EPR ou l’insécurité nucléaire

Aujourd’hui ce sont les travailleurs qui meurent ou sont en danger, demain, toute la population ?

 

Déjà plus de 4 ans de retard, un surcoût d’au moins 5,2 milliards d’euros (on est passé de 3,3 à 8,5 milliards d’€) deux accidents du travail mortels, des dysfonctionnements à répétition, de graves infractions au code du travail… et ça continue ! Récemment, en dépit des oppositions formelles de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) , EDF a poursuivit le chantier de l’EPR de Flamanville. Il a fallu que le ministère du travail intervienne, en s’appuyant sur les conclusions accablantes de l’Inspection du Travail, pour  bloquer d’autorité le chantier de Flamanville.  Il faut qu’un élément essentiel aux déplacements des pièces du réacteur, qui risquait de tuer encore d’autres travailleurs, soit mis en conformité avec les normes de sécurité.

Europe Ecologie-Les Verts s’indigne de l’irresponsabilité de cette gestion du chantier. Elle lui paraît caractéristique de la façon dont le nucléaire a toujours été géré en France et particulièrement le chantier de l’EPR: dans l’opacité vis à vis de la population et, on le vérifie encore aujourd’hui, en violation de normes de sécurité élémentaires. Il faut y ajouter le non respect des lois sur les travailleurs immigrés.

On ne peut s’empêcher de chercher l’explication d’une telle irresponsabilité dans la pression des coûts d’un chantier qui tourne au fiasco financier.

 

Censé illustrer le savoir-faire nucléaire français et ses ambitions à l’export, l’EPR de Flamanville tourne en effet, à la déroute industrielle et au gouffre financier que les contribuables vont devoir combler. De surcroît, le compteur tourne pour EDF car le décret de création du réacteur a une durée maximale de 10 ans. Ainsi, si le combustible nucléaire n’est pas chargé avant le 11 avril 2017, la procédure administrative sera caduque et devra être reconduite dans sa totalité, entraînant un report de plusieurs années de la mise en service.

On est en droit de s’interroger : Quelles imprudences EDF est-elle prête à commettre pour accélérer le chantier afin de devancer cette date butoir ? Aujourd’hui, la sécurité des travailleurs n’est pas assurée. Et demain, qu’en sera-t-il de la sûreté nucléaire et de la sécurité des populations avoisinantes?

 

Réclamé à maintes reprises par EELV Basse-Normandie, l’arrêt définitif du chantier de l’EPR est plus que jamais une nécessité.

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