa politique d’aides économiques aux entreprises et se fixer des priorités claires : réduction de l’empreinte écologique de l’économie régionale, amélioration de la qualité de vie au travail, soutien à l’insertion et à la reconversion.

La conversion écologique de l’économie, c’est remettre l’économie dans le bon sens, passer du tout marchand à la croissance du tiers secteur, du court terme au long terme, engager la construction dʼun autre modèle de développement. Cela passe par la sortie du dogme du tout marchand.

Transition vers un autre modèle de développement, plus sobre en énergie, plus respectueux de l’environnement et des Hommes.

C’est la transition de la construction classique à l’éco-construction, permettant de réduire considérablement la facture énergétique des ménages. C’est reconnaître les limites d’un modèle industriel et agricole dominant, qui repose sur l’hyperconsommation d’énergies fossiles, d’engrais, de pesticides et autres polluants chimiques. C’est le développement de l’économie sociale et solidaire et d’un secteur non marchand créateur de lien social, pour sortir des logiques déshumanisantes du tout marchand et de l’obsession concurrentielle. C’est accompagner la transformation par la formation et l’éducation, pour une meilleure compréhension de tous des enjeux et des leviers du changement.

Conversion des secteurs condamnés par les impasses du modèle actuel : automobile, pétrole, chimie, nucléaire…

Cette conversion suppose un effort particulier en matière de formation professionnelle, un effort budgétaire significatif pour financer le revenu de transformation des milliers de travailleurs et de travailleuses dans ces secteurs et un accompagnement dans la transition vers dʼautres emplois industriels ou tertiaires. Car la conversion suppose de nouvelles activités économiques créatrices de nouveaux emplois.

Relocalisation de l’économie

L’économie de demain est une économie de proximité, une économie de lʼutilité sociale et environnementale. La hausse prochaine du prix du pétrole condamne les échanges lointains et inutiles. Il s’agit de privilégier les réponses locales aux besoins du territoire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et ne pas céder au dumping social qui met en concurrence les salariés d’Europe ou d’ailleurs. Il est de notre responsabilité de créer et pérenniser l’emploi non-délocalisable.

Nos engagements :

1. Conditionner les aides économiques à des critères sociaux et environnementaux

En 2010, le Conseil Régional va accorder près de 65 M€ de prêts et de subventions aux entreprises. Pour être véritablement efficaces, ces aides doivent être orientées vers l’économie utile, créatrice de liens et en prise directe avec les enjeux du territoire régional, favorisant son adaptation aux défis économiques, écologiques et sociaux. Pour Europe Ecologie, il s’agit de :

– Consolider durablement les entreprises et les laboratoires de recherche bas-normands en les incitant à entreprendre une démarche de progrès environnemental et social : conditionner les aides à la réalisation d’un bilan carbone, à des travaux d’économies d’énergie, à la mise en oeuvre de plans de déplacement d’entreprise, à la diminution de la précarité de l’emploi, à la lutte contre la discrimination à l’embauche et à la réduction des écarts salariaux.

– Exiger un remboursement des aides en cas de non-respect des engagements.

– Privilégier les prêts associés à un bonus écologique aux subventions et les PME-TPE aux grandes entreprises.

2. Convoquer des Etats Généraux de l’Economie bas-normande

– Élaborer un projet commun et des dispositifs de conversion efficaces et par tous qui redonneront du sens et une vision au Schéma Régional de Développement Economique avec l’ensemble des acteurs de l’économie : chercheurs, entrepreneurs, acteurs de l’économie sociale et solidaire, syndicats professionnels et de salariés, mouvements de chômeurs et de précaires, associations environnementales et consommateurs…

3. Engager un plan volontaire de conversion des salariés et des filières : des contrats de conversion

– du tourisme traditionnel vers l’écotourisme et le tourisme responsable, qui mettra pleinement en valeur nos Parcs Naturels Régionaux, nos Réserves Naturelles Régionales et donnera un nouvel essor au tourisme rural.

– de l’agriculture intensive vers une agriculture paysanne : accompagner les territoires pour renforcer les réseaux de collecte, de distribution et créer des lieux de transformation des productions pour favoriser la consommation locale.

– du commerce centré sur le profit à court terme à une économie du service, valorisant l’artisanat et le savoir-faire.

– des grandes surfaces vers des commerces de proximité maillés au coeur des villages et au service des quartiers.

– de lʼexploitation des ressources naturelles non renouvelables à la structuration de filières locales d’éco-matériaux (bois, chanvre, lin, brique, etc.).

– d’une recherche dépendant des intérêts économiques de court terme vers une recherche qui donne du sens. La recherche publique doit intégrer les demandes sociétales et notamment étudier les impacts sanitaires et sociétaux des innovations technologiques.

– des services à la personne, qui jouent un rôle central pour accompagner les plus faibles. Nous les aiderons à garantir des emplois stables, davantage de formation et à lutter contre le temps partiel imposé.

– des objectifs de l’industrie automobile et de ses sous-traitants vers une politique de transport moderne (transports en commun, ferroviaire, cabotage) adossée à des programmes de recherches ambitieux (efficacité énergétique, mobilité durable).

4. Systématiser les clauses fiscales, sociales et environnementales dans les marchés publics

La commande publique, c’est 14 % du PIB en France, un véritable levier pour faire évoluer l’économie.

– Conditionner l’octroi de marchés publics à un engagement des entreprises à ne pas être présentes ou à se retirer des paradis fiscaux.

– Choisir les prestataires du Conseil Régional en fonction de critères environnementaux (écolabels, agriculture biologique) et sociaux (démarche d’insertion, commerce équitable, conditions de travail).

– Introduire un critère CO2 (bilan carbone de la prestation) qui favorisera une relocalisation de l’économie en incluant le coût environnemental des transports

Découvrez les autres piliers du programme régional 2010 sur basse-normandie.regions-europe-ecologie.fr

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